vendredi 22 avril 2011

En attendant Robert Capa de Susana Fortes


J’ai repéré ce livre dès sa sortie parmi les publications de la rentrée littéraire de janvier 2011.
La couverture, avec cette superbe photo, m’avait attirée, tout comme le titre, assez énigmatique. Je savais que Robert Capa avait été un des grands reporters photographes du 20e siècle, qu’il avait produit un certain nombre de photos restées dans les annales du genre, et qu’il était réputé pour être un coureur de jupon.
Or, grâce aux Chroniques de la rentrée littéraire, j’ai pu choisir un livre parmi ceux de la rentrée de janvier. J’ai hésité, puis je me suis décidée pour celui-ci.
Et j’ai bien fait.

Gerta, juive polonaise, fuit son pays et le fascisme naissant pour s’installer à Paris avec sa meilleure amie Ruth. Elles vivent de petits boulots, plus ou moins clandestinement, et fréquentent des cercles un peu artistes, un peu bohèmes, composés de réfugiés et politiquement à gauche. 
Au cours d’un de ces petits boulots, Ruth emmène Gerta pour une séance photo. Elles rencontrent alors André Friedmann et David Seymour, tous deux photographes.
La relation qui va se nouer entre Gerta et André est d’abord timide, puis professionnelle avant de devenir exclusive.
André initie Gerta à la photographie, il lui apprend à développer, à cadrer, à régler l’appareil. Elle lui déniche des contrats et des reportages, elle vend ses photos et lui assure du travail en continu.
Puis vient le moment où cela ne suffit plus financièrement et professionnellement. Ils ont alors l’idée de créer Robert Capa, grand journaliste américain peu disponible dont les photos sont vendues plus chers. Le subterfuge ne durera pas longtemps, mais André deviendra Robert jusqu’à la fin de sa vie.
Quand survient la guerre d’Espagne, André et Gerta (devenue Gerda Taro) vont exercer leur métier, quoi qu’il en coûte…

J’ai un faible pour la photographie, vous vous en doutez sans doute si vous fréquentez ce blog le weekend, et les romans qui en parlent me plaisent toujours. Pourtant, je ne suis pas fan des longues descriptions techniques. Il me faut donc un équilibre, et c’est ce que j’ai trouvé ici.

Ce roman est parfaitement équilibré. La guerre d’Espagne est décrite de façon à ce que le lecteur ait les informations nécessaires, sans que cela soit omniprésent. L’histoire d’André et de Gerta est belle, mais ne verse pas dans le sentimentalisme. La photographie est évoquée, sans être omniprésente.
L’auteur procède par épisodes pour nous offrir des instantanés de vie, des prises de vue sur quelques événements marquants de la vie de ces deux êtres et sur l’histoire du photojournalisme, puisque Gerda était la première femme reporter photographe.
De Paris à Madrid ou Valence, la vie de cette femme est remarquable. Elle allait chaque jour faire des photos comme on va au combat, elle prenait tous les risques et accompagnait les soldats au front. Il s’agissait tout autant de témoigner que de faire une belle photo.

L’écriture de Susana Fortes lui rend hommage et invite le lecteur à aller chercher les photos de Gerda Taro. Éclipsée par Robert Capa qui ne l’oubliera jamais, elle se révèle être une grande photographe, peut-être plus sensible aux gens, ce que le roman décrit très bien.
Le cheminement de Gerda, son apprentissage est décrit avec une sensibilité bienvenue dans un cadre historique si difficile.
J’ai également été très touchée de lire que des milliers de négatifs ont été retrouvés il y a quelques années au Mexique, dévoilant des images qui s’étaient perdues, que Robert Capa avait peut-être gardé pour lui, ou confié à quelqu'un, comme celle-ci, une photo de Gerda à Madrid. 
Si vous voulez les voir, ce site est très bien fait (clic).

En bref, si vous êtes amoureux de la photographie, sensible à la vie des photos reportes, si vous souhaitez lire une belle histoire, jetez-vous sur ce livre. 



Je remercie vivement Les Chroniques de la rentrée littéraire et les éditions Héloise d’Ormesson pour m’avoir permis de lire ce livre magnifique. 



Ce billet est programmé rien que pour vous. Je suis en vacances. N’hésitez pas à me laisser des commentaires, ils me feront très plaisir en rentrant.


mardi 19 avril 2011

L'audiolivre

Au mois de février, j’ai eu l’occasion de tester l’audiolivre grâce à Audiolib qui a gracieusement proposé à plusieurs blogueurs et blogueuses d’écouter un livre.

L’audiolivre est un support qui m’attire depuis longtemps, car près de chez nous quand j’étais petite, il y avait une association qui cherchait toujours des lecteurs. C’était une association de bénévoles, et les livres étaient vendus une somme modique pour les handicapés et les mal voyants.
Ensuite, je m’y suis intéressée parce que je me demande si un cours de français langue étrangère ne gagnerait pas à utiliser ce genre de support. C’est une question que je n’ai pas encore résolue, mais je pense que la réponse serait plutôt oui.  
Et puis cet été, sur Europe 1 chaque après-midi, des extraits de différents romans étaient lus, ce qui m’a permis de découvrir des auteurs que je ne connaissais pas pendant que je continuais à travailler.

La proposition d’Audiolib arrivait donc à point, et je me suis dit qu’il fallait sauter sur l’occasion de lire enfin un livre complet.

La première étape, c’est le choix du livre.
Quand on écoute un livre pour la première fois, il vaut mieux le choisir court. Ce n’est pas ce que j’ai fait, mais cela ne m’a pas dérangé.
Il faut aussi faire attention à la voix du comédien qui va lire. Sa voix et sa façon de lire sont extrêmement importantes. C’est ce qui va vous permettre de suivre et de comprendre le livre.
Sur le site d’Audiolib, vous pourrez écouter un extrait avec de faire votre choix.

Vient après le temps de la lecture.
Trouver le bon moment, la situation adéquate pour une écoute peut se révéler délicat.
Les trajets en voiture sont intéressants, mais ils demandent tout de même un peu d’attention. Pour le trajet quotidien, c’est bien. Je ne repasse pas, donc je n’ai pas testé. Pendant le ménage, par contre, c’est pas mal aussi.
Si je ne fais rien d’autre, par contre, cela ne me convient pas. Je ne sais pas quoi faire de mes mains et j’ai l’impression de perdre mon temps.

Pour le livre lui-même, j’avais choisi Meurtre dans un Jardin indien de Vikas Swarup.
Le comédien est super, il change sa voix en fonction des personnages et rend sa lecture très vivante.
C’était vraiment une réussite.
Quand le livre a été terminé, les écoutes en voiture m’ont vraiment manqué, et je pense que je ne tarderai pas à aller acheter un nouvel audiolib.
Le catalogue s’étoffe de mois en mois, mais quelques uns me font de l’œil plus que d’autres. J’ai aussi découvert que ma librairie avait un petit rayon audiolivre, ce qui est une bonne nouvelle.

Affaire à suivre, donc, et belle découverte d’une nouvelle façon de lire. 




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lundi 18 avril 2011

Un lundi parmi tant d'autres 11°

Bleu !

C’est le thème du jour et ma couleur préférée, comme celle de beaucoup de Français si l’on en croit les sondages (j’aime bien aussi le prune).

Quand j’ai lu que Chrys et Zaza. nous demandaient de leur montrer du bleu, j’ai tout de suite pensé à la mer. J’ai une relation particulière avec la mer. Je me suis rendue compte que je ne peux pas habiter loin de la mer. J’ai besoin de savoir que je peux m’y rendre quand j’en ai envie, qu’elle est là, à moins d’une heure de voiture et qu’elle est accessible.
J’ai ainsi faillit travailler à Toulouse, et l’idée d’habiter à plus de trois heures de l’eau était insoutenable.
Alors pour ce thème, voilà plusieurs mers, plusieurs bleus…
















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dimanche 17 avril 2011

Un dimanche dans mon carnet de voyage

Je suis en train d’en remplir un tout neuf, que je vous montrerai sans doute en rentrant, mais en ce dimanche, voici un petit carnet tout simple, recouvert d’un beau cuir et prévu pour l’encrage.
Les pages sont donc d’un beau papier épais, un peu beige et ne se gondolent pas trop quand on les peint.

Je l’ai commencé lors de mon premier déplacement pour un colloque à l’étranger. Il s’agissait d’un colloque sur la littérature de voyage, et j’avais joué la carte humoristique en proposant de parler de la littérature qui se lit en voyage, c’est-à-dire les « romans de gare », SHS et autres Harlequins.
Pour aller à ce colloque, je suis passée par Londres, ce qui explique que ces dessins lui soient consacrés. Je n’ai malheureusement pas pu y passer autant de temps que je l’aurais souhaité et il n’est pas à jour, mais cela viendra. 


















Les dimanches en photo sont organisés par Lyiah et sont aussi chez 

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vendredi 15 avril 2011

Sept contes gothiques de Karen Blixen


J’ai découvert Karen Blixen avec la Ferme Africaine, ou plutôt avec Out of Africa, le film de sydney Pollack. C’est l’un des films préférés de ma maman et je l’ai vu un certain nombre de fois.
Sachant que les livres sont souvent plus riches que leurs adaptations, j’ai acheté cette année une édition de poche de ce livre, avec un coffret en fausse peau de zèbre. Mais je ne l’ai pas encore lu.
Pour commencer avec cet auteur, je me suis dit qu’un recueil de textes courts serait une bonne introduction.
Appréciant particulièrement les livres de Walter Scott, il m’a semblé que le gothique était encore plus approprié.

Difficile de résumer ces sept contes.
Ils mêlent des chevaliers, des jeunes filles sacrifiées et des fantômes en tous genres dans un 19e siècle romantique et gothique à la fois, étrange et dépaysant.
Il est question de catastrophes, de ville inondée, de voyages, d’amour, d’enlèvement, de sacrifice…
Les éléments du gothique habituel sont souvent là, mis à part le Moyen Age, bien sûr.
Les décors alternent, les personnages aussi, ce qui donne un rythme endiablé à ces contes gothiques.

J’ai aimé être dépaysée à ce point.
Le fantastique est bien présent dans ce livre qui m’a paru trop court (avec pourtant près de 500 pages). On en redemande et j’ai regretté qu’il n’y ait que sept contes.
Les personnages sont souvent attachants ou, au contraire, antipathiques. Les choses sont tranchées et il n’est pas question de brosser des psychologies complexes. Il s’agit davantage de situations originales, rocambolesques parfois mais captivantes souvent.

L’écriture de Karen Blixen est très agréable, et le texte est bien traduit.
C’est un recueil relativement homogène, où l’on passe d’une histoire à l’autre avec facilité.
Le texte est souvent poétique, enlevé, la plume de Karen Blixen fait mouche sans affectation.
La France, le Danemark ou l’Italie sont évoqués sous la neige, avec parfois un peu de soleil, déplaçant le lecteur avec les personnages. C’est un beau voyage qui est proposé ici, d’une façon originale où l’on sent l’attachement de l’auteur pour ces paysages.
Le gothique n’est pas celui du Moine de Lewis, mais c’est aussi bien de lire des textes moins violents.
J’ai en tout cas beaucoup apprécié cette lecture.

Si vous avez envie de lire des textes assez courts et dépaysants, ou de découvrir Karen Blixen, n’hésitez pas, c’est un petit bijou.


Je remercie Blog-O-book pour ce partenariat et le Livre de poche pour cet envoi qui a fait mouche. 


Je valide aussi un nouveau pays pour le challenge tour du monde en partant au Danemark et un classique pour le mois d'avril. 



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