mardi 22 mars 2011

La mort, entre autres de Philip Kerr


J’ai découvert cet auteur sur les blogs de lecteurs, par le biais de la Trilogie berlinoise. J’avais vaguement prévu de lire un jour ce livre qui me semblait bien gros et qui porte sur une période dont je ne suis pas friande. La seconde guerre mondiale, surtout vue de l’Allemagne ne m’attire pas trop et je crains souvent le livre provocateur comme on en a vu certains récemment.
Oui, mais voilà, les aléas des partenariats ont fait que j’ai pu lire ce livre pour le forum Livraddict.
Et je dois dire que cela m’a plutôt plu.
J’ai été assez déstabilisée pendant deux cents pages, mais heureusement, le roman en fait plus de cinq cents, ce qui permet de se frayer un chemin dans le flot d’informations données au lecteur.

Bernie Gunther doit s’occuper de l’hôtel de son beau-père dont sa femme a hérité, elle-même étant interné pour crise de nerfs. Ce métier n’est toutefois pas pour lui et il décide de redevenir détective privé.
Coup sur coup, il se voit offrir trois affaires plutôt lucratives et faciles à résoudre, mais sa conscience est tourmentée. On lui demande chaque fois de trouver des preuves afin de faire relâcher d’anciens nazis, ce qui ne lui convient guère. La troisième affaire est d’ailleurs un peu plus compliquée puisque le nazi en question semble avoir disparu, et que la cliente est son épouse qui souhaite se remarier.
Bernie fait alors appel aux réseaux d’aide aux anciens nazis, ce qui ne leur plait guère. Pour le décourager de poursuivre cette enquête, il est enlevé et tabassé par un groupe de malfrats…

Je n’ai pas lu les épisodes précèdent, et je crois qu’il s’agit là du 4e ou du 5e tome.
Cela ne pose toutefois aucun problème. Il y a quelques mentions des actions de Bernie pendant la guerre, mais tout reste compréhensible.
Par contre, il y a une longue introduction de 100 pages qui se passe en Israël pendant la guerre, et j’avoue avoir trouvé cela très long pour finalement peu de rapport avec la suite. J’ai appris beaucoup de chose, notamment sur la façon dont les nazis voyaient Israël, mais cela éclaire peu le récit.

Ce qui m’a vraiment plu dans ce roman, c’est le lien que l’auteur crée entre la vie de son personnage et les évènements réels d’une part, et la profusion d’informations contextuelles d’autre part.
J’aime apprendre quelques petites choses quand je lis un roman historique, et là, c’est le cas.
Le cadre historique est décrit avec soin, les conditions géopolitiques sont bien expliqués, et cela m’a semblé très clair.
Le personnage de Bernie Gunther est aussi très attachant. Je ne sais pas ce qu’il en est dans les autres volumes, mais il est très drôle, et remplit son rôle de principal protagoniste avec brio. Je comprends à présent l’engouement qu’a pu susciter la Trilogie Berlinoise.
Par contre, j’espère que les intrigues y sont plus simples, parce qu’ici, c’est tout de même un peu confus. Les choses finissent par s’éclaircir, et j’avoue ne pas avoir vu venir une partie de la résolution finale, ce qui est toujours un gage de qualité personnelle. Mais les 400 premières pages m’ont parfois perdues.

Mis à part ce petit défaut, c’est un livre à recommander pour tous les fans de Bernie Gunther, et pour tous ceux qui aiment la période historique citée. Et pour les autres, c’est un bon livre aussi puisque je n’appartenais à aucune des deux catégories précédentes, et il m’a bien plus !


Merci à Livraddict et au livre de poche pour ce partenariat très plaisant.


lundi 21 mars 2011

Un lundi parmi tant d'autres 9°

Avant d'aller bouquiner et après une longue journée de travail, je passe vite par ici pour vous livrer des fleurs de mon jardin pour Chrys et Zaza.

Je suis un peu comme Brel, et j'avoue une préférence pour les bonbons, car les fleurs c'est périssable...
Mais quand elles sont dans mon jardin, en ce début de printemps, cela change tout !

Des violettes... 


et des jonquilles



Je vous laisse, je dois choisir le livre qui va accompagner mes soirées cette semaine. 
Ce sera sûrement En attendant Robert Capa, ou L'Ombre dans l'eau... 





dimanche 20 mars 2011

Mon salon du livre à moi... :)

Comme chaque année, je vois le salon du livre passer et je ne me décide pas à aller jusqu'à la porte de Versailles.

Pourtant, cela me fait bien envie. Voir des auteurs, pouvoir feuilleter des dizaines et des dizaines de livres, en acheter quelques uns... tout ceci est bien tentant et mis à part pour Amélie Nothomb, les files d'attente n'ont pas l'air si longue que cela.
En plus, je n'habite pas très loin, et il me suffirait de prendre le train puis le métro, comme l'a fait Valou hier.

Oui, mais voilà. Cela ne tente personne chez moi, et je suis un peu casanière.
Mon salon du livre, ce sera donc plutôt un livre dans mon salon et ma PAL a de quoi me fournir.

Il se peut néanmoins que je me laisse tenter l'an prochain, car les rendez-vous blogueurs m'ont fait de l'oeil, et ce doit être bien sympa de se voir en vrai.
Mon blog est encore jeune, et je n'avais pas pensé à cette possibilité.
Les photos ne manqueront pas, ces prochains jours et ceux qui étaient présents nous raconteront ces rencontres.

Une question me titille cependant.
J'ai vu passer ces badges sur quelques blogs, et ils sont bien tentants.
Je suis fan de toutes ces petites babioles, et je me suis dit que je pourrais lancer un appel à la population
Quelqu'un saurait-il s'il est possible de se procurer ces badges quelque part ? Ou peut-être en avez-vous récupéré et seriez-vous prêt à devenir dealer de badge ?





jeudi 17 mars 2011

La vie immortelle d’Henrietta Lacks de Rebecca Skloot


Ce livre est un véritable coup de cœur !
Je l’ai vu sur plusieurs sites qui le proposaient en partenariat, et j’avais hésité avant de le demander. Je m’étais demandé s’il serait vraiment intéressant, si je n’allais pas m’y ennuyer ou ne jamais le terminer.
Un documentaire, ce n’est pas toujours lisible pour l’amatrice de romanesque que je suis.
Après l’avoir lu, je peux vous dire que j’aurais eu vraiment tort de ne pas postuler pour ce partenariat parce que ce livre est passionnant !

A la manière d’un très bon documentaire, Rebecca Skloot raconte plusieurs histoires qui se croisent et s’entrechoquent.
Il y a d’abord sa propre histoire. Rebecca Skloot est journaliste scientifique et mène une enquête sur l’origine des cellules HeLa et sur la personne qui en est à l’origine.
Il y a ensuite l’histoire des cellules HeLa, des cellules quasi immortelles qui se reproduisent à une vitesse incroyable. Ces cellules ont permis de faire des découvertes scientifiques importantes, dans les domaines de la guérison de la polio, du traitement des cancers ou des greffes d’organe.
Il y a enfin celle d’Henrietta Lacks, mère de famille décédée en 1951, victime d’un cancer particulièrement invasif, et de sa famille dont la vie a été plusieurs fois bouleversée à cause de ces cellules. Ses enfants comme ses petits enfants ont subis le contrecoup des diverses mises en lumière du nom de leur mère ou grand-mère sans vraiment comprendre ce qui leur arrivait.

L’auteur a choisi un mode narratif vraiment bien trouvé.
Elle raconte ces différentes histoires en alternant les discours, les points de vue et le narrateur.
Certains chapitres sont tirés du journal intime de Déborah, la fille d’Henrietta. D’autres se présentent sous la forme d’une narration à la première personne, lorsqu’il s’agit du récit de l’enquête de Rébecca et les autres sont à la troisième personne puisqu’il est question de la vie des cellules HeLa.
Ces alternances permettent de ne pas s’ennuyer, mais surtout de faire la part des choses. L’histoire de la famille d’Henrietta n’a rien de commun avec celle de ses cellules. Elle ne peut donc pas être racontée de la même façon.
Ce choix rend ce livre très humain. Malgré la quantité importante d’informations techniques et de précisions scientifiques, le discours est vulgarisé et reste compréhensible pour le lecteur. Les chapitres portant sur les Lacks restent mes préférés, mais j’ai été aussi très intéressée par l’évolution de ces cellules.

Comme je l’ai dit plus haut, il s’agit d’un documentaire et rien n’est romancé mais le style est impeccable, agréable à lire et les pages se tournent comme dans un thriller. Ce livre est passionnant.
Je me suis interrogée sur ce qu’il était advenu à la famille d’Henrietta, sur la destinée de ses cellules et la réalisation de cette enquête. Les personnes citées dans ce livre sont des gens à qui la vie et la société américaine n’ont pas fait de cadeau.
Je ne me suis pas identifiée à eux, mais je me suis interrogée.
Le récit voyage entre les années 1950, les années 1970 et le présent, mais dans les trois cas, le racisme est un facteur aggravant, le souvenir de l’esclavage est vif de tous côté et le mépris est palpable.
Le récit aborde le problème des études médicales faites sur des populations noires sans leur accord, ou le mépris et l’ostracisme dont ils sont victimes. Il met au jour des procédés de recherche où les sujets observés n’étaient même pas prévenus. En tant que chercheur, cela m’a forcément interpellé, même si je suis linguiste et non médecin.

En bref, c’est donc une très belle découverte et un vrai coup de cœur !


Je remercie vivement Blog-O-Book et à Calmann-Levy pour l’envoi de ce magnifique livre en partenariat. 




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