Lors de nos dernières
vacances, je suis partie avec quelques livres qui me paraissaient pouvoir
occuper les nombreux temps de trajet prévus pendant le voyage.
J’ai essayé de constituer
une PAL efficace, asiatique et intéressante.
Je dois malheureusement
avouer que si j’ai fait des choix intéressants, j’ai aussi eu quelques
déceptions, dont ce livre qui n'aura pas duré plus de quelques heures.
Pourtant, son sujet était
alléchant, l’histoire me tentait vraiment, et l’achat du roman lors de
l’exposition sur le thé du musée Guimet promettait de belles heures de lecture.
Tous les ans à la même date, il ramène les vers à
soie pour les filatures de sa ville de Lavilledieu.
Il laisse
sa femme Hélène à la maison, Hélène qui l’attend et l’espère calmement, comme
elle mène toute sa vie.
Mais la maladie décime les vers à soie et menace
le commerce florissant de Lavilledieu.
Il faut aller plus loin, là où les étrangers sont
interdits et où leur tête est mise à prix.
Hervé Joncour part au Japon, convaincu par
Baldabiou que seul le Japon peut lui permettre de ramener des œufs sains et de
sauver les filatures.
Après un périple à travers l’Europe et la Russie,
il parvient à s’introduire au Japon où le seigneur Hara Kei le reçoit chez lui.
Mais c’est la maitresse d’Hara Kei qui fascine
Joncour et qui le poussera à revenir malgré le danger…
Ce roman m’a d’emblée rappelé celui de Patrick
Deville.
Or ce resserrement est justement ce qui m’a
dérangé !
Le roman est ascétique, il n’y a pas
d’informations superflues, pas de description ou de pensée personnelle.
Du coup, je n’ai eu aucune empathie pour les
personnages, car je n’ai pas pu les connaître.
Avec une histoire pareille, j’attendais un peu
plus d’ampleur, du souffle, de l’aventure, mais non ! Il n’y a rien de
tout cela.
En Italien, le texte est peut-être très beau, car
il y a de nombreux procédés stylistiques comme les répétitions qui varient
légèrement et demandent au lecteur de se souvenir des précédentes.
La rapidité du roman ne permet toutefois pas de
s’installer dans les pensées du personnage.
Du coup, je me dis que je suis sans doute plus fan
de Zola ou Balzac qui développent leurs descriptions à foison, ou plutôt du Comte de Monte-Cristo, où j’ai plus de
1200 pages pour connaître les personnages et m’intéresser à eux.
Je préfère les longueurs aux textes ascétiques.
J’ai tout de même bien conscience du travail de l’auteur,
d’une possible volonté de se conformer à une simplicité asiatique.
Les personnages sont attirants, la maitresse est
belle mais comporte un mystère, la femme est surprenante et troublante,
Baldabiou donne envie de le connaître.
L’histoire est belle, triste mais je n’en ai pas
trouvé la porte.
Tant pis pour moi.
Il s’agit sans doute du nouveau roman italien qui
n’est pas fait pour moi (en tout cas pas en français).
Quant au destin de ce roman, il a été déposé à
Luang Prabang dans une bouquinerie, et échangé contre un Donna Leon !