Aucun message portant le libellé Roman historique. Afficher tous les messages
Aucun message portant le libellé Roman historique. Afficher tous les messages

mardi 14 mai 2019

La révolte de Clara Dupont-Monod

Il y a parfois des personnages forts, emblématiques, qui marquent l'histoire et l'imaginaire collectif. 
Aliénor d'Aquitaine en fait partie et même si on n'est pas forcément spécialiste de ce qu'elle a vécu, on a une petite idée de la femme qu'elle fut, ou en tout cas de ce qu'elle a accompli. 
Clara Dupont-Monod a choisi cette figure du Moyen-Age comme sujet de son roman précédent Le roi disait que j'étais diable et poursuit l'histoire avec son fils Richard. 

Aliénor tient un conseil de guerre avec ses fils, réunis pour l'occasion dans son palais. 
Elle veut déclarer la guerre à son époux et pour gagner, il lui faut l'appui de tous, mais surtout de Richard, son fils préféré. 
Mais la guerre n'est pas facile à gagner quand Henri Plantagenêt est l'adversaire...

S'il n'est pas indispensable d'avoir lu le précédent pour aimer celui-ci, c'est tout de même préférable.
Alors que le premier traitait du mariage d'Aliénor avec le roi de France, La révolte aborde une période plus tardive, alors que ses enfants sont adultes et que son deuxième mariage avec le roi d'Angleterre tourne à la guerre ouverte. 
Clara Dupont-Monod reprend ses personnages pour dépeindre une partie de la vie d'Aliénor encore une fois pleine de fougue et d'action.
Elle le fait cependant du point de vue de Richard, alors que le premier volume était en partie vu par les yeux d'Aliénor.
Mais son fils ne voit qu'elle, ne vit que par elle, et c'est finalement toujours elle l'héroïne de l'histoire.

L'écriture est très sensible, mettant en avant les sentiments des personnages, l'impression d'abandon de Richard, le regard des autres sur cet homme qui retourne sa veste, la colère de son père, la vindicte d'Aliénor, la tromperie ou la séduction d'autres personnages.
J'ai néanmoins eu du mal à me prendre vraiment au jeu de cette écriture qui m'a paru trop distante.
D'ailleurs, la lecture des quelques lettres d'Aliénor par Clara Dupont-Monod m'a semblé beaucoup trop calme et sans ton.
L'auteure laisse penser qu'il s'agissait d'une femme posée, retenue, alors que ses actes comme ses paroles donnent plutôt l'image d'une furie colérique !
Sans tomber dans l’excès, j'aurais aimé plus de vigueur dans la lecture.

Si vous avez lu le premier, malgré mes réserves, je vous conseille tout de même cette lecture qui finit bien ce cycle.
On en apprend beaucoup sur ces personnages dont les noms résonnent encore aujourd'hui !






mardi 23 avril 2019

Frère d'âme de David Diop { Prix Audiolib 🎧 📘 }

Voilà un roman très singulier. 
Habituellement fan de littérature africaine, je me suis lancée avec un a priori plutôt positif et l'envie de passer 4 heures agréables. 
Mais je dois bien avouer que je ne sais pas trop quoi en penser après ces quelques heures. 

Alfa Ndiyae n'a pas achevé son ami d'enfance sur le champ de bataille quand celui-ci le lui a demandé. 
Mais depuis ce moment, Alfa Ndiyae pense par lui-même et se met à analyser la situation qui l'entoure. 
Les tranchées, les gens autour de lui qui s'éloignent, la guerre et sa barbarie, sa vie et son enfance meurtri, tout est singulier. 
Mais il n'y a pas de fumée sans feu et pensait-il déjà par lui-même avant ?

Le début du roman évoque la guerre de 14-18 et les tirailleurs sénégalais qui sont venus se faire tirer dessus pour une mère patrie qui ne leur parlait même pas dans une langue qu'ils comprenaient. 
Alfa et son ami Mademba sont partis ensemble, espérant y gagner une situation dans la société blanche de Saint-Louis et une vie meilleure avec leur pension. 
Hélas, Mademba a croisé de trop près un soldat allemand et laisse son copain seul pour appréhender une situation qui le dépasse. 
Progressivement, Alfa remonte le fil de ses souvenirs, son enfance au village, sa famille, comment les deux hommes sont devenus inséparables. 
On découvre la vie du village, les liens qui se sont tissés et les coutumes ancestrales. 
Le parallèle est d'autant plus violent quand il revient au récit de la guerre en décrivant la barbarie des soldats mais également la sienne.
Forcément, on pense aussi au syndrome post traumatique comme on dit de nos jours.

Le récit est un peu décousu, comme ces souvenirs qui remontent à la surface. 
J'ai eu parfois un peu d'empathie mais malheureusement, elle passait assez vite et j'avoue avoir eu souvent envie que cela s'arrête dans les premiers chapitres. 
Si j'avais eu le livre papier entre les mains, j'aurais passé des pages, surtout parce que je ne voyais pas où l'auteur voulait en venir et parce qu'il y a pas mal de répétitions. 
Et puis évidemment, comme dans un conte africain, c'est à la fin que tout s'éclaire et on aurait presque envie de tout relire pour observer comment l'auteur nous a amené là.

Le lecteur Babacar M'Baye Fall donne vie et corps au narrateur Alfa, il incarne cet homme et lui donne une vraie épaisseur. 
Je me suis demandée si ce n'était pas un peu clichée d'avoir choisi une voix avec un accent assez marqué, mais je crois que cela aurait été bizarre de faire autrement. 

Si vous cherchez un récit fort, qui suscite plein d'émotions positives et négatives, vous serez sans doute conquis par ce livre parfaitement construit qui promène son lecteur dans une direction inattendue et tellement logique en même temps.






https://ennalit.wordpress.com/2018/11/15/challenge-goncourt-des-lyceens/




https://www.audiolib.fr/prix-audiolib






lundi 25 février 2019

Un gentleman à Moscou d'Amor Towles { Prix Audiolib 🎧 📘 }

Il y a parfois des romans qui demandent un peu de temps pour accrocher le lecteur, où l'incipit est sympa mais où la tension retombe vite et on se demande si on va le finir.
En général, j'arrive à finir ce genre de roman en l'écoutant, alors qu'une lecture papier serait irrémédiablement abandonnée. 
C'est le cas de ce Gentleman à Moscou qui ne m'a pas séduite d'emblée mais qui m'a intriguée et que je ne regrette pas d'avoir terminé, bien au contraire ! 

Pour avoir écrit un poème contestataire dans sa jeunesse, le comte Alexandre Rostov est jugé et condamné. 
Il échappe à la peine de mort mais se voit assigné à résidence à l'hôtel Métropole où il avait l'habitude de résider pendant ses séjours à Moscou. 
Il doit cependant quitter son confort habituel... 

Mon résumé est court, mais il me semble que l'un des charmes de ce roman est justement de se dévoiler petit à petit (Ce qui n'est pas forcément contradictoire avec ce que j'ai dit au début). 
Trop en dire risquerait de vous gâcher le plaisir (mais d'autres billets pourront vous en révéler davantage si vous êtes curieux), car dans ce texte, c'est la petite vie d'Alexandre Rostov qui nous est racontée et cette vie se déroule dans un lieu clos pendant une bonne quarantaine d'années !! 

L'assignation à résidence du comte lui a en effet sauvé la vie, mais c'est une petite vie étriquée qui s'offre à lui.
Il ne possède plus grand chose, il doit dire adieu à la vie qu'il connaissait jusque là et trouver un nouveau sens aux jours qui passent. 
Le récit décrit ainsi les journées un peu pareilles, les petites habitudes, les clients de l'hôtel, les petits évènements inattendus, et puis petit à petit, il se passe des choses de plus en plus intéressantes et on se dit qu'on a bien fait d'insister. 
Car dans la seconde moitié, il se passe vraiment des choses intéressantes et le comte a finalement une vie bien trépidante dans ces murs qui voient passer tant de monde. 
L'auteur fait alors des bonds dans le temps pour nous mener vers les années cinquante et ça fonctionne plutôt pas mal. 

J'ai été attendrie par ce personnage et ceux qui l'entourent. 
Il a des amitiés solides qui font le sel (et le pain...) de sa vie et qu'on a l'impression de connaître autant que lui-même. 
Le climat politique russe est en arrière fond mais fait fréquemment irruption dans l'hôtel et on frissonne parfois de la tournure que prennent les évènements. 

Et puis la version audio est superbe ! 
J'avais un lecteur fétiche jusque là (Feodor Atkine si vous suivez), mais je rajoute dans mon panthéon personnel Thibault de Montalembert qui m'avait déjà charmée dans d'autres lectures. 
Sa voix change selon les personnages, il est facile à suivre, il attire l'oreille. 
On sent qu'il aime le texte qu'il lit, c'est chaleureux, généreux. 
Clairement, en version papier, je n'aurais peut-être pas fini. 
Et cela aurait été bien dommage. 

Si vous aimez les romans d'atmosphère, les jolies histoires, les comtes russes, vous devriez aimer vous aussi !


Le livre chez Audiolib



https://www.audiolib.fr/prix-audiolib





lundi 5 novembre 2018

Une colonne de feu de Ken Follett [livre audio]

Je dois avouer une passion personnelle pour la Saint Barthélémy.
Dès qu'un roman en parle, j'espère retrouver le souffle magnifique du roman de Mérimée Chroniques du règne de Charles IX (malheureusement, un sinistre chroniqueur actuel revendique une passion pour ce roman et l'entache quelque peu). 
Quand j'ai vu que ce nouvel opus de Follett se déroulait à la même période, je n'ai pas hésité. 
Et puis l'été, c'était parfait pour un gros pavé dont Follett a le secret !
(et oui, je sais, je suis un peu en retard dans mes billets)
Après une année passée à Calais pour apprendre les rudiments du commerce dont il héritera un jour, Ned Willard rentre à Kingsbridge en espérant que Margery Fitzgerald l'a attendu. 
Malheureusement, il découvre qu'elle est promise au fils du conte et qu'elle ne veut plus lui parler. 
Mais très vite, la politique internationale et leurs religions opposées le rattrape et le commerce florissant de sa mère s'effondre d'un coup... 

Si vous avez lu Les piliers de la terre  et Un monde sans fin, vous retrouverez Kingsbridge avec plaisir. 
Les personnages de ces deux romans sont morts depuis bien longtemps, mais leur souvenir demeure et ils sont évoqués de temps en temps. 
Si vous ne l'avez pas lu, cela ne vous posera toutefois aucun problème. 

L'histoire qui est racontée ici nous plonge au cœur de la période élisabéthaine, en Angleterre et à Paris après 1558. 
La religion est une affaire d'état, les rois sont sensés l'être "de droit divin" et les alliances entre les pays européens les obligent parfois à attaquer leur voisin pour maintenir leur pouvoir. 
Chacun doit ensuite composer avec ses croyances, la situation politique, les besoins du commerce pour pouvoir prospérer le plus en paix possible. 

Et c'est là que Follett est très fort, comme d'habitude. 
Les personnages sont pris dans le flot de l'Histoire, Ned est conseiller d'Elisabeth, son frère est marin et prend part à des batailles importantes, ce qui permet de les raconter de l'intérieur. 
D'autres personnages sont en Espagne puis dans les Flandres, et donnent une autre vision de la situation. 
On a peur pour eux, on découvre la situation politique, on espère que tout va bien se terminer (ou pas pour certains personnages). 
Les personnages sont bien construits et le contexte est parfaitement rendu. 

La version audio est également parfaite. 
J'avais un peu peur de ne pas tenir aussi longtemps (35 heures !!) mais Lionel Bourguet est un lecteur incroyable qui module sa voix en fonction des personnages. 
C'est très réussi et on suit sans peine. 

J'ai lu que ce n'était pas le meilleur Follett et je crois me souvenir que les Piliers de la terre m'avait effectivement plus durablement marqué. 
Mais c'est tout de même un excellent pavé, qui se lit très facilement, où on apprend plein de choses sans même s'en rendre compte, mais surtout où on est emporté avec les personnages dans un flot d'aventures palpitantes.


Merci Audiolib



mercredi 26 septembre 2018

L'île des oubliés de Victoria Hislop

A la fin du mois de juin, j'ai eu envie de légèreté et de nouveauté. 
Il y a longtemps que Victoria Hislop m'attendait dans ma PAL audio et cela m'a paru une lecture parfaite pour les journées d'été qui promettaient d'être chaudes. 
Le résumé annonçait la couleur en évoquant la Crête, la mer, une île, une histoire de femmes... 
Il ne m'en fallait pas plus. 

Alexis part en Crêtes en vacances avec son fiancé. 
Elle est en plein doute sur sa vie et ce voyage dans le pays qui a vu grandir sa mère la trouble beaucoup. 
Celle-ci ne parle jamais de son enfance et de ses origines et n'en conserve qu'une photo. 
Que veut-elle cacher ? 
Personne ne lui écrit de là-bas, elle ne parle plus le grec, et semble même refuser toute allusion. 
Poussée par la curiosité et un besoin de percer ce mystère, Alexis lui demande la permission de retourner sur les lieux de son enfance. 
A sa grande surprise, sa mère accepte et lui propose même de lui faire une lettre qu'elle remettra à une femme qui l'a connu toute petite...

Je ne connaissais pas du tout Victoria Hislop. 
Je voyais souvent son nom chez mon libraire avec des couvertures évoquant la chaleur, la mer et le sud mais je ne m'étais jamais laissé tenter. 
Voilà qui est chose faite et je la relirai sans hésitation. 

Elle sait planter un décor de rêve et y placer des personnages forts et intéressants. 
Il y a ici tout ce qu'il faut pour une série de l'été et c'était le moment idéal pour le lire. 
On y trouve de l'amour, de la passion, un manipulateur pris à son propre jeu, une maladie qui menace, un assassinat, des exilés, une émeute, des mensonges et de l'honnêteté, une enfant perdue, des parents dissimulateurs, des bateaux, la mer, des plantes qui soignent, la guerre et la paix, des fêtes et des drames. 
C'est agité, on resté accroché au texte qui ne retombe que rarement. 
J'aurais juste deux bémols qui ne gâchent pourtant pas le récit central. 
L'histoire d'Alexis est effectivement plutôt sans intérêt ici. 
Elle sert de prétexte pour raconter celle de sa mère et des parents de celle-ci. 
Elle emmène le lecteur en Crète et le ramène ensuite au présent lorsque le récit est terminé. 
La fin est un peu rapide également avec un événement final assez improbable mais bon, pourquoi pas. 
Mais pour le reste, j'ai vraiment beaucoup aimé l'histoire de tout ces personnages, ceux qui doivent partir sur l'île, ceux qui restent, ceux qui ont peur et ceux qui luttent. 
C'est un bel hommage à la vie malgré tout, et c'est un portrait des passions humaines assez juste.

Quant à la lecture audio, je me suis laissée emporter par la voix de Pulchérie Gadmer qui est douce et expressive. 
On entend bien les différentes voix des personnages, elle n'en fait pas trop et c'est un vrai plaisir de l'écouter. 

Si je l'ai lu en été, il se lit sans doute aussi très bien en hiver ou sous la pluie d'automne. 
Il sera parfait si vous aimez les sagas familiales, les secrets de famille qui se dévoilent, les personnages forts et les histoires un peu tristes. 








dimanche 5 août 2018

Belgravia de Julian Fellowes

 Attention, Pavé !! 
Si vous cherchez un roman fleuve pour vous y plonger pendant la fin de cet été, n'hésitez pas, j'ai ce qu'il vous faut ! 
 
 
 

 
 
Vous connaissez sans doute J. Fellowes pour la série Downton Abbey. 
Le voilà dans une autre fresque historique toute aussi sympathique. 
On est plutôt ici du côté de Jane Austen, mais ça fonctionne très bien également. 
Le roman commence à Bruxelles, lors d'un bal où toute la bonne société anglaise est réunie. 
Hélas, la bataille de Waterloo est pour le lendemain et plusieurs beaux et jeunes officiers présents au bal ne verront pas le lendemain soir. 
Cette réception se transformera alors en tragédie, le champ du cygne avant la catastrophe. 
Pour Sophia Trenchard, c'est encore plus vraie. 
Fille de l'intendant du duc de Wellington, elle croise la route d'un de ces beaux officiers... 
 
L'intrigue du roman intervient plusieurs années plus tard, dans le fameux quartier de Belgravia où les bourgeois ont fait construire de belles maisons. 
Comme dans la série Downton, le roman fait la part belle aux domestiques qui côtoient les maitres et n'en pensent pas moins. 
L'intrigue est complexe, mais facile à suivre, même si les personnages sont nombreux. 
Il est possible que vous ayez deviné le fin mot de l'histoire très vite, mais peu importe, cela ne rend pas le roman moins intéressant. 
Après tout, on veut surtout savoir comment cette famille va parvenir à échapper aux "méchants" de l'histoire ! 

Alors ? Tenté par ce pavé ?
 
 
 
 

samedi 24 juin 2017

La dernière fugitive de Tracy Chevalier

Le mois anglais est toujours plein de belles découvertes (quand j'ai le temps de lire). 
Alors que je venais de terminer Miss Peregrine, j'ai mis de nouveaux livres audios sur ma tablette et dans ma PAL audio, j'ai trouvé ce roman que j'avais oublié ! 
Pourtant, il y a longtemps que j'avais envie de découvrir Tracy Chevallier. 
Et c'était justifié car j'ai vraiment beaucoup aimé !! 

Grace Bright part pour l'Amérique pour épouser un cousin avec lequel elle a correspondu plusieurs semaines. 
Elle a demandé à sa sœur Honor de l'accompagner. 
Mais le voyage n'est pas de tout repos et Honor subit le mal de mer pendant tout le mois que dure le trajet. 
A l'arrivée, les deux jeunes femmes choisissent de faire le reste du chemin par la route, mais Grâce attrape la fièvre jaune...  

Je ne savais pas du tout à quoi m'attendre, je n'avais même pas le résumé en tête quand j'ai commencé le roman. 
C'est peut-être un bon moyen de découvrir une histoire sans arrières pensées. 
Je me rappelais vaguement que certains billets de lecture indiquaient que le roman précédent était meilleur, mais comme je ne l'ai pas lu, je n'avais pas de point de comparaison. 
Et c'était parfait parce que j'ai trouvé ce roman vraiment très chouette. 

Les thèmes sont assez classiques, il faut l'avouer, et cela ne révolutionne pas le genre. 
Honor est une jeune femme qui arrive de sa campagne et d'un autre pays et doit faire sa place dans le monde. 
Elle oscille entre deux hommes, entre le désir et la raison, elle est déracinée et a bien du mal à retrouver un équilibre. 
Mais ce n'est pas tout car Honor est une Quaker et leur mode de vie est assez particulier. 
Le roman permet de le découvrir et de se plonger dans une communauté qui n'a pas tout à fait les mêmes usages que ceux auxquels Honor est habituée. 
Il faut ensuite ajouter l'époque qui voit les migrants arriver en masse, et surtout la traite des noirs et le chemin de fer clandestin. 
Tracy Chevalier parvient à mêler tout cela dans un récit tout en délicatesse qui suit Honor dans sa nouvelle vie et son adaptation difficile. 
Il n'y a pas de temps morts, et les différents fils de la trame permettent de se laisser surprendre. 

Clairement, Tracy Chevalier est passée dans mon panthéon des auteurs britanniques (oups, en fait non, elle est américaine mais elle vit à Londres...) en quelques pages. 
J'ai un autre titre dans ma PAL et je me réjouis de retrouver bientôt sa jolie plume si attachante. 
Je vous le conseille donc pour lire sur la plage, pour un futur voyage en train pendant vos vacances, ou dans votre fauteuil, ou peu importe, lisez-le :D



Peut-être que ce billet rentre dans le mois anglais de Lou et Cryssilda... 
Elle habite à Londres Tracy Chevalier ! 





mardi 5 juillet 2016

L'héritière de Bellecombe Liz Carlyle

Il y a bien longtemps que je n'avais pas ouvert un roman Harlequin. 
Pourtant, une fois de temps en temps et si le titre est bien choisi, j'aime bien. 
Tous les romans Harlequin ne sont pas le récit d'une basique amourette à rebondissement avec quelques scènes un peu hot (mais si c'est ce que vous cherchez, c'est bien aussi). 
Il y en a de plus élaborés avec une histoire travaillée où la vie des héros est plus importante que leurs intermèdes amoureux. 
On trouve généralement ces romans dans les collections de prestige de l'éditeur, de plus grands formats avec de jolies couvertures un peu moins stéréotypées. 

C'est le cas ici avec un roman publié dans la collection Victoria avec une photo jolie et rigolote en couverture. 

Ned Quartermaine est un homme puissant mais un homme de l'ombre. 
Son club de jeu est fréquenté par la bonne société qui vient s'y ruiner et y perdre ses châteaux à la campagne. 
C'est d'ailleurs ce qui vient d'arriver à Sir Reginald qui a eu la mauvaise idée de brandir l'acte de propriété de son manoir pour négocier un délai pour payer ses dettes colossales. 
Mais Ned n'est pas homme à attendre. 
Il a profité de la bêtise de "Reggie" pour se rembourser et empocher le titre de propriété. 
Quelques jours plus tard, il décide d'aller voir à quoi ressemble ce château peu entretenu. 
Mais au détour d'un chemin, un cheval surgit d'une haie et Ned tombe lourdement. 
Sa tête heurte une pierre et le voyant inconscient, Lady Kate d'Alleney qui vient de descendre de son propre cheval décide de le conduire chez elle pour le faire soigner... 

La suite vous parait cousue de fil blanc ? 
Eh bien détrompez-vous. 
Les 400 pages de ce roman sont pleines de surprises, de détours, de retournements (...), et on ne s'ennuie pas une seconde. 
Et pourtant, la structure du roman sentimental m'est connue pour l'avoir étudiée "scientifiquement". 
Mais là, à chaque fois que je me demandais comment l'auteur allait faire pour tenir encore 100 pages, elle sortait une belle idée de son chapeau. 
Vraiment, on passe un bon moment ! 

Il y a un peu de l'esprit de Jane Austen, Lady d'Alleney approchant dangereusement de ses 30 ans sans être mariée. 
Il y a aussi un peu de Downton Abbey, les ennuis fonciers étant bien évoqués dans cette histoire qui garde les pieds sur terre. 
Car ce qui fait la principale qualité de ce roman, c'est qu'il s'agit vraiment d'un roman. 
Il y a quelques scènes un peu torrides bien sûr, mais ne le lisez pas pour cela où vous seriez déçu. 
Les ennuis d'Edward et de Kate ne sont pas seulement amoureux. 
Ils ont une vraie vie qui les rattrape malgré eux (tout en se laissant aller de temps en temps à pêcher sans être marié, mais oui mais oui). 

Si je devais râler un peu, je dirais que le nombre de mariage à la fin du roman est un peu too much. 
Mais c'est la loi du genre qui veut ça sans doute. 

Pour le reste, c'est un sans faute ! 
J'ai vraiment aimé et cela faisait bien longtemps que je n'avais pas veillé tard en ne pouvant pas lâcher un roman ! 
Un parfait roman pour cet été !



J'en profite pour participer au 1er mardi c'est permis de Stephie pour la première fois :)



Merci Harlequin 
pour cette jolie lecture. 


mardi 30 décembre 2014

Le roi disait que j'étais diable de Clara Dupont-Monot

Cette année, j'attendais les Matchs de la Rentrée littéraire de Price Minister avec impatience.
La sélection de romans proposés comporte toujours au moins un roman qui me fait bien envie et j'espérais y trouver Le roi disait que j'étais diable.
La sélection est arrivée un peu plus tard que d'habitude, mais j'ai découvert avec plaisir que ce roman y figurait.
Il faut dire qu'on l'a vu passer dans pas mal de médias.
Et puis après 3 ans de Matchs, l'organisation s'affine et on a eu le temps de lire nos livres tranquillement, sans se presser.
Cela ne m'a pas empêchée de publier mon billet presque à la limite du temps imparti.

Dès qu'elle le vit, Aliénor trouva Louis bien trop réservé pour faire un bon roi. 
Du haut de sa tour, elle l'avait vu approcher à la tête de son convoi. 
Elle l'attendait, mais sans impatience. 
Louis, au contraire, est subjugué dès le premier regard.
L'odeur de menthe qui envahit la pièce le marque profondément. 
Il sait que cette femme le mènera hors de lui même. 
Aliénor, elle, bouillonne intérieurement mais se contient... 

Ce roman est très particulier.
Tellement particulier que j'ai tourné autour longtemps avant de me décider à écrire ce billet.
Pourtant, j'ai beaucoup aimé.
Je me suis retrouvée plongée dans les pensées d'Aliénor et de Louis, au coeur de leurs sentiments, de leurs désirs, de leurs caractères.
C'était extrêmement agréable de voir ce couple de l'intérieur.

Clara Dupont-Monot a choisi un mode de récit qui alterne les voix.
Aliénor commence, puis Louis prend la parole.
Ce n'est pas une déclamation ou un récit proprement dit, mais les pensées de chacun d'eux qui se suivent l'une après l'autre.
Une troisième voix s'immisce ensuite dans le fil de l'histoire.
Inutile, donc, d'attendre des descriptions ou une évocation du Moyen Age.
Ce n'est pas ce qui vous attend dans ce livre.

Par contre, vous y trouverez une belle plume, une écriture fine et ciselée.
L'auteure a un vrai talent pour dépeindre ses personnages.
J'ai eu une préférence pour Aliénor, qui est tout de même le personnage principal du livre.
Cette femme use de la colère pour vivre.
Elle s'en nourrit, elle l'anime, elle lui permet de tenir.
Mais Louis n'est pas en reste, il observe sa femme avec une lucidité frappante.

Bien sûr, si l'on se réfère aux personnages historiques, la magie de ce récit risque fort de disparaitre car on ne sait pas vraiment ce qu'il se passait dans le lit de ces deux là.
Néanmoins, quand on ouvre un roman, j'imagine qu'on accepte de se détacher de la vérité historique pour laisser la place à la fiction et à l'imagination de l'auteur qui comble les blancs.

N'écoutez donc pas les fâcheux et lisez ce roman pour ce qu'il est : un roman !



Vite, je me dépêche de publier mon billet avant le 31, comme on nous l'a demandé car j'ai lu ce roman grâce à l'opération de Price Minister Les matchs de la Rentrée Littéraire











lundi 21 juillet 2014

La plantation de Leila Meacham

Pendant mon "absence hospitalière", les éditions Charleston ont eu la gentillesse de continuer à m'envoyer les spécimens des titres destinés aux blogueuses Charleston de cette année. 
Cela m'a bien aidé, tant ces titres sont capables de vous changer les idées. 
Mais je vous en reparlerai. 

Pour aujourd'hui, je vais vous présenter La Plantation.  
Autant vous le dire tout de suite, c'est encore un coup de coeur pour moi ! 
Tous les romans que j'ai reçus des éditions Charleston ne me plaisent pas, je vous rassure.
Il y en a même quelques uns qui ne me plaisent pas du tout.
Mais je dois avouer qu'il y en a un certain nombre qui m'ont vraiment semblé très sympas, dont celui-ci.
Rassurez-vous, point de complaisance dans mon propos.
J'étais dans une disposition adéquate, ça aide, mais c'est vraiment un roman agréable à lire quand on aime le genre Scarlett O'Hara.

Silas Toliver vient d'être déshérité par son père.
C'est lui qui s'occupe de la plantation, mais c'est son frère ainé qui va en hériter. 
Refusant d'être au service de son frère ainé, Silas décidé de partir s'installer au Texas pour y fonder une plantation. 
Cette terre est vide et ne demande qu'à être habitée.
Silas partira donc avec son ami d'enfance Jeremy Warwick et sa jeune épouse Lottie.
Mais il n'est pas encore marié. 
Quant à Jessica Wyndham, de retour de Boston et du pensionnat, elle ne supporte plus les pratiques des esclavagistes et envisage sérieusement de participer aux filières d'évasion.
Mais Jessica est la fille d'un des plus riches planteurs de la région...

Si j'ai cité Scarlett O'Hara un peu plus haut, ce n'est pas pour rien.
Les plantations, la guerre de sécession qui couve pluie éclate, les robes à crinoline, les chariots des convois... Tout y est.
Mais l'histoire est collective ici et l'auteure nous raconte la saga des Toliver, de cette famille soudée malgré les épreuves et la difficulté de s'installer dans une terre vierge de tout.

Pour une saga familiale, c'est parfaitement réussi. 
Les Toliver sont installés avec les Warwick et les Dumont, une troisième famille rencontrée en route. 
Le lecteur va ainsi suivre le voyage, l'installation et le développement des affaires de ces trois grands propriétaires qui choisissent des domaines différents mais complémentaires. 
Leur vie n'est pas rose et si les affaires et la ville prospère autour d'eux, cela n'empêche pas les revers de fortune, les décès, la guerre de venir frapper à leur porte.
Le roman débute ainsi avec Silas et se poursuit avec son fils et les gens qui les entoure.

Comme dans toute saga familiale, par contre, les personnages se construisent au fil de l'histoire.
Pas de grande description psychologique, mais on les voit évoluer et avancer dans leur vie.
Le décor suit cette évolution et la ville grossit comme la plantation. 

Ce roman présente aussi l'avantage de vous permettre d'en apprendre davantage sur la guerre de sécession et la conquête des états-unis. 
L'esclavagisme est à l'origine de cette guerre, mais pas seulement et les exactions commises de part et d'autre sont souvent passées sous silence. 
De même, la conquête du Texas n'a apparemment pas été faite sans perte. 
Le Mexique refusait de céder la place et les indiens ont été chassés de leurs terres.
Tout n'est jamais tout blanc ou tout noir.

La plantation est enfin un roman qui se savoure d'autant mieux qu'il a une suite.
Pour une saga, c'est mieux de pouvoir suivre les personnages.
C'est le cas ici avec Les roses de Somerset publié avant la plantation.
Oui, vous avez bien lu. 
Leila Meacham a d'abord écrit les roses puis elle s'est dit que ce serait plus intéressant d'écrire ce qui a précédé cette histoire.
C'est une belle idée.

Voilà donc un roman pas compliqué mais néanmoins complexe, plutôt bien écrit avec une structure bien construite et un style fluide.
A recommander pour la plage en ce moment, la campagne ou au coin du feu cet hiver.









jeudi 23 janvier 2014

La femme des dunes de Chris A. Bohjalian

Voici encore un roman Charleston pour ce billet de lecture.
Il faut dire que j’en ai lu deux l’un après l’autre juste après Noël, ayant pris un peu de retard dans les livres envoyés par l’éditeur.
Le prochain, ce sera d’ailleurs pour bientôt également, en espérant avoir moins de retard pour le suivant.
Je viens de commencer sa lecture, mais je vous en parlerai quand il sortira.

Pour aujourd’hui, je vous invite à vous plonger dans l’Histoire du peuple arménien et de ses relations avec l’Empire Ottoman.
Les publications sur ce sujet sont plutôt rares, surtout quand il s’agit de roman.
C’était donc une bonne surprise de découvrir ce titre, bien que cela ne soit pas un thème facile à traiter.

Malgré les réticences de son mari, Laura Petrosian, auteure de romances à succès, décide de s’intéresser à l’histoire de ses grands-parents et d’en faire un roman.
S’agit-il de la quarantaine ? D’une photo croisée dans un journal ? D’un besoin d’en savoir plus ? Ou tout ceci en même temps ? 
Laura n’en sait rien mais elle va découvrir tout un pan de l’histoire du peuple arménien qui lui était inconnu, malgré ses origines.
Elisabeth Endicott, sa grand-mère, a effectivement passé plusieurs mois à Alep où elle a secouru les réfugiés arméniens qui y était conduit par les gendarmes turcs.
Lors de son séjour, elle a croisé la route d’Armen, un jeune ingénieur arménien qui cherche à savoir ce que sont devenues sa femme et sa fille…

Il me faut d’abord vous dire que ce roman est très original.
Sa structure est plutôt classique.
Une jeune femme étrangère à une situation s’y trouve plongé et doit s’y adapter.
Elle rencontre un jeune homme qui va lui permettre de comprendre cette situation.
Mais ce qui fait l’originalité du roman, je l’ai dit plus haut, c’est le choix du cadre historique.
Le génocide arménien est un sujet délicat, peu connu, qui peut effrayer le lecteur.
Il faut donc une bonne dose d’audace ou une belle histoire pour l’attirer.

Chris A. Bohjalian a eu cette audace, ainsi que l’envie d’écrire sur ses aïeux.
Ce choix nous offre la lecture d’une petite histoire dans la grande, et nous permet de découvrir le génocide sous le regard d’une jeune femme sensible, un peu naïve parfois, éprise de liberté et d’émancipation tout en ne souhaitant pas choquer son entourage.
C’est un équilibre difficile à trouver, surtout juste avant la première guerre mondiale.
Cela offre également au lecteur un roman très intéressant d’un point de vue historique, dans la tradition de ces romans où les informations données au lecteur sont primordiales pour qu’il comprenne et apprenne.
Le récit est simple mais sans pathos excessif, ce qui est préférable avec un sujet pareil.

Le personnage de Laura Petrosian permet aussi d’aborder la période actuelle et d’envisager les suites qui ont été données à cet évènement.
De nombreux Arméniens se sont réfugiés aux États-Unis et les communautés se sont reconstituées, laissant les Turcs face aux Arméniens. 

On voit aussi que l’auteur a dû faire de nombreuses recherches sur sa famille, leur histoire et l’Histoire.
Il n’est pas possible de faire un tel récit sans se plonger intégralement dans ces recherches.
Néanmoins, ces informations sont parfaitement intégrées et tout coule et se lit sans déplaisir.
La lecture n’est toutefois pas "plaisante".
Elle ne peut pas l'être avec un pareil sujet mais on se prend à suivre ces personnages ballotés au gré du vent un peu malgré soi, et on finit par ne plus lâcher le livre.

Il y a tout de même un point qui m’a dérangé.
Chaque début de chapitre revient au présent et raconte l’histoire de Laura Petrosian.
Les mises en parallèle sont parfois difficiles à suivre tant on est pris dans l’histoire d’Elizabeth et pas dans celle de sa descendante.
J'ai compris où l'auteur voulait en venir, retraçant ainsi son parcours psychologique, mais cet aspect morcelé m'a dérangé.
Cela m'a fait l'effet d'une coupure indésirable dans la plongée dans le passé qu'elle nous propose, bien que son propos soit intéressant.
J’ai d’ailleurs été très surprise de constater que l’auteur était un homme tant je pensais que l’histoire de Laura était la sienne !

Si vous aimez les fresques historiques, les beaux personnages, les plongées dans l’Histoire, les histoires d’amour contrarié, ce roman pourrait bien vous plaire.



Merci aux éditions Charleston pour cette lecture édifiante.




jeudi 16 janvier 2014

L'Italienne de Adriana Trigiani

Les éditions Charleston vous réservent un pavé de choix pour ce début d'année.
Un pavé au sens propre autant qu'au sens figuré car ce volume fait plus de 600 pages qui vous plongeront dans l'Italie du début du siècle et les États-Unis de l'entre-deux guerres.
En suivant la vie de deux jeunes gens qui vont se croiser au fil des soubresauts de l'histoire, le lecteur voyage et découvre la grande Histoire de l'immigration italienne.
L'auteur nous emmène aux côtés de ses personnages pour nous faire vivre cette période si peu connue.


A l'âge de 7 et 10 ans, Ciro et Eduardo doivent s'installer au couvent.
Leur père a disparu dans une mine du Minnesota, laissant leur mère seule en Italie et sans argent pour les élever.
Les deux garçons l'attendront en vain, bien nourris, aimés et logés par les sœurs en échange de tâches communes.
Enza grandit un peu plus haut dans la montagne, entourée de ses frères et sœurs, maniant l'attelage comme son père et rêvant d'acheter la maison familiale pour mettre tout le monde à l'abri.
Mais les évènements se bousculent et quand Ciro croise Enza, un amour réciproque semble prêt à grandir entre eux sans entrave.
Ce ne sera pourtant que passager.
Ciro doit partir pour New York sans délai, Eduardo entre au séminaire, tandis qu'Enza et son père vont quitter leur montagne pour des contrées moins accueillantes...

Voilà une histoire qui me paraissait alléchante avant même d'avoir ouvert le livre.
La structure est très classique : la vie ne fait pas de cadeau à nos jeunes amoureux qui se trouvent séparés alors qu'ils viennent juste de se rencontrer.
La question qui suit semble inévitable, vont-ils pouvoir se retrouver ?
S'ensuit évidemment une suite de péripéties (il faut bien tenir 600 pages) qui réunit et éloigne nos amoureux plusieurs fois avant la dernière partie du roman.
Mais ce qui est intéressant dans ce roman, ce sont davantage les thèmes qui y sont développés.
L'histoire de Ciro et d'Enza se déroule sur fond d'immigration italienne et d'expansion des États-Unis.
On y observe le développement de New York, tout autant que l'Italie et ses difficultés économiques.
Ce n'est pas toujours très gai, je vous l'accorde, tout en promettant de belles scènes et des descriptions intéressantes.

Les personnages d'Enza et de Ciro sont également très attachants, et dès les premières pages, leur histoire emporte le lecteur et l'invite à tourner les pages pour mieux les connaître.
Il faut dire, d'ailleurs, que le style de l'auteure est très vif.
Il s'agit d'une traduction, mais il n'y a pas de temps mort.
La narration est construite en alternance, en se focalisant soit sur Ciro, soit sur Enza sans laisser retomber la tension et l'on est toujours en attente du prochain évènement qui va bouleverser leur vie une fois encore.
Le titre d'origine comme sa traduction m'ont toutefois longtemps intrigué pendant ma lecture : "The shoemaker's wife".
Le début du récit est plutôt centré sur Ciro et Enza ne prend de l'importance que bien plus tard.
Or c'est elle l'Italienne ou la femme du cordonnier.
Mais le roman bascule ensuite, et c'est elle qui est sans doute la plus forte dans le couple qu'elle forme avec Ciro. 

J'ajouterais tout de même deux bémols, vous me connaissez.
J'ai trouvé que les personnages étaient tout de même un peu trop "gagnants".
Quelques soient les évènements qui les touchent, ils arrivent toujours à trouver la bonne idée, la bonne personne, le bon boulot qui leur permettra de réussir ce qu'ils ont entrepris.
Tant mieux pour eux me direz-vous !
Mais dans la vraie vie, il me semble qu'il y a aussi des moments où l'on fait des mauvais choix ou des mauvaises rencontres sans qu'il y ait toujours quelqu'un pour vous rattraper.
La dernière partie du roman m'a également parue moins intéressante et j'ai eu plus de mal à rester attentive, ce qui laisse tout de même 500 pages de lecture endiablée.

Mis à part ces deux réserves, ce roman réserve une lecture très agréable et plutôt enthousiasmante.
Comme je l'ai dit plus haut, ces deux jeunes gens plein de fougue sont attachants et on se détache difficilement de leur ascension sociale.
On découvre aussi certains aspects du développement des États-Unis de l'intérieur, à une période (1915-1935) qu'il ne me semble pas voir souvent dans les romans.

Je vous conseille donc ce roman-fresque sans hésiter si la période historique vous plait, si vous aimez les belles histoires à rebondissements, si vous cherchez un pavé pour la plage (oui, oui, même en hiver on peut le faire) ou pour les dimanches après-midi au coin du feu (plus facile en hiver), si vous aimez l'Italie et les gnocchi au pesto !


Merci aux éditions Charleston pour cette jolie lecture.

Ce roman est sorti depuis le 13 janvier 2014. 





LinkWithin

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...