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mercredi 28 mars 2012

Saveurs assassines de Kalpana Swaminathan


Dans le désordre, voici (enfin) l'un des romans lus pendant mes dernières vacances.
J'ai mis du temps à écrire ce billet, mais c'est dommage, car il s'agit d'une belle lecture.

Comme vous le voyez, en Inde, je lis de la littérature indienne ! Logique, non ?
C'est en tout cas comme cela que j'essaie de procéder en général, en choisissant des romans qui se passent dans le pays visité ou qui ont été écrits par des auteurs locaux.

Je dois avouer que je ne connaissais pas du tout Kalpana Swaminathan, ce qui me permettait de lire ce livre sans a priori.
Je savais juste qu'elle était chirurgien et habitait Bombay. Apparemment, elle n'exerce plus son métier, mais je m'attendais à lire des descriptions anatomiques poussées, ce qui ne fut pas du tout le cas, heureusement.

Hilla, chirurgienne en vue de Bombay, vient d'hériter d'une maison immense.
Comme elle lui vient d'un oncle peu aimable, qui a probablement dépouillé son père pour l'obtenir, elle ne souhaite pas l'habiter mais veut en faire une maison d'hôte.
Après des travaux titanesques et une rénovation complète, elle organise un weekend gastronomique pour faire découvrir le domaine à quelques personnalités influentes, en espérant qu'ils lui feront de la publicité.
Le cuisinier Tarok a préparé des menus différents pour les trois jours du séjour, adaptant des recettes indiennes traditionnelles et proposant une cuisine raffinée mais très originale. Il veut à la fois choquer et charmer les invités, parmi lesquels on trouve un médecin et sa femme exubérante, un danseur, une mannequin, la nièce d'Hilla, un professeur d'université, un grand écrivain et sa compagne ardente féministe, et Lalli et sa nièce.
Le weekend se déroule de façon mouvementée, sous les yeux de la narratrice et de sa tante Lalli, ancienne haut gradé de la police indienne.
Quand l'assassin frappe, Lalli entre en scène, secondée par sa nièce...

Je l'ai lu sur plusieurs blogs, mais je vais moi aussi utiliser cette analogie, parce qu'elle est vraiment parlante : ce roman est construit comme une partie de Cluedo !
Le plan de la maison est donné au début du roman, chacun se voit attribuer une chambre et la météo se gâte progressivement pour finalement bloquer tous les participants dans la maison. La tension monte ensuite jusqu'à ce que le premier mort soit découvert (oui, il y en a plusieurs), puis l'enquête démarre, décrite progressivement par les yeux de la narratrice.
Il s'agit donc d'un roman à la structure très classique, assez prévisible (on attend d'ailleurs le premier mort avec impatience).

Mais l'originalité de ce roman vient d'ailleurs.
La narratrice est la nièce de Lalli qui se révèle être une professionnelle du crime (je ne vous en dis pas plus). Elle la seconde, raconte l'enquête, tout en restant en position de novice, comme le lecteur.
Il est aussi dit que cette narratrice - dont on ne connaitra pas le nom - a écrit un roman intitulé Compartiment pour dames ! Il s'agirait donc d'Anita Nair ou, en tout cas, d'un clin d'oeil amusant de l'auteur.
C'est aussi un roman gastronomique.
La cuisine indienne est omniprésente, les menus sont détaillés et la liste des plats est impressionnante. Bien sûr, pour que le lecteur occidental se repère (et le lecteur d'une autre région de l'Inde), les notes de bas de page précisent le contenu des recettes et traduisent les saveurs pour nos palais occidentaux, mais cela reste très exotique.
Pendant la lecture, j'ai parfois trouvé que les descriptions des menus étaient un peu longues. Je crois finalement que ce roman est assez équilibré, car les personnages sont tous charnels et ont tous quelques préoccupations corporelles.
Si je devais également faire une critique, je dirais que l'histoire met un peu trop de temps à se compliquer et que le mort arrive après une centaine de page.
Il faut toutefois préciser qu'il s'agit du premier tome d'une série, ce qui justifie sans doute les longueurs initiales destinées à présenter les personnages et leurs cadres de vie.
Comme le style de l'auteur est très fluide, j'aurais tendance à attendre d'avoir lu la suite pour émettre un avis définitif.

Quoi qu'il en soit, si vous cherchez un roman policier à la mode anglaise, avec un huis clos un peu étouffant et une galerie de personnages bien trempés, ce roman devrait vous plaire.


Un roman de moins dans ma PAL !
Et un de plus pour le tour du monde en polar dont je vous parlerai bientôt. 




mercredi 28 décembre 2011

Le mandala Sherlock Holmes de Jamyang Norbu



En cette fin d'année, j'ai pris une bonne résolution. Elles se prennent généralement plutôt en début d'année, mais on ne les tient jamais, alors qu'une résolution prise en fin d'année n'a pas le temps d'être oubliée (j'espère).
J'ai donc décidé d'écrire les billets de lecture qui trainent depuis plusieurs semaines, ceux qui parlent des livres que j'ai aimé, mais dont je ne me décide pas à écrire mon avis.
Ce livre en faisait partie, ce qui est un comble, vu qu'il a trôné sur la bannière de mon blog pendant plusieurs mois.

A Bombay, Hurree Chunder Mokerjee doit aller accueillir un visiteur suédois à l'arrivé du paquebot en provenance d'Europe.
L'homme est grand, a très peu de bagages (un sac et un étui de violon) et est peu bavard.
Après les formalités d'usage, pendant lesquelles Hurree a remarqué qu'ils étaient suivis, il conduit ce visiteur à l'hôtel une chambre lui a été réservée.
C'est alors qu'un homme surgit dans le hall, perdant tout son sang par les pores de sa peau. Hurree et son compagnon s'élance à la poursuite d'un suspect éventuel dans le couloir, mais sans résultat.
Or l'homme venait de la chambre du Suédois, qui n'a de Suédois que le passeport...

Qu'est-il arrivé à Sherlock Holmes pendant sa disparition de deux ans ?

C'est la question à laquelle Jamyang Norbu se propose de répondre en partie, s'appuyant pour cela sur deux lignes d'un roman de Conan Doyle, où il est mentionné une visite au Tibet.
L'histoire tient la route, et ce n'est pas le premier auteur, je crois, à avoir voulu exploiter cette période de flou dans la vie de Sherlock Holmes.
La connaissance des cultures indiennes et tibétaines de l'auteur permet aussi de déployer une intrigue bien ancrée dans un paysage et de donner des informations pertinentes au lecteur occidental.
Je n'ai jamais été perdu dans ce roman (malgré de fréquentes pauses dans ma lecture), tout est justifié et on découvre ces pays en même temps que Sherlock Holmes, sans que cela soit pesant.
Il y a aussi de nombreuses références aux romans de Conan Doyle et à Rudyard Kipling.

La bonne idée de Norbu est d'avoir attribué à Sherlock Holmes un nouvel ennemi pas si nouveau.
Moriarty est mort dans les chutes de Reischenbach, mais son organisation ne s'est pas éteinte.
L'un de ses lieutenants, déjà connu des lecteurs assidus, l'a reprise et a appris que Holmes n'était pas mort mais qu'il était caché par son frère.
Or Holmes l'ayant appris, il a choisi une destination où il savait pouvoir dénicher son ennemi.
A partir de cette trame, les tentatives d'assassinat se multiplient et le détective les déjoue les unes après les autres.
Hurree fait office de Watson, à la fois guide, compagnon, professeur de tibétain, sa carrière d'agent secret lui permet de suivre Holmes et de le mener jusqu'à Lhassa.

Alors bien sûr, ce roman n'est pas à proprement parler un roman « policier » car l'assassin est démasqué dès le départ. Les héros essaient d'échapper plusieurs fois à sa menace, de le déloger, ou de s'en débarrasser sans succès.
Ce serait donc plutôt un thriller, mais le suspense est surtout présent à la fin, et si vous êtes fan de roman bien effrayant, vous serez déçu.

Par contre, c'est une histoire mouvementée, rythmée par les lieux de séjours de Holmes.
L'esprit originel m'a semblé bien respecté, les déductions de Holmes sont là, elles stupéfient Hurree comme elles stupéfiaient Watson, et viennent à bout de tous les mystères.

J'ai donc passé un très bon moment avec ce roman, ce qui explique peut-être que je l'ai fait trainer aussi longtemps (2 mois de lecture).
J'ai un peu moins apprécié la touche de fantastique de la dernière partie, mais elle se justifie quand on tient compte de la culture de l'auteur. Et pour une fois, Holmes est destabilisé (ce qui ne dure pas longtemps), avant de se découvrir des affinités particulières pour le Tibet et le Dalai-Lama.
Mais je n'en dis pas plus, il vous faudra le lire...

Si vous aimez le Tibet, si vous êtes fans de Sherlock Holmes, si vous aimez lire un bon roman policier, si vous avez envie d'exotisme tout en connaissant le héros, si vous voulez passer un bon moment, ce roman pourrait vous plaire.  






jeudi 27 octobre 2011

Trois enquêtes du Père Brown de G.K. Chesterton


Un petit Folio à 2€, ça vous tente ?
Pour un trajet en train de 2-3 h, c’est idéal, pas trop lourd dans le sac et s’il est bien chois, le temps passe plus vite.
Celui-ci a été lu en un aller-retour pour Paris.

Il s’agit de trois nouvelles dont le héros est le Père Brown, un prêtre catholique des années 1920-1930 qui ressemble fort à Miss Marple.
Comme elle, il ne paye pas de mine et passe inaperçu jusqu’au moment où il se met à poser des questions.
Par contre, il n’y a pas de meurtre dans ces trois nouvelles. Il s’agit plutôt de résoudre quelques mystères qui touchent des proches du prêtre ou des gens qu’il rencontre.

Dans ces trois nouvelles, le père Brown voyage beaucoup.
Il part d’abord à quelques kilomètres de chez lui, pour rencontrer un criminologiste et psychiatre éminent. Une de ses paroissiennes ne sait pas quoi penser du prétendant de sa fille et le père Brown ne sait pas quoi lui répondre. La jeune femme surgit alors car son amoureux a disparu.
Il est ensuite en Italie où il part en excursion avec une jeune femme et son père, leur guide et un poète de ses amis. Tout se passe bien, jusqu’au moment où le groupe est attaqué par des voleurs.
Enfin, le troisième voyage du père Brown le conduit sur une rivière, lui qui n’aime pas la navigation. Il finit par sortir de son apathie car une tourelle étrange est apparue sur une île au milieu de la rivière. Une histoire étrange lui est associée qui intrigue l’équipage du bateau…

Ces petites nouvelles sont très agréables à lire.
Le Père Brown est attachant, perspicace et sa bonhommie m’a tout de suite fait penser aux détectives d’Agatha Christie.
Comme je l’ai dit plus haut, les nouvelles du Père Brown ont beaucoup de points communs avec l’atmosphère typique qui se dégage des romans de la grande dame du crime. Ce petit curé ne paye pas de mine, il pose les bonnes questions et finit par expliquer à tous ce qui paraissait inexplicable.
Car Chesterton a une propension très nette pour ce qui s’approche du fantastique. Les évènements ont chaque fois l’air d’être irrationnels. Chambres closes, légendes et vieilles malédictions sont mises à profit par l’auteur qui semble indiquer que les fantômes existent.
Et chaque fois, le père Brown démonte le mystère et le rend rationnel.

Cet aspect des choses m’a fait sourire car la construction de ce personnage de détective est en contradiction avec la destruction du merveilleux qu’il pratique ainsi sans état d’âme.
En tant que prètre catholique, le père Brown doit vivre au milieu d’une communauté anglicane qui refuse certains aspects du dogme catholique. Il doit prêcher et attirer les fidèles en les amenant à croire en des évènements souvent irrationnels.
Par contre, lorsqu’il est détective, il détruit le mystère et lui oppose une rationalité qui ne correspond pas vraiment à son statut de prêtre.
Cette ambivalence est peut-être due à la conversion de l’auteur au catholicisme ou au prêtre qui lui a servi de modèle.
Quelle que soit son origine, elle donne une certaine épaisseur au personnage.

J’ai donc passé un bon moment avec ce petit livre. Il m’a permis de découvrir un auteur et un personnage que j’aurai plaisir à retrouver.
Si vous aimez les détectives qui n’en sont pas d’Agatha Christie et que vous avez lu tous ses livres (ou pas), si vous voulez découvrir un nouveau détective, une lecture sympathique, distrayante et faisant un peu réfléchir, le père Brown devrait vous plaire.


George est en vacances, mais je la rejoins quand même pour un jeudi, un livre avec ce petit volume lu en une journée. 


Ce livre sort aussi enfin de ma PAL où il attendait depuis longtemps. C’est aussi une lecture de plus pour le challenge 2€ et un petit Classique, même si ce challenge n'est plus actif. 





mardi 13 septembre 2011

Visa pour Shanghai de Qiu Xiaolong

Voilà enfin ce billet qui aurait dû être écrit il y a déjà 4 mois !
Rassurez-vous, ce roman est encore très présent dans ma mémoire. Je ne sais pas si c’est le fait de savoir que je n’avais pas écrit le billet ou parce que le roman est bon, mais l’histoire est encore bien fraiche.
Il faut dire que ce deuxième opus de la série de Qiu Xiaolong m’a plu autant que le premier. D’ailleurs, le troisième volume est déjà dans ma PAL et attend sagement (mais il sait qu’il n’attendra pas longtemps).

Pendant sa promenade matinale, l’inspecteur Chen Cao découvre un cadavre dans le parc qu’il a l’habitude de fréquenter depuis de longues années. 
Il est ensuite convoqué par le premier secrétaire du parti qui lui annonce qu’il va devoir s’occuper d’un agent du FBI envoyé en Chine pour récupérer un témoin.
A première vue, l’affaire s’annonce simple et Chen pense pouvoir enquêter sur ce cadavre. Mais rien n’est simple en Chine.
Le témoin en question doit rejoindre son mari aux Etats-Unis, condition pour que celui-ci témoigne contre une triade responsable d’un trafic d’êtres humains.
Certes, la Chine affiche un accord complet avec les américains, mais elle ne souhaite pas reconnaître que des Chinois exploitent leurs propres concitoyens. Et le témoin a disparu !
L’inspecteur Chen est donc chargé de s’occuper de l’agent du FBI et de faire en sorte qu’elle ne fouine pas partout. Ses déplacements doivent être contrôlés, et même si en apparence tous sont d’accord, il n’en est rien en réalité.

Encore une fois, Qiu Xiaolong réussit le tour de force de montrer la réalité de la Chine actuelle sans être rébarbatif ou trop accusateur.
Le lecteur découvre progressivement les méandres dans lesquels Chen doit circuler, il se trouve pris au piège des ambigüités suscitées par le système mis en place et voit ce personnage s’arranger parfois avec une organisation bien complexe.
Il est certes facile de considérer que tout est mauvais dans ce système, mais les Chinois doivent faire avec et l’on apprend à la fois comment fonctionne la société chinoise et comment ses habitants font pour vivre avec.

Ce roman est également bien écrit, et bien construit.
De façon très classique, l’auteur a choisi d’utiliser la figure du personnage qui ne sait pas face à celui qui sait. L’inspecteur Chen doit donc tout expliquer à cet agent américain.
La figure de l’étranger correspond aussi à celle du lecteur, ce qui facilite encore l’identification.
Mais pour rendre cette figure moins classique, l’agent en question est une femme très cultivée et passionnée par la Chine et la ville de Shanghai. Il y a donc de nombreuses choses qu’elle découvre elle-même, des erreurs qu’elle commet et qu’il faut corriger, tout comme le lecteur qui a déjà lu un tome et qui a quelques connaissances sur le cadre du roman.

Par ailleurs, Qiu Xiaolong permet à son lecteur de découvrir l’assassin, mais pas trop vite, ce qui est toujours un gage de bonne lecture dans mon classement personnel des romans policiers (très subjectif, bien sûr).
L’histoire m’a parfois paru complexe, car elle mêlait des clans mafieux, des assassins, des trafiquants et je me demandais comment tout cela allait se résoudre. Mais tout s’explique logiquement et la résolution est tout à fait crédible.

C’est donc encore une belle lecture pour ce roman policier et je me réjouis que le prochain me tende les bras.
Qiu Xiaolong est un excellent auteur de policier, même si je vous conseille de commencer par le premier, ce qui vous facilitera la lecture. Les personnages sont nombreux, et il me semble plus agréable de les suivre plutôt que de les rencontrer en cours de route.

Si vous avez lu le premier, si vous cherchez un peu de dépaysement, si la Chine vous intéresse, si vous cherchez un bon roman policier, si vous voulez vous détendre (il y a peu de violence dans ces romans), n’hésitez pas à lire un des romans policiers de Qiu Xiaolong.
J’ajoute pour les challengers, que si vous cherchez un X ou un Q pour le challenge ABC, c’est aussi une bonne piste.

D’ailleurs, je valide la lettre X avec ce billet pour lechallenge ABC 2011 et un second lieu pour le challenge Petit Bac.


Je me lance aussi un petit challenge personnel dont je reparlerai et que je commence avec ce roman en validant un premier pays de mon tour du monde du roman policier. 



Les tomes présents sur ce blog :
2.     Visa pour Shanghai
3.     Encres de Chine



jeudi 7 juillet 2011

Bonne nuit mon amour de Inger Frimansson


Ce livre est un premier tome qui précède l’Ombre dans l’eau, mais qui se suffit à lui-même, comme le suivant d’ailleurs.
Chacun de ces deux romans raconte un morceau d’une longue histoire et mérite d’être complété par l’autre, mais il me semble que la lecture du second en premier permet de garder le suspense.
Bon, là, vous ne comprenez sans doute plus rien.
Je récapitule donc pour ceux qui rament J
Je disais donc que j’ai lu le n°2 d’abord, et que c’est mieux pour des romans comme ceux-là où les interrogations du lecteur sont primordiales, mais impossibles si on a lu le 1 d’abord.

Judith est une jeune femme névrosée. Elle a perdu sa mère quand elle était toute petite, a été élevée par un père riche, généreux, mais rarement présent et par une belle-mère superficielle et caractérielle.
Pendant son enfance, ses camarades de classe l’ont maltraité, traitée comme une paria, jetée nue d’une falaise en lui cassant le pied, ils l’ont insulté, humiliée…
Pour se protéger, et comme sa belle-mère la maltraitait aussi, elle s’est repliée sur elle-même et habite désormais seule dans la maison familiale au bord du lac que son père avait acheté pour sa mère.
Elle vit avec un grand oiseau qu’elle a recueillit et qui ne quitte pas la maison, l’héritage laissé par son père lui permettant de ne pas travailler. Elle ne sort que sur le lac et ne voit jamais personne, jusqu’au jour où elle rencontre un homme, un aventurier en devenir qui l’entraine pour un safari dans la jungle africaine

Ce livre est bien construit, c’est sa qualité principale. Ne vous attendez toutefois pas à des assassins cruels ou à des scènes de violence débridée, car vous y trouverez plutôt un savant dosage de suspicion, de doute, de folie, de cruauté et de remords.
En bon thriller nordique, le rythme est posé, il suit le fil des jours mais distille savamment les informations pour que l’histoire avance sans que le lecteur dispose de toutes les informations.
D’ailleurs, le jugement dernier appartient entièrement au lecteur. L’auteur le laisse juge de ce qu’il faut penser de son personnage. Que Judith soit folle, c’est une chose, mais il reste à savoir si c’est de sa faute ou non, si la responsabilité des évènements peut lui être imputée ou non. Et là, c‘est au lecteur d’accepter cette responsabilité.

J’ai passé un très bon moment en lisant ce livre. Je pense que le fait de connaître les personnages a beaucoup joué. Ce premier tome est focalisé sur Judith, mais d’autres personnages apparaissent brièvement. Comme leur place est beaucoup plus importante par la suite, dans le deuxième tome, je connaissais déjà leur vie et je n’ai pas été frustrée de les voir si peu.
J’ai aussi beaucoup apprécié de pouvoir mieux comprendre cette Judith si bizarre. Quand on découvre son passé, on voit un peu mieux comment elle a pu en arriver là.
Et je vous le dis tout net, moi j’ai choisi mon camp et je la trouve quand même bien attachante (là, ceux d’entre vous qui ont lu ce livre doivent me prendre pour une psychopathe).

Je finirais en précisant qu’il ne s’agit pas d’un grand thriller psychologique, mais d’un bon roman, mêlant du suspense et un peu d’action, et bien dépaysant.

Si vous cherchez (barrez la mention inutile) :
  • un bon roman pour la plage,
  • un pavé qui empêchera votre serviette de s’envoler,
  • un grand format pour protéger votre visage du soleil ou celui de votre conjoint en train de faire la sieste (il y a du vécu, là),
  • un thriller dépaysant,
  • un roman psychologique avec des psychopathes sympathiques (qui ne sont pas toujours ceux qu’on croit),

vous pouvez lire ce livre sans hésiter, mais allez d’abord lire L’Ombre dans l’eau


vendredi 8 avril 2011

L'ombre dans l'eau de Inger Frimansson

Les éditions First m’ont proposé de lire deux de leurs ouvrages récemment sortis.
Le second intitulé La marque du tueur attendra mon retour, mais j’ai déjà dévoré l’Ombre dans l’eau.
L’histoire est d’emblée un peu compliquée car il y a plusieurs séries d’intrigues, et j’ai découvert à la fin qu’il y avait un début dans un autre roman qui s’intitule Bonne nuit mon amour.
Autant vous le dire de suite, cela n’a aucune importance pour la lecture de celui-ci. L’intrigue se suffit à elle-même et même si certains événements mériteraient que le lecteur s’intéresse à ce premier épisode, tout est parfaitement compréhensible.

Il y a sept ans, Berit a disparu. Sans aucune explication, sans qu’il y ait eu aucun signe avant-coureur, elle n’est pas rentrée chez elle.
Depuis lors, Tor son mari a sombré dans une dépression sans fond. Il a d’abord tout fait pour la retrouver puis s’est enfoncé dans le chagrin et la culpabilité.
Jill, la meilleure amie de Berit, emmène Tor en vacances pour le distraire un peu et le sortir de son état.
Justine est la dernière personne à avoir vu Berit. Ancienne camarade de classe des deux femmes, elle ne savait pas s’y prendre avec les autres enfants et voulant les acheter, elle ne faisait que les monter contre elle. Grâce à Berit et Jill, elle a connu l’une de ses plus grandes frayeurs d’enfant, elle s’est aussi cassé la jambe. Comment ne pas penser, alors, qu’elle ait tué Berit pour se venger ?
Hans Peter est le compagnon de Justine. Il travaille dans un hôtel où Ariadne fait le ménage. Son mari, policier, la bat quotidiennement et lui reproche la cécité de leur fille.
Enfin, Mikke, un jeune homme de 23 ans, hait Justine et la rend responsable de la disparition de son père, 10 ans plus tôt.

Voilà une galerie de portrait qui semble bien compliquée mais qui s’assemble assez bien finalement.
Les évènements sont prévisibles, et le talent de l’auteur ne réside pas tant dans sa compétence à nous les cacher que dans la construction des personnages et d’une ambiance malsaine.
Il n’est pas question de crime sanglant ou d’assassin caché derrière la porte. Une peur lancinante marque plutôt les personnages qui ne savent pas comment fuir ou sortir de leur état.
D’ailleurs, la fin du roman n’a rien d’un happy end ou d’une révélation. Comme l’ensemble du récit, une certaine douceur amère s’en dégage. Personne n’est vraiment coupable ou innocent, chacun essaie de vivre avec ses problèmes, ses souvenirs, ses frayeurs.
Certains s’en sortent mieux que d’autres.

Si j’ai aimé ce roman, c’est peut-être justement pour cela. Il n’y a pas ou peu de violence ici, mais des êtres en souffrance qui tentent d’aller mieux. Les chemins pour y parvenir peuvent être tortueux et chacun se débrouille comme il le peut.
La trame est bien construite, l’écriture est simple mais efficace et même s’il y a de nombreux personnages, je les ai rapidement identifiés et reliés.
Les pages se tournent d’autant plus vite que chaque chapitre adopte le point de vue d’un personnage et qu’il faut attendre parfois trois ou quatre chapitres avant de connaître la suite.

Une belle découverte, donc, qui ravira les amateurs de thrillers psychologiques, d’histoires bien construites et de bons romans.
Et moi, je file commander Bonne nuit mon amour, parce que je me demande vraiment ce qui s’est passé quand Justine était plus jeune J

Merci aux éditions First pour cet envoi et cette découverte vraiment passionnante. 





Ce billet est programmé rien que pour vous. Je suis en vacances. N’hésitez pas à me laisser des commentaires, ils me feront très plaisir en rentrant.

mardi 22 mars 2011

La mort, entre autres de Philip Kerr


J’ai découvert cet auteur sur les blogs de lecteurs, par le biais de la Trilogie berlinoise. J’avais vaguement prévu de lire un jour ce livre qui me semblait bien gros et qui porte sur une période dont je ne suis pas friande. La seconde guerre mondiale, surtout vue de l’Allemagne ne m’attire pas trop et je crains souvent le livre provocateur comme on en a vu certains récemment.
Oui, mais voilà, les aléas des partenariats ont fait que j’ai pu lire ce livre pour le forum Livraddict.
Et je dois dire que cela m’a plutôt plu.
J’ai été assez déstabilisée pendant deux cents pages, mais heureusement, le roman en fait plus de cinq cents, ce qui permet de se frayer un chemin dans le flot d’informations données au lecteur.

Bernie Gunther doit s’occuper de l’hôtel de son beau-père dont sa femme a hérité, elle-même étant interné pour crise de nerfs. Ce métier n’est toutefois pas pour lui et il décide de redevenir détective privé.
Coup sur coup, il se voit offrir trois affaires plutôt lucratives et faciles à résoudre, mais sa conscience est tourmentée. On lui demande chaque fois de trouver des preuves afin de faire relâcher d’anciens nazis, ce qui ne lui convient guère. La troisième affaire est d’ailleurs un peu plus compliquée puisque le nazi en question semble avoir disparu, et que la cliente est son épouse qui souhaite se remarier.
Bernie fait alors appel aux réseaux d’aide aux anciens nazis, ce qui ne leur plait guère. Pour le décourager de poursuivre cette enquête, il est enlevé et tabassé par un groupe de malfrats…

Je n’ai pas lu les épisodes précèdent, et je crois qu’il s’agit là du 4e ou du 5e tome.
Cela ne pose toutefois aucun problème. Il y a quelques mentions des actions de Bernie pendant la guerre, mais tout reste compréhensible.
Par contre, il y a une longue introduction de 100 pages qui se passe en Israël pendant la guerre, et j’avoue avoir trouvé cela très long pour finalement peu de rapport avec la suite. J’ai appris beaucoup de chose, notamment sur la façon dont les nazis voyaient Israël, mais cela éclaire peu le récit.

Ce qui m’a vraiment plu dans ce roman, c’est le lien que l’auteur crée entre la vie de son personnage et les évènements réels d’une part, et la profusion d’informations contextuelles d’autre part.
J’aime apprendre quelques petites choses quand je lis un roman historique, et là, c’est le cas.
Le cadre historique est décrit avec soin, les conditions géopolitiques sont bien expliqués, et cela m’a semblé très clair.
Le personnage de Bernie Gunther est aussi très attachant. Je ne sais pas ce qu’il en est dans les autres volumes, mais il est très drôle, et remplit son rôle de principal protagoniste avec brio. Je comprends à présent l’engouement qu’a pu susciter la Trilogie Berlinoise.
Par contre, j’espère que les intrigues y sont plus simples, parce qu’ici, c’est tout de même un peu confus. Les choses finissent par s’éclaircir, et j’avoue ne pas avoir vu venir une partie de la résolution finale, ce qui est toujours un gage de qualité personnelle. Mais les 400 premières pages m’ont parfois perdues.

Mis à part ce petit défaut, c’est un livre à recommander pour tous les fans de Bernie Gunther, et pour tous ceux qui aiment la période historique citée. Et pour les autres, c’est un bon livre aussi puisque je n’appartenais à aucune des deux catégories précédentes, et il m’a bien plus !


Merci à Livraddict et au livre de poche pour ce partenariat très plaisant.


samedi 12 février 2011

Meurtre dans un jardin indien de Vikas Swarup


J’ai lu ce livre suite à un partenariat avec Audiolib. Je l’ai donc plutôt écouté, expérience originale qui ne m’a pas empêché d’apprécier le texte.
Je vous en parlerai plus tard, car cela mérite bien un article.
Aujourd’hui, à l’occasion de la première étape de l’Inde en fête, je vais m’en tenir au roman, qui le mérite bien.

Vicky Rai, un jeune indien richissime, a été tué pendant une réception qu’il donnait dans sa propriété de Delhi.
Mais qui était Vicky Rai et qui est son assassin ?
A partir de cette question simple, la vie des six suspects est dévoilée au lecteur, qui les suit pendant les six mois qui précèdent le meurtre.
Il y a d’abord Muhan Kumar, un bureaucrate d’une haute caste qu’a choisi l’esprit de Gandhi pour s’exprimer. Au cours d’un spectacle de spiritisme, cet esprit est entré dans son corps et prend le contrôle à chaque choc émotionnel. Le problème, c’est que Gandhi n’a pas du tout la même philosophie de vie.
Il y a ensuite Shabnam Saxena, star du Bollywood qui a recueilli une jeune femme qui lui ressemble comme deux gouttes d’eau. Mais que va-t-elle en faire ?
Il y aussi Eketi, jeune aborigène arraché à son île par un fonctionnaire véreux pour partir à la recherche d’une pierre précieuse volée sur son île. Mais le déraciné va se plaire en Inde et se sauve pour rester.
Il y a également Mouna, un jeune voleur de téléphone portable qui a trouvé une valise pleine d’argent. Il choisi d’en profiter et alors qu’il passe la soirée dans une boite de nuit huppé, il rencontre une jeune femme riche dont il tombe amoureux.
Larry Page, quand à lui, est américain. Il a rencontré une jeune indienne sur Internet et vient pour se marier. Mais voilà, ce sont les photos de Shabnam Saxena qu’il a reçu et personne ne vient le chercher à l’aéroport.
Enfin, il y a le père de la victime, ministre de l’intérieur et mafieux sans scrupules.

Au début de ce livre, j’ai eu un peu peur de me perdre parmi les différentes histoires racontées. Mais finalement, ça c’est très bien passé. Elles se croisent assez peu, même si de nombreux points de contact apparaissent à la fin du roman, et les chapitres sont assez longs pour qu’on ait le temps de s’y installer de faire connaissance avec le personnage.
Chaque histoire est également racontée avec des variations stylistiques qui leur donnent une identité. L’histoire de Shabnam Saxena est présentée sous la forme du journal intime qu’elle tient quotidiennement, celle du père de Vicky Rai repose sur les coups de fil qu’il passe toute la journée, quand celle de Larry Page est racontée à la première personne.
Cela permet d’alterner les styles, et ce roman assez long semble être constitué de plusieurs romans.
Car la vie de chacun de ces personnages est un roman à elle seule. Il leur arrive des trucs incroyables et pourtant, tout s’enchaîne sans que le lecteur soit vraiment surpris. Tout est logique et semble possible dans cet enchainement d’évènement si improbable.

Le titre m’avait aussi amené à imaginer autre chose (mais c’est voulu, bien sûr).
Le jardin indien m’avait emporté vers un jardin anglais, vers un univers suranné, victorien et feutré, vers un assassinat en vase clos et dans un milieu bourgeois.
En réalité, ce roman décrit les dessous d’une société vérolée, pourrie par le système des castes, la mafia et la corruption. La perversion est à la fois celle de la société et celle de l’individu.
Tous les personnages ont commis des actes répréhensibles, de manière induite ou volontaire. Ils sont aussi emportés par les évènements et subissent leur enchainement.
Bien sûr, il ne s’agit pas d’un film de Bollywood. Il n’y a pas de Happy end, pas de salut, et pourtant certains s’en sortiront mieux que d’autres.
Finalement, je crois que c’est un roman assez optimiste.

Je dois encore dire quelques mots du format de l’audio livre.
Le comédien qui lit ce roman a une voix très agréable. Il la module quand il exprime la parole d’une femme, d’un vieil homme ou d’un enfant et on entend bien les passages de voix. J’ai beaucoup aimé entendre lire, même s’il faut un petit temps d’adaptation pour s’habituer, et pour moi qui n’aime pas conduire, ce livre a transformé mes temps de trajet.

Bref, un roman que je vous conseille si vous voulez passer un bon moment, que vous le lisiez ou que vous l’écoutiez.


Aujourd’hui, c’est Shivaratri dans le calendrier de L’Inde en fête organisée par Soukee et Hilde.
Et ce roman constituera ma première participation J (Ah ben non, en fait Shivaratri, c'est le 3 mars, tant pis, ce billet attendra jusque là....)



Je remercie également vivement Audiolib pour cette belle découverte. 




jeudi 3 février 2011

Le Temps de la sorcière d’Arni Thorarinsson (2e billet)

On pourra dire que ce livre m’a donné du fil à retordre !
Commencé début décembre pour une lecture thématique sur l’Islande, il est resté un peu en rade quand j’ai enchainé les Agatha Christie pour le concours de George et en début d’année, il ne me tentait pas trop. Comme je prenais le train il y a deux semaines, je m’étais dit que c’était une occasion pour lire une centaine de page d’un coup et passer ainsi le milieu du roman, seuil fatidique au-delà duquel je ne peux plus lâcher un livre.
Mission accomplie !

Le résumé n’a pas changé depuis le premier billet consacré à ce livre en décembre, mais je vous le remets pour vous éviter de chercher ;)
Einar, journaliste qui travaille pour le plus grand quotidien d’Islande, vient d’être envoyé au nord de l’île pour développer une petite rédaction locale du journal. C’est évidemment une punition, puisque Einar est accompagné par Asbjörn, ancien rédacteur en chef et responsable de cette rédaction, avec lequel il n’a jamais pu s’entendre.
Il leur faut donc travailler ensemble, alors qu’Einar tente d’arrêter l’alcool et vit plutôt mal le fait d’être relégué dans ce coin paumé.
La femme d’Asbjörn et Joa, la photographe du journal, complètent ce tableau de naufragés qui tentent de retrouver des repères.
Évidemment, comme dans toute petite bourgade qui se respecte, il ne se passe pas grand-chose, mais ce n’est qu’apparence. Lors d’une sortie rafting, la femme du pdg d’une grande entreprise locale est tombée dans la rivière et a succombé à ses blessures. Un peu plus au nord, dans un village où la spéculation industrielle menace la campagne alentour, des rixes de jeunes racistes ont dégénéré. On retrouve également le corps d’un jeune homme, membre du club théâtre et décédé dans des circonstances obscures.

Finalement, je ne peux pas vraiment dire pourquoi j’ai mis ce roman de côté.
Il permet de s’immerger dans la campagne islandaise, de rencontrer ces gens et voir leurs habitudes, de connaitre leurs problèmes quotidiens.

Les personnages principaux sont bien présents, ils ont une épaisseur, surtout Einar, le journaliste narrateur du roman. Il tisse un réseau d’amitié qui dévoile sa personnalité, il évolue pendant les 350 pages et le lecteur assiste à cette évolution.
Il y a aussi des touches d’humour, des jeux de mots que le traducteur est obligé d’expliquer, et d’autres qu’il a traduit sans problèmes, et des évènements loufoques, comme l’histoire qui se crée entre Einar et sa colocataire Snelda. Celle-ci se prend d’affection pour Einar qui la traite comme sa femme. Le seul problème, c’est que Snelda est une perruche !

Au niveau de l’écriture, le style de l’auteur est fluide, et l’intrigue bien construite. J’ai toutefois regretté le manque d’informations divulguées dans le roman. Je conçois bien que le lecteur ne connaisse pas tout, mais je préfère quand les indices sont présents mais minimisés. Cela me donne une chance de trouver l’assassin.
Ici, même si on peut se douter de l’identité de l’assassin, la cause du meurtre apparait à la toute fin et il est bien difficile de la deviner avant.

Ce roman est donc parfait pour découvrir l’Islande de façon atypique, pour en apprendre un peu sur ses habitants, mais vous ne vous passionnerez sans doute pas pour l’intrigue policière.
C’est finalement assez cohérent quand on considère la profession d’Einar. Il est journaliste, et un journaliste ne doit-il pas enquêter sur la société et ses travers ?  Si la réponse est oui, mission entièrement accomplie !

Un nouveau pays vient s’ajouter à mon défi Tour du monde : l'Islande.


mardi 21 décembre 2010

Némésis d'Agatha Christie


Une fois n’est pas coutume, voilà un Agatha Christie qui me laisse de marbre. Pourtant, cela fait au moins quatre fois que je le lis (ou plutôt que j’essaie de le lire).
J’ai surtout parlé d’Hercule Poirot jusqu’ici, mais il s’agit cette fois d’un Miss Marple.
J’adore cette petite bonne femme. Je la préfère largement à ce cher Hercule, et quand un Miss Marple passe à la télé, il ne faut pas me déranger.
Oui, mais voilà, je trouve souvent les histoires plus compliquées et plus tarabiscotées lorsque c’est Miss Marple qui s’y attèle.
Je crois que je préfère voir Miss Marple, et lire Hercule Poirot.

J’ai tout de même lu Némésis, et je dis bien « lu » et non « relu », car les autres fois, je crois bien que je ne l’ai jamais terminé.
Il est même resté en plan pendant plusieurs années la première fois que je l’ai ouvert.
Alors de quoi ça parle ?

Miss Marple vient d’apprendre le décès d’un de ses vieux amis. Quelques jours plus tard, elle reçoit une invitation pour un voyage tout frais payés dans les manoirs et grandes demeures d’Angleterre, avec visites guidées et conférences sur l’architecture britannique. Les avoués de cet ami lui ont également demandé son aide.
Evidemment, M. Rafiel n’a pas été assassiné. Il n’y a donc aucun assassin parmi les 13 autres passagers de l’autocar qui les conduit de châteaux en châteaux.
Mais Jane Marple va découvrir que sa mission est bien de rechercher un assassin, mais pas là où elle le pensait.

La tendresse d’Agatha Christie saute aux yeux dans ce roman quand on vient de lire plusieurs Poirot.
Miss Marple est décrite comme une charmante vieille dame attendrissante qui lit son journal tous les matins et s’occupe de son petit jardin à St Mary mead.
C’est d’ailleurs ce que pensent aussi la plupart des personnages.

L’intrigue se met doucement en place, les personnages sont présentés les uns après les autres et les crimes sont intimement mêlés au déroulement général des évènements. Comme toujours, la structure tient impeccablement, mais j’avoue m’être un peu perdue dans les diverses retournements de cette histoire.
Si je veux être honnête, je dois quand même dire que je me suis moins perdue que les fois précédentes. J’ai sans doute fait un peu plus attention, ou je suis habitué au bout du 6e roman lu à la suite J
Il y a quand même 13 personnes qui voyagent avec Miss Marple, et il faut les suivre !

J’ai découvert en cherchant une image pour ce billet, que ce roman était la suite de Le Major parlait trop. C’est sans doute pour cela que certaines informations m’ont échappée. J’y vois un peu plus clair, en tout cas.
Je suis toujours embêtée de vous faire éventuellement rater une superbe lecture à cause d’un avis forcément influencé par les conditions du moment, et je ne voudrais pas vous décourager de lire ce roman, car il est très intéressant.
Je crois qu’il vaut mieux lire le Major avant Némésis, mais je pense aussi que mon avis est un peu dur, ce soir ;).
Disons qu’il faudra que je relise Némésis une cinquième fois pour mieux l’apprécier.

Un sixième billet de lecture pour le challenge de George et un premier Miss Marple. 


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