jeudi 23 octobre 2025

Fragrancia de Paul Richardot [ Version livre audio ]

L'automne est là, et voilà un roman parfait pour cette période ! 
(Mais pour d'autres saisons aussi !)
Léger, agréable à lire, rempli d’effluves de parfum, que demander de plus pour ces pluvieuses journées qui s'annoncent ?
 
Hélias est olfate en formation. 
Dans le petit cabinet du Mans, il aide son supérieur à concevoir des associations d’odeurs qui permettent à leurs patients de revivre d’anciens souvenirs avec l’aide de la SVM, une drogue de synthèse qui rend très réceptif. 
Hélias n’a pas toujours été olfate et cette place est une aubaine pour lui. 
Il espère d’ailleurs aller plus loin et attend sa place pour devenir olfate en titre… 
 
 
 


Je dois d’abord l’avouer, j’ai eu un peu de mal à entrer dans ce roman. 
J’ai écouté les 30 premières minutes, et je n’ai pas réussi à rester attentive. 
Pas sûre néanmoins que ce soit la faute du roman car le sujet m’intéressait, et en refaisant une tentative plus tard, je me suis dit que j’allais écouter au moins une heure avant de me décider, et  la deuxième fut la bonne ! 

Le roman commence par des explications nombreuses sur le travail d’olfate et le principe de la SVM. 

C’est évidemment indispensable pour que l’on puisse comprendre le principe même du livre, et l’auteur réussit à transmettre toutes ces informations sans lasser le lecteur. 
Le principe de l’élève qui écoute le maitre est détourné pour nous expliquer comment Hélias a été formé et est devenu olfate, mais nous n’avons pas toutes les informations, et le lecteur a envie de continuer pour en savoir davantage. 
L’idée est originale et on se prend au jeu facilement, en se demandant ce qu’on pourrait bien demander dans la même situation. 
Si vous avez pensé au roman le Parfum de Suskind lors de la lecture du résumé, comme vous le voyez, c’est assez différent. 

Les personnages sont construits petit à petit et prennent de l’épaisseur au fil des chapitres. 
Ils sont nombreux, mais bien identifiés, ce qui m’a permis de suivre sans problème. 
Ils évoluent dans différentes sphères qui se croisent par l’intermédiaire de certains personnages. 
On sent le début d’une série dans cette mise en place de différents univers, et les fils que l’auteur pourrait tirer s’il souhaite continuer (ce qu’il confirme dans l’entretien qui suit la lecture audio). 
L’histoire est complète et l’enquête, bien organisée, est résolue en fin de roman. 

La version audio est excellente, lue par Anatole de Bodinat. 
Elle m’a permis de suivre l’intrigue et de reprendre le roman sans problème. 
Comme souvent, l’interview de l’auteur en fin d’enregistrement est un vrai plus ! 
Cela permet d’en apprendre davantage sur le processus d’écriture, l’objectif de l’auteur, et encore une fois, cela m’a permis de comprendre davantage le projet de ce roman. 


En bref, c’est donc un roman bien écrit, plein d’odeurs, de parfums, et de personnages sympathiques.
Lisez le en audio, c’est encore plus immersif ! 




mardi 14 octobre 2025

Good bad girl d'Alice Feeney

Un petit thriller, ça ne se refuse pas.
Quand il est bon, c’est la garantie d’un bon moment et Good bad girl semblait pouvoir répondre à la promesse de son genre. 

Frankie est bibliothécaire dans une prison pour femme depuis des années. 
Depuis qu’elle a perdu sa fille, sa vie tourne en rond et elle ne voit plus d’intérêt à continuer. 
Ce soir, elle va enfin faire ce qu’elle a prévu depuis si longtemps… 

 


Ce roman est singulier. 
Sa structure est relativement habituelle. 
On suit Frankie, puis d’autres personnages qui se découvrent petit à petit, pour constituer une trame complexe dont les ramifications se révèlent en fin de récit. 
De ce point de vue, je n’étais pas perdue. 

On se demande ce qu’elle a fait, ce qu’elle veut avouer, comment les différents personnages vont se sortir de situations difficiles dans lesquelles ils se sont mis tout seuls, on espère que certains vont s’en sortir, que d’autres vont être démasqués. 
Je me suis prise au jeu et je l’ai fini avec curiosité, d’autant plus qu’il n’y a pas ici de description sanglante ou de sévices affreux. 
C’est un roman où des femmes tentent de faire du mieux qu’elles peuvent, et les hommes sont souvent des bâtons dans leurs roues. 
Mais pour un thriller, on manque un peu de tension et d’action tout de même. 
C’est assez gentillet (ce qui me convient bien en ce moment, j’ai du mal désormais avec les crimes affreux, après en avoir lu des dizaines) et même si le crime central a détruit plusieurs vies et est impardonnable, cela reste assez soft. 

J’ai néanmoins été gênée par les petites phrases moralisatrices qui émaillent le récit. 
Il y en a au moins deux par chapitre du genre « on n’a qu’une occasion de faire une première bonne impression » ou « lorsque les mots sont tus trop longtemps, leur date de péremption est dépassée ».
L’idée du roman est de questionner le bien et le mal, ce qui fait qu’une bonne action en est bien une et à quel moment une bonne intention peut devenir un acte horrible, et sur ce point, c’est réussi, mais ces petites phrases deviennent un peu obsédantes. 
Je me rends compte en l’écrivant, que c’est peut-être l’objectif de l’autrice de faire revenir ces phrases comme une ritournelle, mais cela m’a plutôt agacé. 

La version audio est lue par Claire Baradat et Marie Bouvier qui se coulent dans le récit avec un plaisir manifeste.
Leurs voix alternent pour identifier les différents chapitres qui portent sur l’une ou l’autre des personnages. 
On les suit facilement, et elles donnent du rythme au récit. 


Ce n’est donc pas le thriller du siècle, mais c’était une lecture agréable, une écoute qui permet de passer un bon moment, et qui sera parfaite en toutes saisons, sur la plage en plein été, ou avec un thé au coin du feu ! 

 


 

 

 

samedi 4 octobre 2025

Me revoilà !!

Dernier billet par ici le 26 mai... 
4 mois sans publier, cela faisait longtemps que ça ne m'était pas arrivé ! 
Il faut dire que depuis juin, on n'a pas eu une minute par ici et il y a eu beaucoup de changements depuis le début du mois d'août.
La fin de l'année universitaire est toujours chargée, mais on y a ajouté pas mal de choses cette année comme un déplacement professionnel début juillet (à ne pas reproduire 😆) et un déménagement à préparer en plus des tâches habituelles ! 
 
 

 
Après les cartons, on a donc migré vers notre nouvelle maison. 
Ce n'était pas une surprise pour les enfants, les travaux durent depuis deux ans, mais c'est quand même un grand changement qu'ils ont plutôt bien vécu.  
Entre deux cartons à ranger (mon Dieu ! Quel bazar nous possédons !), il a aussi fallut s'occuper du reste. 
Mon grand a changé de classe, mais aussi d'école. 
La fin d'année a été très très compliquée pour lui et on ne trouvait pas de solution dans son ancienne école.  
Deux semaines avant les grandes vacances, en deux rendez-vous, on avait trouvé une nouvelle école avec un peu d'appréhension, mais on n'avait pas le choix.  
Pour la logistique, c'est moins facile puisqu'il a aussi changé de ville, mais il est plus près de la nouvelle maison et la perspective de ne plus aller à la cantine lui a bien plu. 
Un mois après la rentrée, il est très heureux, et on ne regrette pas du tout notre choix. 
 
Ma grande, quant à elle, est entrée au collège avec tous les changements que cela implique. 
Il y a eu des pleurs de fatigue pendant plusieurs jours, mais les vacances approchent et chacun trouve son rythme petit à petit.  
 
On a aussi fait des changements nécessaires mais qui entrainent des petites adaptations, comme un nouveau téléphone (trop "vieux" au bout de 3 ans 😒) et de forfait qui me coutait vraiment trop cher (je suis "passée chez Sosh" 🤣), un changement d'ordinateur portable qui me permet enfin de travailler à nouveau dans le train (et d'écrire des billets de blog confortablement 🎉), une souris verticale pour essayer de soulager mes cervicales (c'est pas mal ça) mais plus de grand bureau parce que le mien était bon pour la poubelle depuis longtemps 😆 (et il va falloir attendre un peu pour le nouveau), et plus de fauteuil de bureau non plus pour les mêmes raisons ! 
 
 
 
Depuis deux mois, je défais des cartons, j'organise, je trie, je jette, je trouve des solutions, et je n'ai toujours pas fini de déménager tous les LIVRES de la famille 🫣. 
Je dois avouer que je n'en peux plus ! 
J'ai donné au bouquiniste une centaine de poches, j'ai donné aussi une centaine d'albums à l'école, et je sens que je vais encore faire un voyage pour l'école 😂. 
J'en mets aussi dans les cartons que je dépose à la ressourcerie. 
 
MAIS pendant mes trajets vers mon ancienne maison, j'écoute des livres audios, plein de livres audios et je vais pouvoir publier plein de beaux billets de lecture !!! 
 
 
 

 

lundi 26 mai 2025

Ici et maintenant de Liane Moriarty

Avez-vous déjà consulté une voyante ? 
il parait que les Français, pourtant réputés cartésiens, se laissent aller à la consultation régulière de rebouteux, voyants et autres magnétiseurs ! 
Il semblerait que ce soit aussi le cas en Australie lorsqu'on lit ce roman de Liane Moriarty. 




Dans un avion au-dessus de l’Australie, une femme se lève et progresse lentement dans l’allée.
Le vol est très en retard, chacun pense à ce qu’il ne pourra pas faire en arrivant ou ce qui l’attend à Sidney.
Et puis la femme se met à désigner chaque passager l’un après l’autre, et pour chacun, elle indique l’âge et la cause de la mort… et puis elle passe au suivant !


J’ai commencé l’écoute de ce roman avec curiosité.
Le résumé est alléchant, l’idée est séduisante.
Une femme qui donne l’âge et le motif de la mort, on se demande forcément si on aurait envie de ce genre de prédiction, si on la croirait, ce qu’on ferait si cela nous arrivait et si elle nous annonçait une mort prochaine.
Avant même la lecture, beaucoup de questions se bousculent dans l’esprit du lecteur et on se doute que le roman n’y apportera pas de réponse, ce serait trop simple (et ce n’est pas ce qu’on lui demande finalement).

A la place, on découvre l’histoire de cette femme mystérieuse.
Chapitre après chapitre, elle remonte le fil de sa vie, de ses pensées, de ce qui l’a amenée dans cet avion.
C’est une plongée au fond d’elle-même qu’elle opère pour comprendre ce qu’elle a fait car elle n’en a plus aucun souvenir.
Ces chapitres alternent avec d’autres où le récit s’oriente vers les passagers.
On apprend alors comment ils ont réagi, s’ils ont changé de vie, et surtout, s’ils sont morts comme elle l’avait prédit.
La maitrise de la structure est parfaite.
Les récits s’équilibrent, et même si certains sont un peu moins forts que d’autres, on les suit tous avec curiosité.

Il y a un vrai suspense qui guide le lecteur une page après l’autre.
Je dois néanmoins vous avouer que j’ai eu du mal à entrer dans l’histoire.
J’ai commencé l’écoute, et au bout d’un peu moins d’une heure, j’ai abandonné.
L’alternance des récits est rapide, on saute d’un passager à l’autre et il faut être plutôt attentif pour identifier tout le monde, placer les uns par rapport aux autres.
J’ai repris ensuite et progressivement, les chapitres s’allongent, on commence à identifier les personnages les plus importants et à s’y attacher.
Sans que les portraits soient très approfondis, on a tout de même l’impression d’avoir partagé un petit bout de vie, on a peur pour eux, on est plein d’empathie.
IL est ensuite difficile de quitter ces pages.

La version audio est intéressante pour ce type de roman aux voix multiples, car la lectrice module parfaitement sa voix et j'ai même cru qu'il y avait plusieurs actrices qui se succédaient. 
Et finalement non ! 
C'est Cachou Kirsch qui lit en nous permettant de bien identifier les changements de personnages.

C’est donc un roman vraiment surprenant, dans lequel il faut accepter d’entrer pour découvrir des vies 
 
 

 


mercredi 21 mai 2025

Nuit couleur larmes de Borja Gonzales

Quelle curieuse bande dessinée !  
Il y a parfois des objets littéraires un peu non identifiés. 
Cette bande dessinée en fait partie ! 
C'est une bande dessinée, aucun doute là-dessus, mais les choix graphiques sont vraiment originaux et je ne les ai jamais vu ailleurs ! 
 

 

 

Teresa tient une librairie d'occasion dans une petite ville où ont eu lieu de nombreuses disparitions. 
Une nuit, elle part dans la forêt et convoque une démone qui ne peut pas repartir tant que Teresa n'a pas fait un vœu. 
La démone s'installe donc à demeure chez Teresa en attendant que le vœu apparaisse...
 
En ouvrant ce livre, il faut se préparer à être transporté dans un univers vraiment autonome. 
L'auteur a fait des choix graphiques singuliers, et le récit qui est proposé est assez onirique. 
Le lecteur est plongé dans ce village déserté, au milieu d'un décor de verdure luxuriante qui envahit parfois l'espace des humains. 
Le choix des couleurs fait ressortir certains éléments, et donne une ambiance toute en clair obscur. 
Les touches de rose, de bleu, de vert mettent des objets en valeur et viennent animer les noirs et les bleus nuits.  
On ne sait d'ailleurs pas toujours si le jour a laissé la place à la nuit, et on sent une menace sourde qui plane sur les jeunes femmes.
Et puis il y a ce mystère : d'autres jeunes femmes ont disparu et reviennent pour attirer les vivantes. 
La présence décalée de la démone permet toutefois d'alterner les tonalités en apportant un peu de légèreté. 
 
Il faut néanmoins avouer que l'un des traits principaux de cette BD est très déstabilisant car il n'y a aucun trait du visage. 
Les personnages sont donc blancs, sans expression, sans yeux.
J'ai mis quelques pages à m'y habituer, et puis je n'y ai plus pensé, les émotions s'expriment autrement, et on les devine sans peine. 
Par contre, ce choix signifie nécessairement quelque chose et cela a peut-être à voir avec la fin qui est assez ouverte, laissant libre le lecteur qui peut interpréter les dernières pages comme il le souhaite, même si de nombreux indices sont disséminés.
 
En bref, c'est donc une belle bande dessinée, surprenante et un peu déstabilisante, mais qui vaut le coup d'oeil. 
 



 

 

mardi 13 mai 2025

Mes lectures d'avril...

Je suis venue par ici en pointillés depuis deux mois. 
Trop de travail, trop de vraie vie bousculée, ce n'est pas simple de tout concilier. 
Par contre, ce que j'ai bien réussi, c'est d'enchainer les lectures ! 
Il faut dire que les vacances m'ont bien aidé. 
Je n'en avais pas vraiment, mais comme je m'occupais de mes enfants, j'ai forcément fait des pauses. 
Et voilà le résultat :  
 
 
 
 
Comme vous pouvez le constater, cette pile de livres lus est éclectique ! 
J'ai pu faire un stock de BD à la bibliothèque avant les vacances et je m'en suis donnée à coeur joie. 
Il n'y a pas eu que de belles lectures. 
Clairement, la première BD que j'ai lu était... comment dire... surprenante ! 
 
 
 
 
 Je connaissais le titre du roman La Route mais je ne l'avais jamais lu. 
Cette version dessinée me suffira ! 
C'est extrêmement noir, triste, désabusé. 
La fin m'a laissé complètement désemparée. 
Je comprends que ce soit un roman culte et la transposition en BD est magistrale mais vraiment, ce n'est pas pour moi !


 
 
J'ai enchainé avec un livre bien plus gai ! 
Le tome 2 de Spy family poursuit la route tracée dans le 1. 
C'est toujours aussi amusant et les personnages sont vraiment attachants. 
 
 
 
Le prince de Bombay est le troisième tome de la série des enquêtes de Perveen Mistry. 
J'avais envie d'Inde, et de retrouver Perveen. 
Je progresse lentement, je n'ai pas terminé, je savoure. 


 
 
Nous avons lu cette BD en famille et c'était très chouette !! 
 

 
 
J'ai flashé sur cette BD lorsque je l'ai vu sur l'étagère de la bibliothèque. 
Je l'avais repéré sur Instagram. 
C'est un mélange de 4 histoires courtes, sympathiques, avec un dessin amusant. 
A découvrir !
 
 
 
 
Pour celle-ci, en revanche, je passe mon tour, ça ne m'a pas passionnée. 

 Et vous ? Vous avez lu quoi en avril ?


 

 

vendredi 25 avril 2025

Elsbeth et l a malédiction du beau silence

Des enfants qui grandissent, c'est pratique, on peut lire tous ensemble le même livre, l'un après l'autre ou en même temps ! 
Et j'avoue, quand j'ai demandé cette BD lors de la masse critique Babelio de mars, j'ai tout de suite pensé que cela plairait à ma grande, et peut-être aussi à mon petit. 
Nous l'avons donc lu tous les 3... 
 

 
Elsbeth, sorcière en dernière année, doit choisir le thème de son mémoire de fin d'étude, et ce n'est pas facile. 
Elle a une idée, bien sûr, mais d'autres avant elle ont essayé de résoudre le mystère auquel elle s'intéresse et personne n'y est parvenu ! 
Il faut dire que ce n'est pas le plus simple, car là où vit Elsbeth, les hommes ne peuvent pas parler. 
Une malédiction leur a été jeté et ils sont depuis silencieux et incapables de pratiquer la magie...
 
Dans cette BD, évidemment, ce qui plait d'abord, ce sont les dessins et les couleurs ! 
Les personnages sont variés, avec des couleurs de peau parfois surprenantes, mais nous sommes chez les sorcières ! 
La palette choisie est douce, très actuelle et vient apporter encore plus de douceur à ce trait numérique, il est vrai, mais qui conserve une certaine tendresse. 
C'est vraiment très agréable à regarder, ce qui est tout de même intéressant pour une bd. 
 
L'histoire, ensuite, est intéressante, et on a évidemment envie de savoir ce qu'il va se passer ensuite. 
Ce premier tome est néanmoins un peu lent d'après ma grande. 
J'ai trouvé pour ma part qu'on apprenait plein de choses, ce qui est logique puisqu'il faut nous présenter tout le monde et poser l'univers dans lequel on nous plonge, mais il aurait pu se passer plus de chose, c'est sûr. 
En revanche, ce qui est vraiment sympa, ce sont les thèmes abordés. 
On y parle féminisme et écologie, et ça, c'est quand même peu souvent associé. 
Cela permet de discuter un peu avec les enfants et de leur donner à voir deux situations opposées, celle des femmes qui dirigent, et celles des hommes qui sont empêchés de parler. 
Les réactions chez mon fils et ma fille n'ont pas été tout à fait les mêmes, et cela nous a permis d'en parler. 
La BD semble néanmoins s'adresser plutôt aux jeunes filles avec ces personnages féminins en couverture, et ces couleurs, mais il faut aussi la mettre entre les mains des jeunes garçons ! 
 
Un premier tome sympa donc, très beau à regarder, et on attend la suite très vite pour confirmer ! 


 

mercredi 9 avril 2025

SImone Veil et ses soeurs, les Inséparables [BD]

C’est le retour de la BD en ce mercredi, cela faisait longtemps.
Mais une BD dont il n’est pas si simple de parler !!  Je lai lu il y a quelques semaines et j’ai laissé reposer cette lecture pour voir ce qu’il en sortait. 
 

Les auteurs ont choisi de parler des sœurs Veil, Simone bien sûr, mais également Denise, sa sœur aînée, dont on ne sait plus vraiment aujourd’hui qu’elle a été une grande résistante.
L’histoire est adaptée des Inséparables de D. Missika.

Un dimanche après-midi sous la neige, comme à leur habitude, les deux sœurs passent l’après-midi ensemble et se souviennent de leurs jeunesses, de la guerre et de ce qui lui a fait suite.
On remonte ainsi le fil de leurs vies, de la famille Jacob, qui s’installe à Nice et voit monter la menace, au retour après guerre et à la différence de traitement entre les deux sœurs.
Et c’est ce qui m’a le plus marqué dans cette histoire.
Denise évoque les conférences et les soirées auxquelles elle était invitée en tant que résistante, quand Simone lui oppose sa honte face à l’attitude de la société qui reprochait aux déportés de ne pas s’être défendu.
Le retour ne pouvait qu’être brutal, mais on a peu conscience aujourd’hui de ce rejet dont ils ont été l’objet.

Pour s’accorder avec ce récit, le dessin est réaliste et s’inscrit dans un décor chaleureux.
La chaumière normande de Simone Veil accueille les deux sœurs au chaud, alors que la neige recouvre le jardin.
J’ai beaucoup apprécié les petits clins d’œil à des tableaux célèbres, et l’histoire du chat et des enfants qui viennent apporter un peu de légèreté à cette tragédie.

Si vous avez envie d’en savoir plus sur le destin des sœurs Veil, cette bande dessinée sera parfaite. 







mardi 1 avril 2025

Écoute la pluie tomber d'Olivia Ruiz

Il y a quelques temps déjà, j’ai pu écouter la suite du roman à succès d’Olivia Ruiz La commode aux tiroirs de couleur.
Écoute la pluie tomber raconte l’histoire d’une des personnages secondaires du premier tome, et débute quelques années plus tard. 
 



Carmen pleure sa nièce adorée.
Le destin n’a pas épargné sa famille et le café de Marseillette résonne autant de rires que de larmes.
Elle se rappelle alors ce qui a marqué sa vie, ses errements comme ses réussites…
 
Dans ce récit plus court que le précédent, Olivia Ruiz retrouve les histoires de sa famille pour nous raconter celle de Carmen, l’une des sœurs de Rita, héroïne du premier roman.
Et il faut bien dire que Carmen est une personnalité particulière.
Ballottée par les flots, du sud de la France à l’Espagne franquiste, sur un paquebot voguant vers le lointain, en prison ou dans un train, elle ne sait pas toujours choisir ses alliés et se fait facilement avoir.
Grande naïve, elle se laisse embarquer dans des histoires louches sans une once de soupçon, quittant tout pour vivre un grand frisson qui la dépasse souvent.
On peut dire que c’est une femme entière, qui ne s’embarrasse pas de scrupules, et si elle veut partir, elle part !
Ce n’est pas forcément ce qui la rend heureuse, et elle se retrouve souvent dans des situations douteuses.
Au fil de ses aventures, elle rencontre des personnages plus ou moins recommandables, de ceux qui l’entraînent vers le fond, à ceux qui lui permettent de remonter la pente.
Elle croise ainsi la Yaya qui lui fait découvrir la lecture et l’amour des livres, donnant des passages qui m’ont vraiment plu.

C’est donc un récit dans lequel on s’immerge sans problème, en suivant Carmen et en espérant qu’elle va finir par s’en sortir.
Le seul petit bémol que j’aurais envie d’ajouter, c’est que cela va un peu trop vite.
Les évènements s’enchaînent les uns après les autres, les personnages sont très nombreux, souvent esquissés et on aimerait avoir un peu plus de temps pour les découvrir.
Certes, le roman suit un tome précédent, et j’avais lu la BD pour me remémorer les personnages mais c’est tout de même un peu rapide.

La version audio est lue par Olivia Ruiz elle-même, ce qui amène forcément un petit truc en plus.
Sa voix éraillée colle parfaitement à cette histoire d’une vie pas comme les autres qui trace son chemin sans se soucier des imprévus.


Si vous avez lu la commode aux tiroirs de couleurs, ne manquez pas cette suite qui navigue entre tristesse et joie, comme la vie !! 

dimanche 30 mars 2025

Sunday mood de reprise 🫣

Il y a bien longtemps que je ne suis pas venue publier par ici ! 
Plus d'un mois sans venir papoter, c'est beaucoup trop long mais la vie, celle qui nous envoie parfois des gros truc à gérer, a décidé de m'en envoyer une série ces dernières semaines. 
 
 

 
Mes petits billets de blog passent à chaque fois en dernier, face à un accident de voiture (une 🤬 a déboité pile dans ma portière !), une hernie discale, un coup de poing reçu par mon petit à l'école, des copies à corriger, un texte à rédiger pour le travail, des compétitions de golf pour ma grande... 



Mais en revanche, cela ne m'a pas empêchée de lire et j'ai enchainé les belles découvertes. 
Depuis deux jours, j'écoute Good Bad Girl d'Alice Feeney en crochetant.
C'est un peu lent à commencer, mais cela promet un bon moment. 

 
 
 
J'ai quelques brouillons de billets en cours, je vais doucement m'y remettre. 
Les vacances des enfants approchent, le rythme va ralentir (mais pas forcément mon temps libre 🤣).
Et puis il faut que je finisse ce méga doudou que j'ai commencé il y a plus de deux mois !
 
Bonne semaine !!! 
 
 





vendredi 21 février 2025

Madelaine avant l'aube de Sandrine Collette

Il est rare que je lise un roman « Goncourable » et la rentrée littéraire ne m’attire plus depuis quelques années.
Cette année, cependant, j’ai eu très envie d’écouter le nouveau roman de Sandrine Collette dont j’avais adoré Notre part de loup.
C’est clairement une autrice qui fera désormais partie de mon panthéon personnel !





Rose vit à l’écart du village, en haut des montées.
Sur le chemin qui conduit chez elle, il n’y a que deux fermes et sa petite maison, personne d’autre n’y passe.
La vie est rude, mais il faut la vivre.
Ses fils sont partis, elle vit de peu, et observe le monde, sa violence et sa fatalité.
Elle n’est pas seule, Bran l’accompagne et ensemble, ils affrontent les hivers et profitent des étés, jusqu’à ce qu’un petit être venu de nul part apparaisse dans le garde manger…  

J’ai commencé ce roman, je l’avoue, en ayant peur d’être déçue.
Il arrive fréquemment qu’un auteur reprenne encore et encore les formules qui ont marché dans un précédent roman et nous les resserve dans le suivant.
Je craignais que ce soit le cas ici et que je ne sois pas assez surprise comme je l’ai été pour Notre part de loup.
Mais l’autrice est évidemment plus fine que cela et change ici de cadre et de modalités d’écriture, tout en menant le lecteur sur le chemin qui lui convient pour son récit.
Elle maitrise l’art de nous conduire où elle le souhaite, de nous cacher ce qui doit l’être et de révéler d’un coup ce qu’on aurait pu savoir depuis longtemps.
Il n’y a toutefois que deux twists dans ce roman car le récit n’est pas basé sur la surprise (même si le premier est énorme !).
Ici, les évènements s’enchaînent de manière inéluctable, comme s’il ne pouvait pas en être autrement.
Les hommes sont soumis à la nature, puissante, qui fait la loi, et à leur seigneur, implacable, qui les exploite.
Ils n’ont pas d’issue et que ce soit le froid imposé par la première ou la violence du second, il faut continuer à avancer sans se retourner pour simplement survivre.

C’est un monde implacable qui est décrit ici.


L’autrice nous plonge dans un village comme il devait y en avoir tant, fermé, isolé, soumis à la loi du seigneur.
Aucune date n’est nécessaire car cet asservissement est de tous les âges.
Les hommes et les femmes font ce qu’ils peuvent, il faut penser au nécessaire, aucun superflu n’est permis.
La famille n’est même pas une ressource, chacun peut disparaître, partir sans se retourner, ou mourir en quelques heures.
Elle est aussi une consolation et un pilier pour les jours plus durs.
Madelaine, qui donne son nom au roman, survient dans le paysage pour brouiller les lignes, petite présence qui rend l’air plus doux, mais présence sauvage, violente et volatile.
Ce n’est pas un roman facile, c’est un texte fort, qui retourne et bouscule.

Évidemment, il n’y a pas que Madelaine dans ce roman.
Beaucoup d’autres personnages évoluent autour d’elle mais le tour de force de l’autrice, c’est de leur donner à tous une épaisseur et une vraie existence.
Bran, qui raconte la première partie, est pour moi le plus attachant, mais c’est un tableau d’ensemble qui nous percute par sa violence et le joug de la fatalité.
On ressort de cette lecture avec un sentiment de tragique qui trouve difficilement un exutoire.
Il n’y a rien à faire, il faut subir.

La version audio lue par Clément Bresson est sensible et s’efface pour laisser le texte se déployer.
Il n’y a pas de sentiment ici, le temps est compté et on écoute en apnée avec l’envie d’arriver au bout, de savoir si quelqu’un s’en sort.
Si la lecture audio vous tente, je vous la conseille sans hésiter, surtout pour la première partie à la première personne.

Et puis finalement, Madelaine n’a pas eu le Goncourt des grands, mais a obtenu le Goncourt des lycéens que je trouve très souvent beaucoup plus pertinent ! 

Vous l’aurez donc compris, je suis conquise.
Ce n’est pas un roman dont on sort avec le sourire, c’est sûr, mais c’est un texte fort sur la nature, sur les relations sociales, sur l’amour aussi.
C’est violent, dur, comme peut l’être le monde.  
 
 
 
 
 

 
 

mardi 11 février 2025

Une écharpe dans la neige de Viveca Sten

Alors que je viens de terminer l'écoute du tome suivant, je me lance pour vous parler du premier. 
Je ne sais pas ce qui me retenait d'écrire ce billet, car j'ai beaucoup aimé le premier tome de cette nouvelle série !
Je n’avais jamais lu Viveca Sten, mais j’ai croisé plusieurs fois son nom sur les couvertures du rayon policier, car c’est une autrice très prisée.
Et je dois bien dire que c’est mérité. 
 
 

 
Hannah a quitté son travail.
Son supérieur l’a harcelé une fois de plus, et elle a démissionné de son poste d’enquêtrice à Stockholm.
Elle a aussi quitté son petit ami.
Désœuvrée, sans domicile, elle finit par accepter la proposition de sa sœur qui lui propose de séjourner dans son chalet de Are.
Les enquêtes semblent cependant poursuivre Hannah.
Une jeune femme a disparu et la neige impose de faire vite pour la retrouver…


Il faut bien avouer que Viveca Sten est efficace !
Elle ne laisse rien au hasard et maitrise l’art de diriger son lecteur sans problème.
Le récit se dévore à la vitesse de l’éclair, avec une tension savamment distillée qui tient le lecteur en haleine.
On suspecte tout le monde, on a peur pour la victime, on se demande ce qu’il va se passer.

C’est très bien fait, et les personnages ne sont pas oubliés.
L’autrice prend le temps de les construire, de leur donner une épaisseur qui donne envie de les suivre et de continuer à lire leurs aventures dans beaucoup d’autres tomes. 
 
La société suédoise est aussi décrite avec des informations qui permettent de mieux la connaître, de comprendre certaines particularités, et c'est un vrai tour de force de l'autrice de réussir à déceler ce qui peut paraitre étonnant pour un lecteur étranger, alors qu'elle est elle-même immergée dans cette culture. 
Evidemment, il ne s'agit pas de différences énormes, mais de petites habitudes qui ne sont pas les mêmes d'un pays ou d'une région à l'autre. 
Et si on revient au roman policier, les pulsions de mort sont finalement sans doute toujours un peu les mêmes.

La version audio, lue par Noémie Bianco est nuancée, calme dans la tourmente, ce qui permet au lecteur de suivre son rythme.
Elle adapte sa voix aux personnages, ce qui rend l’écoute très facile à suivre.
Le tome 2 est également lu par cette comédienne, ce qui permet de donner une unité à la série.

En conclusion, c’est un début de série très prometteur, qui donne envie de suivre très longtemps ces personnages.
SI vous cherchez une lecture prenante, un roman qui se dévore, ouvrez celui-ci sans hésiter. 
Et moi, j'attends désormais le 3 en audio avec impatience !! 





lundi 10 février 2025

Résister à la culpabilisation de Mona Chollet

Il y a longtemps que je souhaitais lire Mona Chollet.
Les thématiques qu’elle aborde sont toujours très pertinentes et cela fait du bien de temps en temps de se poser pour réfléchir à notre façon d’agir et de réagir. 

 

 
Dans ce nouvel opus, l’autrice s’attaque à la culpabilisation, mal du moment qui nous empêche d’être heureux et d’avancer.
C’est effectivement un sujet important, tant on a du mal à se sortir de schémas répétitifs où une simple phrase peut remettre en question notre confiance, nos projets ou notre comportement.
Pour aborder ce sujet, Mona Chollet commence par balayer de nombreux domaines où nous culpabilisons.
L’éducation des enfants et leur position dans la société, la pollution, notre vie en général sont décortiquées, analysées.
Elle explique également d’où vient ce sentiment, qui serait lié à notre héritage judéo-chrétien où la faute est un concept essentiel qui semble indépassable.
Les femmes et les enfants sont présentés comme les deux catégories de la société qui sont le plus culpabilisés, évidemment par la troisième catégorie : les hommes, mais aussi par le fonctionnement social en général.
Elle indique clairement que la société place les enfants et les femmes dans une position d’auto-culpabilisation dont il est difficile de sortir.  


J’ai apprécié de suivre la pensée de Mona Chollet et d’aller de thème en thème pour explorer ce sujet.
Je ne suis pas sûre d’y avoir trouver des arguments ou des solutions pour en sortir, mais à la fin de cette écoute, on dispose d’informations et de connaissances plus importantes qui permettent de visualiser ce qui nous culpabilise et ce qui nous enferme dans ces répétitions.
On pourrait alors se dire « pourquoi continuer à culpabiliser puisque je ne suis pas responsables » mais ce n’est pas aussi simple.

Mona Chollet décrit par exemple que nous ne sommes pas coupables de la pollution plastique car les lobbys des pétroliers sont trop puissants, et que nous sommes finalement très impuissants, et, surtout, manipulés par les campagnes de pub.
C’est évidemment vrai, et même en passant totalement au vrac, nous ne sommes pas grand chose et le recyclage n’est pas non plus une solution.
Alors, être coupable ou impuissante, qu’est-ce qui est le plus difficile à vivre ?
C’est sans doute une question à creuser car il n’est pas sûre que l’un soit plus simple que l’autre.

Je ferais néanmoins une petite critique sur l’équilibre entre les sources, le texte et les expériences personnelles que raconte l’autrice.
C’est sans doute une déformation professionnelle mais elle s’appuie beaucoup sur ce qu’elle a vécu, sur des événements passés, là où une source théorique aurait peut-être été plus percutante.
C’est toutefois lié au public supposé de cet essai, je pense.
Il s’adresse au grand public justement, et il y a tout de même des références nombreuses pour aller plus loin sur certains sujets si on le souhaite.

La version audio, lue par Cristelle Ledroit, donne une impression de récit, de conférence que l’on ne dit que pour vous, comme une conversation privée avec Mona Chollet.
C’est très agréable, tout en n’interdisant pas de revenir en arrière si nécessaire, ou de prendre des notes, en ralentissant la lecture par exemple.


C’est donc un essai que je vous conseille, mais ne culpabilisez pas si vous ne voulez pas le lire ;)

 
 

 

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