Les Éditions de Minuit ont un catalogue très sélectif qui évoque toujours le nouveau roman pour moi et Marguerite Duras au style si particulier.
Mais je pense aussi à Ionesco ou Beckett.
Et j'avoue que c'est à ces auteurs que je pensais en lançant l'écoute de ce roman.
Quand la narratrice la rencontre, sa vie terne prend un élan qui devient vite incontrôlable et la passion consume les deux femmes sans qu'il soit apparemment possible d'y échapper...
L'histoire de ces deux femmes est celle d'une passion dévorante.
L'une à une vie posée, trop calme qui va se fracasser contre l'autre qui ne s'arrête jamais et s'épuise dans le mouvement.
Avec des chapitres courts, parfois de quelques lignes, l'auteure essaie d'emporter le lecteur dans ce mouvement et de précipiter la chute qui paraît inévitable.
Sur fond de musique classique dont on a envie d'aller écouter les morceaux (Sarah est violoniste), les évènements s'enchaînent et ne laissent pas indifférents.
Certains passages sont très sensibles, c'est très joli, on se laisse emporter par la passion de ce couple, et puis une notice Wikipedia sur le quartier des Lilas ou sur un morceau de musique vient s'intercaler entre deux chapitres !
Ce n'est pas la première fois qu'un auteur utilise ce principe, mais j'ai toujours du mal.
Je n'ai pas besoin que l'auteur me dise "eho ! Ce n'est pas réel, c'est une fiction, fais une pause".
Ce n'est pas la première fois qu'un auteur utilise ce principe, mais j'ai toujours du mal.
Je n'ai pas besoin que l'auteur me dise "eho ! Ce n'est pas réel, c'est une fiction, fais une pause".
Les répétitions, apparemment destinés à créer un refrain musical, m'ont également parues trop nombreuses, comme celle de "elle est vivante" qui insiste sur le contraste avec le premier chapitre où la mort est évoquée, mais c'est trop.
Les noms d'auteurs lancés à la volée comme Hervé Guibert que lit la narratrice tombent un peu à plat, même si je vois bien que cela vise à donner un arrière plan thématique.
La version audio, en revanche, adopte un ton assez neutre qui paraît parfait pour ce genre de texte.
Clara Brajtman lit en donnant du relief au texte sans sur jouer, et c'est appréciable.
Clairement, la version audio m'a aidé à aller au bout, et je suis d'ailleurs contente de l'avoir fait.
Et comme c'est souvent le cas, j'ai beaucoup aimé l'entretien avec l'auteur à la fin du livre.
Et comme c'est souvent le cas, j'ai beaucoup aimé l'entretien avec l'auteur à la fin du livre.
Au final, une dizaine de jours après l'avoir terminé, j'en garde plutôt un bon souvenir quand même, mais également l'impression d'un roman qui finit dans un gros délire laissé à l'interprétation du lecteur (ce qui n'est pas forcément un défaut).
Mon avis est cependant très personnel, et j'avoue que lorsqu'un truc m'agace, je ne vois plus que ça.
Mais le livre est aussi très sensible, avec une belle description de la passion.
Si vous voulez d'autres avis, n'hésitez pas à aller chez mes copines du Prix audiolib.