lundi 26 juin 2017

Le domaine

Cette terre, c'était la sienne, faites de tourbe et d'argile, une terre lourde qui se transforme en boue lors des grosses pluies d'automne.
Elle l'avait aimée autant qu'elle l'avait détestée.
Chaque saison raisonnait pour elle différemment.
L'été amenait son lot de poussière et ses après-midi languides où l'on n'a envie de rien.
L'automne réveillait les hommes en leur rappelant que l'hiver était proche et qu'il fallait se dépêcher.
Les raisins et les foins n'attendaient pas, il fallait penser aux bêtes, aux marchés d'hiver, c'était une période intense.
L'hiver justement offrait une parenthèse qu'elle appréciait particulièrement.
On pouvait se couler au chaud dans le sofa devant la cheminée et regarder les flammes qui se reflétaient sur les boiseries du salon.
Puis Noël arrivait et l'effervescence reprenait.
La famille, les cousins, les métayers, tous étaient conviés à la maison et la fête marquait la fin de l'année et le passage du temps.
Et les derniers mois d'hiver annonçaient le printemps, chacun guettant les signes qui montreraient qu'il arrivait.
Quand il était là, on s'activait pour qu'il tienne toute ses promesses et déjà l'été pointait ses rayons à travers les pins.

Elle avait regardé tout cela passer année après année, gérant le domaine d'une main à la fois forte et douce.
Ce n'était pourtant pas ce qu'elle imaginait quand elle regardait, songeuse, l'agitation de la ville à la fenêtre du pensionnat.
Elle s'était rêvée grande voyageuse, montant à bord de bateaux immenses pour faire le tour du monde.
Elle regardait les Atlas avec envie, repérant les pays qu'elle visiterait en premier, ceux qui lui plaisaient moins mais qui seraient sur sa route.
Elle rêvait de montagnes, de mer et de grands espaces.
Elle se voyait voyageant seule avec un page comme Alexandra David-Neel dont elle avait lu tous les livres.
Sur ce point au moins, elle ne s'était pas trompée.
Elle avait abandonné ses rêves à la mort de son père pour rester au domaine avec son jeune mari qui lui avait pourtant promit de l'emmener aux Indes, au Japon, en Amérique du sud...
Et puis il l'avait laissée seule et elle s'était découverte casanière, ne voyageant plus que dans les livres.

Aujourd'hui, l'argile et la tourbe allaient l'enfermer à jamais.
Elle ne ferait plus qu'un avec son domaine adoré, son corps se décomposant lentement et se mêlant à la terre qui l'avait nourri pendant tant d'année.
Juste retour des choses.



C'est le dernier atelier de l'année et cette photo a provoqué en moi plusieurs fils différents qui partaient dans des directions vraiment très éloignées. 
Et puis finalement, la fin de l'année, le cycle, la répétition, la terre et l'enracinement ont été les plus forts. 
Bel été à tous les participants aux ateliers et à tous ses lecteurs... 


D'autres textes chez Leiloona... 






dimanche 25 juin 2017

Trifle express 🍧🍰🇬🇧

Ce matin, la journée commençait bien.
On s'est levé à une heure raisonnable, ma demoiselle a (encore) squatté mon lit mais sans me réveiller, et on se préparait à partir au marché.
Et puis d'un seul coup, je me suis souvenue que depuis hier, ma voiture ne démarrait plus !
Quand on a une enfant de trois ans, hors de question d'annuler une sortie quand on l'a annoncé.
J'ai donc dû prendre le break de monsieur (alors que j'ai une Fiat 500) et cela ne fut pas une partie de plaisir !
Il me fallait donc un dessert digne de ce nom pour me remettre de mes émotions !!




L'an dernier, pour le mois anglais, j'avais fait un eton mess (j'ai récidivé depuis d'ailleurs...).
Pour cette année, j'ai choisi un truc du même genre plein de crème et de fruit, un dessert à empilement hyper facile à faire !
Ma recette pourrait être plus précise, mais ça dépend un peu de vos goûts.
Je vous conseille néanmoins d'équilibrer les quantités.
La crème étant assez sucrée, les fruits viennent l'équilibrer et si votre coulis est un peu acide (comme l'est le coulis de framboise), cela évite que le trifle ne soit écoeurant.
Tout est une question d'équilibre 😊




Ingrédients : 
de la génoise (ou des boudoirs tout prêts, ceux qu'on prend pour le tiramisu)
des fraises ou autres fruits rouges
du coulis de framboises (ou de fraise ou de la purée de fruits ou de la compote)
de la crème pâtissière
de la chantilly
des copeaux de chocolat (ou des vermicelles, c'est bien aussi)

Dans un bol ou autre récipient d'une taille raisonnable, disposer le biscuit (ici des boudoirs coupés en morceaux), puis une couche de crème pâtissière et une couche de fruits / coulis.
Recommencer puis recouvrir de chantilly.
Saupoudrer de chocolat et déguster vite, la chantilly s'effondre !!!




Comme vous le voyez, c'est extrêmement simple, très adaptable aux goûts de chacun et follement décadent à l'entrée de l'été où tout le monde fait un régime !
On peut faire une version maison en faisant la génoise ou un sponge cake (recette ici), la chantilly, la crème pâtissière.
Comme vous le voyez, j'ai opté pour la version express avec crème anglaise toute faite chauffée avec un peu de maïzena (ou même pas) (la Elle et vire en sachet souple est parfaite), bombe de chantilly (celle de chez Isigny est top), et boudoirs tout faits.
Par contre, c'est notre coulis de framboise fait hier soir pour les yaourts du mois.

Je vous conseille un bon petit thé earl grey avec cette douceur sucrée à siroter sur une terrasse au frais !


Bonne fin de weekend !!! 


Plein d'autres recettes british chez Syl :) 








samedi 24 juin 2017

La dernière fugitive de Tracy Chevalier

Le mois anglais est toujours plein de belles découvertes (quand j'ai le temps de lire). 
Alors que je venais de terminer Miss Peregrine, j'ai mis de nouveaux livres audios sur ma tablette et dans ma PAL audio, j'ai trouvé ce roman que j'avais oublié ! 
Pourtant, il y a longtemps que j'avais envie de découvrir Tracy Chevallier. 
Et c'était justifié car j'ai vraiment beaucoup aimé !! 

Grace Bright part pour l'Amérique pour épouser un cousin avec lequel elle a correspondu plusieurs semaines. 
Elle a demandé à sa sœur Honor de l'accompagner. 
Mais le voyage n'est pas de tout repos et Honor subit le mal de mer pendant tout le mois que dure le trajet. 
A l'arrivée, les deux jeunes femmes choisissent de faire le reste du chemin par la route, mais Grâce attrape la fièvre jaune...  

Je ne savais pas du tout à quoi m'attendre, je n'avais même pas le résumé en tête quand j'ai commencé le roman. 
C'est peut-être un bon moyen de découvrir une histoire sans arrières pensées. 
Je me rappelais vaguement que certains billets de lecture indiquaient que le roman précédent était meilleur, mais comme je ne l'ai pas lu, je n'avais pas de point de comparaison. 
Et c'était parfait parce que j'ai trouvé ce roman vraiment très chouette. 

Les thèmes sont assez classiques, il faut l'avouer, et cela ne révolutionne pas le genre. 
Honor est une jeune femme qui arrive de sa campagne et d'un autre pays et doit faire sa place dans le monde. 
Elle oscille entre deux hommes, entre le désir et la raison, elle est déracinée et a bien du mal à retrouver un équilibre. 
Mais ce n'est pas tout car Honor est une Quaker et leur mode de vie est assez particulier. 
Le roman permet de le découvrir et de se plonger dans une communauté qui n'a pas tout à fait les mêmes usages que ceux auxquels Honor est habituée. 
Il faut ensuite ajouter l'époque qui voit les migrants arriver en masse, et surtout la traite des noirs et le chemin de fer clandestin. 
Tracy Chevalier parvient à mêler tout cela dans un récit tout en délicatesse qui suit Honor dans sa nouvelle vie et son adaptation difficile. 
Il n'y a pas de temps morts, et les différents fils de la trame permettent de se laisser surprendre. 

Clairement, Tracy Chevalier est passée dans mon panthéon des auteurs britanniques (oups, en fait non, elle est américaine mais elle vit à Londres...) en quelques pages. 
J'ai un autre titre dans ma PAL et je me réjouis de retrouver bientôt sa jolie plume si attachante. 
Je vous le conseille donc pour lire sur la plage, pour un futur voyage en train pendant vos vacances, ou dans votre fauteuil, ou peu importe, lisez-le :D



Peut-être que ce billet rentre dans le mois anglais de Lou et Cryssilda... 
Elle habite à Londres Tracy Chevalier ! 





mercredi 21 juin 2017

Mais t'es où ?

La vraie vie prend parfois le dessus et la vie numérique est oubliée.
Ces derniers jours, je me suis délestée de plein de petits poids, j'ai terminé plein de choses, j'ai tiré un trait sur d'autres et sur certaines personnes.
Je vieillis sans doute, mais je ne suis plus prête à me laisser marcher sur les pieds et je n'ai plus envie de m'embêter avec des personnes néfastes.




Alors oui, il y a eu des larmes, des cris, des regrets, mais aussi du soulagement et de l'apaisement.
Ce n'est pas encore parfait, il y a toujours quelques cris dans la maison en fin de journée, mais je retrouve progressivement un niveau de calme qui me correspond davantage.

Et puis le mois de juin file vers juillet, la fin de l'année est là avec ses adieux et ses au revoir.
Ma minette dira au revoir à sa prof de gym dans quelques heures, bien qu'elle ne s'en rende pas vraiment compte j'ai l'impression.
Elle est déjà tellement tournée vers l'école que cet été va filer à toute vitesse.
Car à la rentrée, c'est parti pour plusieurs années !!!
Son sac d'école se remplit petit à petit, j'achète de temps en temps les petites choses qui sont sur sa liste et je cherche où je vais acheter ses étiquettes pour ses vêtements.
Mais j'ai encore le temps.




Et je lis aussi, de l'anglais pour le mois anglais et du non-anglais parce que je me suis lamentablement plantée cette année dans le choix de mes lectures !!
J'ai lu Miss Peregrine et ce n'est pas anglais, j'ai lu la Dernière fugitive et Tracy Chevalier est américaine 😕
Pas sûre d'avoir le temps de rattraper le coup avant la fin du mois mais je me suis régalée dans ces deux bouquins.




Bon, allez, je vous laisse, il faut que j'aille fermer toutes mes fenêtres, la température extérieure vient de dépasser la fraicheur (relative) de ma vieille maison.
Un temps idéal pour bouquiner à l'ombre en tout cas 😁
(ce que je ne vais pas faire puisqu'il faut aller à la gym, puis faire les courses, puis bosser un peu quand même 🙈😝)


Bon mercredi !!! 







mercredi 14 juin 2017

27 rue de la bienfaisance de Anne Idoux-Thivet

Aujourd'hui, je vous emmène à la toute fin du 19e siècle, pour suivre Augustine dans sa nouvelle vie. 


 

 
En 1895, Augustine arrive à Paris comme bonne chez Anne de Nettancourt, comtesse Esterhazy. 
L'affaire Dreyfus défraie la chronique et le mari de la comtesse s'y retrouve mêlé. 
Que faire quand on a été élevée avec des principes forts, fondés sur une société qui n'est plus et qui ne sont plus adaptés au monde actuel ? 
Augustine va suivre sa maitresse jusqu'en 1930 dans un monde en plein bouleversement où la petite histoire se mêle à la grande et chahute les individus à droite et à gauche. 
 
L'autrice a choisit de retracer le parcours de son arrière-grand-mère pour nous emporter à une époque qui s'éloigne de nous de plus en plus. 
Augustine est fidèle à sa maitresse comme on pouvait l'être à cette époque. 
Elle l'apprécie, tout en étant lucide, ce qui lui permet de rester droite face aux évènements. 
Mais sa situation est aussi un atout pour elle qui découvre le monde et la vie en ville. 

L'autrice a également choisit un style qui correspond à cette époque. 
Parfois un peu suranné, le texte nous ramène à une époque où les romans s'écrivaient autrement. 
J'ai néanmoins senti tout le travail historique réalisé pour arriver à cette fiction qui s'appuie fortement sur l'Histoire et sur la petite histoire familiale. 

Un roman à lire si vous aimez cette époque et les romans historiques.

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