mardi 13 septembre 2011

Visa pour Shanghai de Qiu Xiaolong

Voilà enfin ce billet qui aurait dû être écrit il y a déjà 4 mois !
Rassurez-vous, ce roman est encore très présent dans ma mémoire. Je ne sais pas si c’est le fait de savoir que je n’avais pas écrit le billet ou parce que le roman est bon, mais l’histoire est encore bien fraiche.
Il faut dire que ce deuxième opus de la série de Qiu Xiaolong m’a plu autant que le premier. D’ailleurs, le troisième volume est déjà dans ma PAL et attend sagement (mais il sait qu’il n’attendra pas longtemps).

Pendant sa promenade matinale, l’inspecteur Chen Cao découvre un cadavre dans le parc qu’il a l’habitude de fréquenter depuis de longues années. 
Il est ensuite convoqué par le premier secrétaire du parti qui lui annonce qu’il va devoir s’occuper d’un agent du FBI envoyé en Chine pour récupérer un témoin.
A première vue, l’affaire s’annonce simple et Chen pense pouvoir enquêter sur ce cadavre. Mais rien n’est simple en Chine.
Le témoin en question doit rejoindre son mari aux Etats-Unis, condition pour que celui-ci témoigne contre une triade responsable d’un trafic d’êtres humains.
Certes, la Chine affiche un accord complet avec les américains, mais elle ne souhaite pas reconnaître que des Chinois exploitent leurs propres concitoyens. Et le témoin a disparu !
L’inspecteur Chen est donc chargé de s’occuper de l’agent du FBI et de faire en sorte qu’elle ne fouine pas partout. Ses déplacements doivent être contrôlés, et même si en apparence tous sont d’accord, il n’en est rien en réalité.

Encore une fois, Qiu Xiaolong réussit le tour de force de montrer la réalité de la Chine actuelle sans être rébarbatif ou trop accusateur.
Le lecteur découvre progressivement les méandres dans lesquels Chen doit circuler, il se trouve pris au piège des ambigüités suscitées par le système mis en place et voit ce personnage s’arranger parfois avec une organisation bien complexe.
Il est certes facile de considérer que tout est mauvais dans ce système, mais les Chinois doivent faire avec et l’on apprend à la fois comment fonctionne la société chinoise et comment ses habitants font pour vivre avec.

Ce roman est également bien écrit, et bien construit.
De façon très classique, l’auteur a choisi d’utiliser la figure du personnage qui ne sait pas face à celui qui sait. L’inspecteur Chen doit donc tout expliquer à cet agent américain.
La figure de l’étranger correspond aussi à celle du lecteur, ce qui facilite encore l’identification.
Mais pour rendre cette figure moins classique, l’agent en question est une femme très cultivée et passionnée par la Chine et la ville de Shanghai. Il y a donc de nombreuses choses qu’elle découvre elle-même, des erreurs qu’elle commet et qu’il faut corriger, tout comme le lecteur qui a déjà lu un tome et qui a quelques connaissances sur le cadre du roman.

Par ailleurs, Qiu Xiaolong permet à son lecteur de découvrir l’assassin, mais pas trop vite, ce qui est toujours un gage de bonne lecture dans mon classement personnel des romans policiers (très subjectif, bien sûr).
L’histoire m’a parfois paru complexe, car elle mêlait des clans mafieux, des assassins, des trafiquants et je me demandais comment tout cela allait se résoudre. Mais tout s’explique logiquement et la résolution est tout à fait crédible.

C’est donc encore une belle lecture pour ce roman policier et je me réjouis que le prochain me tende les bras.
Qiu Xiaolong est un excellent auteur de policier, même si je vous conseille de commencer par le premier, ce qui vous facilitera la lecture. Les personnages sont nombreux, et il me semble plus agréable de les suivre plutôt que de les rencontrer en cours de route.

Si vous avez lu le premier, si vous cherchez un peu de dépaysement, si la Chine vous intéresse, si vous cherchez un bon roman policier, si vous voulez vous détendre (il y a peu de violence dans ces romans), n’hésitez pas à lire un des romans policiers de Qiu Xiaolong.
J’ajoute pour les challengers, que si vous cherchez un X ou un Q pour le challenge ABC, c’est aussi une bonne piste.

D’ailleurs, je valide la lettre X avec ce billet pour lechallenge ABC 2011 et un second lieu pour le challenge Petit Bac.


Je me lance aussi un petit challenge personnel dont je reparlerai et que je commence avec ce roman en validant un premier pays de mon tour du monde du roman policier. 



Les tomes présents sur ce blog :
2.     Visa pour Shanghai
3.     Encres de Chine



lundi 12 septembre 2011

Craquage à La Hune (et lectures en cours)

Eh oui, j'ai craqué !

Mercredi dernier, par un beau soleil et de retour des bureaux de l'administration (mon bureau et les salles de cours sont à 10 minutes des bureaux de l'administration), je suis passée devant la Hune et je me suis dit que je devrais rentrer, histoire de voir à quoi ça ressemble...
J'avais décidé d'être raisonnable, de faire "juste" un tour, de prendre le pouls de cette librairie, de voir comment elle est organisée.




Dès l'entrée, j'ai été séduite par la table de poche qui s'étale et s'offre au visiteur.
Et paf !
Un livre a sauté dans ma main !!
Un autre l'a suivi, mais je l'ai raisonnablement repoussé.
J'ai poursuivi mon exploration... les littératures nordiques, américaines, allemandes... puis l'étage... les BD, les livres de cuisine (peu nombreux, c'est ma cuisine qui est contente), les livres d'art... je redescends... le rayon policier... Aïe ! J'ai de nouveau été assaillie par plusieurs titres...




Je sens qu'il va être moins facile de résister dans ce petit endroit qui ne ressemble pas du tout à ce que j'imaginais. Mais une librairie qui reste ouverte jusqu'à minuit, c'est forcément une librairie accueillante (quoiqu'une libraire un peu plus aimable à la caisse ne ferait pas de mal).

Résultat, une petite moisson, mais je me suis forcée à respecter mon compte en banque, considération bassement matérielle, je l'avoue, mais indispensable. Voilà donc les deux spécimens :
un livre très lu en grand format, et un policier qui me tentait sans que je sache vraiment pourquoi.
Je me ferais bien un tour du monde des romans policiers, tiens :^)



Et sinon, en ce moment je lis plein de livres en même temps.

  • Dans mon cartable et pour le train, il y a Le Mandala de Sherlock Holmes que j'arrive enfin à lire à peu près en continu
  • Sur ma table de chevet, il y a Proust Fiction et Mammon pour la rentrée littéraire et dans les deux cas, j'ai un peu du mal. 
  • Pour la détente et en vue d'une LC, il y a aussi Tokyo qui se promène. 






J'espère venir à bout de ces livres dans les prochaines semaines et passer à autre chose parce que les deux livres de la rentrée littéraire sont assez hermétiques.

Et vous ? Vous lisez plusieurs livres en même temps ? 


Et l'adresse :
Librairie La Hune
170 Blvd St-Germain
Paris 6e 

dimanche 11 septembre 2011

Hôtel fantôme au Népal...

En ce dimanche, je voulais vous emmener au Vietnam, mais ce sera pour plus tard.
Allons plutôt faire encore un tour au Népal, dans un lieu surprenant et perdu à côté de la route des touristes.

Je vous ai déjà parlé de Lumbini  ici et encore là.
C'est un lieu que je trouve fascinant, un parc rempli de temples construits par de nombreux pays bouddhistes où chacun de leurs représentants cohabitent. A côté de ce parc où se trouvent les temples, il y a une petite route qui mène à une pagode de la paix.
En chemin, nous avons été attiré par un monument délabré sans panneau, un lieu vide où seuls les fantômes semblaient habiter.
En s'approchant, nous avons pu voir qu'il s'agissait d'un hôtel pour les pèlerins.









Très honnêtement, ce lieu nous est toujours aussi mystérieux aujourd'hui.
On a eu bien du mal à le dater.
Il avait tout le confort à l'origine, des chambres familiales avec une petite cuisine (un lieu pour faire un feu), des sanitaires qui avaient dû être bien équipés, une salle de télévision...
Le gardien que nous avons croisé ne parlait pas anglais, mais le fait qu'il soit là montrait que quelqu'un se souciait de conserver le bâtiment qui ne doit pas dater de plus de 20 ans.
La rébellion maoiste a dû causer la ruine du propriétaire.




Je ne sais pas trop ce que vous allez penser de cette vue un peu insolite du Népal, mais je trouvais cela intéressant de vous le montrer et étant fan d'archi contemporaine, j'avoue que ce lieu me fascine. 


Rejoignez la photo du dimanche chez Magda et Chouquette





Les dimanches en photo sont organisés par Lyiah et sont aussi chez 



vendredi 9 septembre 2011

La muse égarée de Brian Stableford


Je ne suis pas une fidèle de la littérature d’anticipation ou de science fiction, mais de temps en temps, j’aime lire un livre qui me dépayse.
J’ai aussi souvenir de ma lecture de Dune que j’ai littéralement dévoré.
Quand j’ai vu cette proposition de partenariat, je me suis dit que c’était une bonne idée de lecture pour les vacances.

Je dois d’abord dire quelques mots du livre lui-même.
Ne connaissant pas cet éditeur, je ne m’attendais à rien de particulier. Et j’ai été agréablement surprise. Les pages sont épaisses, le papier est doux, et j’ai eu la même impression qu’au toucher du papier Clairefontaine à la rentrée.
C’est peut-être bête, mais cela m’a fait bonne impression et j’ai abordé ce livre avec bienveillance.
Je dois dire ensuite qu’il s’agit de trois nouvelles qui se suivent et mettent en scène des personnages récurrents.

Axel Rathénius est un peintre célèbre dans tout le pays, très réputé pour son travail et un peu fantasque. Il refuse par exemple de se rendre sur le continent pour les expositions qui lui sont consacrées et n’a pas quitté son île depuis plus de 20 ans.
C’est une véritable curiosité sur cette île où la population est majoritairement composée d’artistes.
D’ailleurs, lorsque son rival Claudius Jaseph se rend sur cette île pour la saison estivale, il se doit de le rencontrer. On raconte aussi que Claudius Jaseph serait à l’origine du suicide de l’une de ses modèles, qui a aussi posé pour Rathénius. Ses tableaux voleraient l’âme du modèle.

Ce recueil est très bien construit.
Les nouvelles sont de taille inégale, mais j’ai beaucoup apprécié de pouvoir retrouver les personnages principaux d’une nouvelle à l’autre.
Le fantastique rode toujours, bien que tout s’explique généralement et si le lecteur accepte de se plier aux différentes croyances que lui impose l’auteur, tout fonctionne.
Ainsi, dans chaque nouvelle il est question de muses, de machine à rêve, mais j’ai trouvé que tout ceci s’intégrait bien au récit.

Le résumé ne porte que sur la première nouvelle, la plus courte. Il faut donc que je vous parle aussi des deux suivantes.
Dans la deuxième, un musicien est amoureux d’une harpiste sans retour de sa part. Il compose donc une pièce magnifique pour elle, mais comme elle se refuse aux hommes, il se fait passer pour mort pour la faire succomber.
La troisième nouvelle est plus ample, et c’est une amie proche de Rathénius qui voit revenir son ancien compagnon, ce qui fait resurgir en elle de nombreux souvenirs désagréables. Deux morts surgissent pendant la nuit, accentuant encore l’ambiance sombre de cette nouvelle.

L’originalité principale de ces histoires tient aussi à leur cadre. L’île en question appartient à un empire où César n’est pas mort assassiné et où la vie romaine s’est poursuivi. J’ai imaginé les personnages en toges et en sandales, et cet univers s’est construit de façon parfaitement cohérente.
Je me suis donc laissé emporter par ces petites histoires, avec une préférence marquée pour la première qui m’a vraiment touché.

Si vous cherchez le dépaysement, c’est parfait et quand on n’est pas familier du genre, c’est idéal pour s’y plonger !

Je remercie Bibliofolie et les éditions Rivière blanche pour cette lecture. 



mardi 6 septembre 2011

Jim Morrison & the doors d’Henry Diltz


En ce mardi, je vais vous parler d’un livre de photos.
Ce n’est pas fréquent, mais j’aime beaucoup feuilleter les albums, surtout quand il y a quelques explications qui accompagnent les photos.
Une contextualisation, une petite histoire sur la prise de vue me semblent donner quelque chose de plus vivant, une « plus value » par rapport à un livre qui ne présente que des photos.

Ce livre est édité par un petit éditeur (une autre raison qui mérite que l’on en parle, il me semble) et se présente sous la forme d’un album 30 par 20 aux feuilles épaisses et mates. Ce format confortable et le choix du papier permettent de profiter pleinement des photos. Elles ne brillent pas trop, mais les couleurs sont vives, ce qui est très agréable pour un livre de ce type.

J’ai ainsi pu découvrir Jim Morisson et ses acolytes de près, en noir et blanc ou en couleur, avec ce grain si caractéristique de cette époque.
Car je ne vous l’ai pas encore dit, mais comme son titre l’indique, ce livre parle ou plutôt montre Jim Morisson et le groupe qui lui est généralement associé, The Doors, lors de prises de vue réalisées entre 1968 et 1971. C’est le photographe qui a fait ces prises de vue, Henry Diltz, qui a réalisé le livre et écrit les textes qui accompagnent les photos.

Pour tout vous dire, je n’ai pas tout à fait l’âge requis, et chez moi, on écoutait Maxime le Forestier, Serge Reggiani et les Beatles (oui, c’était éclectique).
Pourtant, adolescente, je me suis prise de passion pour les Doors. J’écoutais en boucle et je connaissais les chansons par cœur, ce qui surprenait toujours un peu, vu qu’à cette époque, on écoutait plutôt Nirvana (que j’avais aussi dans mon baladeur, évidemment).
Quand on m’a proposé de recevoir ce livre, j’ai donc tout de suite dit oui.
Je dois toutefois avouer que je ne connais finalement pas beaucoup Jim Morrison, et à part sa tombe au Père Lachaise et les quelques photos qui sont toujours reprises, je n’avais pas d’autre représentation en tête.

C’est là que ce livre devient intéressant.
Au long des 125 pages, Henry Diltz commente ses prises de vue. Il explique l’état d’esprit de ses modèles, les circonstances qui ont placé tel motif ou tel individu sur la photo, pourquoi un enfant s’est retrouvé là ou un homme d’un certain âge.
Il donne des indications par rapport aux lieux, à la destination des photos. Il donne beaucoup de détail, et on entre dans la prise de vue par l’œil et le ressenti du photographe. C’est très agréable.
J’ai également apprécié que les différentes vues soient déclinées en deux ou trois versions en petit ou en grand format. Le photographe a fait un choix, mais il montre aussi les versions noir et blanc et couleur, ce qui rend l’exercice plus intéressant.

Une belle surprise !

A recommander aux fans des Doors, évidemment, mais aussi aux autres, à ceux qui les écoutent de temps en temps, à ceux qui veulent connaitre un peu Jim Morisson, à ceux qui aiment les livres de photo, les portraits, à ceux qui veulent découvrir le travail du photographe.

Je remercie les agents littéraires (allez y faire un tour, c'est très sympa) et les éditions Prémium (qui ont d'autres beaux livres à leur actif). 







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