lundi 29 novembre 2010

Nagasaki d’Éric Faye

Voilà un livre que j’ai adoré !
Court, efficace, écrit simplement tout en ménageant quelques effets stylistiques bien venus, ce petit roman ou cette longue nouvelle mérite le prix qu’il a reçu.

Shimura Kōbō est un Japonais d’une cinquantaine d’années, météorologue et célibataire. Il part à heures fixes tous les matins, il rentre quasiment tous les jours à la même heure et vit seul dans un quartier tranquille où les grand-mères du coin passent leurs journées devant leurs portes. Comment imaginer, dans ces conditions, qu’un squatteur a élu domicile chez lui et se sert dans son frigo à son insu ?
Hésitant à prévenir la police, Shimura se demande d’abord si ce n’est pas lui qui exagère, s’il ne s’imagine pas avoir vu un yaourt disparaître. Il s’emploie donc à vérifier chaque jour le nombre de denrées dans le frigo où la quantité restant dans la bouteille de jus d’orange. Mais après plusieurs jours, il doit bien l’admettre, il y a quelqu’un qui se sert chez lui.

Que feriez-vous si vous étiez dans la même situation que ce pauvre Shimura ?
J’avoue m’être posée la question, car le squat n’est finalement pas le cœur du problème. Il me semble qu’à partir de cette situation, l’auteur nous amène à réfléchir sur la place de certaines personnes dans la société. Cette femme qui s’installe chez lui se retrouve à la rue dès qu’il l’a découverte. Bien sûr, n’importe qui ferait la même chose, et il n’est pas concevable de partager son chez soi sans le vouloir vraiment. La situation décrite est cependant celle d’une femme que la société japonaise a formatée puis abandonnée.

Mais que doit-on faire face à l’exclusion ? Vaste question, me direz-vous, et ce n’est finalement pas celle qui m’a le plus touché (à ma grande honte, je l’avoue).
Après avoir réglé son problème, Shimura se retrouve dans une maison qui n’est plus vraiment la sienne. Savoir qu’un autre l’a habité à son insu, a touché ses souvenirs, sa vaisselle, s’est servi de son rice-cooker… le laisse avec un sentiment d’infraction personnelle et une impression de vol. Ce n’est plus sa maison, il ne s’y sent plus chez lui.
  
Quelques mots suffisent à l’auteur pour exprimer ce rejet du personnage, et un habile changement de narrateur permet de montrer davantage encore l’arrachement qui est le sien.
Le style est fluide et j’ai beaucoup apprécié les quelques listes faites par Shimura, ou l’évocation du port de Dejima. Ce port était le seul point de contact entre la Japon et l'Occident pendant deux siècles et demi. Doit-on y voir une autre forme d'exclusion ? Il en est de même pour le choix de Nagasaki. Il est bien singulier qu'Eric Faye ait choisi d'installer son histoire dans cette ville martyre. 

Le dénouement final est également très bien trouvé, même si le lecteur attentif se doute d’une partie de ce qui lui est révélé.
Certains trouveront le texte trop court. C’est vrai qu’on aurait pu en attendre plus. On aimerait en savoir davantage sur le devenir des personnages, mais je suppose que leur vie continue et que cet épisode n’en est qu’un justement. Ils poursuivent leur routine, la reprenant là où ils l’avaient laissé.

Verdict : une belle découverte que je vous conseille si vous n’avez pas encore cédé à la tentation !

Et un quatrième livre lu pour le challenge 1% littéraire

samedi 27 novembre 2010

Challenge Alexandre Dumas

Il faut être raisonnable !
J'ai pris la décision que ce challenge serait le dernier où je m'inscris... pour cette semaine !

Mais ce n'est pas de ma faute. C'est Ankya qui s'est transformée en tentatrice et qui nous propose un challenge sur Alexandre Dumas père.
Comment résister ?

Moi en tout cas, je n'ai pas pu.


Pour ce challenge, sans limite de date, sans nombre de livre imposé, on peut :
- lire des livres d'Alexandre Dumas père,
- voir des adaptations de ses romans
- lire des biographies

J'ai déjà un billet très en retard et prêt à être publié sur la Dame pâle. Cela me fera donc une première participation.

En consultant ma PAL, j'ai aussi trouvé une liste bien fournie :
- Ange Pitou
- Herminie
Histoires de fées et de sorcières
Le Collier de la Reine


J'ai commencé le Collier de la reine il y a longtemps, mais je m'étais aperçue qu'il me manquait des informations pour pouvoir l'apprécier.
J'ajoute donc à cette liste :
- Joseph Balsamo
et je pense lire aussi :
- la guerre des femmes.

Vaste programme...
g

vendredi 26 novembre 2010

Challenge du 1% littéraire 2010

Je me suis aperçue il y a quelques temps que grâce aux partenariats, à la lecture de billets sur les blogs qui suscitent des envies de lecture, et aux livres voyageurs, je pourrais bien atteindre l'objectif du challenge 1% littéraire.



C'est Schlabaya qui a relancé cette année ce challenge assez fréquenté.
Il faut parvenir à lire 1% des livres de la rentrée littéraire de 2010 avant juillet 2011.

La rentrée littéraire, en général, ce n'est pas trop mon truc. J'attends les sorties en poche et j'espère que le tri aura été fait entre le bon grain et l'ivraie par les critiques, les libraires et les lecteurs.
Cette année n'a pas fait exception à la règle, et aucun des livres qui suivent n'a été acheté, mis à part Nagasaki que je me suis procuré d'occasion.
J'achète beaucoup de livres, il faut donc ménager ma carte bleue 

Pour ce challenge, j'ai donc déjà lu :

- En attendant la montée des eaux, de Maryse Condé
- Grand Paradis, d'Angélique Villeneuve
- C'est une chose étrange que le monde, de Jean d'Ormesson
- Nagasaki, d'Eric Faye (billet demain)

Je pense que Juliette d'Anne Fortier est aussi un roman de la rentrée littéraire, non ?

Et pour parvenir à atteindre l'objectif des 1 %, il me reste en attente chez moi :

- La Côte 400, de Sophie Divry
- La Ballade de Lila K, de Blandine Le Callet

Ce qui nous fera un total de 7 romans et je pense lire également :

- Un bûcher sous la neige, de Susan Fletcher 
- Pourquoi lire ? de Charles Dantzig
- Parle-leur de batailles, de roi et d'éléphants de Mathias Enard

Le premier est un livre voyageur qui se rapproche progressivement de chez moi, tout comme le deuxième.
Pour le troisième, je cherche mais j'ai vraiment envie de le lire. Il n'est pas dans ma petite bibliothèque de village. Je guette donc une bonne affaire chez le bouquiniste... qui ne saurait tarder, vu qu'il a eu le Goncourt des lycéens.

Ce nouveau challenge s'annonce sous les meilleurs auspices !

h

jeudi 25 novembre 2010

Grand Paradis d'Angélique Villeneuve

J’ai choisi ce livre dans un partenariat après avoir lu quelques billets enthousiastes et alléchants.
Le sujet m’a semblé à la fois intéressant et fascinant.
Avec une telle attente, il fallait ensuite que ce roman soit à la hauteur de ce que j’avais imaginé.


Dominique est fleuriste dans une petite ville tranquille du bord de mer. Sa vie s’écoule doucement, jusqu’au jour où sa sœur Marie fait brusquement irruption dans la boutique après plusieurs années de silence. Elle veut vider son appartement et rendre des cartons de souvenirs à sa sœur.
Rendez-vous est pris et Dominique se retrouve face à quelques cartons où elle va pouvoir puiser parmi les livres de son enfance, ses photos et quelques objets ayant appartenu à sa mère. Parmi ces cartons, elle découvre une enveloppe où le mot « Léontine » est écrit et ne peut s’empêcher de l’emporter.
Dès ce moment, elle s’engage dans une quête qui va la mener jusqu’au plus profond d’elle-même.

Comme vous allez le voir, mon avis est finalement très personnel.
Je crois que ce livre m'a plu, mais j’aurais aimé en lire plus.

Pendant ses recherches, Dominique se rend à la Salpêtrière, où Léontine a passé plusieurs mois. Elle parcourt les comptes-rendus médicaux et croise de nombreux malades figés sur papier. Elle finit par trouver Léontine mais comme souvent, c’est surtout la quête qui va marquer Dominique. 
De vieux souvenirs refoulés, des bribes de son enfance, les relations avec sa sœur, la disparition brutale de son père qui semble s’être enfui, tout cela va se résoudre au fil des recherches faites au sujet de Léontine.

On suit le personnage dans un long chemin qui remonte petit à petit le fil de ses souvenirs et on assiste avec elle – voire on partage – le comblement des brèches, les réparations des accrocs que sa vie lui avait laissé.
J’ai beaucoup apprécié ce retour aux sources, les évocations de la campagne, des promenades solitaires que faisait Dominique quand elle était petite ou de la réaction de sa sœur quand elle l’a emmené, une fois, en promenade avec elle.
Angélique Villeneuve écrit bien, les mots coulent et se laissent absorber.

Oui, mais voilà, je m’étais imaginé autre chose et j’ai envie de dire « publicité mensongère » !
Ayant lu la quatrième de couverture, j’avais construit une représentation de ce roman davantage centrée autour de la Salpêtrière et de l’hystérie théorisée par le commandant Charcot. Je pensais que ces deux éléments étaient largement exploités et que j’allais en apprendre un peu plus.
Je pensais même lire un récit en alternance, croisant les voix et les vies de Dominique et de Léontine.
Allez savoir pourquoi j’étais allée aussi loin ?
En tout cas, ce n’est pas la direction qu’a choisi l’auteur (et elle fait ce qu’elle veut, heureusement) et c’est sans doute ce qui fait que mon avis n’est pas aussi tranché qu’il aurait pu l’être. 
Les seuls coupables sont toutefois l'éditeur et mon imagination débordante !


Je suis donc restée sur ma faim quand j’ai refermé le livre.
L'ayant laissé reposé, comme je le fais quand je ne suis pas sure de mon avis, je peux toutefois vous affirmer qu'il me reste un avis positif.
Quelques petits reproches néanmoins, je n’ai pas du tout accroché aux listes de fleurs et autres précisions botaniques de l’auteur.

Bilan : un petit roman qui se lit très bien. Si les quêtes d’identité vous plaisent, si la nature vous inspire et que vous aussi vous avez fait des recherches sur un de vos aïeux, ce livre est pour vous. 

Merci à Blog-O-Book et aux éditions Phébus qui m’ont envoyé ce livre.



Et je l'ajoute à  mon challenge 1% :)
g


mercredi 24 novembre 2010

Challenge Agatha Christie

Dimanche dernier, dans mon panier en photo (là), il y avait le dernier hors-série de Lire dont le thème est Agatha Christie.
J'en ai lu pas mal, des Agatha Christie, quand j'étais ado.
Il y en avait quelques uns dans la bibliothèque de ma mamie, bien rangés à coté des Malheurs de Sophie et des Petites filles modèles.
J'ai donc commencé par lire la bibliothèque rose, puis la verte et j'ai enchaîné avec les Agatha Christie. 
Je me souviens du premier, c'était les Trois petits Cochons
C'est plutôt amusant de se rappeler encore de ce titre. 

Mais Agatha Christie a continué à me suivre. Les premières années d'université étaient consacrées à la lecture de Classiques, je lisais donc des policiers en même temps, pour me détendre, et il s'agissait fréquemment d'Agatha Christie. 
Et quand j'ai terminé ma thèse, le dernier été, je faisais une pause à 13h30 et je passais une heure devant Hercule Poirot sur TMC. Sans compter que si ma thèse est tournée vers le genre policier, c'est sans doute aussi un peu à cause d'elle. 


Mais finalement, en regardant dans ma bibliothèque, je m'aperçois que les romans que je possède ne sont pas si nombreux. 
Chouette, je vais pouvoir m'inscrire au deuxième nouveau challenge de George

Et en plus, il y en a 3 dans ma PAL : 
La mort n'est pas une fin 
- Les plans du sous-marin
- Tant que brillera le jour




Pour les adaptations, je suis une fan des rediffusions de TMC. 
Je ne vais peut-être pas faire un billet à chaque fois, mais je pense avoir quand même quelques idées :)





Voilà, George, une nouvelle participation à un challenge pour laquelle j'ai plein d'idées ! 
Ce n'est pas si courant, pour moi, et encore une fois, merci pour ce challenge :)


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