Les éditions First m’ont proposé de lire deux de leurs ouvrages récemment sortis.
Le second intitulé La marque du tueur attendra mon retour, mais j’ai déjà dévoré l’Ombre dans l’eau.
L’histoire est d’emblée un peu compliquée car il y a plusieurs séries d’intrigues, et j’ai découvert à la fin qu’il y avait un début dans un autre roman qui s’intitule Bonne nuit mon amour.
Autant vous le dire de suite, cela n’a aucune importance pour la lecture de celui-ci. L’intrigue se suffit à elle-même et même si certains événements mériteraient que le lecteur s’intéresse à ce premier épisode, tout est parfaitement compréhensible.
Il y a sept ans, Berit a disparu. Sans aucune explication, sans qu’il y ait eu aucun signe avant-coureur, elle n’est pas rentrée chez elle.
Depuis lors, Tor son mari a sombré dans une dépression sans fond. Il a d’abord tout fait pour la retrouver puis s’est enfoncé dans le chagrin et la culpabilité.
Jill, la meilleure amie de Berit, emmène Tor en vacances pour le distraire un peu et le sortir de son état.
Justine est la dernière personne à avoir vu Berit. Ancienne camarade de classe des deux femmes, elle ne savait pas s’y prendre avec les autres enfants et voulant les acheter, elle ne faisait que les monter contre elle. Grâce à Berit et Jill, elle a connu l’une de ses plus grandes frayeurs d’enfant, elle s’est aussi cassé la jambe. Comment ne pas penser, alors, qu’elle ait tué Berit pour se venger ?
Hans Peter est le compagnon de Justine. Il travaille dans un hôtel où Ariadne fait le ménage. Son mari, policier, la bat quotidiennement et lui reproche la cécité de leur fille.
Enfin, Mikke, un jeune homme de 23 ans, hait Justine et la rend responsable de la disparition de son père, 10 ans plus tôt.
Voilà une galerie de portrait qui semble bien compliquée mais qui s’assemble assez bien finalement.
Les évènements sont prévisibles, et le talent de l’auteur ne réside pas tant dans sa compétence à nous les cacher que dans la construction des personnages et d’une ambiance malsaine.
Il n’est pas question de crime sanglant ou d’assassin caché derrière la porte. Une peur lancinante marque plutôt les personnages qui ne savent pas comment fuir ou sortir de leur état.
D’ailleurs, la fin du roman n’a rien d’un happy end ou d’une révélation. Comme l’ensemble du récit, une certaine douceur amère s’en dégage. Personne n’est vraiment coupable ou innocent, chacun essaie de vivre avec ses problèmes, ses souvenirs, ses frayeurs.
Certains s’en sortent mieux que d’autres.
Si j’ai aimé ce roman, c’est peut-être justement pour cela. Il n’y a pas ou peu de violence ici, mais des êtres en souffrance qui tentent d’aller mieux. Les chemins pour y parvenir peuvent être tortueux et chacun se débrouille comme il le peut.
La trame est bien construite, l’écriture est simple mais efficace et même s’il y a de nombreux personnages, je les ai rapidement identifiés et reliés.
Les pages se tournent d’autant plus vite que chaque chapitre adopte le point de vue d’un personnage et qu’il faut attendre parfois trois ou quatre chapitres avant de connaître la suite.
Une belle découverte, donc, qui ravira les amateurs de thrillers psychologiques, d’histoires bien construites et de bons romans.
Et moi, je file commander Bonne nuit mon amour, parce que je me demande vraiment ce qui s’est passé quand Justine était plus jeune J
Merci aux éditions First pour cet envoi et cette découverte vraiment passionnante.
Ce billet est programmé rien que pour vous. Je suis en vacances. N’hésitez pas à me laisser des commentaires, ils me feront très plaisir en rentrant.