Je lis peu de littérature « Young adult » mais j’ai vu passer Flore Vesco plusieurs fois sur les réseaux sociaux et ses romans me donnaient très envie de les lire.
Je ne savais pas trop à quoi m’attendre, je savais juste qu’elle reprenait des contes pour les retravailler et que la plupart de ses lectrices en était enchanté !
J’ai donc demandé si c’était possible de faire venir ses livres dans ma petite bibliothèque de campagne qui est en réseau avec la bibliothèque départementale et après un peu de patience, j’ai pu lire D’or et d’oreiller !
Lord Handerson veut se marier. Pour cela, il souhaite tester sa future femme et invite les jeunes filles à marier à venir dormir une nuit dans son château.
Chez les Watkins, c’est l’euphorie. Il faut dire qu’il y a trois filles à marier ! On hésite un peu, juste un peu seulement face à cette proposition étonnante et inconvenante mais la fortune attendue est grande et les filles Watkins sont jolies.
Elles filent donc chez le Lord avec leur bonne Sadima…
La princesse au petit pois est un conte étonnant qui m’a toujours questionné.
Quelle est donc cette morale qui distingue une jeune fille pour sa délicatesse et son sang bleu qui fait d’elle une femme fragile ? Mais elle a bravé la tempête pour arriver… Alors quoi ? Sans sang bleu, pas de délicatesse ? Et la délicatesse est-elle indispensable ? Ou bien faut-il cacher sa force sous la délicatesse, ou les deux se joignent, ou… ????
Si le roman reprend ce conte, il va au-delà en proposant une réécriture étoffée et plus moderne.
Après un petit passage par Jane Austen dans le salon des Watkins, on plonge dans le château plutôt façon Dracula et on reste suspendu aux mots de Flore Vesco qui nous tient en haleine en permanence.
On se questionne sur la femme que le prince choisira, sur ce qu’il considère comme un critère de sélection, sur ce qui arrive pendant la nuit dans la chambre où il enferme ses prétendantes, sur la vie de ce prince que personne n’a vu pendant 20 ans, et on ne peut que rester accroché et poursuivre la lecture.
J’ai commencé ce roman mollement, je l’avoue. J’ai lu 30 pages et je l’ai posé. Et puis je l’ai repris et en deux après-midi, je l’ai dévoré !
Mais ce qui est vraiment incroyable, ce sont les mots choisis par l’autrice.
Elle cisèle son texte comme un joyau et gâte son lecteur avec des mots rares et une syntaxe particulière.
Elle va moins loin que dans son roman précédent, L'estrange aventure de Mirella, mais c’est tout aussi agréable de lire un roman où on ne se moque pas du lecteur en lui proposant un texte lisse et passe partout.
Je ne veux pas trop en dire pour ne pas ôter le charme de la découverte mais vous aurez sans doute compris que j’ai beaucoup aimé et que je vous le conseille sans hésiter !
Et malgré la collection, ce n’est pas tout à fait un roman pour les enfants.