Je commence l'année avec un billet enthousiaste, une jolie lecture qui m'a enchantée et qui méritait bien un billet.
Cette lecture remonte pourtant au mois de novembre, quand j'ai réussi à attraper le dernier roman d'Amélie Nothomb dans ma petite bibliothèque de campagne.
Cette lecture remonte pourtant au mois de novembre, quand j'ai réussi à attraper le dernier roman d'Amélie Nothomb dans ma petite bibliothèque de campagne.
Je l'avais repéré dès la rentrée littéraire de septembre et j'avais vraiment vraiment envie de le lire.
Pourtant, comme beaucoup je crois, j'avais délaissé l'écrivaine belge depuis pas mal d'années.
Après avoir beaucoup aimé les trois ou quatre romans que j'avais lu (dont un récupéré dans la bibliothèque d'un hôtel en Birmanie et lu à l'aéroport pendant le transit vers Bangkok...), j'ai trouvé qu'elle faisait toujours un peu la même chose et que c'était souvent trop rapide pour moi.
Mais là, je ne sais pas pourquoi, j'avais vraiment envie de le lire.
Et j'ai bien fait !
Marie est jeune, belle, c'est la reine de sa petite ville de province et elle entend bien en profiter.
Mais quand le fils du pharmacien tout aussi jeune et beau l'approche d'un peu trop près, elle ne peut s'empêcher de lui céder, séduite par les regards d'envie qu'elle sent se poser sur elle.
Et puis elle tombe enceinte, et puis il faut se marier.
Diane dort pendant toute sa grossesse, fuyant dans le sommeil le gâchis qu'elle pressent.
Plus jamais elle ne sera jeune et belle, plus jamais elle n'aura la vie devant elle et c'est la faute de sa fille...
Amélie Nothomb déploie ici tout son talent pour camper ce personnage de mère qui ne veut pas l'être, de femme superficielle et finalement pas très intelligente.
Sa fille devient son tourment et même si elle fait tout pour ne pas la voir, on sent toute la haine qu'elle peut avoir pour ce petit être et on devine qu'elle ne peut s'empêcher tout de même de l'aimer un peu.
La première partie du roman est à la fois terrible et navrante.
Cette mère qui ne peut pas l'être n'inspire même pas la pitié.
Le texte est rapide, incisif, il décrit un processus implacable qui fait de Diane, sa fille, une enfant malheureuse qui n'a pourtant rien demandé.
J'ai lu plusieurs billets qui regrettaient que la deuxième partie du roman ne soit pas à la hauteur de la première.
Peut-être est-ce parce qu'elle se déroule dans mon milieu professionnel, mais je crois que je l'ai aimé encore plus que la première.
Diane s'est éloignée de sa mère toxique mais s'est trouvé une mère de substitution qui l'est finalement tout autant.
La conclusion du roman est à la hauteur des pages qui précèdent et surtout de l'auteure qui sait distiller une petite pointe de crime sans qu'on le voit arriver.
Si vous cédez à la tentation, ce petit roman ne vous prendra que quelques heures et vous permettra peut-être de découvrir ou redécouvrir Amélie Nothomb.
C'est en tout cas un très bon cru que je vous conseille sans hésiter.