La semaine dernière, je vous ai parlé de ce roman et de son influence sur mon mois anglais. (c'est par ici)
Mais il faut tout de même que je vous parle du roman lui-même pour que vous puissiez le lire ou au contraire l'oublier et le laisser dans les limbes des rayonnages de votre libraire préféré.
Nancy Mittford a écrit d'autres romans qui sont apparemment plus agréables à lire, et je précise en insistant beaucoup que cet avis ne concerne que ce roman et qu'il s'agit surtout de mon avis personnel.
Il n'engage donc que moi et n'hésitez donc pas à vous faire votre propre avis et à venir en discuter.
(Enfin bon, il y a tellement d'autres livres à lire que vous n'êtes pas obligé non plus de vous infliger ça).

Elle aurait bien aimé pouvoir jouer le rôle de l'épouse inquiète qui se répand en société en confiant sa peine mais son mari est là, et d'ailleurs, il l'ennuie au plus haut point.
C'est son amant Rudolf qui s'enrôle et doit s'absenter pour séjourner dans une caserne militaire.
Désoeuvrée, elle tient le secrétariat d'un poste de secours d'urgence dans Londres et attend avec impatience la chute des premières bombes pour pouvoir mettre en pratique le peu de choses qu'elle sait faire.
Et puis soudain, son parrain Sir Ivor King, chanteur à perruque blonde à la voix magistrale, est retrouvé la figure écrabouillée dans un parc, sa perruque un peu plus loin.
Le grand chanteur devait mener une campagne de contre propagande pour l'Angleterre et tout le système de défense s'en trouve fragilisé.
Mais est-il vraiment mort ?...
J'avais choisi ce roman après avoir lu sa quatrième de couverture qui annonce une histoire assez différente.
Je peste de temps en temps sur les 4e de couverture, mais là, je ne sais pas ce qui est arrivé à la personne qui l'a rédigé pour qu'elle propose une 4e aussi éloignée de l'histoire, fausse en grande partie, tout en dévoilant une partie de la fin !
J'attendais donc l'invasion de la maison de Sophia par les officiers allemands qui n'est jamais arrivée !!
A la place, pendant les 60 premières pages, on voit Sophia s'ennuyer, voir ses innombrables amis, aller au Ritz, au parc, manger, s'ennuyer... et moi aussi je me suis ennuyé !
Je le suis aussi perdue parmi les personnages et jusqu'au bout du roman, je n'ai pas su qui était Lady Beech, j'ai identifié Olga par défaut, sans oublier Fred et Ned, Florence, Winthrop, Heatherly...
Le mari de Sophia semble être l'amant de Florence qui vit chez Sophia qui elle-même reçoit Rudolph son amant !
Et puis le roman prend un tournant bizarre à partir des pages 60-70.
Sir Ivor King apparait et est décrit comme un homme à la voix exceptionnelle mais adepte des perruques, fantasque et à la retraite dans une maison ouverte aux amis de sa filleule lady Sophia sans qu'on comprenne bien les liens entre tous ces gens.
Mais bon, des chanteurs excentriques, ça existe (il m'a fait penser à Dave, que Nancy Mittford ne connaissait évidemment pas), mais il lui arrive des trucs invraisemblables et il finit par avoir un discours complètement incompréhensible où les Anglais seraient " victimes d'esclavagisme libéral", où il leur faudrait se libérer d'un joug ancestral en renversant leur gouvernement et en rejoignant les nazis.
Et voilà l'autre bizarrerie du roman : tout ces personnages qui fleurtent avec le nazisme.
Le mari de Sophia est un nazi convaincu, sa femme de chambre est allemande (elle disparait d'ailleurs sans que cela n'émeuve personne), elle fréquente de nombreuses personnes qui vantent le régime allemand !
Le paysage et le discours s'éclaircissement franchement dans les 40 dernières pages, mais une des soeurs de Mittford était une fasciste convaincue il me semble, et cela transparait peut-être ici.
N'oublions pas également les phrases incompréhensibles sur lesquelles j'ai accroché, me demandant si c'était moi qui ne comprenais rien, si l'auteur avait vraiment écrit ça ou si le traducteur avait bu.
Et à la fin du roman, Sophia s'appelle Sophie !!
Bon, en bref, je vous conseille quand même de passer votre chemin.
Il y a trop de bons livres dans les librairies, les bibliothèques et nos PAL pour perdre du temps avec les mauvais !