mardi 14 avril 2015

En finir avec Eddy Bellegueule d'Edouard Louis { Prix Audiolib }

Voilà un roman qui a défrayé la critique lors de sa parution l'an dernier !
Je l'ai vu sur de nombreux blogs sans avoir vraiment envie de le lire.
Les romans violents, où l'auteur parle de lui et s'épanche sur son enfance, ce n'est pas pour moi.

Quand je l'ai vu dans la sélection du prix Audiolib, j'ai trouvé qu'il s'agissait d'une belle occasion de le lire et de voir un peu à quoi il ressemble.
Après tout, autant se faire son propre avis.

Hélas, je crois que ce n'était vraiment pas un livre pour moi.

Eddy est né dans une famille pauvre, dans un village misérable, dans un milieu indigent. 
Au fond de sa Picardie natale, on ne tolère pas les petits garçons différents. 
Il faut être viril, peu intéressé par l'école, et violent pour se faire accepter. 
Mais Eddy n'est pas comme ça. 
Alors il traine avec ses copains le soir, il ne va pas toujours au collège et il a même une petite copine mais il sent que ce n'est pas pour lui. 
Quand son cousin de 15 ans décide de reproduire les films porno qu'il oblige ses petits cousins de 10 ans à regarder, Eddy se laisse faire. 
Quand les grands au collège le frappe chaque jour, Eddy se laisse faire. 
Mais Eddy a honte, honte de sa grand-mère, honte de ses parents qui parlent fort, honte de son frère qui picole... 

Pendant la lecture de ce roman, j'avoue, je me suis lassée.
Cela pourra paraitre surprenant, mais l'accumulation de portraits a fini par m'ennuyer.
J'attendais qu'il se passe vraiment quelque chose, qu'Eddy parte à Paris, que sa vie change puisqu'il s'agit apparemment de sa vraie vie et qu'il est aujourd'hui normalien.
Il y a donc bien eu à un moment quelqu'un qui lui a permis de s'en sortir, l'école a finalement fait son travail tout de même !

Et pourtant, ce roman est une longue litanie de plaintes, de pleurnicheries, et je pense aussi d'ingratitude.
Edouard Louis semble en pleine crise d'adolescence, dans sa phase d'opposition où il lui faut "tuer le père".
Il écrit donc un bouquin pour crier à la face du monde tout ce qu'il pense de sa famille, comme s'il lui crachait dessus.
Mais je ne suis pas psychanalyste, je n'ai pas envie de connaître sa vision des choses.
Je suis aussi d'origine picarde, le nom de jeune fille de ma grand-mère est Beauvisage et ma mémé disait du "chuc", ce que l'auteur déteste absolument.
Eh bien moi pas du tout.

Je ne ferai pas un billet fleuve sur ce livre.
Je pense qu'il a bénéficié d'un bon marketing et c'est tant mieux pour l'auteur mais il me semble qu'on oublie trop souvent qu'il a écrit "roman" sur la couverture en bon disciple de Bourdieu.
Il s'agit là de ses propres représentations, de sa vision des choses pas du tout nuancée et parfois (pour moi) franchement abusive, une réécriture de son enfance destinée à être publiée et pour moi, cela se sent.
De petits moments de tendresse affleurent quelques fois, notamment pour sa mère, mais le climat de violence qui se dégage de ce livre ne m'a pas impressionnée.

Il faut néanmoins souligner le travail qu'il a fait autour de la langue et du picard pour arriver à transcrire la façon de parler de sa famille.

Quant à la lecture audio, le lecteur est parfait ! 
J'ai même eu du mal avec la "vraie" voix de l'auteur dans l'interview qui suit la lecture du roman ! 
La lecture est expressive, agréable et on se laisse porter par cette voix jusqu'à la fin du livre. 

En bref, je ne conseille pas ce livre mais d'autres lecteurs que moi pourront vous en parler de façon plus positive.
En ce qui me concerne, je vais l'oublier et passer au suivant sans état d'âme (moi !).






Les billets des copines du Prix :







lundi 13 avril 2015

Fil rouge…

@Julien Ribot
La maison lui avait plu d’emblée.

Pourtant, le lieu n’était pas particulièrement accueillant.
Inhabitée depuis longtemps, il allait falloir un sacré courage pour remettre sur pied cette bâtisse imposante.
Le jardin était en friche et il avait fallu se frayer un chemin parmi les ronces et les hautes herbes.
La porte d’entrée était récalcitrante et ils avaient dû contourner la maison pour entrer par le jardin.
L’intérieur ne valait pas mieux et il était bien difficile de s’y projeter.
L’agent immobilier était gêné à chaque nouvelle difficulté et leur avait même proposé d’abandonner ce qui devenait une expédition périlleuse.
Mais il y avait peu de maisons qui répondent à leurs critères et ils avaient insisté.
Heureusement.

Après avoir vu le rez-de-chaussée, aperçu les deux étages, ils savaient qu’ils pourraient loger ici leur activité professionnelle et vivre dans une partie de la maison.
Cela demanderait quelques efforts, mais la taille de la maison convenait.
Ils envisageaient tout de même de revenir avec un architecte pour tenter de chiffrer le supplément que les travaux allaient provoquer.
L’affaire n’était pas faite !

Et puis elle avait eu envie de voir le jardin.
S’armant d’un bâton, elle avait bravé le danger en frappant les herbes, en repoussant les branches, en se protégeant des épines.
Elle avait aperçu un petit bâtiment annexe qui pourrait accueillir son atelier.
En débouchant sur un petit espace dégagé, elle avait aperçu un fil à linge prêt à accueillir une lessive.
Là, face à cet objet du quotidien si banal, elle avait su que cette maison était faite pour elle.
C’était bête sans doute et elle n’oserait pas le dire à son mari mais à cet endroit, elle avait vu une promesse de lessives nombreuses, de t-shirts tachés de chocolat, de pantalons aux genoux plein d’herbe et de terre, de chaussettes dépareillées et même de doudous qui sèchent sous les yeux impatients de leurs petits propriétaires.

Cet après-midi, il avait plu, et sous le soleil en ce début de soirée, elle repensait à ce premier regard.
Depuis, elle avait tenu à conserver ce fil rouge qu’elle voyait comme un symbole.
Les épingles étaient neuves, il fallait souvent les changer, mais le fil était le même.
Et comme elle l’avait espéré, les lessives s’y succédaient, comme celle qu’elle s’apprêtait à étendre avec l’aide de sa fille ainée avec un bonheur profond.



Voilà un texte un peu plus gai que les précédents pour l’atelier d’écriturede Leiloona !
On sent que le soleil est revenu et que les vacances approchent.

N’hésitez pas à aller voir les textes de mes camarades d’écriture








dimanche 12 avril 2015

♨ One pan cookie ♨

Le printemps est là et ça me met en joie !
Le linge sèche dans le jardin (j'adore ça, vous verrez ça demain), on a sorti un plaid et pris le goûter dehors.
Je ne peux m'empêcher de penser à cet été, quand on fera la sieste à l'ombre des arbres avec un bon bouquin.

Mais en attendant, j'avais envie d'un goûter bien réconfortant (parce qu'il me reste encore une longue semaine avant les vacances) et rapide à faire.
J'avais aussi envie de jouer avec mon nouveau robot de cuisine dont je vous parlerai bientôt.





J'ai pioché dans les recettes mises en favori sur mon ordinateur et qui attendaient patiemment depuis quelques temps, et j'ai choisi le One Pan Cookie !

C'est une recette à la mode, une recette rapide et efficace mais qu'il ne faut pas hésiter à modifier à son goût pour obtenir le résultat attendu.
J'aime les cookies croustillants à l'extérieur et un peu moelleux à l'intérieur (on dit "chewy" je crois), j'ai donc mixé les recettes pour obtenir cet effet.



J'ai un nouveau robot ! 


Il faut aussi la modifier selon les possibilités de sa cuisine parce que le principe du "One pan", c'est qu'on peut tout faire dans la même "gamelle".
Ici, cela nécessite d'avoir une poêle qui passe au four, ce qui n'est pas mon cas.
J'ai utilisé mon robot (un fouet et un saladier suffira) et un moule à gâteau !






Ces quantités m'ont donné un one pan cookie (moule de 23 cm) et 6-7 cookies* : 

  • 260 g de farine
  • 1/2 sachet de levure
  • 150 g de beurre (50 g salé et 100 g doux à modifier selon vos goûts)
  • 150 g de sucre roux
  • 100 g de sucre blanc
  • 1 cc d'extrait de vanille
  • 2 oeufs
  • 150 g de pépites de chocolat (+ 100 g de noix de pécan si vous aimez)

Préchauffer le four à 180°.
Mélanger le beurre mou et le sucre.
Ajouter la vanille et les oeufs, mélanger.
Ajouter la farine et la levure, mélanger.
Ajouter les pépites de chocolat, mélanger.
Beurrer et fariner un moule à manqué, puis mettre la pâte en couche épaisse (1,5 cm à 2 cm).
Faire cuire 15 à 20 minutes**.

Laisser refroidir et déguster seul ou à plusieurs !







* Il me restait de la pâte, alors j'ai fait cuire mes cookies normalement. 
Comme ils se sont beaucoup répandus dans le four (la pâte n'est pas prévu pour cette cuisson), je vous conseille de les mettre au frigo avant cuisson au moins 30 minutes pour que le beurre se raffermisse (ou au congélateur). 
Cuire ensuite 15 minutes à 210 ° pour les saisir plus rapidement.

** Sur la photo, le cookie a cuit 15 minutes et le coeur est cru. 
Je l'ai repassé 5 minutes au four, et c'était parfait mais cela dépend de vos goûts en matière de cookie.



qui a préparé un beau cake au citron aujourd'hui. 




vendredi 10 avril 2015

Bébé loup a perdu son doudou et bébé Loup se cache

C'est vendredi, jour des petits ! 
Je pioche donc dans la bibliothèque de ma demoiselle pour vous présenter deux livres d'un coup, deux livres avec lesquels elle a beaucoup joué.





Bébé Loup se cache et Bébé Loup a perdu son doudou, deux livres très colorés et vraiment bien fichus qui seront parfaits pour des petits de 8-9 mois ! 
A cet âge, les enfants commencent à jouer à coucou-caché, ce jeu où tout est prétexte à se cacher. 
Chez nous, la phase "cachée" peut durer très longtemps avant que ma minette se montre. 
Ma crêpe Suzette a une patience qui me fascine et elle attrape tout pour se cacher, la nappe, les écharpes, son pull lui servent à se cacher, mais également la baguette de pain, une bouteille et, bien sûr, les livres eux-mêmes !





Dans ceux-là, c'est bébé Loup qui se cache ou son doudou qu'il faut retrouver.
Comme l'enfant, il se sert de tous les endroits de la maison et il faut le chercher sous la table, dans le lit, dans le placard...






Le livre est en carton épais, avec des pages rigides faciles à attraper pour les enfants. 
Ils peuvent le manipuler sans risque pour l'enfant et pour le livre, car les pages fines ne sont pas encore en sécurité chez nous entre les petites mains malhabiles.





Mais la bonne idée du livre, c'est d'avoir utilisé de la feutrine pour les rabats. 
Il y a chez nous un hôpital pour les rabats en carton des livres. 
Le carton finit toujours pas céder face à la pression, ce qui n'arrive  sa avec la feutrine. 
Elle se déforme un peu, sans céder.
Les livres se promènent d'ailleurs parfois dans la maison en étant seulement tenus par les rabats !






L'histoire elle-même est simple mais efficace.
Les dessins sont jolis et les couleurs sont fraîches.
En ce moment, après trois mois de jeux, ces livres restent un peu dans le panier à livre, mais ils devraient revenir parmi les préférés quand on lira l'histoire. 



En bref, c'est une belle découverte et une très bonne idée pour les tout petits qui commencent à s'intéresser aux livres. 


















mercredi 8 avril 2015

On ne voyait que le bonheur de Grégoire Delacourt { Prix Audiolib }

Je commence aujourd'hui une série de billets sur des livres lus dans leur version audio car j'ai la chance de participer au prix Audiolib ! 
Voici donc le premier. 


Il y a eu de nombreux billets sur ce roman au moment de la rentrée littéraire 2014.
Il y a eu des billets enthousiastes, d'autres beaucoup moins.
Le mien appartient à la seconde catégorie, j'en ai peur, mais je n'arrive pas à prendre une décision ferme à propos de cette lecture.
Globalement, disons que mon avis est plutôt négatif, mais j'ai eu une larmichette à la fin (une seule tout de même, je me suis vite reprise et cela ne vaut pas plus).

Antoine est assureur, marié et père de deux enfants.
Son enfance n'a pas été facile.
Sa mère n'a pas su l'aimer, ses soeurs, deux jumelles, ne vivaient qu'entre elles, et son père ne lui a jamais montré qu'il pouvait l'aimer comme on l'attend d'un père.
Mal dans sa peau, Antoine essaie d'être un meilleur père pour ses enfants, mais ce n'est pas facile. 
Son travail, sa femme, son meilleur ami, ses enfants le déçoivent.
Obsédé par ses souvenirs d'un père lâche, démissionnaire et d'une mère absente, il aimerait tellement faire mieux jusqu'au jour où l'accumulation sera insupportable...

Malheureusement pour moi, les billets lus sur ce roman m'en avait dit beaucoup sur l'histoire et de son évènement principal, du basculement qui va tout changer pour Antoine et sa famille (et une émission du Masque et la Plume aussi !).
Mon résumé est donc succinct, mais je tiens à ne pas participer à ce dévoilement dommageable pour le lecteur qui m'a peut-être desservi.
J'ai aussi commencé cette lecture avec un a priori négatif, notamment à cause de ce dévoilement car je trouvais l'acte de cette homme impardonnable.
Mais bon, en vrai, c'était moins pire que prévu !

Venons-en au roman lui-même.

Je crois que j'ai du mal avec les personnages qui passent leur temps à se plaindre.
Dès le début du roman, le narrateur raconte sa vie, son enfance, son adolescence.
Il explique comment il a été délaissé par sa mère, rejeté par ses soeurs, et puis sa mère les a abandonné, et sa vie elle est trop dure, et il est lâche, mais c'est pas sa faute...
Antoine est toujours en train de regretter que quelqu'un n'ait pas été là, car sinon, les choses se seraient passées autrement.
Mouais.
Prends toi en main mon garçon !
Evidemment, à titre personnel, j'avais dès le départ une énorme difficulté.

Et que dire de ces noms de chapitre qui reprennent des sommes d'argent présentes dans ces même chapitres ? 
Chez moi, je vous l'avoue, on ne parle pas d'argent. Ce n'est pas correct.
Alors imaginez cette récurrence de sommes d'argent, petites ou grandes, qui sont censées symboliser la vision d'Antoine qui, en tant qu'assureur, chiffre tout.

Mais le grief principal que j'ai contre ce roman, c'est l'accumulation de scènes dont je ne vois pas l'intérêt.
J'ai eu du mal à comprendre la nécessité narrative de certains moments, surtout dans la première partie.
Et globalement, tant qu'on n'est pas arrivé à la dernière scène, le sens de tout cela est bien obscure (voire même invisible) (et même à la fin, j'ai du mal à accepter cette "morale").

Mis à part ces points délicats, la structure du roman est plutôt bien trouvée.
Les deux premières parties sont racontées par Antoine, avant et après l'évènement qui fait tout basculer.
Les scènes alternent du temps présent au passé et cela permet de suivre son histoire et les explications qu'il en donne dans un même mouvement.
La troisième partie est racontée par un autre personnage qui permet de voir l'autre point de vue sur cette histoire.
Les personnages sont un peu stéréotypés, il y a l'assureur pointilleux et rigide, la femme fatale et séductrice, le meilleur ami timide et effacé, le père adulé par les femmes qui l'entourent...
On aimerait un peu de nuance.
Tout comme j'aurais aimé une écriture plus recherchée parfois : "nous étions de la viande, et c'était bien".

Quant au livre audio, deux lecteurs se partagent le texte, une voix d'homme et une voix de femme.
Si l'homme est impeccable, la femme est un peu atone au début de la troisième partie.
Cela s'améliore rapidement, mais c'est un peu choquant au début.
J'ai supposé que cela devait symboliser l'enfant qui commence timidement à écrire, quoique cela n'apparaisse sans doute pas dans le livre papier.
J'aime beaucoup les entretiens avec les auteurs dans les Audiolib.
Gardez celui-ci pour la fin néanmoins car Delacourt donne beaucoup d'infos sur l'histoire.

Bref, je me suis profondément ennuyée.
Mais dès le départ, la citation aurait dû m'alerter tant elle a été rabâchée : "ne me secouez pas, je suis plein de larmes"...
















LinkWithin

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...