Je commence aujourd'hui une série de billets sur des livres lus dans leur version audio car j'ai la chance de participer au prix Audiolib !
Voici donc le premier.
Il y a eu de nombreux billets sur ce roman au moment de la rentrée littéraire 2014.
Il y a eu des billets enthousiastes, d'autres beaucoup moins.
Le mien appartient à
la seconde catégorie,
j'en ai peur, mais je n'arrive pas à
prendre une décision
ferme à propos de cette
lecture.
Globalement, disons que mon avis est plutôt négatif,
mais j'ai eu une larmichette à la
fin (une seule tout de même,
je me suis vite reprise et cela ne vaut pas plus).
Son enfance n'a pas été facile.
Sa mère
n'a pas su l'aimer, ses soeurs, deux jumelles, ne vivaient qu'entre elles, et
son père ne lui a
jamais montré qu'il
pouvait l'aimer comme on l'attend d'un père.
Mal dans sa peau, Antoine essaie d'être un meilleur père pour ses enfants, mais ce
n'est pas facile.
Son travail, sa femme, son meilleur ami, ses enfants le déçoivent.
Obsédé par ses souvenirs d'un père lâche, démissionnaire et d'une mère absente, il aimerait
tellement faire mieux jusqu'au jour où
l'accumulation sera insupportable...
Malheureusement pour moi, les billets lus sur ce roman m'en
avait dit beaucoup sur l'histoire et de son évènement principal, du basculement
qui va tout changer pour Antoine et sa famille (et une émission du Masque et la Plume aussi !).
Mon résumé est donc succinct, mais je
tiens à ne pas participer à ce dévoilement dommageable pour le lecteur qui m'a peut-être desservi.
J'ai aussi commencé
cette lecture avec un a priori négatif,
notamment à cause de ce dévoilement car je trouvais l'acte
de cette homme impardonnable.
Mais bon, en vrai, c'était
moins pire que prévu !
Venons-en au roman lui-même.
Dès le début du roman, le narrateur
raconte sa vie, son enfance, son adolescence.
Il explique comment il a été délaissé par sa mère, rejeté
par ses soeurs, et puis sa mère
les a abandonné, et sa vie
elle est trop dure, et il est lâche,
mais c'est pas sa faute...
Antoine est toujours en train de regretter que quelqu'un n'ait
pas été là,
car sinon, les choses se seraient passées
autrement.
Mouais.
Prends toi en main mon garçon
!
Evidemment, à titre
personnel, j'avais dès le départ une énorme difficulté.
Et que dire de ces noms de chapitre qui reprennent des sommes
d'argent présentes dans ces
même chapitres ?
Chez moi, je vous l'avoue, on ne parle pas d'argent. Ce n'est
pas correct.
Alors imaginez cette récurrence
de sommes d'argent, petites ou grandes, qui sont censées symboliser la vision d'Antoine qui, en tant
qu'assureur, chiffre tout.
Mais le grief principal que j'ai contre ce roman, c'est
l'accumulation de scènes
dont je ne vois pas l'intérêt.
J'ai eu du mal à comprendre
la nécessité narrative de certains moments, surtout
dans la première partie.
Et globalement, tant qu'on n'est pas arrivé à la dernière scène, le sens de tout cela est bien obscure (voire même invisible) (et même à la fin, j'ai du mal à
accepter cette "morale").
Les deux premières
parties sont racontées par
Antoine, avant et après l'évènement
qui fait tout basculer.
Les scènes
alternent du temps présent
au passé et cela permet de
suivre son histoire et les explications qu'il en donne dans un même mouvement.
La troisième
partie est racontée par un
autre personnage qui permet de voir l'autre point de vue sur cette histoire.
Les personnages sont un peu stéréotypés, il y a l'assureur pointilleux et rigide, la
femme fatale et séductrice,
le meilleur ami timide et effacé,
le père adulé par les femmes qui
l'entourent...
On aimerait un peu de nuance.
Tout comme j'aurais aimé
une écriture plus
recherchée parfois :
"nous étions de la
viande, et c'était
bien".
Quant au livre audio, deux lecteurs se partagent le texte, une
voix d'homme et une voix de femme.
Si l'homme est impeccable, la femme est un peu atone au début de la troisième partie.
Cela s'améliore
rapidement, mais c'est un peu choquant au début.
J'ai supposé que
cela devait symboliser l'enfant qui commence timidement à écrire, quoique cela n'apparaisse sans doute pas
dans le livre papier.
J'aime beaucoup les entretiens avec les auteurs dans les
Audiolib.
Gardez celui-ci pour la fin néanmoins
car Delacourt donne beaucoup d'infos sur l'histoire.
Bref, je me suis profondément
ennuyée.
Mais dès le
départ, la citation aurait
dû m'alerter tant elle a été
rabâchée : "ne me secouez pas, je
suis plein de larmes"...