Il y a parfois des livres
dont on attend un simple bon moment de lecture, qui se transforme en très très
bon moment de lecture.
C’est ce qui m’est arrivé
avec celui-ci et évidemment, c’est tout de même plus agréable que l’inverse.
Cork O’Connor connaît bien la région. Bien qu’une
tempête de neige menace en ce 2 janvier, il s’est porté volontaire pour faire
partie de l’équipe de recherche.
On ne sait pas dans quelle direction est partie
Charlotte, mais avec une moto neige, on peut aller loin. Elle a pu avoir un
accident, être enlevée, être agressée…
Personne ne sait rien, mais on a immédiatement
pensé à Solemn Winter Moon, son ex petit ami indien.
Instable, parfois violent, il ferait un excellent
responsable, voire un excellent coupable si cette disparition tournait mal.
Blood hollow est un roman à la fois efficace et confortable.
Ce n’est pas un thriller
haletant, et les moments où l’assassin se cache derrière vous avec une hache
sont extrêmement rares.
D’ailleurs, ce n’est même
pas vraiment un « thriller ». C’est plutôt un bon polar avec un peu
de suspense de temps en temps.
Pour autant, il ne s’agit
pas d’un roman « simple ». L’intrigue est complexe, elle mêle de
nombreux éléments portant sur plusieurs personnages, et s’il est possible de
trouver l’assassin, son identité n’est pas évidente.
Le récit prend des
directions multiples, l’enquête s’égare parfois, mais revient toujours suivre
une trame mêlant adroitement la religion, la nature, la vie dans une petite
ville et la famille.
Cork O’Connor, héros de
ce récit, mène l’enquête en essayant de préserver sa famille, en conciliant ses
origines indiennes et sa foi chrétienne, en respectant les ancêtres et les
vivants, ce qui n’est pas toujours facile.
L’histoire s’étire de
façon très réaliste sur plusieurs mois, plusieurs saisons qui permettent aux
évènements de reposer pour laisser apparaître leur vraie nature.
Le héros ne coure pas
partout pour trouver l’assassin, il même plutôt une quête qui lui permettra de
mieux connaître les gens qui l’entoure, sans pouvoir modifier le cours des
choses.
Il apprend aussi à se
connaître, et à vivre avec un autre mode de pensée qui lui vient de ses
origines indiennes.
La confrontation avec
Solemn Winter Moon et son évolution l’amène à repenser son mode de pensée, et
permet au lecteur d’appréhender le mode de vie indien et son rapport à la
nature.
Le passage des saisons
est un autre moyen d’assigner une temporalité au roman, tout en évoquant le
lien des indiens à la nature.
Les saisons passent, Cork
reprend son activité estivale au bord du lac et s’éloigne ainsi de la vie en
ville et de ses habitants.
C’est ainsi qu’il attire
ceux qui souhaitent parler, et surtout qu’il parvient à percevoir la solution
du mystère.
L’atmosphère est ouatée
par la neige, puis éclairée par un soleil franc, calme qui laisse de la place
pour la réflexion, voire la méditation.
Les 600 pages du roman
passent ainsi sans que l’on s’en aperçoive, et se terminent avec un goût de
trop peu.
Les personnages sont
attachants, psychologiquement bien construits, et l’on se demande vraiment
pourquoi il n’y a que deux romans traduits en français de cet auteur !
En tout cas, moi, je vais
de ce pas lire le roman précédent et retrouver Cork et sa famille.
En bref, vous l’aurez
compris, je conseille ce roman aux amateurs de bons polars, et aux amateurs de
bons romans.
On y découvre tout autant
les indiens d’Amérique du nord et leur relation à la nature, qu’un personnage
attachant et une histoire intéressante.
A lire au coin du feu, et
à terminer sur la plage J