Joyce Carol Oates est un
écrivain très présent sur les blogs de lecture, comme sur la scène
littéraire américaine.
Elle collectionne les prix
et écrit au rythme effréné de deux romans par an au moins.
Ces livres n'ont pourtant
rien à voir avec ceux d'Amélie Nothomb dont le rythme est
apparemment proche.
Je suis tombé sur
celui-ci par hasard, alors qu'il venait de sortir et je m'y suis
plongée en toute confiance.
Francesca est une ado
comme toutes les ados, un peu complexée, mal à l'aise avec son
corps, et qui se cherche.
Mais quand un étudiant
footballeur, rencontré lors d'une fête et très alcoolisé, tente
de la forcer, Franky se transforme en lionne et se débarrasse du
crétin qui la baptise Zarbie les yeux verts !
Fière d'elle, Franky
va adopter Zarbie et la garder au fond d'elle comme une part idéale
de sa personnalité, une Franky qui saurait toujours ce qu'il faut
faire et qui réagirait toujours de la meilleure manière qui soit.
Il faut dire que chez
elle, Franky ne nage pas dans le bonheur. Son père, ancien
footballeur célèbre devenu journaliste célèbre, permet à sa
famille de vivre dans un quartier riche, d'aller dans des écoles
privées et de ne manquer de rien, mais sa mère ne veut plus de
cette vie là et s'éloigne tant physiquement que psychologiquement.
Le père de Franky lui
impose alors, comme à sa sœur, de choisir entre lui et leur mère...
Je dois d'abord préciser
que ce roman de Oates a été écrit et édité pour un public
d'adolescent.
Ce n'est pas une critique,
cela n’enlève rien au roman, mais la publication en Folio sans
aucune indication au sujet de cette destination première est un peu
dommageable pour le lecteur.
Ayant beaucoup entendu
parler de Oates sur les blogs, je m'attendais à autre chose, et j'ai
parfois été surprise par le texte.
Il y a par exemple des
oppositions symboliques assez simplistes. Le confort riche et froid
offert par le père souvent absent, est opposé à la simplicité
douillette, chaleureuse et désargentée de la mère très entourée.
Le point de vue est aussi
toujours celui de Francesca, et uniquement le sien. Elle ne se met
jamais à la place de sa mère, de sa sœur ou de sa meilleure amie.
Cela permettra sans doute
à une lectrice du même âge de se retrouver dans cette jeune fille
en construction, mais quand on n'est plus une adolescente complexée,
il y a des moments où on garde une distance qui modifie le regard
que l'on porte sur ce personnage.
Elle devient insupportable
et égoïste, tout en étant en souffrance, et j'ai un peu perdu le
fil de ce que l'auteur attendait de moi.
J'aurais néanmoins sans
doute mieux compris si cela avait été précisé dès le départ sur
la couverture ou le dos du livre, mais j'insiste quand même sur le
fait que cela n’enlève rien au roman.
Je ne me suis pas
identifiée à Franky. J'ai pourtant eu de l'empathie pour elle,
beaucoup même, ce qui m'a permis de vraiment apprécié ma lecture
en gardant une distance qui m'était salutaire à titre personnel.
Il y a peu de brutalité,
elle n'est pas visible, mais on devine la peur que chacun ressent.
Francesca et sa sœur,
comme leur mère sont soumises à l'autorité du père et parfois à
des manifestations plus physiques de cette autorité.
Le frère ainé de
Francesca joue aussi un rôle dans les rapports que tous
entretiennent.
Face à cette situation,
les réactions de chacun sont différentes, mais tous essaient de se
préserver.
Il semble pourtant que
cela ne parvienne pas à les protéger, et ce qui doit arriver
survient inévitablement.
Si vous aimez Oates, si
vous aimez les romans pour ados vraiment bien écrits, si vous voulez
passer un bon moment, lire un livre qui fait quand même réfléchir,
vous devriez pouvoir trouver votre compte dans ce roman.
Pour ma part, je pense que
Les femelles qui attend dans ma PAL ne va pas y prendre la
poussière très longtemps.
Encore une participation
au challenge petit bac 2012 d'Enna, catégorie partie du corps, et
une participation au challenge ABC que je poursuis doucement mais
sûrement.
Je rejoins aussi le challenge Oates organisé par George qui est devenu illimité.
Je rejoins aussi le challenge Oates organisé par George qui est devenu illimité.