Quand je suis rentrée de vacances,
j'avais envie de changer radicalement de livre, de me dépayser mais
sans partir trop loin, sans exotisme.
Je me suis alors souvenue que dans ma
liste de lectures communes potentielles, il y avait Miss
Mackenzie, et je n'ai qu'une chose à dire : je devrais plus
souvent lire des classiques !
Cela ne faisait pas longtemps qu'il
était dans ma PAL, mais c'est une bonne chose qu'il n'y soit pas
resté trop longtemps, parce que je sens que je vais me jeter à
nouveau sur cet écrivain quand je le croiserai.
Evidemment, tout ceci est pensé au
sens figuré, puisque vous verrez plus loin dans ce billet que
Trollope avait quand même une tête de fada, vous ne trouvez pas ?
Margaret Mackenzie est une bonne
fille, sage et généreuse, humble et modeste.
Elle appartient à une famille dont
certains membres sont riches, mais ses parents ne l'étaient pas
particulièrement. A trente ans, elle est toujours célibataire, et
n'a pas de grandes ambitions de ce côté là.
Quand ses frères héritent d'un de
leurs cousins, elle s'en réjouit. Lorsque l'un de ses frères tombe
malade, elle s'installe chez lui pour le soigner, sans
arrière-pensée. Mais quand son frère décède, elle devient riche,
car il a placé astucieusement cet argent et lui a tout légué.
Dès lors, sa vie va radicalement
changée.
Elle décide de s'occuper de l'une
de ses nièces, et d'aller s'installer à Littlebath.
C'est là qu'elle va rencontrer le
révérend Maguire, alors qu'elle fréquente la société du pasteur
le plus célèbre de la région. Mais elle rencontre aussi Samuel
Rubb, associé de son frère, et apprend à connaître John Ball, son
cousin...
Que va faire Miss Mackenzie ?
Qui va-t-elle choisir d'épouser ?
Toute la question est là, mais ce
n'est finalement pas la seule question que pose ce roman.
Miss Mackenzie s'interroge beaucoup sur
ce qu'est un gentleman, ce qui fait qu'un homme est estimable, qu'il
représente un bon parti. Elle se demande aussi que faire de cet
argent, si elle l'emploie bien, s'il ne pourrait pas être mieux
employé.
Elle se demande surtout s'il faut être
mariée, si cela facilite la vie ou si cela l'encombre. Bonne
question, n'est-ce pas ?
Elle se fait un peu rouler, mais elle
est tout de même très fine et j'ai beaucoup aimé ses réflexions
que j'ai trouvé très sensées.
D'ailleurs, finalement, elle n'a pas
tant de prétendant que cela, ce qui montre bien qu'elle ne se fait
pas trop avoir.
J'ai trouvé aussi que le narrateur de
ce roman était assez drôle.
Il y a parfois de petites répétitions
dans ses formulations, notamment lorsqu'il choisit d'éluder un
épisode, mais la distanciation qu'il crée avec son personnage est
bien amenée.
Il fait de nombreux commentaires sur
Miss Mackenzie, sur sa famille, ses prétendants.
Il n'est pas censé être omniscient et
ne dévoile rien, mais il se moque de tout le monde et j'ai souvent
souri à ces piques bien lancés.
On sent vraiment l'adresse au lecteur
et le jeu que l'auteur veut instaurer avec lui, mais il ne se moque
jamais de son héroïne et n'est jamais méchant.
Il y a également un grand suspense
dans ce roman.
J'ai parfois cru que cela allait
s’essouffler un peu, et puis un nouveau rebondissement
apparaissait, et je me suis souvent couchée bien tard à cause de M.
Trollope.
Le choix du prétendant est évidemment
crucial, certains disparaissent, d'autres apparaissent, d'autres
encore s'accrochent, et chacun a ses propres objectifs.
Mais d'autres évènements
interviennent aussi, comme celui de l'incendie du Bazar de l'hôtel
de ville habilement détourné !
Anthony Trollope, ancêtre d'Harlan
Coben ?
Si vous voulez lire un bon livre, si
les romans de Jane Austen vous plaisent, si j'ai piqué votre
curiosité, n'hésitez pas, c'est un très bon livre !
Et si je ne vous ai pas convaincu,
cette lecture était partagée
par Georges.
(si vous aussi vous l'avez lu, laissez
moi un petit commentaire, j'ajouterez les liens)
Comme je viens de
découvrir le challenge Trollope et qu'il me manquait un 20e challenge pour 2012, je valide aussi cette lecture comme première participation.
J'ai aussi vu que
chez Cécile, il y a un nouveau challenge qui devrait me pousser à dépoussiérer les classiques de ma PAL.