Quand j’étais petite, j’adorais la rentrée pour plein de
raisons. J’avais une trousse neuve, bien sûr, et plein de nouveaux feutres pour
dessiner. Mais j’avais aussi plein de bouquins de cours que je feuilletais
pendant des soirées entières.
Là, je le sens, vous allez me prendre pour une folle mais
je ne le faisais pas avec tous les manuels. Les maths ou la biologie n’avait
pas grand intérêt à mes yeux. Je préférais le français ou l’histoire.
Quand j’ai vu ce manuel d’un nouveau genre sur la liste
de l’opération Masse Critique de Babelio, j’ai coché la case sans hésiter. Je
me suis dit que cela me rappellerait mes idées de collège ;)
Cet altermanuel se présente sous une forme classique,
dans l’ordre chronologique et couvre 16 siècles d’histoire de France.
L’introduction de plusieurs pages donne des informations
au lecteur concernant le pourquoi de ce manuel et les faits qui ont poussé
l’auteur à l’écrire.
Les programmes ont été récemment modifiés et de nombreux
pans de l’histoire de France sont aujourd’hui complètement absents des
programmes. Ceux-ci ont aussi été repensés en profondeur, puisqu’il n’est plus
question de suivre l’ordre chronologique des évènements, comme on a pu le faire
dans nos jeunes années, mais d’aborder les évènements sous des angles
thématiques. La Révolution Française, par exemple, doit être vue sous l’un des
cinq angles proposés par le texte officiel (les femmes dans la Révolution
Française, par exemple), ce qui empêche une vue globale des évènements.
Il s’ensuit une impression de zapping chez les élèves qui
peut être dommageable pour leur connaissance de la culture française.
L’auteur insiste également sur l’influence de cette
connaissance culturelle dans la construction du sentiment d’appartenance de
l’enfant à une société. Les nouveaux programmes abordent les sociétés
étrangères, ce que l’auteur rejette en argumentant qu’une connaissance commune
portant sur la culture française sera plus bénéfique qu’une connaissance des
sociétés d’origine de certains élèves.
Je commence par les bémols.
Ce dernier point de l’introduction me laisse perplexe,
mais bon, ce n’est pas le sujet ici.
J’ai également eu quelques difficultés à saisir le public
de destination de ce manuel. Est-ce qu’il s’agit des enseignants, ou des
parents?
Pour les enseignants, c’est peu probable à la lecture de
l’introduction. Il s’agit donc plutôt d’un livre pour les parents, mais alors
comment doivent-ils transmettre cela à leurs enfants ?
Le texte est dense, avec des sous-titres, des
encadrés qui éclairent sa structure. Mais pour un enfant, cela reste difficile
d’accès.
Ce bémol est finalement aussi un avantage, car il y a des
encadrés intitulés « ce que les collégiens n’apprennent plus » sans
doute destinés à mettre l’accent sur ces points désormais oubliés dans les
classes.
Pour des parents qui souhaitent compléter les cours,
apporter des informations à leurs enfants, qui font faire les devoirs et
veulent comprendre, c’est un manuel très utile.
Ce n’est pas forcément leur rôle, mais le suivi des
devoirs est indispensable, et on peut imaginer certains enfants passionnés qui
vont poser des questions et être tentés d’aller plus loin que ce que dit l’école.
Ce livre sera alors une excellente ressource.
Les illustrations sont bien choisies, elles auraient pu être
plus nombreuses, mais le livre ne pouvait pas faire 500 pages.
En bref, une lecture très instructive, un manuel bien
construit, complet et agréable à lire.
Merci à Babélio pour ce partenariat et aux éditionsPerrin pour la mise à disposition d’un exemplaire.