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mardi 17 novembre 2015

Robe de marié de Pierre Lemaitre

Avant d'être un écrivain couronné par le Goncourt, Lemaitre était un auteur de roman policier déjà bien réputé. 
Je ne m'étais jamais décidé à le lire, et puis l'an dernier, ma libraire avait fait une table qui lui était dédiée. 
Je n'ai pas résisté plus longtemps et j'en ai mis deux dans mon panier. 
Ils ont patienté un peu, c'est le problème des PAL à rallonge, et en voilà enfin un qui en est sorti. 

Il y a quelques temps que la vie de Sophie n'est plus ce qu'elle était. 
Il y a d'abord eu les pertes de mémoire, puis les objets perdus qui réapparaissent d"un seul coup, et cet état de fatigue permanent qui s'est installé. 
Il ne reste plus rien de la jeune femme active qui vivait avec Vincent dans un bel appartement parisien. 
Elle a quitté son boulot, elle a perdu Vincent, elle a vendu la maison pour loger dans un petit appartement. 
Pour vivre, elle garde à plein temps un petit garçon qui la pousse à bout en ce moment. 
Mais ce matin là, elle se réveille dans un cauchemar dont elle ne va plus sortir... 

Pour une fois, mon billet ne sera pas très long. 
J'ai passé un bon moment avec ce roman, mais je m'attendais à mieux, je l'avoue. 

Quoiqu'il en soit, c'est un roman efficace, à la construction particulière mais qui fonctionne parfaitement et qui maintient le lecteur dans une tension permanente. 
Certains aspects sont tout de même un peu prévisibles et j'avoue que j'étais plutôt dans la vérification de mes hypothèses que dans la surprise, mais c'était tout de même une lecture très agréable. 
Et puis je crois que c'est un des premiers romans de l'auteur qui a sans doute perfectionné sa technique ensuite. 
(enfin, je le souhaite, parce que quand même, c'est dommage de deviner tout bien avant la fin !)

En notant ma lecture sur Goodreads, je me suis aperçue qu'il n'y avait pas de "e" à "marié" dans le titre. 
Cela s'explique parfaitement dans le roman et je ne m'étendrai pas ici sous peine de vous révéler des informations qu'il vaut mieux ne pas connaitre si vous ne l'avez pas lu, mais cela m'a fait sourire de voir que ce détail était passé totalement inaperçu pendant ma lecture. 
Les schémas mentaux sont tenaces et mon cerveau a dû faire la correction sans même me demander l'autorisation. 

En bref, c'est un bon petit roman qui rend un peu paranoïaque mais qui sera parfait pour l'été sur la plage ou l'hiver au coin de la cheminée. 








mardi 20 octobre 2015

Le chuchoteur de Donato Carrisi

Il y a bien longtemps que je n'avais pas lu un livre en espérant avoir le temps de lire quelques pages de plus dans le bus, dans l'ascenseur, dans le train, dans la voiture...
Bon, c'était un livre audio alors j'en profitais pour garder mes écouteurs sur mes oreilles en attendant le bus, en traversant la rue...
J'avais peur de trouver ça un peu gore, ou trop violent en lisant le résumé, mais ça passe très bien et on se passionne pour cette histoire vraiment bien fichue.

Bon, ce roman n'est pas facile à résumer mais je vais essayer quand même.

Mila Vasquez est spécialisée dans la recherche des personnes disparues. 
C'est son truc, elle retrouve les gens, surtout les enfants. 
Sa dernière enquête s'est finie par le suicide d'un pédophile et le sauvetage de deux enfants. 
Grâce à cette compétence, on l'envoie aider une équipe spéciale qui enquête sur un tueur en série. 
Elle débarque alors dans l'équipe de Goran Gavila, criminologue réputé qui dirige ses quelques hommes selon des méthodes très personnelles mais très efficaces. 
L'équipe est à la recherche d'un assassin qui a déposé 6 bras de fillettes dans la forêt. 
5 ont été identifiés, mais Mila est là pour retrouver la 6e victime. 
Ses nouveaux collègues ne sont pas tous très accueillants, l'assassin semble suivre un schéma obscure et leur échappe sans cesse, mais Mila s'accroche pour retrouver la fillette...

Ce roman commence comme un roman policier un peu classique, avec des corps retrouvés et un assassin à pourchasser.
C'est toujours efficace quand c'est bien fait et j'attendais de voir comment ça aller évoluer quand tout à coup, le policier plan plan devient un thriller passionnant !
Les retournements de situation se succèdent tous plus originaux les uns que les autres, et l'auteur a vraiment su manier l'histoire avec brio.
On ne s'attend jamais à ce qui arrive, et l'assassin n'est jamais celui qu'on croit.
Et même à la fin du roman, on peut encore se demander finalement qui est celui qui est à l'origine de tout sans avoir réellement de réponse (enfin si quand même, vous saurez qui a commis tous les meurtres, c'est plutôt une question philosophique en fait).

Les personnages sont aussi très attachants, ce qui ne gâche rien.
Mila se découvre petit à petit, Goran dévoile sa personnalité au fil de l'enquête, comme ses hommes les uns après les autres.
Tout ce petit monde forme un cercle plus ou moins uni qui va évoluer tout au long du roman.
On s'y attache forcément un peu et on a l'impression d'être dans un épisode d'Esprits criminels.

Et ce qui m'a vraiment bluffé, c'est que je n'ai rien vu venir et ça c'est plutôt rare (rapport à une thèse que j'ai écrit un jour et aux nombreux ouvrages que j'avais lu qui déconstruisaient les mécanismes du genre).
Donato Carrisi va jusqu'à sacrifier des pièces maitresses de son jeu pour bluffer le lecteur, tout en lui donnant toutes les informations nécessaires (mais en les cachant bien).

Tout ceci fait de ce policier un livre vraiment prenant au succès bien mérité !
Pour les après-midi d'automne qui s'annoncent au coin du feu (ou pas), je vous le recommande chaudement.

Quant à moi, la suite est déjà dans mon ipad !
J'ai un peu peur d'enchainer, mais mon tricot n'est pas fini et je n'ai pas envie de lire autre chose alors en route pour le tome 2 !!









mardi 10 février 2015

La princesse des glaces de Camilla Läckberg

Ce billet a subit plusieurs fois la loi de l'acte manqué !
J'étais persuadé de l'avoir déjà publié mais j'ai beau cherché, je ne le trouve nulle part, et cela m'est déjà arrivé en décembre je crois bien.

Réparons cela bien vite, surtout que mon avis est rédigé depuis longtemps, juste après ma lecture il y a presque un an !
Depuis, je n'ai pas eu le temps de lire la suite, mais c'est au programme et c'est dans ma PAL.
J'en ai très envie, pourtant le format du livre me rebute un peu.
C'est un gros pavé et je sais que je risque fort d'avoir envie de le trimballer partout pour le lire vite.
Je vais donc attendre les vacances.

En attendant, voilà mon avis sur ce premier tome qui était vraiment une belle découverte.

Ericka vient de perdre ses parents et est de retour à Fjällbacka pour tenter de régler leur succession. 
Ce retour brutal à ses racines l'a un peu déstabilisé, mais la découverte du corps de son amie d'enfance Alexandra va accentuer son malaise. 
Un peu malgré elle, Ericka se retrouve au coeur de l'enquête.
Son métier d'écrivain pousse les parents de la victime à lui demander un texte en hommage à leur fille pour le journal local, et cette histoire pleine d'ombre lui donne envie d'écrire quelque chose de plus long. 
Les secrets du village semblent eux-aussi bien enfouis et les mystères se multiplient au fil de l'enquête : un homme disparu 25 ans plus tôt, une famille qui a déménagé sans prévenir, un meurtre obscur, un amant inconnu, une jeune femme secrète... 

Il y a pas mal de temps que Camilla Läckberg me faisait de l'oeil. 
J'ai jeté mon dévolu sur son premier roman il y a déjà plusieurs mois chez mon bouquiniste favori, en tombant en plus sur un grand format. 
Pourtant, je ne m'étais pas décidé à le lire, sans doute un peu coincée par la peur d'être déçue.  
J'ai tellement entendu parler de cette auteure qu'il me semblait difficile d'atteindre le niveau que je lui avais assigné. 
J'ai aussi vu quelques épisodes de la série qui a été tournée à partir des romans, ce qui rendait leur lecture encore plus compliquée.

Malgré tout cela, il faut bien l'avouer, je me suis laissée séduire et je me suis glissée dans ces pages avec un grand plaisir. 

Ce premier roman de Camilla Läckberg me semble effectivement très réussi. 
L'histoire est bien construite, la narration est menée de main de maitre, et l'assassin est bien caché. 
Il y a de fausses pistes, des coupables potentiels trop évidents, d'autres moins évidents et le coupable si bien caché que je ne l'ai pas trouvé avant les dernières pages (pourtant, c'est un coupable tout à fait plausible). 

Et puis il y a l'histoire d'Ericka, de son ami Patrick, de sa soeur, qui viennent ajouter au plaisir de la lecture. 
On suit une enquête policière, mais on découvre un village, des personnages que l'on aura plaisir à retrouver. 
Ces personnages sont travaillés, ils ont un caractère bien brossé, une psychologie qui se dessine progressivement. 

Le décor n'est pas oublié et lui aussi est soigné par l'auteure. 
Fjällbacka et sa neige apparaissent clairement sous les yeux du lecteur qui suit Ericka dans ses pérégrinations. 
Le choix de son métier permet aussi de bien développer son personnage et de justifier sa quête.
Ericka est auteure et les questions qu'elle pose sont à la fois motivées par son travail d'écrivain, sa curiosité, ses liens avec la victime.  
C'est cohérent et bien construit et toutes les petites histoires secondaires sont réglées à la fin du roman, ce qui n'est pas toujours le cas dans ce genre littéraire. 

C'est finalement un roman dont on comprend le succès et la présence permanente sur les tables des libraires, car son inconvénient majeur, c'est évidemment que l'on n'a qu'une envie : celle de lire la suite !


Il y a apparemment une adaptation en BD. 
Quelqu'un l'a lu ? 


Erica dans la série télé





mardi 14 janvier 2014

Cache-cache avec le diable de Patricia Wentworth

Pour le premier billet de lecture de cette année 2014, je vous ai réservé un avis sur un roman que j'ai tout simplement adoré. 

Saviez-vous que certains romans de Patricia Wentworth n'avaient toujours pas été traduits en Français ? 
Il y a pourtant de belles pépites dans sa bibliographie et il me semble bien dommage que nous en ayons été privé. 
Les éditions 10-18 comblent progressivement ce manque en ajoutant les titres oubliés à leur catalogue, ce qui explique, par exemple, que certains de ces romans apparaissent  dans les nouvelles publications sur les tables de nos libraires.  

Il y a quelques mois, Cache-cache avec le diable a ainsi été édité dans une traduction toute neuve. 
Le thème me plaisait bien, je connais l'auteure qui m'a rarement déçu et ma PAL avait faim. 
Je n'ai donc pas résisté longtemps. 

Au château des Hildred, Sarah passe un entretien pour un emploi de gouvernante. 
Elle a de solides recommandations, mais un caractère indépendant et sa jeunesse la dessert parfois dans ce genre d'entretien. 
La jeune fille dont elle va devoir s'occuper est aussi un peu fantasque. 
Elle a perdu ses parents et son oncle l'a enlevé du pensionnat où elle étudiait pour la garder à la maison le temps qu'elle fasse son deuil. 
Il semble bien qu'il y ait une autre raison, mais tout ceci reste bien mystérieux. 
Contre toute attente, et à son grand soulagement car elle a besoin de travailler, Sarah obtient l'emploi. 
Ravie, elle rentre à Londres quand une jeune fille tombe littéralement du ciel devant sa voiture ! 
Manquant l'accident, elle découvre qu'il s'agit de sa nouvelle protégée et sent immédiatement que ce nouveau travail ne sera pas de tout repos...

Vous l'aurez sans doute deviné, il est ici question de menaces, de tentative de meurtre, de suspicion de folie ou de paranoïa. 
A partir d'une situation banale, Patricia Wentworth va développer progressivement un univers où la tension est permanente, où chacun épie son voisin et le suspecte, où la victime elle-même pourrait bien être l'assassin. 
On entre avec délice dans ce monde fermé, dans ce petit univers dont on ne peut pas sortir indemne. 
On se demande aussi en permanence qui est qui, où cela nous mène et ce qu'il va se passer ensuite. 
C'est effrayant et délicieux ! 
Il faut dire que l'intrigue est particulièrement bien construite. 
La jeune fille dont Sarah a la charge est un peu réservée, sa tante est excentrique, son oncle est charmeur, un autre oncle a disparu, un ami survient sans que l'on sache trop d'où il vient...
Tous les personnages sont susceptibles de cacher quelque chose, tous auraient une raison de commettre un crime. 
Ils sont aussi tous très bien construits, avec une vraie personnalité et une psychologie bien développée, ce qui n'est pas si fréquent dans ce genre de roman. 
Les rôles changent parfois, les identités supposées ou réelles bougent jusqu'au dénouement final. 
C'est encore une fois un vrai plaisir. 

Il m'est difficile de vous en dire plus sans dévoiler certains aspects de l'intrigue.
Je m'arrêterai donc là car je ne veux pas gâcher votre plaisir. 
Mais clairement, voilà un roman d'une grande modernité, digne des plus grands thrillers ! 
C'est rarement le cas, mais je n'ai aucun bémol et si vous avez envie de lire quelque chose de prenant, d'intense et de bien écrit, ce roman pourrait bien vous plaire.








mardi 23 avril 2013

Trois accidents et un suicide de Seamus Smyth


Enfin une bonne lecture !
Après une accumulation de choix de lecture décevants, j’ai enfin lu un livre qui m’a plu.
Je n’y croyais plus, mais la quatrième de couverture m’avait laissé penser que je pourrais passer un bon moment avec cet auteur irlandais qui m’était totalement inconnu.
Et effectivement, c’est un roman vraiment sympa, à condition, je pense, d’avoir une bonne dose de second degré pour l’apprécier.

Gerd est tueur à gage.
Voilà, c’est son métier. Il est spécialisé dans la création de scénarios compliqués destinés à tromper la police.
Et jusqu’à maintenant, cela a toujours fonctionné.
Il faut dire qu’il soigne les détails, n’hésitant pas à enquêter sur les cibles pendant plusieurs semaines pour que le travail puisse être fait le mieux possible.
D’ailleurs, Gerd n’aime pas le gaspillage. Pas de mort inutile, un minimum de contacts extérieurs et un maximum de sécurité.
Il imagine une façon de faire, la transmet à son patron, et c’est un autre qui fait le boulot.
Le cloisonnement est sa règle, comme dans l’IRA.
Parfois, il faut tout de même se salir les mains, mais c’est assez rare.
La vie de Gerd pourrait être parfaite si sa femme n’avait pas décidé de le quitter, et si sa belle-sœur, journaliste au service criminel, n’avait pas décidé de fourrer son nez dans ses affaires…

Le moins que l’on puisse dire, c’est que ce tueur à gage n’est pas banal !
Un tueur qui ne tue quasiment jamais mais qui n’hésite pas quand c’est nécessaire, qui raconte sa vie et surtout son travail avec ses difficultés et ses réussites comme s’il était plombier, c’est plutôt original.
Évidemment, Gerd est sans doute un psychopathe, mais ça n’a pas vraiment d’importance.
On rigole pas mal, on apprend plein de trucs et on devient un tueur perfectionné sans même s’en apercevoir.

Certes, il vous faudra tout de même une bonne dose de second degré, mais dès qu’on accepte de basculer dans sa tête, on s’amuse.
Il n’y a pas de temps mort, l’histoire se déroule sous nos yeux et on n’en perd pas une miette.
Le point de vue développé est d’ailleurs tellement original que je me suis souvent demandé jusqu’où l’auteur allait aller.
Son écriture fluide ferait passer n’importe quoi pour un acte naturel, autant que d’aller boire un café ou conduire ses enfants à l’école.
La narration alterne ainsi les épisodes où Gerd se plaint du départ de sa femme et ceux où il raconte son métier de tueur avec une jubilation qui se partage.

Gerd est aussi un être humain avec ses contradictions, et la sienne c’est d’aimer les femmes qui réfléchissent un peu mais pas trop.
Franchement macho, il préfère quand sa femme est autonome, mais soumise.
Pour lui, une bonne épouse est à la maison et ne pose pas de questions.
Cela pourrait choquer la féministe que je suis, bien sûr, sauf que ce personnage est clairement une caricature, et c’est ça qui est drôle !

Par contre, il n’y a pas de suspense à proprement parler, et pas de meurtrier à découvrir.
Si vous êtes adepte du Whodunit, de la recherche des indices, vous serez déçu.
Si vous voulez passer un bon moment avec un type bizarre, vous passerez un bon moment.

En bref, un bon petit roman original qui se lit tout seul et nous fait découvrir un auteur irlandais qui a du talent.


Tour du monde

jeudi 7 mars 2013

Encres de Chine de Qiu Xiaolong



Quant on part en vacances, il est essentiel de ne pas se tromper lorsqu’on choisit les livres qui vont alourdir sa valise.
Le meilleur moyen de le faire, c’est de choisir une valeur sure (ou de remplir sa liseuse, chose que je ferai sûrement la prochaine fois ^-^), un auteur dont on est quasiment certain d’aimer le prochain livre.
Si vous avez misé sur le bon numéro, vos siestes (indispensables dans un pays chaud) ou vos soirées (longues sans télé) seront nettement plus agréables, et vous conserverez un souvenir impérissable du roman en question, lu dans un cadre souvent enchanteur.

Avec Qiu Xiaolong, il y avait de grandes chances que je ne me sois pas trompé, mais on ne sait jamais avec les séries.
L’auteur peut avoir été moins bon pour le tome choisi, il peut y avoir une petite baisse de qualité que l’on ne peut pas prévoir.
Bon, je vous l’annonce tout de suite, la baisse de régime a eu lieu dans le tome 2.
Celui-ci est excellent !

L’inspecteur Chen a enfin pris des vacances !
Cela fait des mois qu’il ne l’a pas fait, et pour une fois, il a osé. Il faut dire qu’on lui a confié une traduction commerciale qui monopolise son temps, et ces vacances l’attendaient depuis longtemps. Cette traduction est aussi grassement payée, ce qui n’est pas négligeable.
Mais une affaire de meurtre vient perturber cette petite organisation.
L’écrivain dissidente Yue Lige a été assassinée chez elle dans des circonstances inconnues.
Le gouvernement souhaite contrôler cette affaire, et l’inspecteur Chen est sommé de revenir au travail.
Il refuse pourtant et laisse son adjoint Yu régler cette affaire.
Flatté, Yu et sa femme Peiqin vont mener l’enquête…

Il n’est jamais facile d’enchaîner les tomes, et comme je l’ai dit plus haut, le deuxième était un peu laborieux même si sa lecture restait agréable.
Mais ce troisième tome est juste parfait !
Cela tient peut-être au changement de traducteur, je ne sais pas.
Cela tient sans doute aussi au choix de l’auteur qui place Chen, son personnage principal, dans une position secondaire.
On l’a découvert pendant le premier tome, on commence à le connaître, mais ici c’est Yu qui est au cœur de l’enquête.
Ses relations avec sa femme, ses pensées, sa façon de voir la vie nous sont beaucoup plus accessibles.
Si vous êtes fan de Chen, pas de souci, il n’est jamais bien loin.
Il donne des coups de pouce à Yu, mais c’est ce dernier qui mène l’enquête, c’est sur lui que se focalise l’action.
La série s’étoffe ainsi et dispose d’un vrai panel de personnages intéressants.

Quant à l’enquête, elle fait intervenir la poésie, l’écriture, les écrivains dissidents, la rééducation après Mao, et si l’on en apprend un peu moins sur l’histoire de la Chine que dans les tomes précédents, cela reste tout de même passionnant.
Qiu Xiaolong aborde l’histoire de l’architecture de Shanghai et la vie au temps des concessions étrangères.
Il explique ce que sont les Shikumens, des habitations aujourd’hui partagées qui étaient autrefois organisées pour une seule famille. Cela lui permet d’aborder la vie actuelle, les oubliés de l’évolution politique et l’héritage de la révolution culturel.
Comme d’habitude, c’est sans concession, clair et très instructif pour l’enquête comme pour la culture générale du lecteur.

L’enquête est aussi bien tournée, le meurtrier est « trouvable » même s’il est bien caché.
On suit les pensées de l’inspecteur Yu qui a bien du mal à y voir clair, celles de Chen qui divaguent, et les pages sont avalées en un rien de temps.
La cuisine chinoise n’est pas oubliée, et encore une fois, on découvre des spécialités plus ou moins appétissantes, mais toujours typiques.

Vous l’aurez deviné, je conseille évidemment cette série, et tout particulièrement ce 3e tome (même s’il me semble plus intéressant de commencer par le premier).
Le tome suivant est d’ailleurs déjà dans ma PAL et ne devrait pas y passer trop de temps.



Les tomes présents sur ce blog :
2.     Visa pour Shanghai
3.     Encres de Chine

vendredi 14 décembre 2012

La Glace noire de Michael Connelly


Voilà une lecture de saison, puisque ce roman débute la veille de noël.
Néanmoins, pour l’esprit de noël, il vous faudra lire autre chose.
Ici, il est plutôt question de trafic de drogue, de climats mexicain et californien, et d’enquête musclée.

Le 24 décembre, l’inspecteur Harry Bosch est appelé sur le lieu d’un crime.
Lorsqu’il y parvient, il découvre les affaires internes déjà occupées à nettoyer la scène de crime.
Le sergent Cal Moore mort dans ce motel de Los Angeles s’est suicidé, et il n’y a plus rien à dire.
Harry Bosch en doute fortement, mais doit s’éclipser.
En montant dans sa voiture, il découvre un message de Moore qui lui est adressé.
C’est suffisant pour le décider à mener l’enquête, malgré les difficultés.
Il faut dire que la veuve de Moore est intéressante, tout comme la situation.
Moore, qui avait une bonne réputation, serait un flic ripoux lié à un trafic de drogue d’envergure.
La Black Ice, nouvelle drogue en vogue en Californie, va le mener jusqu’au Mexique…

C’est le second roman de Connelly que je lis et je passe toujours un bon moment.
Comme la première fois, il y a quelques moments un peu longuets par leur précision, des informations superflues qui ralentissent parfois l’action, mais dans l’ensemble, j’ai beaucoup aimé.
Je ne connaissais pas Harry Bosch, simplement de passage dans Darling Lilly, et je l’ai découvert avec une curiosité entretenue par l’auteur.
Cet homme solitaire dont le passé mystérieux menace de le rattraper est construit avec patience par Connelly, il est travaillé en profondeur et se forme progressivement face au lecteur.

Évidemment, on a les qualités de ses défauts, et l’écueil du deuxième épisode n’est pas évité.
On sent parfois que l’auteur a fait davantage attention à cette construction plutôt qu’à l’avancée de l’intrigue.
Ce n’est toutefois pas très important, tant il est aussi agréable de bien connaître un personnage, surtout lorsqu’il est récurrent.
C’est donc davantage un encouragement à lire le premier épisode, qu’un frein à la lecture.

D’ailleurs, le style de Connelly participe de cet encouragement.
Comme Darling Lilly, le roman est efficace, l’écriture est nette, sans aspérité.
J’ai tourné les pages avec plaisir, me plongeant dans mon roman en montant dans le train, et le gardant à la main le temps d’aller jusqu’à l’arrêt de bus pour pouvoir le reprendre plus vite.
Cet écrivain sait tenir son lecteur sans utiliser de grosses machines.
Tout se fait légèrement, mais efficacement.

Les thèmes développés permettent aussi de varier les sujets et de tenir pendant les 380 pages du roman.
Le trafic de drogue, l’enquête difficile, les relations de Bosch avec ses supérieurs viennent rythmer le récit et les changements de lieux permettent au lecteur de ne pas s’endormir.
Il doit aussi y avoir quelque chose autour des voitures chez Connelly.
Dans Darling Lilly, il y avait déjà des indices dans la voiture du personnage central, alors je crois que je vais guetter les voitures dans le prochain que je lirai ^-^.
Enfin, j’ajoute que la fin mérite le détour, comme d’habitude, mais je ne vous la donnerai pas évidemment !

Un jour je lirai le premier épisode, ce sera sans doute plus simple pour connaître Bosch, mais si cela ne vous dérange pas (comme moi), si vous cherchez un bon polar, si LA et le Mexique vous botte, ce roman pourrait bien vous plaire.




Je remercie Livraddict pour l’organisation de ce partenariat et les éditions Points pour l’envoi du roman. 



Une première lecture pour le challenge Thriller et polar



Je suis en vacances, mais n'hésitez pas à me laisser un commentaire, je suis partie avec ma tablette et si je croise une connexion, vous lire me fera très plaisir. 

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