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vendredi 26 avril 2013

Le fils de Jean-Jacques d’Isabelle Marsay


Je me suis aperçue hier que je n’avais jamais publié mon billet de lecture sur le fils de Jean-Jacques, un livre voyageur lu pourtant avec grand plaisir.
Il semblerait que mon petit carnet de lecture ait été fortement délaissé depuis novembre, les livres à chroniquer s’accumulant sur mon bureau et les livres lus ne s’inscrivant pas tout seuls dans mon carnet.
Je me suis donc retrouvée un peu perdue, ne sachant plus ce qu’il me restait à chroniquer.
Heureusement que les billets du lundi sont là pour m’aider, bien que je ne les publie pas tous les lundis (je m’interrogeais sur leur pertinence, mais voilà une bonne raison de continuer).
J’ai ainsi vaillamment fait la liste des livres à chroniquer dans les prochaines semaines sur ce blog, et on arrive à un total de 11.
Ce n’est pas catastrophique, mais il va falloir s’y mettre.

Revenons à présent à ce livre d’Isabelle Marsay.
Son retour à domicile a donné l’occasion à George de publier un billet sur ce sujet, et un petit message de sa part m’a permis de voir que ce billet manquait à ce blog.
Je répare cet oubli aujourd’hui.

A l’hospice des enfants-trouvés, une sage-femme dépose un bébé de deux jours comme elle le fait fréquemment.
Nommé Baptiste, cet enfant va se mêler à ces centaines d’enfants qui sont ensuite confiés à des nourrices à la campagne.
Seuls les plus forts et les plus chanceux s’en sortent, et si les parents ont la possibilité de revenir les chercher, bien peu le font et peu d’enfants survivent.
Baptiste grandit ensuite en Picardie, passant d’une nourrice à l’autre et grandissant envers et contre tout.
Son père a glissé une carte à jouer dans ses langes, mais il attendra 15 ans pour tenter de le retrouver, pousser par une dénonciation de Voltaire, et finira par abandonner.
Il faut dire que ce père n’est autre que Jean-Jacques Rousseau, auteur d’un traité sur l’éducation !  

Je suis ressortie de ce roman un peu écœurée de constater un tel écart entre les discours de Rousseau et sa vie personnelle.
Écrire un traité d’éducation quand on a soi-même abandonné cinq enfants, c’est tout de même un peu fort.
On peut évidemment argüer de la volonté de l’auteur de rester libre, de ne pas s’attacher, mais c’est faire bien peu de cas de sa compagne Thérèse, dont les parents auraient apparemment pu s’occuper des enfants.
Quelle souffrance cela a dû être pour elle de se séparer de ses enfants les uns après les autres (même si le 18e siècle était une autre époque).
Je me suis demandée si elle n’aurait pas dû partir, mais pourquoi faire ?
Lingère, sans mari, déshonorée, elle avait sans doute peu de choix.

Il faut aussi rappeler que si Rousseau finit par tenter de retrouver son fils ainé, c’est sous la pression sociale entrainée par la dénonciation de Voltaire.
De lui-même, rien ne dit qu’il ait eu une réelle préoccupation pour ses enfants avant cette époque où il se met à écrire sur ce sujet.

L’écriture d’Isabelle Marsay sert parfaitement ce récit.
Son écriture est simple et agréable, sans pathos, sans jugement.
Elle donne les clés pour comprendre, organise les récits de la vie de Baptiste et de celle de Rousseau pour que le lecteur dispose de toutes les informations tout en conservant une réserve qui permet de ne pas se sentir obligé de penser dans un sens ou un autre.
J’ai vraiment apprécié que l’on me laisse penser ce que je veux, tout en sentant une volonté de comprendre, de pouvoir embrasser l’ensemble des informations.

J’ai également retrouvé un commentaire de l’auteur en relisant le billet de George, en réponse à mon commentaire où je m’interrogeais sur la part de fiction.

Je vous le livre ici :
« L’auteur, en l’occurrence ma petite personne, s’est fondé sur des recherches biographiques, historiques pour tenter de comprendre les paradoxes de notre éminent pédagogue.
Mon but n’est pas tant de juger Rousseau mais de donner au lecteur le maximum de clefs pour le faire et exaucer le vœu de l’auteur des « Confessions ». Le destin du petit Baptiste se fonde sur des recherches relatives au sort des enfants abandonnés, mais il n’existe que sur le papier, même si je me suis beaucoup attachée à lui!!! »
Merci Mme Marsay, c’est réussi !


Si vous êtes passionné par Jean-Jacques Rousseau, si cette histoire vous intrigue, si l’abandon d’un enfant vous paraît impossible, ce livre pourrait vous permettre de vous poser encore plus de questions et de répondre à certaines d’entre elles.


Livre voyageur  

jeudi 8 novembre 2012

Le chant des sorcières de Mireille Calmel (3 tomes)


Je me décide enfin à écrire un billet de lecture sur les trois tomes de ce roman lu il y a déjà au moins 5 mois.
Il n’y a pas de raison particulière à ce délai, rassurez-vous ^-^.
Je crois juste que je ne savais pas trop quoi en dire.
Pourtant, c’était une lecture agréable, qui a précédé celle des 2 tomes de Reine de lumière dont je parlerai dans quelques jours.

Algonde a tout pour être heureuse. Au château de Sassenage, sa mère intendante veille sur le domaine et son amoureux Mathieu veille sur elle.
La vie s’écoule paisible, mais lors d’une promenade en forêt, Algonde tombe dans la rivière et disparaît sous la montagne.
C’est là qu’elle rencontre Mélusine pour la première fois, la fée lui annonçant que son destin est de sauver sa famille.
Mais Algonde refuse qu’on lui dicte sa vie et pour protéger les siens, elle s’éloigne de Mathieu et se rapproche de la jeune Baronne Hélène de Sassenage dont elle va devenir la confidente et l’âme sœur…

Certains romanciers s’inscrivent dans un genre spécifique.
Par choix, le plus souvent, ils s’adressent à un ensemble de lecteurs potentiellement intéressés par ces genres, sans exclure des « égarés » qui viendraient les découvrir, mais en n’hésitant pas à exploiter les codes du genre en question et parfois à en jouer.
Deux groupes d’auteurs se trouvent alors distingués, ceux qui se conforment quasi pieusement au genre, et ceux qui en jouent pour se mettre à distance.
Mireille Calmel est entre les deux.
Elle reste parfois très sage et la sorcellerie n’est pas présente dans ses livres, quand d’autres fois, elle est partout et le roman repose sur une histoire de malédiction et de fées des bois.

C’est le cas ici, comme l’indique le titre, d’ailleurs.
Ce roman développe une histoire complexe de sorcières et de fées qui s’entrecroise avec une histoire d’amour elle aussi bien complexe.
Les vies d’Algonde, d’Hélène, et de Mathieu sont pleines de rebondissement, d’ennemis et de faux amis.
C’est parfois un peu trop, d’ailleurs, mais cela fonctionne si l’on apprécie ce genre de littérature.
L’histoire est foisonnante, les personnages se multiplient (parfois, je m’y suis un peu perdue, mais chacun est bien typé et on finit par s’y retrouver) et on ne s’ennuie pas.

Mireille Calmel fait aussi le choix ici de s’ancrer réellement dans le surnaturel.
Dans Le Lit d’Aliénor, les personnages utilisaient des potions et des plantes médicinales.
Le lecteur se doutait que les filtres étaient accompagnés d’incantations, mais rien ne venait explicitement le confirmer.
Dans ce roman-ci, les fées et les malédictions sont bien présentes, Mélusine remplit parfaitement sa fonction de fée et bien que l’histoire générale s’ancre dans le réel, les malédictions planent toujours sur l’histoire.

Si je devais ajouter un bémol, je dirais que Mireille Calmel n’évite malheureusement pas certains poncifs, comme l’amour contrarié, le fils caché, la servante providentielle, la maitresse qui aime celui qu’il ne faut pas.
Il me semble néanmoins que les amateurs de ce genre ne lui en tiendront pas rigueur.

Si vous cherchez un roman qui vous emporte dans un Moyen Âge fantasmé, empli de fées et de chevaliers, celui-ci pourrait bien vous plaire.
Si vous n’avez pas encore lu Mireille Calmel, commencez plutôt par Le Lit d’Aliénor.

Avec ce roman, je valide la catégorie Sport/Loisir du challenge Petit Bac, la lettre C du challenge ABC qui se complète doucement, et j’enlève un roman de ma PAL qui ne maigrit pas beaucoup en ce moment.





mardi 6 novembre 2012

La mémoire froissée 1, 2, et 3 de Christine Machureau


Depuis que ma liseuse a rejoint mon équipement de geek, je m’intéresse un peu plus aux livres publiés uniquement sous format numérique.
Sans équipement, sur l’écran d’ordinateur, ce n’est pas très confortable et je préférais passer mon tour quand je voyais un éventuel partenariat dont l’ouvrage était numérique.
Mais depuis quelques semaines, mon addiction à ma petite liseuse a grandi, et il me faut désormais des doses régulières pour l’abreuver et me sustenter.
J’ai donc sauté sur l’occasion quand j’ai vu que Numeriklivre proposait un partenariat par le biais de ce blog, et j’ai exprimé mon souhait de lire La mémoire froissée, roman qui avait été annoncé sur Twitter et avait éveillé ma curiosité.

Anne apprend chaque jour avec sa mère à quoi servent les plantes.
À l’école de l’abbaye, elle appris à lire et écrire, et sa vie s’écoule paisiblement entre le logis propret et l’atelier de son père.
Mais l’année de ses 7 ans, sa mère est arrêtée pour sorcellerie et son père s’enferme dans son chagrin avant de disparaître quelques mois plus tard.
Anne, désormais seule, choisit de se battre et dès qu’elle atteint l’âge d’être indépendante, elle fait que sa mère lui a appris et devient herboriste.
Prudente, elle s’emploie a ne pas faire d’ombre à l’apothicaire local et ne s’occupe que de la basse ville.
Son commerce prospère doucement mais sûrement et l’amène finalement à ouvrir une boutique et prendre une apprentie.
Elle se consacre alors à la fabrication de baumes, de décoctions et surtout à poursuivre ses cueillettes et récoltes de plantes.
C’est d’ailleurs ce qui va lui permettre de faire une rencontre bouleversante à plus d’un titre…


Je dois d’abord vous avouer que j’attendais de lire ce roman en entier pour faire mon billet.
En pleine lecture du troisième tome, je voyais la fin du volume arriver sans que cela ne corresponde à la fin de l’histoire.
Et là, je l’avoue, j’ai été à la fois réjouie et déçue.
J’ai été ravie qu’il me reste encore au moins 300 pages de lecture pendant lesquelles je pourrai voir Anne vieillir, et j’ai été déçue parce que sur le site de l’éditeur, rien ne m’avait annoncé qu’il y aurait 5 tomes. Le coût du volume n’est vraiment pas élevé (2,99 €), sauf s’il faut le multiplier par 5.
Bon, passons sur ce petit inconvénient pécuniaire (qui serait facile à régler par une petite annonce sur le site) qui n’est en rien dû à l’auteur pour aborder le roman lui-même à présent.

Si vous avez bien suivi, je ne vous parlerai pas de la fin, puisque les tomes 4 et 5 sortent dans 15 jours. Vous pouvez donc me lire sans crainte ^-.
Je vais commencer par ce qui m’a vraiment plu dans ce pavé numérique (750 pages prévues !).
Je chipoterai ensuite, comme à mon habitude.

Anne, jeune femme libre et volontaire, m’a séduite d’emblée.
Elle est attachante, avide de tout connaître, tout en étant désintéressée.
Il n’est pas question pour elle de s’enrichir en aidant son prochain.
Tout ce que fait Anne, c’est soigner et tout ce qu’elle apprend doit servir à guérir davantage et soulager ceux qui la sollicite.
Cette volonté de fer va l’amener à quitter une situation qui promettait d’être confortable pour se lancer sur les routes et aller à la rencontre de son destin.
Son chemin sera semé d’embuches, mais elle finit par trouver celui qui lui est destiné et ce qui faisait son moteur passe au second plan.
Cette jolie histoire m’a encouragée à tourner les pages et je me suis retrouvée bien vite à la fin de chaque tome. 

Chipotons à présent.

J’ai relevé quelques erreurs de conjugaison dans le roman, mais surtout, une erreur de date car la peste est localisé en 1300 dans le premier tome, avant d’être replacée au 15e siècle.
J’ai également été très énervée par la présentation des personnages reprise au début de chaque volume.
Je vous en conjure, NE LA LISEZ PAS avant d’avoir lu le roman !!!
Une bonne partie de l’histoire est dévoilée sans vergogne dans la description des personnages, ne laissant aucune chance au suspens !
Après avoir lu cette présentation, je savais déjà qui Anne allait épouser, m’interdisant toute spéculation quant à ses prétendants. C’est vraiment dommage.

Si on ne lit pas cette présentation, Christine Machureau nous emporte dans sa vision du Moyen Age et cela fonctionne tout de même assez bien.
J’aurais néanmoins apprécié des descriptions plus travaillées qui mettent en place de réels décors.
Au fil des pages, les descriptions s’étoffent, mais il m’a manqué une vision du quartier parisien où la famille passe plusieurs mois, ou la campagne où elle passe sa grossesse par exemple.
Il y a également quelques répétitions, des insistances inutiles qui interrompent l’illusion et m’ont sorti du récit. L’éveil amoureux d’Anne, notamment, se répète d’une façon vraiment similaire de l’un à l’autre de ses prétendants, alors que cela semble être plus profond dans le second cas.
Le choix du narrateur impose aussi des contraintes auxquelles l’auteur n’a pas voulu se plier.
Anne raconte sa vie, c’est une femme du 15e siècle, instruite, mais qui a peu voyagé. Or elle manie parfois des termes qui ne devraient pas lui être connus, comme lorsqu’elle voit une mézouza tout en avouant qu’elle n’a pas rencontré beaucoup de juifs dans sa vie.
Certains épisodes de sa vie ne peuvent également être raconté puisqu’elle n’est pas présente. L’auteur change alors de narrateur, et sans prévenir, au milieu du récit d’Anne censé être consigné dans un cahier, un autre prend le relai pour compléter son récit.
C’est incohérent et il y aurait sans doute moyen d’utiliser un autre personnage pour raconter cela à Anne qui l’aurait ensuite noté elle-même.

Vous me connaissez, je trouve toujours quelque chose pour râler.
Je le fais ici en me disant que l’éditeur pourra sans doute corriger l’erreur de date dans une prochaine édition, et que l’auteure, si elle me lit un jour, aura ainsi un retour sur son travail.
Je ne le fais évidemment pas pour vous décourager, moi qui ai regretté amèrement de ne pas avoir de wifi sur ma liseuse le matin où j’ai terminé le tome 1 dans le train.
N’hésitez donc pas à aller lire un extrait du roman si celui-ci vous tente, et si vous aimez les romans d’aventure, les héroïnes fortes et volontaires, Anne pourrait bien vous plaire.

Je remercie les éditions Numeriklivre et le blog Mes petites idées pour ce partenariat.






mardi 9 octobre 2012

Pour seul cortège de Laurent Gaudé


Bien que Laurent Gaudé soit présent dans ma PAL depuis plusieurs années, je n’avais jamais lu la moindre ligne de cet auteur.
Encensé par la critique et par bon nombre de lecteurs, il évoque pour moi le figure de l’auteur à la mode mais exigeant, loin des bestsellers habituels et pourtant assez vendu pour se permettre de proposer des textes pointus.
Le choix de sa maison d’édition renforce d’ailleurs cette image, puisque ce sont les éditions Acte sud qui se chargent des sorties de nouveaux romans, tandis que les poches sortent d’abord chez Babel.
J’avais donc dans les mains une belle promesse de lecture en recevant ce roman.

Alexandre sait récompenser ses troupes. Après la bataille vient le festin, la fête, l’orgie à laquelle chacun de ses généraux est invité à participer.
Mais ce jour là, alors qu’il s’était laissé aller à danser pour son musicien préféré, le grand Alexandre s’effondre et ne se relève pas.
La fièvre le prend alors et ne le lâchera plus.
Dans sa tour au milieu du désert, Drypteis s’est retirée du monde.
Elle veille sur son enfant et vit au rythme de la communauté religieuse qui l’a accueilli. Mais l’empire la rattrape.
Il faut partir et suivre les soldats.
Éricléops, fidèle soldat d’Alexandre, et allé jusqu’en Inde délivrer le message d’Alexandre.
Il revient porteur d’une réponse mais c’est Alexandre qui va le rejoindre.

Que dire de ce roman, sinon que je l’ai trouvé magnifique.
L’écriture de Laurent Gaudé est soignée, recherchée sans affectation, équilibrée, rythmée.
Le récit est construit sur l’alternance de plusieurs voix qui se succèdent sans ordre apparent pour raconter cette histoire.
Le style ne change pas entre ces différents personnages, mais chacune de ces voix a sa particularité, sa vision des choses, ses espérances ou au contraire une conscience aigue de son destin et de sa fin.
Chacune donne au lecteur un point de vue différent et une occasion de s’intégrer dans le récit.

Clairement, c’est l’histoire de Drypteis qui m’a le plus séduite.
Cette femme qui a voulu s’extraire de son destin, prendre sa vie en main en se retirant aux confins de son monde et se retrouve malgré elle au milieu d’un nouveau carnage, m’a profondément touchée.
Son chemin est long et difficile mais elle le choisit, elle ne se laisse pas faire et le texte est à la hauteur de sa personnalité.

Son voyage entraine les autres, et si Alexandre est au cœur du récit, il ne peut que se laisser porter, demander pour être exaucé sans pouvoir agir lui-même.
Il en est de même pour Éricléops, qui parvient à s’extraire de sa condition pour guider ses anciens camarades, mais reste soumis à Alexandre.

Les jeux de pouvoir, la quête du trône d’Alexandre passent alors au second plan pour laisser la place à autre chose, à une quête de soi même et de sa place en ce monde.
Quelle est la place de Drypteis, du corps d’Alexandre, de chacun de ses lieutenants, de son épouse ?
Comment trouver sa place en ce monde quand d’autres ont choisi pour vous ? Comment s’extraire d’un destin qui vous enferme et tente de vous rattraper ? N’y a-t-il que la mort pour solution ou la disparition pourrait-elle suffire ?

Évidemment, le commun des mortels a peu l’occasion de se poser ces questions, mais si aucun empire ne souhaite vous rattraper, vivez-vous pour autant la vie à laquelle vous aspiriez ?
D’autres que vous même n’ont-ils pas essayé de vous entrainer sur des chemins qui n’étaient pas faits pour vous ?
 
Au delà d’Alexandre et du roman historique, ce roman m’a semblé parler de choix de vie, de poids sur les épaules et d’acceptation de soi.
Bien sûr, il faut adhérer dès le départ à ce récit d’outre-tombe, et j’ai parfois trouvé un peu too much l’arrivée d’un fantôme au milieu de la plaine.
La quantité pléthorique de personnages m’a aussi perdu quelques fois.
Ces deux petites réserves n’ont toutefois jamais gêné ma lecture.

Si vous aimez Laurent Gaudé, si vous appréciez la belle écriture, les romans travaillés, exigeants mais qui n’excluent personne, si vous avez une passion pour Alexandre le Grand ou les romans historiques (mais celui-ci va au-delà), ce livre pourrait bien vous plaire.


Je remercie Entrée Livre et la librairie Decitre pour l’envoi de ce livre.



Je clos le 1er pourcentage du challenge 1%  Rentrée littéraire 2012  avec ce 7e roman. 



mardi 18 septembre 2012

Souper mortel aux étuves de Michèle Barrière

J’ai tardé à écrire ce billet, et le temps passant, son souvenir s’efface.
Bon ou mauvais signe, je vous laisse juger.

Pourtant, j’ai passé un bon moment dans ces pages où la cuisine est au cœur du récit.
La plongée dans le Paris du Moyen âge a plutôt bien fonctionné et j’ai tourné les pages de ce roman avec plaisir.

En ce 6 janvier 1393, le mari de Constance vient d’être retrouver mort la gorge tranchée.
Les soupçons se portent sur une étuve mal famée comme il y en a tant, mais Constance est certaine que son époux ne fréquentait pas ce genre d’endroit.
Pour laver sa mémoire de l’infamie autant que pour s’assurer de ce qu’elle croit être vrai, elle décide de quitter son logis confortable et une vie qui ne lui donne plus aucune joie pour enquêter.
Elle se fait alors embaucher comme cuisinière par la tenancière de l’étuve, et avec l’aide de sa gouvernante, elle apprend à choisir les mets qu’elle prépare ensuite en suivant un ouvrage fort précieux que lui a légué son époux.
Par égard pour son jeune âge, il lui a rédigé un Ménagier, sorte de traité de cuisine et d’économat.
Muni de cet outil indispensable, elle rivalise avec le cuisinier attitré de l’étuve qui devient bien vite son ennemi…

Je ne vous le cache pas, le roman entier est une véritable invitation à se mettre les pieds sous la table.
On salive, on note les recettes, on découvre les ingrédients, on imagine les mariages de saveurs…
C’est extraordinaire.
Cette histoire permet ainsi à l’auteur de nous mener au cœur de la cuisine de cette époque.
De façon souvent très détaillée, les recettes nous sont livrées avec gourmandise, dévoilant la réalité d’une cuisine que l’on connaît finalement assez mal.
La légende veut que les épices aient caché le goût des viandes faisandées mais il n’en était rien.
Elles étaient au contraire savamment dosées, en grande quantité parfois, mais pas toujours.
J’imaginais également une cuisine assez limitée par l’absence de fruits et légumes qui seront découverts plus tard.
En réalité, de nombreux légumes ne sont plus consommés aujourd’hui, et les fruits étaient surtout confits.
J’ai donc fait de belles découvertes, et noté au moins une recette sucrée qu’il faudra que je tente.
J’ajouterais toutefois que cette accumulation de recettes et de tours de main se présente parfois de manière un peu trop didactique.
L’auteur explique à son lecteur. C’est une bonne chose, mais cela manque parfois de lien avec le reste et certains passages sont un peu longs et un peu trop didactiques.

Ceci mis à part, le roman est très rythmé et les aventures de cette jeune femme se succèdent vivement.
Elle se fait des amis et des ennemis à une vitesse record (un peu trop vite d’ailleurs quelques fois), et les personnages sont nombreux sans que l’on soit perdu.
La fin est un peu cousue de fil blanc, mais ça ne m’a pas gêné.

C’est donc un joli petit roman, gourmand, érudit et bien tourné.

Si vous avez envie d’une petite plongée gourmande dans le Moyen Age, de découvrir cette cuisine beaucoup plus variée que je ne le pensais, ce roman devrait vous plaire.



Un roman de plus pour les challenges polar historiqueABCParis je t'aime et le challenge Thriller et polar.






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