Aucun message portant le libellé Inde. Afficher tous les messages
Aucun message portant le libellé Inde. Afficher tous les messages

dimanche 21 février 2016

Des cheeses naans faciles pour mon thali !!

Cette semaine, Syl nous proposait de cuisiner sur le thème du voyage.
ça tombe bien, j'ai justement envie de changer d'air en ce moment !
Mais bon, honnêtement, je n'ai pas cuisiné grand chose cette semaine, alors je ne voyais pas comment j'allais pouvoir vous régaler.
Et puis je me suis souvenue de ces photos de naans (ou nans) faites il y a quelques temps mais jamais posté par manque d'occasion.




Après avoir laborieusement cherché dans mon ordinateur pour les retrouver (si si, c'est rangé, mais elles étaient dans le mauvais dossier !), réparons vite cet oubli.
Vous trouverez des dizaines de recettes sur Internet et très sincèrement, aucune n'égale les naans mangés en Inde ou même au resto indien.
J'ai essayé la cuisson à la poêle, à la casserole, à la vapeur...
Rien n'a jamais marché parce qu'il me faudrait une plaque chaude que je n'ai pas dans ma maison.
Et puis j'ai trouvé un livre de cuisine indienne GENIAL (je vous en parle en fin de billet) qui m'a donné LA bonne idée : mon four mais très très chaud !
Et là, ça marche.
Comme vous le voyez sur la première photo, les naans gonflent et ressemblent enfin à de vrais naans.

Cela aurait été dommage de ne pas partager ça avec vous, non ?





Pour 8 naans : 

  • 350 g de farine
  • 1 cs d'huile
  • 7 cl d'eau
  • 1 cc de sel
  • 1 yaourt nature
  • 1/2 sachet de levure ou une pincée de levure fraiche
  • (éventuellement 1 oeuf)
  • 16 vache qui rit


Dans un saladier, mettre la farine et creuser un puits au centre.
Ajouter tous les ingrédients et mélanger à la main*.
Quand la pâte est homogène, former une boule, couvrir et la laisser reposer 20 à 30 minutes au frais.

Préchauffer le four à 280°.
Sortir la pâte, fariner le plan de travail légèrement.
Couper la pâte en 8 morceaux.
Prendre un morceau, l'étaler pour obtenir un rond de 2 mm d'épaisseur maximum.
Prendre deux Vache qui rit, les malaxer et les mettre au milieu du rond.
Réunir les bords du cercle pour former un petit panier ou un petit pain ou une aumônière.
La pâte doit être bien soudée sans trou.
Retourner l'aumônière et l'aplatir délicatement en la roulant sous la paume de la main.
Laisser reposer 10 minutes.
Avec un rouleau, continuer à étaler les naans en faisant attention de ne pas faire de trous.

Mettre les naans sur une feuille de cuisson en silicone ou une plaque chaude (encore mieux) recouverte de papier sulfurisé.
Enfourner pour 4 minutes puis conserver les naans dans un torchon.


*J'ai mis une photo de mon robot mais c'est illustratif. J'ai essayé et je vous le déconseille. La pâte est élastique et ne se malaxe pas bien. La pâte à naan doit être malaxée au minimum. 




Vous pouvez servir avec un dhal au curry, du riz basmati et des pakoras.
L'assiette sur la photo s'appelle un thali, d'où mon titre.
C'est ainsi que vous serez servi en Inde, sans couvert avec parfois une cuillère mais pour les touristes.
On mange avec la main droite uniquement, et le naan sert notamment à manger le dhal (la purée de lentille corail) qui est un peu liquide.

Mais on peut aussi plus simplement les manger seuls ou avec un egg curry, mon plat indien préféré (même si ça reste assez risqué de manger des oeufs quand même !).

La recette de l'egg curry est là si vous voulez, et un jour prochain, je partagerai la recette du dhal quand j'aurais eu le temps de le photographier tellement il part vite chez nous.




Ma recette de naan n'est pas tout à fait la même dans ce livre mais si vous aimez la cuisine indienne, je vous le conseille : Lassi, cheese nan, Tandoori &Cie de chez Marabout et écrit par Krishane Renghen.
Il est plein de belles recettes mais surtout SIMPLE !!
Pas trop d'ingrédients compliqués, pas besoin de passer au supermarché spécialisé, et pas besoin non plus d'ustensiles trop rares dans nos cuisines.
En 68 pages, vous aurez des plats variés qui vous rappelleront le resto indien sans problème et sont bien adaptés au palais français.
Pour le moment, je n'ai pas trouvé mieux dans les livres de cuisine indienne.











mardi 2 février 2016

Bien comme il faut de Sandip Roy

Parfois, j'ai envie d'Inde. 
Pas d'un voyage en Inde, je ne suis pas encore prête à renouveler l'expérience (souvenez-vous...), mais j'ai envie de me replonger temporairement et en toute sécurité dans le bruit et la poussière, dans la chaleur et les odeurs, dans l'exotisme et l'ailleurs. 
Quand ce besoin est très fort, je l'assouvis avec un petit thali fait maison (mais c'est très rapide, quoique je perfectionne ma maitrise du dahl) ou un bon roman indien qui me replonge un peu plus durablement dans les rues pleines de Rickshaw de Madras ou sur les dalles brulantes des temples du Tamil Nadu. 

Et ici, c'est à Calcutta que le roman nous emporte. 

Amit s'est décidé à accueillir sa mère Romola chez lui à San Francisco. 
Il a mis plusieurs année après le décès de son père à faire ce que tout bon fils indien se doit de faire : s'occuper de sa mère veuve. 
Mais Amit ne vit plus à Calcutta, il a une femme américaine et il lui paraissait trop difficile d'imposer ce changement radical à sa mère. 
Il faut dire qu'il y a plus de quarante ans, elle a passé un an dans une petite ville américaine juste après son mariage, et qu'elle en garde un très mauvais souvenir. 
Son séjour en Amérique ne débute donc pas sous les meilleurs auspices. 
Et puis elle s'ennuie et refuse tout ce que son fils lui propose pour occuper ses journées. 
Ce qu'elle aime, elle, c'est regarder la télévision... 

A partir de cette situation assez banale pour les familles indiennes, Sandip Roy déploie différents évènements de la vie de Romola, de son mari Avinash et de son fils Amit. 
Il aborde des thèmes variés comme la confrontation des cultures, l'immigration indienne en Amérique, la façon dont on considère les Indiens qui vivent à l'étranger, mais également l'homosexualité et comment vivent les homosexuels indiens. 
J'avoue que cet aspect du roman m'avait complètement échappé quand je l'ai choisi, et j'avais parfois l'impression que l'auteur insistait un peu lourdement sur cet aspect. 
Mais le livre s'inscrit apparemment dans la littérature "queer", ce qui justifie cet apparent déséquilibre, même si ce serait simpliste de ne le définir que par cet aspect. 

Il m'a semblé en effet qu'il y était tout autant question de déracinement, de vie de famille à l'indienne et d'une tentative pour faire comprendre comment se construit la famille étendue dans cette culture. 
Et de ce point de vue, cela me semble très réussi. 
L'auteur nous raconte à chaque chapitre des épisodes de la vie de Romola, d'Avinash, de la vie dans la maison familiale avec la mère et la grand-mère d'Avinash, de la vie du quartier, du cérémonial de la crémation, de ce que les jeunes filles ont le droit de faire ou non quand elles sont courtisées par un homme... 
On assiste par bribes aux grands évènements qui marquent une vie ou aux petits rituels quotidiens, et on finirait presque par comprendre ce qu'il se passe dans la tête d'un Indien quand il arrive dans un pays occidental. 

En lisant les remerciements, on apprend néanmoins que l'auteur a publié certains chapitres de ce roman sous la forme de nouvelles isolées. 
Et effectivement, on comprend mieux certains passages qui paraissent un peu détachés du reste du roman. 
Ils ne sont pas totalement incongrus, mais ne s'enchainent pas parfaitement avec le reste. 
Ils racontent un évènement isolé (l'envie subite de chutney de mangue d'Amit qui se rend à l'épicerie pour la satisfaire) dont la place dans le roman parait un peu forcée. 
Mais c'est un petit bémol. 

Pour le reste, ce roman sent le curry, le cumin et le chutney de mangue, il vous dépaysera à coup sûr à grand coup de cuillère de dahl et de fumée d'encens. 


Merci aux éditions les Escales pour cette découverte.



Et hop, je passe aux 2% avec un 7e roman. 






mercredi 22 avril 2015

Les notes de la mousson de Fanny Saintenoy

Un roman qui se passe à Pondichéry ne pouvait que me séduire.
Cette ville si particulière, cet ancien petit bout de France, ce lieu si original où se mêlent les influences, les modes de vie et les communautés éveille toujours en moi des souvenirs d’air chaud, de découverte, de nostalgie.
A Pondichéry, il y a à la fois la ville indienne et le quartier français, les vestiges de la colonisation et les marchés indiens, la communauté d’Auroville et le temple de Sri Aurobindo.
Il y a aussi une communauté française qui m’a semblé un peu particulière, fermée sur elle-même et qui refuse même l’entrée à l’Alliance Française.
Les contradictions de l’Inde…

A Pondichéry, Galta sent qu’il manque quelque chose à sa vie.
Il y a son mari, Lalchen, il y a son fils, Kanou, il y a Ahmma qui prend soin d’eux, mais du fond de son passé, un mystère la mine et l’empêche d’être heureuse.
A Paris, Angèle est gardienne dans une école.
Le soir venu, elle prend possession des lieux et rêve à sa vie d’avant

Ce petit roman a le défaut de sa qualité comme on dit.
Il est trop court !
En quelques pages, l’auteure dépeint une ambiance, une atmosphère et des personnages avec une économie de mots qui fonctionne parfaitement.
Il ne faut pas longtemps à Fanny Saintenoy pour nous plonger dans cette moiteur, dans cette torpeur qui a emporté Galta.
On visualise la maison familiale, les rues, l’ambiance et l’on ressent aussi le vague à l’âme des deux femmes.
Mais on aimerait s’y plonger plus longtemps, s’y repaitre encore et en savoir plus sur chacun des personnages.
Si Galta et Angèle sont bien décrites, les personnages secondaires éveillent l’intérêt du lecteur qui reste un peu sur sa faim.
J’avais envie de connaître un peu mieux Elena, de savoir ce qu’ils vont tous devenir, de découvrir davantage Pondichéry.
Et néanmoins cela fonctionne et nous offre une plongée dans ce petit monde vraiment dépaysante.

J’ai retrouvé les rues découvertes il y a quelques années, j’ai aimé découvrir le destin de ces deux femmes.
Angèle est émouvante, prisonnière par deux fois de sa vie, des décisions que d’autres ont pris pour elle.
Elle a manqué de courage, comme nous le faisons tous à un moment de nos vies.
Ce roman nous rappelle qu’il faut oser vivre sa vie, c’est ainsi qu’elle peut devenir belle et qu’on peut en être fier.

Et puis l’histoire est bien structurée.
On lit le premier chapitre sans vraiment comprendre, avant que tout s’éclaire à la fin du roman.
Le dévoilement est complet et je n’avais pas vu venir le chemin que prend le récit.
Fanny Saintenoy nous dépeint une communauté coloniale dure et qui ne pardonne rien.
J’aurais tendance à penser qu’elle n’a pas beaucoup changé dans certains endroits du globe, même si elle est un peu plus ouverte tout de même.

En bref, c’est un petit roman que je vous conseille ABSOLUMENT si vous allez en Inde, et surtout si vous allez à Pondichéry !

Si vous n’y allez pas, ce n’est pas grave. Posez votre serviette sur un coin de sable au soleil, mettez-vous sur votre chaise longue dans votre jardin (c’est mieux si vous avez bien chaud) et savourez ces 120 pages car elles passent très vite !


Pour une fois, je suis à l'heure pour une LC avec Enna ^-^ qui partage apparemment mon avis. 



Merci à Versilio et Babelio pour cette lecture dépaysante. 


mardi 17 mars 2015

Retour à Bombay de Kavita Daswani

Après le Voisin, j'enchaine les romans pas compliqués et j'écume ma PAL avec ce petit roman indien.
Enfin, pas si petit puisqu'il fait quand même plus de 300 pages.

J'avais une grosse envie d'Inde, de chaleur moite, de saris et de Chai mais je crois qu'il va falloir que je lise un autre roman indien pour que cette envie soit réellement satisfaite.
Je l'ai cependant lu sans déplaisir, bien au contraire, même si la fin m'a laissée sur ma faim.

A 25 ans, Sohana n'est toujours pas mariée. 
A Bombay, ce n'est pas si courant et si sa famille est riche, ce n'est pas une raison pour ne pas s'en inquiéter. 
Mais voilà, Sohana vient de connaitre une grosse déception. 
Alors qu'elle faisait des études de décoration intérieure à Londres, elle a rencontré Jag, un bel Indien américain. 
Après trois semaines d'idylle sans nuage, il l'a quitté du jour au lendemain, car l'oncle de Sohana venait de truander le père de Jag. 
Evidemment, la jeune femme est effondrée et rentre immédiatement à Bombay ! 
Mais en arrivant, elle apprend avec stupeur que son grand-père, patriarche à la tête des entreprises familiales, ne souhaite pas la léguer à ses fils. 
Elle doit aussi faire face à l'hostilité soudaine et incompréhensible de sa meilleure amie. 
Quand son grand-père prend finalement la décision de léguer les entreprises à l'un de ses petits-fils, celui qui lui paraitra le plus méritant, Sohana va devoir choisir son camp et prendre des décisions qui vont changer sa vie... 

L'histoire de Sohana Badshah est celle d'une petite fille riche qui voit son univers basculer.
Vous ne trouverez pas ici les bas-fonds de l'Inde ou la vie de la rue, mais les bars et les restaurants selects de la bonne société, les salles climatisées et les match de polo.
C'est un choix, mais évidemment, tout un pan de l'Inde est passé sous silence.
On passe ici de salle climatisée en salon de thé en montant dans une voiture avec chauffeur où pas un grain de poussière ne passe.
Cela ne me dérange pas en soi, mais il me semble tout de même que l'image du pays qui en ressort est très idyllique.
Il s'en suit évidemment une galerie de portraits qui est souvent proche du stéréotype : la petite fille riche écervelée, le jeune golden boy à qui tout réussi, l'homme d'affaire stressé et la mère de famille qui protège ses enfants.

J'ai également eu un peu de mal avec les détails qui sont donnés par l'auteur.
Le lecteur a droit à des descriptions hyper détaillées où vous saurez tout du parfum du thé bu par chacun ou du nombre de grains de riz ingurgités.
C'est dommage, cela surcharge le texte et empêche toute tentative d'imagination.

Et puis last but not least, voilà encore une fin pas terrible !
Je vais finir par le créer ce club de lutte contre les fins pas terribles !
A la fin du roman, Sohana prend une grande décision mais rien ne nous est dit de ce qu'il va se passer ensuite et de ce que cela va entraîner.
Elle dispose aussi d'informations sur son grand-père qui ne nous sont pas dévoilées (même si on les devine).
Après avoir eu une débauche d'informations en tout genre, on se demande pourquoi on en est privé d'un seul coup.


Je vais tout de même essayer de finir sur une touche positive, vue que j'ai lu ce roman avec plaisir.
On y trouve une vision de l'Inde digne d'un Bollywood et en cela, l'auteur se conforme sans doute à ce qu'attendent ses lecteurs.
Le côté "roman feel good" est présent, mais à la sauce indienne, ce qui change un peu.
Sohana est attachante, on la voit évoluer et on suit ses mésaventures et ses aventures en se demandant ce qu'il va se passer ensuite.
Les chapitres sont courts et le roman se lit bien, le style léger permettant de s'y plonger et de tourner les pages avec facilité.
La structure du roman est aussi bien construite et invite à ne pas le lâcher.


Si vous aimez le Bollywood, ce roman pourrait donc vous plaire, car il reprend ses codes.
Si vous voulez passer un bon moment dans la bonne société indienne, il vous conviendra aussi.




jeudi 6 novembre 2014

Indira Gandhi de Guillemette de La Borie

Les biographies représentent un genre particulier dans le paysage littéraire français. 
Il y en a de plus ou moins courtes, de plus ou moins littéraires, de plus ou moins romancées. 
Elles présentent la vie de personnes plus ou moins connues et peuvent révéler des secrets ou au contraire se contenter de reprendre les évènements d'une vie en les accompagnant d'une narration. 

Celle dont je vais vous parler aujourd'hui fait partie de ces biographies très bien écrites et factuelles. 
En 100 pages, Guillemette de La Borie nous raconte la vie d'Indira Gandhi, sa vie familiale et politique, les évènements qui ont jalonnés son existence. 

Le 31 octobre 1984, Indira Gandhi commence sa journée par une séance de yoga dans son jardin. 
Comme chaque matin, elle a déjeuné en famille et bien que la nuit ait été mauvaise, il lui faut assurer les rendez-vous de la journée. 
Les astrologues lui ont prédit un mauvais évènement et elle ne peut se détacher de ce mauvais pressentiment qui l'accompagne sans cesse. 
Elle chasse néanmoins ses idées noires et traverse son jardin pour son premier rendez-vous. 
Mais sa garde personnelle Sikh en a décidé autrement et c'est aujourd'hui qu'Indira doit payer la fusillade qu'elle a ordonné quelques années plus tôt... 

De temps en temps, j'aime bien lire une biographie. 
En fonction du personnage choisi, on apprend plein de choses sur sa vie, mais également sur la vie politique de son pays, sur l'époque, la culture...
Si cette bio est bien faite, c'est un vrai plaisir et j'ai l'impression de lire une bonne histoire à rebondissements tout en apprenant des choses. 

C'est le cas ici avec ce livre qui porte sur la vie d'une femme que je connaissais finalement peu. 
L'Inde est un pays complexe et la famille Nehru - Gandhi l'est aussi. 
Je savais qu'Indira était de la même famille que Nehru, je connaissais Sonia, je savais aussi qu'elle n'était pas de la même famille que le Mahatmah Gandhi mais rien de plus. 
Et j'ai découvert une véritable dynastie de premiers ministres de l'Inde. 
Inscrits dans le processus de décolonisation par l'action politique, les Nehru sont hommes et femmes politiques de père en fille et de mère en fils. 
Depuis le grand-père d'Indira, ils ont tous lutté pour l'indépendance, et la jeune femme s'est associé à ce mouvement en suivant son père, son grand-père, sa mère dans les manifestations et le mouvement de protestation. 
Guillemette de La Borie s'attache à cet enchainement de destins, à cet attachement aussi, et montre comment Indira s'inscrit dans un héritage qui ne semble pas lui laisser vraiment le choix. 
Elle tient la place de sa mère auprès de son père, elle gère sa maison, le soutient et l'accompagne politiquement en laissant d'ailleurs son mari de côté. 
Prise dans un mouvement qui semble parfois la dépasser, elle se laisse couler dans ce qu'on attend d'elle ou au contraire prend les choses en main pour obtenir ce qu'elle veut. 

Ce livre suit ainsi le mouvement de cette vie riche en épisodes divers et en revirements avec une jolie plume. 
En 100 pages, le portrait brossé permet de mieux distinguer ce qui fait la singularité de cette femme et de sa famille. 
On en sait plus sur l'histoire de l'Inde autant que sur la sienne, et c'est ce qu'on attend d'une biographie. 
Le contrat est donc remplit avec un joli texte, ce qui ne gâche rien. 

Comme j'aime râler, je regretterai tout de même qu'il n'y ait pas eu un portrait psychologique un peu plus poussé. 
On distingue ce qu'est cette femme mais elle reste encore assez mystérieuse une fois la dernière page tournée, surtout à la fin de sa vie. 
Mais bon, il ne semble pas y avoir beaucoup de sources fiables pour nous parler de la vie d'Indira Gandhi, alors il valait peut-être mieux privilégier l'objectivité. 

En bref, c'est une petite biographie très agréable à lire et qui vous permettra d'apprendre beaucoup de choses sur l'Inde et la transition démocratique. 
Un petit livre indispensable sans doute pour ceux qui veulent mieux comprendre ce pays si complexe. 

Quant à moi, je vais m'empresser de choisir un roman indien dans ma PAL car j'ai encore envie de voir des saris voler. 




Merci à Babelio et aux éditions Libretto



tous les livres sur Babelio.com

samedi 26 octobre 2013

Un très beau recueil de nouvelles indiennes !

Aujourd'hui, je ne vais pas faire un billet classique.
Quand j'ai rencontré la créatrice d'Exploratology, elle m'a offert un des ouvrages de la sélection Histoires Indiennes, vous savez, celle que vous pouvez gagner jusqu'à dimanche matin sur ce blog.

J'ai lu ce livre avec un grand plaisir mais je ne veux pas tout dévoiler, alors je vais vous donner des indices sur cette lecture, en espérant que cela suscitera votre curiosité.

Il s'agit donc de littérature indienne. 
Je crois que je suis en train de digérer mon voyage en Inde après presque 2 ans, et la littérature indienne m'attire un peu plus. 
J'ai ainsi pu lire ce livre sans a priori négatif, et j'ai même été très surprise d'apprécier autant de me replonger dans la société indienne.
Car tout le charme de ce livre est justement là. 
L'auteur nous plonge dans de petites histoires qui nous dévoilent le fonctionnement de la société indienne, mais sans fatalisme. 
Certains personnages sont rebelles, ils ne se fondent pas dans la masse. 
D'autres à l'inverse sont très traditionnels et ne se détournent pas du chemin tracé par la société.
Mais tous vivent la vie qu'ils ont choisi, ou font quelque chose qui leur permet de vivre cette vie. 
C'est intéressant, fascinant, émouvant, parfois troublant. 

Ce livre pluriel regroupe plusieurs nouvelles, ce dont je ne raffole pas, mais de temps en temps j'aime bien. 
Et là, j'ai bien aimé.

Et voici encore un indice avec le portrait de l'auteur.



Alors  ? 
Vous connaissez ce livre ? 


Si vous voulez découvrir ce recueil, vous pouvez encore jouer sur le billet de la semaine dernière
Il vous suffit de proposer un thème de sélection thématique avant dimanche à 10h. 


Bon week-end ! 




mercredi 11 juillet 2012

India dreams de M. et J.-F. Charles, tome 1 à 5


En ce mercredi, je vous propose de vous parler d’une petite BD dépaysante.
Il s’agit d’India Dreams de Maryse et Jean-François Charles qui transporte son lecteur dans l’Inde coloniale des années 1930.

J’ai lu le premier tome de cette BD il y a très longtemps, mais je n’avais jamais pu lire la suite.
C’était pourtant un début d’histoire prometteur, qui présentait différents fils qu’il ne restait plus qu’à suivre.

En 1930, Amelia embarque pour l’Inde avec sa fille Emy pour aller retrouver son mari Thomas à Bombay.
Cette jeune femme n’est pas préparée à ce qu’elle va y découvrir et se retrouve prise au piège d’une machination dont elle n’a pas conscience et qui la dépasse.
Sa fille Emy, au contraire, s’y sent immédiatement à son aise, mais son retour rapide en Angleterre va l’éloigner de cette enfance rêvée et de ce pays jusqu’en 1944, quand l’Inde l’appelle et qu’elle doit y retourner.  
Chaque fois, ces femmes devront choisir leur destin, et construire leur propre route dans ce pays qui n’est pas le leur mais qui le deviendra.

J’ai beaucoup aimé ces histoires croisées, ces vies de femmes qui ne demandaient pas tant et se retrouvent prises dans les tourments d’histoires plus grandes que les leurs.
Les récits sont bien construits, ménageant un suspense qui incite évidemment le lecteur à poursuivre sa lecture.
Les histoires d’Amelia et d’Emy sont très différentes mais toutes deux doivent apprivoiser l’Inde et ses habitants pour pouvoir y trouver leur place.
Elles sont déracinées, sans attaches et Amelia est dès son arrivé écartée par les siens. Elle se retrouve sommée de prendre une place qui ne lui convient pas, comme c’était encore souvent le cas à cette époque.

Les dessins sont aussi très beaux.
Les couleurs sont douces et sans doute aquarellées.
Le dessinateur a choisi des camaïeux de sépia qui donnent une atmosphère très chaude à ces albums.
Il se dégage aussi une part de nostalgie et de romantisme qui répond à la peinture de l’Inde coloniale qui est faite ici.

Le dessin est traité de façon réaliste, mêlant les monuments, les palais indiens et les représentations de Ganesh ou la peinture de Londres en 1944.
L’Inde est aussi le lieu de l’éveil à une sensualité qu’elle ne connaissait pas pour Amelia qui se découvre ainsi et ne pourra plus revenir à son ancienne vie.

Comme j’ai toujours quelque chose à redire, je regrette tout de même quelques faiblesses dans l’histoire qui concerne les espions communistes d’Oxford à Darjeeling, mais cela ne représente qu’une infime partie du récit.
C’est assez anecdotique, même si cela a conditionné les choix des personnages.
Le tome 5 est aussi une compilation de dessins préparatoires et un résumé du récit complet que l'on a lu dans les 4 tomes précédents, ce que j'ai trouvé bien dommage. J'aurais préféré des détails techniques, par exemple. 

Quoi qu’il en soit, si vous croisez ces albums à la bibliothèque ou chez votre libraire, je vous conseille de céder à la tentation car ce sont de beaux livres, qui vous conteront une belle histoire.









jeudi 21 juin 2012

Le vendeur de saris de Rupa Bajwa


Voici enfin mon billet sur ce livre lu pendant mes vacances en Inde.
J’ai mis du temps à l’écrire.
C’était pourtant une très belle lecture, de celles dont il est finalement difficile de parler, mais que l’on a envie de partager pour que d’autres lecteurs puissent le découvrir.
Je vous livre donc mes impressions, après les avoir laissé décanter.

Ramchand est vendeur de saris. 
Il mène une vie bien ordonnée, il va travailler tous les matins sans se poser de questions, va au cinéma le dimanche avec deux bons copains, n’a pas de femme, pas d’ambition ni d’imagination. 
Il n’a pas vraiment de vie, mais s’en accommode. 
Et puis un jour, il repense aux ambitions que ses parents avaient pour lui. Ils voulaient qu’il aille à l’école, qu’il apprenne l’anglais et qu’il vive mieux qu’eux. 
La vie en a décidé autrement, mais Ramchand a soudain envie de leur faire honneur, et il achète des livres en anglais et un dictionnaire. 
Doucement, il déchiffre les mots, puis les phrases et les pages se tournent. 
A force de lire, il retrouve le plaisir de l’étude, mais il commence aussi à réfléchir. 
Il s’interroge sur sa vie, sur son isolement, sur sa solitude, sur son travail… 
Il pense trop et devient de plus en plus lucide envers sa condition. 
Mais ces réflexions ne sont pas forcément une bonne chose… 

Ce pauvre Ramchand m’a beaucoup ému.
J’étais si contente quand il s’est mis à lire, à réfléchir, à vouloir vivre mieux.
Je me disais que si les Indiens se cultivent, sont éduqués, cela sera forcément positif, mais hélas, ouvrir les yeux quand on est en bas de l’échelle, c’est aussi voir et prendre conscience que cette échelle a des barreaux glissants ou inexistants et qu’il est bien difficile de la monter.
De rencontres en rencontres, Ramchand veut s’élever, mais il est toujours remis à sa place.
Il croise des femmes de la bonne société comme des femmes des bas quartiers, et chaque fois, il ne trouve pas sa place et ne sait plus ce qu’il doit faire.
Il se perd finalement en essayant de mieux comprendre de quoi la vie est faite et finit par se dire qu’il n’est pas bon de trop penser.

C’est là que je me suis perdue moi aussi, car ce livre m’a engagé dans une réflexion que je poursuis toujours, bien que je l’ai refermé depuis plusieurs mois.
Mes convictions personnelles, mes grandes idées sur l’éducation ne tiennent déjà pas beaucoup face à des enfants qui n’ont d’autres choix que de ne pas aller à l’école pour pouvoir manger (je pourrais vous parler des enfants cambodgiens ou birmans pendant des heures), mais là, je suis encore plus déstabilisée tant ce roman sonne juste.
Pourtant, j’ai envie de croire que l’éducation est toujours une bonne chose. Et ce, quelques soient les conditions.
Car quand j’y réfléchis, j’ai quand même l’impression d’entendre là un discours qui appartenait pour nous au 19e siècle, quand les « masses laborieuses » ne devaient pas être éduquées pour leur bien, qu’il fallait qu’elles restent dans l’ignorance car il n’est pas bon de trop penser, de prendre conscience de sa condition quand on ne peut pas en changer.
C’est exactement ce qu’il y a dans ce livre (que j’ai adoré pourtant), mais les classes laborieuses ont changé en Europe. Elles envoient leurs enfants à l’école aujourd’hui et vivent mieux (si, si, je vous assure que même au chômage, un ouvrier français vit mieux qu’un Indien des bidonvilles).
Le monde du travail a changé lui aussi, me direz-vous, et l’Inde a une population exponentielle a gérer. Mais une jeune fille qui est allée à l’école a statistiquement deux fois moins d’enfant que sa compagne qui n’y est pas allée. Ce sont aussi des enfants qui seront mieux nourris car moins nombreux.
Et finalement, c’est peut-être l’éducation partielle de Ramchand qui est la cause de ses malheurs. S’il avait pu poursuivre sa scolarité, il aurait pu avoir un métier mieux payé et une vie totalement différente.

Comme vous le voyez, je vous livre là mes impressions, mes réflexions, et je ne les ai pas encore bien rangées.
À méditer, donc, car je n’ai pas de réponse.

Ce que je sais, par contre, c’est que je vous conseille ce livre qui est tellement triste, mais tellement joli et si intéressant.
Vous découvrirez l’Inde et les Indiens de l’intérieur, vous toucherez des saris, vous assisterez à un mariage, une séance de cinéma, des essayages ou des pauses thés.

Une valeur sure !



mercredi 28 mars 2012

Saveurs assassines de Kalpana Swaminathan


Dans le désordre, voici (enfin) l'un des romans lus pendant mes dernières vacances.
J'ai mis du temps à écrire ce billet, mais c'est dommage, car il s'agit d'une belle lecture.

Comme vous le voyez, en Inde, je lis de la littérature indienne ! Logique, non ?
C'est en tout cas comme cela que j'essaie de procéder en général, en choisissant des romans qui se passent dans le pays visité ou qui ont été écrits par des auteurs locaux.

Je dois avouer que je ne connaissais pas du tout Kalpana Swaminathan, ce qui me permettait de lire ce livre sans a priori.
Je savais juste qu'elle était chirurgien et habitait Bombay. Apparemment, elle n'exerce plus son métier, mais je m'attendais à lire des descriptions anatomiques poussées, ce qui ne fut pas du tout le cas, heureusement.

Hilla, chirurgienne en vue de Bombay, vient d'hériter d'une maison immense.
Comme elle lui vient d'un oncle peu aimable, qui a probablement dépouillé son père pour l'obtenir, elle ne souhaite pas l'habiter mais veut en faire une maison d'hôte.
Après des travaux titanesques et une rénovation complète, elle organise un weekend gastronomique pour faire découvrir le domaine à quelques personnalités influentes, en espérant qu'ils lui feront de la publicité.
Le cuisinier Tarok a préparé des menus différents pour les trois jours du séjour, adaptant des recettes indiennes traditionnelles et proposant une cuisine raffinée mais très originale. Il veut à la fois choquer et charmer les invités, parmi lesquels on trouve un médecin et sa femme exubérante, un danseur, une mannequin, la nièce d'Hilla, un professeur d'université, un grand écrivain et sa compagne ardente féministe, et Lalli et sa nièce.
Le weekend se déroule de façon mouvementée, sous les yeux de la narratrice et de sa tante Lalli, ancienne haut gradé de la police indienne.
Quand l'assassin frappe, Lalli entre en scène, secondée par sa nièce...

Je l'ai lu sur plusieurs blogs, mais je vais moi aussi utiliser cette analogie, parce qu'elle est vraiment parlante : ce roman est construit comme une partie de Cluedo !
Le plan de la maison est donné au début du roman, chacun se voit attribuer une chambre et la météo se gâte progressivement pour finalement bloquer tous les participants dans la maison. La tension monte ensuite jusqu'à ce que le premier mort soit découvert (oui, il y en a plusieurs), puis l'enquête démarre, décrite progressivement par les yeux de la narratrice.
Il s'agit donc d'un roman à la structure très classique, assez prévisible (on attend d'ailleurs le premier mort avec impatience).

Mais l'originalité de ce roman vient d'ailleurs.
La narratrice est la nièce de Lalli qui se révèle être une professionnelle du crime (je ne vous en dis pas plus). Elle la seconde, raconte l'enquête, tout en restant en position de novice, comme le lecteur.
Il est aussi dit que cette narratrice - dont on ne connaitra pas le nom - a écrit un roman intitulé Compartiment pour dames ! Il s'agirait donc d'Anita Nair ou, en tout cas, d'un clin d'oeil amusant de l'auteur.
C'est aussi un roman gastronomique.
La cuisine indienne est omniprésente, les menus sont détaillés et la liste des plats est impressionnante. Bien sûr, pour que le lecteur occidental se repère (et le lecteur d'une autre région de l'Inde), les notes de bas de page précisent le contenu des recettes et traduisent les saveurs pour nos palais occidentaux, mais cela reste très exotique.
Pendant la lecture, j'ai parfois trouvé que les descriptions des menus étaient un peu longues. Je crois finalement que ce roman est assez équilibré, car les personnages sont tous charnels et ont tous quelques préoccupations corporelles.
Si je devais également faire une critique, je dirais que l'histoire met un peu trop de temps à se compliquer et que le mort arrive après une centaine de page.
Il faut toutefois préciser qu'il s'agit du premier tome d'une série, ce qui justifie sans doute les longueurs initiales destinées à présenter les personnages et leurs cadres de vie.
Comme le style de l'auteur est très fluide, j'aurais tendance à attendre d'avoir lu la suite pour émettre un avis définitif.

Quoi qu'il en soit, si vous cherchez un roman policier à la mode anglaise, avec un huis clos un peu étouffant et une galerie de personnages bien trempés, ce roman devrait vous plaire.


Un roman de moins dans ma PAL !
Et un de plus pour le tour du monde en polar dont je vous parlerai bientôt. 




dimanche 4 mars 2012

Un peu de lecture ?


En ce dimanche, voilà une photo prise à la volée mais qui me touche particulièrement.

Cette maman est en train de lire un livre à son fils qui était très demandeur et réclamait.
ça n'a l'air de rien, mais pour une vendeuse de poterie sans boutique, qui vient profiter des foules en visite au temple, savoir lire est une grande richesse.
En transmettant ce plaisir à son fils, elle en fera sûrement un petit garçon content d'aller à l'école.

Je vous laisse, c'est la fin des vacances mais elles étaient bien courtes et je suis déjà de nouveau submergée de travail :S
















Chez Lyiah, on passe le dimanche en photo et c'est aussi chez 




LinkWithin

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...