mardi 24 août 2010

La Dame de feu de Marguo Maguire [Harlequinades 2010]

Quand je me suis décidée à lire un Harlequin pour le challenge des Harlequinades 2010, j'ai commencé par chercher dans ma bibliothèque ceux qui subsistaient de ma période de lecture intensive de romans sentimentaux.
Classés dans la catégorie des romans paralittéraires, ces ouvrages se positionnent sur une échelle de valeur propre à toute la littérature, qui permet par opposition de définir les genres qui lui sont opposés. En clair, cela signifie que le roman sentimental est en bas de l'échelle, puis on trouve le roman de science-fiction (je vais vite, bien sûr), et le roman policier à la frontière de la littérature. Ensuite on passe au roman qui n'a pas besoin de se présenter muni d'un qualificatif. Un « roman » est forcément littéraire, tandis qu'un roman policier, en plus d'être policier, est aussi « para » littéraire.
Je vous rassure, le roman sentimental n'est pas le pire que l'on puisse lire (j'utilise le terme « pire » sans le penser forcément). Tout en bas de l'échelle fixée par l'institution littéraire (école, critique, recherche universitaire), on trouve le roman pornographique.
Comme quoi, on peut toujours trouver plus mauvais.

Après ce quart d'heure théorique, venons-en à ce superbe roman, épique et plein de rebondissements.
J'ai donc lu La Dame de feu, de Margo Maguire.
Parmi les auteurs de chez Harlequin, celle-ci est une de mes préférées, avec Anne Herries, Paula Marshall et Sheri anton. Eh oui, même là, il y a de meilleures auteures que les autres.
J'ai aussi une préférence marquée pour les « Historiques », que cela se passe au Moyen Age ou au 19e siècle.
Le roman présente généralement une première page intitulée « à cette époque », qui permet à la lectrice de connaître les informations essentielles à la compréhension du cadre historique, comme les intrigues politiques, les guerres ou les complots éventuels. Vous me direz que dans un roman « classique », l'auteur distille ces informations dans les 50 premières pages et il relève d'ailleurs de son talent personnel de les faire passer sans le montrer.
Oui, mais voilà, en tant que lectrice d'Harlequin, cela ne m'intéresse pas plus que ça ! Ce qui va me passionner, ce sont les évolutions des sentiments des personnages, les obstacles qu'il leur faudra affronter et non le cadre historique !
Cette première page est donc bien pratique.

Dans la Dame de Feu, Keelin, jeune princesse irlandaise, fuit le clan opposé au sien en tentant de protéger la lance sacrée qui lui permet d'avoir des visions du futur et de protéger les siens. Réfugiée au pays de Galle avec son vieil oncle aveugle, elle sent qu'il va lui falloir rentrer prochainement chez elle mais les dangers de la route sont nombreux pour cette belle jeune femme :
« il admirait sa beauté pleine de fraicheur avec sa peau blanche comme un lys et le teint légèrement rosé de ses joues, ses yeux d'un vert profond et ses cheveux noirs et luisants ».
Soudain surgit Marcus, jeune comte dont la troupe vient d'être attaqué sur la route proche. Les brigands (des Irlandais à la recherche de Keelin) viennent de tuer son père et de blesser gravement son jeune cousin. Heureusement, Keelin est guérisseuse et entreprend de le soigner. Elle va ensuite suivre le comte dans son château pour continuer à soigner le jeune blessé.
Tiraillée entre son devoir de princesse irlandaise qui doit rentrer chez elle et la sécurité qu'elle a trouvé dans ce château, Keelin ne se résout pas à quitter Marcus. Il faut dire qu'il a des arguments :
« Il avait les cheveux d'un blond de blé qui ondulaient comme les épis dans la brise alors qu'il retirait sa cotte de mailles. Il portait au dessous une tunique aux fines broderies dont il retroussa les manches sur ses bras nus. »
Mais il y a aussi au château Iseut, une parente pauvre qui a caressé l'espoir de devenir un jour comtesse de Wrexton. Et Iseut va tout faire pour éloigner Keelin de Marcus.

Comme nous sommes chez Harlequin, je ne vous cache pas qu'ils se marièrent et eurent beaucoup d'enfants  ! :)
Et c'est justement cela qui plait aux habituées de ces romans. Nous qui sommes habitués à autre chose, à s'interroger, à être surpris en tournant les pages, il nous est difficile de trouver un intérêt à ces lectures. C'est que nous maitrisons des codes de lecture qui ne sont pas universellement partagés !
C'est dommage, me direz-vous. Certes, mais je ne peux m'empêcher de trouver cela bien qu'il y ait des lectures pour tous, petits ou grands lecteurs, plus ou moins cultivés quant au champ littéraire.

Alors quand j'ouvre un Harlequin, je ne suis pas la même lectrice. Je cherche au contraire à identifier les stéréotypes, à mesurer l'écart que s'est permis l'auteur entre le canevas imposé par les éditions Harlequin et la liberté qu'il pourrait souhaiter. Et c'est là qu'une lecture multiple est intéressante, dans le renouvellement des procédés. C'est aussi pour cela que je peux vous dire que certains auteurs sont meilleurs que d'autres.
Cette variation reste toutefois du domaine de l'architecture générale du roman. L'écriture est toujours sensiblement identique.

Et pourtant, voilà une petite pépite trouvé dans la Dame de Feu :
« Marcus aimait la lecture. C'était l'un de ses plus grands bonheurs de s'enfermer dans cette chambre et d'y lire et relire les superbes ouvrages ornés d'enluminures qui nourrissaient les sens et l'esprit. »
Vous vous rendez compte ? Un homme qui lit, et qui plus est un chevalier du Moyen Age qui fréquente habituellement les salles d'armes et non les cabinets de lecture !
(Bon, je passerai sous silence le fait que les chevaliers n'apprenaient pas à lire. C'était un signe de faiblesse qui entachait irrémédiablement la réputation d'un homme !)

Je dois bien avouer tout de même que j'avais déjà lu ce roman, probablement l'an dernier à la même période, mais je ne m'en suis aperçue qu'à la moitié du livre. Comme quoi, ces Harlequin ne laissent pas un souvenir impérissable dans ma mémoire de lectrice.
Et ne serait-ce pas le propre des bons livres, que de s'inscrire durablement dans les pensées et dans la vie de leur lecteur ?
ff

5 commentaires:

  1. Le dernier Harlequin que j'ai lu remonte à mes 13 ou 14 ans....

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  2. J'ai pleins d'Harlequins a troquer.... :D

    C'est pas trop mon style ^^

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  3. @ Chrys : Je n'en abuserais pas, mais un bon de temps en temps, ça passe ;)

    @ Metyuro : J'en ai un stock aussi maintenant ! C'est rigolo d'en lire un, après il faut faire des heureuses et les distribuer :)

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  4. J'ai terminé de lire les 2 que j'avais sélectionner, je vais essayer de m'amuser pour la retranscription ^^

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  5. @ Océane : Ce billet ci était un peu sérieux :) mais j'en ai un autre à lire, moi aussi. Ce sera l'occasion de faire quelque chose de plus drole...

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