jeudi 15 février 2024

Vous ne connaissez rien de moi de Julie Héraclès [Livre audio]

Je lis peu de roman de la rentrée littéraire.
J’attends souvent la version audio de ceux qui me tentent un peu, ou, au moins, que l’euphorie soit retombée.
Parfois, le temps ne fait pas bien son travail, mais souvent, cela fonctionne plutôt bien quand même.
Et puis quelques fois, un livre me reste en mémoire, et je craque.  
Quand j’ai vu passer celui-ci en audio, je n’ai pas su résister !!  
 
 
 
Simone attend dans la cuisine.
Elle sait qu’ils peuvent arriver d’un moment à l’autre.
Elle a mis une jolie robe pour rester forte dans l’épreuve qui l’attend.
D’ailleurs, elle ne sait pas vraiment ce qui l’attend.
Tout ce qu’elle sait, c’est que ce qu’on lui reproche était beau et qu’elle le gardera toujours comme un trésor…


Je vous l’avoue tout de suite, il aurait été bien dommage de résister !
J’ai adoré écouter ce roman !
L’autrice s’est inspirée de cette photo de Capa prise à la fin de la guerre à Chartres.
L’histoire est celle d’une jeune fille qui entre dans la vie adulte à une période où rien n’était simple et qui rappelle celle de la photo.
Elle compose avec ses frustrations d’adolescente, ses rêves et ses envies, dans une société où sa place est complexe.
La succession de déceptions, de désillusions va la pousser dans des extrêmes que cette époque rend tragique et c’est finalement une vie bien ordinaire qui nous est racontée ici.
Simone appartient à une classe sociale populaire.
Sa mère a tenté d’en sortir mais sans succès car elle n’a pas les codes, et dans l’école où elle va, on lui fait bien sentir qu’elle devrait être ailleurs.
Alors Simone garde sa révolte, elle couve en elle et quand les Allemands arrivent, elle a un terrain tout trouvé pour laisser libre court à ce qui la hante.
Mais elle est aussi très jeune, en construction, un peu maladroite, elle aime, elle vit, elle choisit mal ses amis.


Nulle pitié cependant dans ces pages.
Le récit est habile et si l’autrice a dû subir les attaques de critiques trouvant que le roman vantait la collaboration, ce n’est pas l’impression que j’ai eu.
Simone est dépeinte avec ses vices et ses défauts.
Elle est volontiers vaniteuse, elle se préoccupe peu de son prochain, elle n’a pas de compassion, si ce n’est pour elle-même.
Elle se fait avoir, mais elle n’en tire que peu de leçon.
Il n’y a rien qui l’excuse si ce n’est la jeunesse (mais cela n’en est pas vraiment une).
Et puis il s’agit d’un roman, le nom de famille de Simone est modifié et rien ne dit que la vraie Simone ait vécu tout cela.

Le texte à la première personne rend l’histoire plus vivante, plus crue.
Les images sont fortes, Simone est humaine, et on le sent bien.

La version audio est à l’image du texte, vivante et forte.
La lecture d’Amélie Belohradsky est fluide, elle permet de bien identifier les personnages et les temps de l’histoire.
A la fin de l’enregistrement, l’entretien avec l’auteur est également une belle idée car cela permet de comprendre plein de choses.
Ces entretiens sont d’ailleurs souvent très riches !


C’est donc un vrai coup de coeur pour ce premier roman dont il faut espérer qu’il ne soit pas le dernier ! 
 
 

 
 

 



mardi 30 janvier 2024

Le silence de Dennis Lehane

Fan de roman noir, ce livre est pour toi !
Roman social, il décrypte la société et ses dérives en entrant dans la tête de ceux qui la subissent.
Et c’est une réussite !

En cet été 1974, Mary Pat cherche sa fille.
Mère célibataire du quartier de South Boston, elle connaît les dangers de sa ville quand on est une jeune fille de 17 ans.
Mais Jules n’est pas rentrée ce weekend et personne ne semble l’avoir vu.
Dans une station de métro, un jeune noir a été retrouvé mort.
Autant dire que le cas de Jules n’intéresse personne.
Mary Pat décide alors de chercher sa fille elle-même… 
 
 


Pour les fans de littérature américaine, ce roman est parfait.
On y retrouve des thèmes forts, symboliques de certains problèmes sociaux actuels dans ce pays.
Les banlieux violentes, les gangs, le trafic de drogue ou la main mise des petits chefs de quartier, l’enrôlement des jeunes, le racisme… tout y est !
Mary Pat essaie de tenir ses enfants loin des mauvais plans mais comme pour beaucoup de mères, c’est tellement difficile. 
 
Parallèlement à cette histoire particulière, l’auteur a choisit un évènement historique qui vient percuter la petite histoire.
En 1974, à Boston, les autorités ont décidé de mélanger les élèves blancs et noirs de deux lycées de quartier (évidemment, les blancs du centre ville, eux, n’étaient pas vraiment concernés).

Des manifestations ont eu lieu, des tentatives de stopper ce processus, attisant les tensions entre les quartiers.  
Le récit de ce roman s’inscrit dans ce moment suspendu où chacun attendait de voir la suite des évènements.

Je ne vous dirai rien de la quête de Mary Pat car c’est tout l’intérêt de ce roman.
On la suit dans ses recherches, on a peur pour elle, on espère ou on est écœuré du fonctionnement de cette micro société.
Un soupçon d’humour noir permet de souffler un peu avant de replonger dans la noirceur de son quartier.
Petit à petit, elle retrace le fil des évènements et atteint la vérité mais le prix à payer est toujours élevé.
 
Pour raconter tout cela, le texte est descriptif, brut, il ne s’attarde pas exagérément sur les sentiments, comme l’héroïne d'ailleurs.
Il faut avancer quoi qu’il arrive et affronter les silences car dans ce roman, tout le monde répète « vous savez bien ».
On se tait, on ne dit pas, et le silence tue.

La version audio est lue par Marie Bouvier.
Son interprétation est forte, vive et suit le récit en ajoutant une touche de tension qui vient appuyer l’ambiance particulière qu’instille l’auteur.
On la suit avec facilité et sa voix se confond avec celle de Mary Pat.

J'ai donc beaucoup aimé ce roman et sa version audio qui m'a paru apporter vraiment un plus. 
On se sent réellement impliqué dans la quête de Mary Pat, et je pense que la version "papier" ne m'aurait pas fait autant d'effet ! 





#lesilence #dennislehane #netgalleyfrance

samedi 27 janvier 2024

Paloma [Atelier d'écriture]

Alexandra a relancé son atelier d'écriture, la belle nouvelle 🤗. 

Je dois néanmoins avouer que mon texte concerne la photo de la semaine dernière... Je l'avais écrit dans ma tête mais pas par ici 😂. 

C'est réparé et le voici !  

Pour voir les autres textes, c'est chez Alexandra... 

Et pour lire mes textes précédents, c'est par ici... 


 

Elle regarda au loin, là-bas vers le large.
Elle n’aurait pas pensé pouvoir revenir ici un jour.
Ce restaurant symbolisait pour elle ses années de faste, de fêtes incessantes, de luxe, où elle se grisait de quelques paillettes pour ne pas penser à ce qui importait.
Ce n’était pourtant pas un endroit clinquant mais le luxe réside parfois justement où on ne le voit pas.

La vue était toujours aussi incroyable et après ces derniers mois où elle n’avait fait que courir, se cacher, fuir, c’était une bulle d’air qui lui faisait du bien.
Tout avait changé un an et demi plus tôt.
Ils l’avaient contacté dans un parc où elle avait l’habitude de s’arrêter pour manger un morceau l’après-midi.
Tellement classique.
Elle n’y avait pas vraiment cru au départ et pensait plutôt qu’on lui tendait un piège pour tester sa fiabilité.
Elle avait donc dit non, fermement.
Ils étaient revenus, encore et encore, à intervalles irréguliers, surgissant dans un magasin, un bus, une ruelle.
Et puis un jour de lassitude, elle avait dit oui.
Passer ses journées dans les chiffres d’une famille au commerce pas très honnête, c’est fatigant.
Quand le chef est, en supplément, peu respectueux de ses employés, c’est usant.
Une énième insulte, un café envoyé en pleine figure, c’était trop.
Elle avait ramassé son sac et quitté l’immeuble, trop heureuse de percuter l’un des hommes qu’elle avait déjà vu en sortant.
Il avait discrètement échangé leurs téléphones tombés à terre et était reparti en s’excusant.

Tout s’était enchainé ensuite à une vitesse folle : témoignage, protection de témoin, procès, planques, hôtels, surveillances…
Deux gardes du corps veillaient sur elle en permanence.
Un soir, dans un hôtel pas plus sordide qu’un autre, elle avait invité l’un d’entre eux à entrer.
Nino avait gardé ses distances… un temps.
Et puis le procès touchait à sa fin et avant de prendre le large pour sa nouvelle vie, elle avait demandé à réaliser une dernière chose chez elle, dans son pays.
La tension retombait et elle avait pris conscience de la vacuité des mois qui s’annonçaient.
Toute sa vie, elle avait senti ce petit frémissement de la peur sur sa colonne vertébrale.
Il y avait toujours eu une arme à proximité, la possibilité d’une fusillade, d’une arrestation.
Et d’un coup, c’était terminé.
Qu’allait-elle faire de ses journées ?
Un petit job de bureau sous-payé ?
Comment se supporter dans ces conditions ?

Elle avait alors pris sa décision et demandé un déjeuner sur cette terrasse avec Nino.
Il n’avait pas encore décidé de l’accompagner dans sa fuite.
C’était un adieu digne de ce nom.
Toutes les précautions avaient été prises.
Le déjeuner avait lieu plus tôt, le restaurant était vide et on verrait un jet ski arriver à des kilomètres.
Elle guettait néanmoins et scrutait la mer.
Et le petit frisson était là.

Soudain, une succession de bruits la prirent au dépourvu.
Elle se jeta par terre.
Non !
Finalement, elle ne voulait pas mourir !
Elle s’était fait des illusions !
Le frisson, elle le trouverait ailleurs !
Et elle aimait Nino.
Elle voulait qu’il l’accompagne !
Il se jeta sur elle pour la relever en lui prenant la tête entre les mains :
« Paloma, ce n’est rien ! Le serveur a fait tomber des casseroles, tout va bien ».
Elle se mit à rire, heureuse d’être là, dans ses bras et soudain pressée de partir.
Elle se releva.

La balle l’atteignit juste au-dessus de l’oreille et ressorti de l’autre côté dans un souffle.


lundi 22 janvier 2024

Bretzel et beurre salé, une enquête à Locmaria de Margot et Jean Le Moal

Les vacances ne sont déjà plus qu’un souvenir mais pour ne pas se laisser abattre, je vous propose un roman absolument parfait pour retrouver le soleil et un peu d’embruns bretons. 
 Je l’ai écouté en audio et c’était le format parfait ! 
 
 
 

 
Dans le village de Locmaria, la plus grande maison du village qui domine la mer est en vente et suscite de grandes discussions parmi les habitants.
Quand la nouvelle de son achat par une femme inconnue se répand, tout le monde veut savoir qui est la nouvelle propriétaire et pourquoi elle a choisi de s’installer ici… 

En ouvrant ce roman, j’avoue avoir eu un peu peur.
Les petits romans de ce style sont parfois écrits trop vite pour être honnêtes.
Ma surprise a donc été d’autant plus grande quand je me suis aperçue que dès les premières minutes, j’avais accroché et que le texte était plutôt pas mal et un peu original ! 

Entrant dans la catégorie des cosy mystery, Bretzel et beurre salé est un récit frais, sympathique et distrayant.
Il y a beaucoup de romans du même type ces temps-ci, avec une héroïne qui fait des gâteaux, du pain, des plats divers et variés !
Cela permet aux auteurs de ne pas parler que de l’intrigue, de donner un peu d’épaisseur à leur personnage, et surtout, de lui permettre de croiser plein de gens pour faire avancer l’enquête 😆.
Ici, c’est un restaurant alsacien dans un village breton !
Le résultat est sympatoche, on s’attache aux personnages et on a envie de savoir ce qu’ils deviennent ensuite. 

Catherine est une femme forte avec quelques faiblesses, son parcours n’est pas cousu de fil blanc et elle a des secrets qu’on a envie de percer.
On attend un peu le meurtre avec impatience, car il tarde à arriver mais on comprend que les auteurs ont eu à cœur de bien présenter le cadre de cette série. 

La version audio est très claire, enjouée et facile à suivre.
La lecture d'Amélie Céline nous permet de bien nous repérer parmi les personnages, dans les chapitres et de ne pas perdre le fil de l’histoire. 

C’est donc un bon cosy mystery qui vous permettra de passer un bon moment à la plage mais aussi plus tard au coin du feu !
Vivement le tome 2 en audio car cette version apporte vraiment un plus ludique et agréable. 
 
 
 


 
 
 


dimanche 21 janvier 2024

Cookies à la cool... 🍪☕️🫖📚

La neige nous a enfermé chez nous il y a quelques jours... 
Depuis mercredi, nous sommes à la maison, avec une "continuité pédagogique" à assurer, quelques batailles de boules de neige et des bonhommes de neige qui trônent fièrement sur la terrasse. 
 
 
 
 
 
 
Autant vous dire que mon travail, mes lectures, ce blog en ont bien pâti !! 
Moi qui étais à peu prêt à jour, j'ai vu fondre mon avance au fil des jours au profit de dictées, multiplications, dessins de bonhomme et frise temporelle de la vie de Napoléon !
Watterloo m'a eu 😅. 
 
 
 
En ce dimanche, normalement, nous voyons le bout de cette petite période qui nous a rappelé des souvenirs doux amers. 
Demain, tout le monde à l'école !! 
Mais en attendant, nous développons une nouvelle habitude mes enfants et moi.  
Mon petit garçon, comme sa sœur avant lui, a appris à lire (tout seul 🫣) pendant les vacances de Noël. 
Lors de mon dernier passage en librairie, j'ai donc investi dans son premier livre à lire tout seul. 
Évidemment, pour le moment, je ne lis pas grand chose. 
Je l'écoute, je veille, j'accompagne et cela progresse tout doucement mais ce moment à trois dans le canapé n'a pas de prix ! 
 
 
 
 
Et pour nous encourager un peu, j'avais fait une (énorme) fournée de cookies (en espérant en avoir encore pour les goûters jusqu'à mardi 😆). 
Ce soir, il y en a encore une grosse boite. 
Espérons que cela dure un tout petit plus que d'habitude ! 

 
 
 
 Pour la recette, on s'amuse en ce moment à tester tous les cookies du livre de Michel et Augustin
Celle-ci s'intitule "Dodu au 2 chocolats". 
 
Ingrédients : 
160 g de beurre salé
170 g de sucre muscovado (j'ai mis moitié cassonnade)
1 oeuf entier + un jaune
70 g de grosses pépites de chocolat noir
275 g de farine 
1CC de levure chimique
60 g de grosses pépites de chocolat au lait
 
 
Mélanger le beurre mou et le sucre pour obtenir un mélange crémeux. 
Ajouter l’œuf et le jaune. 
 Verser le chocolat noir, puis ajouter la farine et la levure. 
Mélanger grossièrement (je n'y arrive jamais, j'avoue 🫣). 
Mettre au frais 1 à 2h. 
Former des boules de pâte sur une plaque de cuisson et les aplatir légèrement. 
Ajouter les pépites de chocolat au lait sur le dessus des cookies (je ne l'ai pas fait, elles sont dans la pâtes).
Cuire 15 minutes à 150°.
Laisser refroidir sur une grille. 


On a mis La Reine des Neige 2 à la télé, on s'est ré installé sur le canapé avec nos plaids et un thé pour moi, et on a fini l'après-midi comme ça (avant d'enchainer avec les bains-douches, les cartables, la poésie, le démélage de cheveux, le dîner, la préparation des tenues pour demain.. pas encore de l'uniforme 😂). 
 
Tout le monde est couché, je vous souhaite une belle semaine...
(je vais manger des cookies 😂)


 
 
 
 
 
 


 
 
 


LinkWithin

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...