jeudi 26 avril 2018

Minuit sur le canal San Boldo de Donna Leon

De temps en temps, un petit Brunetti ça distrait.
Ils ne sont pas tous bons, mais on passe toujours de bons moments dans ses enquêtes, surtout quand l'heure du dîner arrive. 
Et oui ! Moi, quand je lis Brunetti, je veux me régaler au moins avec les yeux. 
Chez Brunetti, c'est son épouse Paola qui fait la cuisine (mais il va aussi parfois au restaurant) et l'évocation des plats qu'elle prépare me met toujours l'eau à la bouche. 
Parfois, cela me rappelle des souvenirs de mes jeunes années et de mon long séjour à Turin, parfois je ne connais pas du tout et j'ai une furieuse envie de découvrir. 
Il y a surtout des plats de pâtes mais pas seulement. 
Rien que pour ces évocations culinaires, je me plonge dans ces pages avec délice et dans ce volumes, je n'ai pas été déçue. 

Brunetti assiste à un dîner un peu particulier pour faire plaisir à sa belle-mère. 
Celle-ci accueille chez elle une vieille amie qui a invité de futurs donateurs pour sa fondation de sauvegarde de Venise. 
Mais après le dîner, la vielle femme lui demande d'enquêter sur un accident survenu à sa petite fille plusieurs années auparavant. 
La jeune femme qui a très peur de l'eau a été retrouvée inconsciente dans un canal. 
Depuis lors, elle n'est plus que l'ombre d'elle-même...

Comme d'habitude, Brunetti mène son enquête tranquillement. 
Pas de bousculade, les choses se mettent en place doucement et les fils se dénouent presque sans qu'on s'en aperçoive. 

Donna Léon nous offre ici une histoire qui parle un peu des circuits de financement des fondations de sauvegarde de la ville. 
Elle évoque les donateurs malhonnêtes qui ne souhaitent qu'un peu de prestige en insistant sur leur hypocrisie. 
Les aristocrates de la ville semblent obligés de les côtoyer pour faire vivre leur œuvre de bienfaisance et la critique porte finalement sur les deux parties. 

L'écriture est efficace, pas de fioritures si ce n'est dans la description de la cuisine de Paola. 
On assiste aussi à quelques petits moments de la vie privée du commissaire, ce qui est toujours sympa quand on suit des personnages depuis si longtemps. 

En bref, c'est donc plutôt un bon cru. 
Si vous ne connaissez pas du tout, ce n'est peut-être pas celui-ci qu'il faut lire en premier mais si vous aimez cette série, vous devriez apprécier cette enquête.



dimanche 22 avril 2018

Sunny sunday mood ☀🌤

Hé ! Vous avez vu ?
Il y a plein de billets de lecture ces temps-ci sur ce blog !
Bon, j'ai un peu laissé de coté le Projet 52, mais je vais rattraper mon retard dans quelques temps.
En vrai, j'ai repris le boulot, tout doucement, de chez moi, en tentant de finir enfin un énorme texte qui est attendu depuis au moins 6 mois par l'éditeur...
Je suis très très très en retard et cela fait surtout plus de deux ans que cela traine.

 


J'ai relu la semaine dernière et cette semaine la première moitié rédigée pendant mon congé maternité et laissée en plan le 13 février à 23h17, avant de partir pour la maternité à 1h30...
Je me suis demandé comment j'allais pouvoir finir, ayant franchement l'impression que mes neurones étaient partis en accouchant et que je ne serais jamais capable de pouvoir faire aussi bien.
Et puis j'ai pris un pschitt de Fleurs de Bach, j'ai couché mon bébé, emmené ma fille à l'école, et c'est reparti.




Pour tout vous dire, je suis fascinée par l'insertion de mon tout petit dans ma vie.
Normalement, de septembre à janvier, j'aurais du avoir un allègement de service pour pouvoir finir ce texte.
Alors mon congé maladie, bah c'était un peu pareil.
Et puis il est arrivé, et puis j'y retourne et comme il dort bien dans son lit, je peux meme travailler.
Quel bébé merveilleux.
D'ailleurs, je le dis aussi ici si cela vous tente.




Bon, à part ça, je viens de m'apercevoir que mon clavier ne me fait plus les accents circonflexes, Facebook a décidé de m’empêcher de publier des liens, et les chocolats de Pâques ne m'ont pas loupé si vous voyez ce que je veux dire.
Mais il fait beau, le soleil brille, et j'ai décidé d'en profiter pour faire le plein de vitamine D, de chaleur et de quiétude.
On a sorti la méga cabane de jardin cette semaine et passé des heures au soleil à jouer à la dinette (et vider mes paniers de linge aussi...).




La semaine prochaine, il devrait y avoir un ou deux billets de lecture, peut-être sur Ma Reine et le dernier Commissaire Brunetti.
Et sur mon autre blog, le dimanche, je publie nos petits bonheurs de la semaine.
Pour se mettre dans un attitude positive, il n'y a pas mieux ! 

Je vous laisse, je retourne travailler 😅💪 (et ça m'énerve cette touche d'accent !).

Bonne semaine... 





vendredi 20 avril 2018

La jour d'avant de Sorj Chalandon 🎧📘 [Prix Audiolib]

J'ai "rencontré" Sorj Chalandon il y a quatre ans en lisant le Quatrième mur
Je l'ai retrouvé plus tard avec Profession du père
Si j'ai adoré le premier, le deuxième m'a franchement déplu. 
J'avais donc très envie de lire ce nouveau Chalandon mais je ne savais pas trop si cela allait me plaire. 

Michel a perdu son frère en 74, lors d'un coup de grisou dans la mine. 
Toute sa vie, il a attendu de faire justice pour son frère et les autres mineurs tués par la mine des Houllieres. 
Alors que sa femme vient de mourir, il décide d'accomplir enfin ce qui l'obsède depuis tant d'années... 

La première moitié du roman m'a vraiment beaucoup plu. 
L'évocation de la mine et des mineurs dans les années 1960-1970 est émouvante, réaliste et on ne peut s'empêcher d'être en empathie avec cette histoire. 
La catastrophe de décembre 1974 est racontée pudiquement mais on a vraiment l'impression d'avoir les familles des mineurs devant nous. 
En alternance, on assiste à la fin de la femme de Michel, une fin acceptée, prévue et organisée mais qui cause un vrai cataclysme dans sa vie. 

La suite m'a un peu moins plu avant de repartir de plus belle. 
Michel retourne dans la ville de ses origines, cherche les coupables, et puis les événements stagnent. 
Mais comme Chalandon est malin, il nous a réservé une énorme surprise, un retournement que je n'avais pas du tout vu venir. 
Le dernier quart du livre passe alors sans qu'on s'en aperçoive et on assiste aux événements qui sont racontés avec l'impatience de voir comment tout cela va finir. 
C'est vraiment réussi !

La version audio est parfaite. 
Stéphane Boucher lit ce roman sans ajouter de grands effets, et cela permet à l'histoire de conserver sa force sans l'alourdir. 
Il est aussi très fort pour changer de voix quand les personnages changent. 
On suit ainsi l'histoire sans effort et ce livre audio sera en bonne place dans mon classement ! 

En résumé, c'est donc un très bon roman, bien servi par la version audio. 
Si vous aimez Chalandon, si vous avez aimé Germinal, si vous voulez lire un bon roman, n'hésitez pas ! 








mercredi 18 avril 2018

Ces jours qui disparaissent de Timothé Le Boucher

C'est mercredi, c'est le jour de la BD.
J'en lis pas mal en ce moment, ce qui me permet de participer à la BD de la semaine un peu plus souvent que d'habitude.
Et aujourd'hui, j'avais envie de vous parler d'un gros volume de 200 pages qu'on a vu sur pas mal de blogs ces dernières semaines.
Il faut dire que les avis étaient enthousiastes et Price Minister l'avait mis dans sa sélection pour l'opération #1blog1BD
C'était donc très tentant de la demander pour participer, ce que j'ai fait (même si je suis un peu en retard pour publier ce billet).

Lubin est acrobate et légèrement lunaire. 
Il mène sa vie d'une façon un peu bohème, n'est pas très attentif pour tout ce qui concerne l'administration et à part l'acrobatie et les jeux vidéos, rien ne le passionne vraiment. 
Et puis c'est la chute. 
Un coup sur la tête. 
Le lendemain, Lubin ne se réveille pas, ou plutôt, un autre Lubin se réveille à sa place dans le même corps. 
Un jour sur deux, Lubin acrobate laisse la place à un Lubin sérieux, maniaque du ménage, qui gagne bien sa vie. 
Et petit à petit, Lubin se sent disparaitre... 

J'avais lu des avis parlant de surnaturel pour cet album, et j'avoue m'être attendue à autre chose.
Lubin souffre d'un dédoublement de personnalité qui n'est pas si surnaturel.
Les évènements racontés dans l'album permettent de rendre tout cela très vraisemblable, mais surtout de faire réfléchir le lecteur.
Que feriez-vous de vos journées si vous saviez qu'elles seront courtes ?
Lubin se réveille de moins en moins au fil de l'album et doit profiter au maximum des moments qu'il peut passer avec ses amis.
Mais eux vivent leur vie quand lui était absent.
Cela donne le vertige.

Les deux Lubin à l'opposé sont aussi un sujet de réflexion.
L'un d'entre eux est très sage, bien inséré dans la société, l'autre vit sans revenu fixe et est plutôt rêveur.
Le bonheur est peut-être au milieu, mais peut-être pas.

Le dessin est très classique, les pages sont découpés en cases avec des couleurs très franches.
On s'y fait rapidement, même si c'est un peu trop classique, justement.
L'expressivité des visages, par contre, est vraiment un bon point.

Cette lecture n'est pas un coup de coeur, mais elle suscite pas mal de questionnements et c'est déjà pas mal.
Si vous la croisez, laissez-vous tenter (et Mo ou Stephie ont des avis bien plus enthousiastes que moi)





Les BD sont chez Noukette aujourd'hui...






lundi 16 avril 2018

La désertion de Emmanuelle Lambert

Attirée par le résumé de ce roman, par la promesse d'un texte qui se transformerait en roman policier, je me suis lancée dans sa lecture confiante.
Un petit volume de 100 pages sur ma liseuse, une heure et demie de lecture annoncée, cela devait être un petit moment agréable. 
Et pourtant...

Eva pointe chaque jour les causes de décès de milliers de personnes décédées pour permettre la détection d'épidémies éventuelles. 
Son travail est rassurant, méthodique et semble lui convenir. 
Et pourtant, un matin, elle ne vient pas travailler et disparaît complètement en quelques heures. 
Qu'est-elle devenue ? Ou habite-t-elle ? Pourquoi a-t-elle choisi de tout quitter ainsi ? 

Avant d'ouvrir le livre, Eva m'intriguait. 
Disparaître totalement répond forcément à un problème dans la vie de la personne qui s'efface. 
Ou cette personne a été assassinée et là aussi, il y a souvent une raison. 
Et c'est là que le résumé accroche le lecteur. 
Il y a un énorme doute au début du roman et la première partie l'entretient sciemment.
On s'attend à suivre une enquête qui irait de découverte en découverte pour aboutir au fin mot de cette disparition.
Je vous rassure, on a bien l'explication de la disparition à la fin de cette histoire, mais ce n'est pas si mystérieux, et pas si tendu finalement.

Les quatre parties du roman se focalisent chacune sur un des personnages de l'histoire. 
Il y a le chef d'Eva, Franck, sa collègue et amie Marie-Claude, Paul un homme qu'elle voyait, et puis Eva elle-même.
Chacun raconte Eva, la façon dont il ou elle la voyait, et comment ils ont vécu sa disparition.
On voit que la vie de ces trois personnages a changé après le passage d'Eva qui ne laisse personne indifférent.

Le style est très particulier.
Au début du roman, pendant quelques pages, j'ai eu du mal à comprendre certains passages confus, qui s'enchainent mal.
L'auteure a voulu donner l'image d'un psychopathe avec le personnage de Franck, mais cela n'empêche pas qu'on comprenne ce qu'on lit.
Heureusement, les choses s'améliorent très vite, mais je me suis ensuite un peu ennuyé.
Les personnages sont tous malades psychologiquement.
Il y a l'obsédé du renseignement, la maniaque mal dans sa peau, le déprimé qui sort de l'asile et Eva, qui ne termine pas très bien.
J'ai une grosse envie de dire "Bon, et alors ?".
Emmanuelle Lambert a-t-elle voulu montrer qu'on a tous un problème dans notre société ? Qu'on est tous névrosé ? Que cela peut arriver à tout le monde ? Qu'il faut tendre la main à ceux qui sont dans un état psychologique tangent ? 
Peut-être rien de tout cela ou peut-être tout cela à la fois.

Mais je crois que mon avis mitigé est surtout dû à l'ennui qui m'a pris pendant le chapitre sur Paul.
Tant pis pour moi.

Si ce roman vous tente, il se lit vite et vous aurez peut-être un autre avis ;^)









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