lundi 16 avril 2018

La désertion de Emmanuelle Lambert

Attirée par le résumé de ce roman, par la promesse d'un texte qui se transformerait en roman policier, je me suis lancée dans sa lecture confiante.
Un petit volume de 100 pages sur ma liseuse, une heure et demie de lecture annoncée, cela devait être un petit moment agréable. 
Et pourtant...

Eva pointe chaque jour les causes de décès de milliers de personnes décédées pour permettre la détection d'épidémies éventuelles. 
Son travail est rassurant, méthodique et semble lui convenir. 
Et pourtant, un matin, elle ne vient pas travailler et disparaît complètement en quelques heures. 
Qu'est-elle devenue ? Ou habite-t-elle ? Pourquoi a-t-elle choisi de tout quitter ainsi ? 

Avant d'ouvrir le livre, Eva m'intriguait. 
Disparaître totalement répond forcément à un problème dans la vie de la personne qui s'efface. 
Ou cette personne a été assassinée et là aussi, il y a souvent une raison. 
Et c'est là que le résumé accroche le lecteur. 
Il y a un énorme doute au début du roman et la première partie l'entretient sciemment.
On s'attend à suivre une enquête qui irait de découverte en découverte pour aboutir au fin mot de cette disparition.
Je vous rassure, on a bien l'explication de la disparition à la fin de cette histoire, mais ce n'est pas si mystérieux, et pas si tendu finalement.

Les quatre parties du roman se focalisent chacune sur un des personnages de l'histoire. 
Il y a le chef d'Eva, Franck, sa collègue et amie Marie-Claude, Paul un homme qu'elle voyait, et puis Eva elle-même.
Chacun raconte Eva, la façon dont il ou elle la voyait, et comment ils ont vécu sa disparition.
On voit que la vie de ces trois personnages a changé après le passage d'Eva qui ne laisse personne indifférent.

Le style est très particulier.
Au début du roman, pendant quelques pages, j'ai eu du mal à comprendre certains passages confus, qui s'enchainent mal.
L'auteure a voulu donner l'image d'un psychopathe avec le personnage de Franck, mais cela n'empêche pas qu'on comprenne ce qu'on lit.
Heureusement, les choses s'améliorent très vite, mais je me suis ensuite un peu ennuyé.
Les personnages sont tous malades psychologiquement.
Il y a l'obsédé du renseignement, la maniaque mal dans sa peau, le déprimé qui sort de l'asile et Eva, qui ne termine pas très bien.
J'ai une grosse envie de dire "Bon, et alors ?".
Emmanuelle Lambert a-t-elle voulu montrer qu'on a tous un problème dans notre société ? Qu'on est tous névrosé ? Que cela peut arriver à tout le monde ? Qu'il faut tendre la main à ceux qui sont dans un état psychologique tangent ? 
Peut-être rien de tout cela ou peut-être tout cela à la fois.

Mais je crois que mon avis mitigé est surtout dû à l'ennui qui m'a pris pendant le chapitre sur Paul.
Tant pis pour moi.

Si ce roman vous tente, il se lit vite et vous aurez peut-être un autre avis ;^)









vendredi 13 avril 2018

La tresse de Laetitia Colombani 🎧📘 [Prix Audiolib]

Voilà un joli petit roman !!

J'ai débuté la découverte de la sélection du prix Audiolib de cette année par deux lectures où je suis passée complètement à côté.
J'ai enchainé avec un livre que j'avais déjà lu, ce qui est forcément moins drôle, et voilà enfin une lecture que je pourrais qualifier de "jolie découverte".
J'avoue l'avoir lu aussi dans un contexte particulier.
Je me forçais un peu à en terminer deux autres dans d'autres formats et il est apparu comme une bulle d'oxygène à côté de ceux que j'avais du mal à finir. 

En Inde, Smita est une intouchable. 
Pour survivre, elle vide quotidiennement les latrines des notables du village, mais elle a décidé que sa fille irait à l'école pour qu'elle puisse avoir une autre vie. 
En Sicile, Giulia travaille dans la fabrique familiale où son père récupère et traite les cheveux des Siciliens avec ses ouvrières. 
Au Canada, Sarah est avocate et mène sa vie professionnelle d'une main de fer, au détriment de sa vie familiale... 

Lorsque j'ai ouvert ce roman, j'avais lu pas mal de billets assez contradictoires.
Il y a d'abord eu les enthousiastes, ceux qui étaient écrits par des lectrices qui avaient adoré, et puis il y a eu celles qui n'ont pas aimé, jugeant le roman trop "facile".
J'étais donc prévenue, il ne me restait qu'à me faire mon propre avis.
Et en effet, ce roman est peut-être un peu facile, on devine la fin très vite, MAIS ce sont aussi de belles histoires et c'est plutôt bien écrit.

Les trois histoires qui nous sont racontées se croisent dans les différents chapitres, et de temps en temps, des petits poèmes sont insérés, dévoilant la voix de la narratrice.
Ces textes courts offrent une respiration et un peu d'originalité à l'ensemble.
Les différentes histoires se tissent parfaitement dans un entrelacement désormais classique mais bien exécuté.
Il y a également beaucoup de thèmes abordés comme le poids de l'héritage, l'enfermement que la société peut imposer, le poids des décisions qu'on prend. 
J'ai beaucoup aimé l'histoire indienne, je ne sais pas trop pourquoi, sans doute parce que c'est Smita qui a la vie la plus difficile. 
Celle de Sarah est intéressante aussi mais j'avoue que l'histoire de cette working girl qui laisse sa vie privée de côté m'a moins séduite. 
Celle de Giulia en Sicile est touchante, il y a l'amour des livres aussi qui unit les corps (et puis je connais un peu ce coin de Sicile). 

La version audio est séduisante avec une alternance de trois voix féminines. 
L'auteure lit elle-même le récit de Sarah et les pages de la narratrice, Rebecca Marder lit l'histoire de Giulia et Estelle Vincent celle de Smita. 
Elles nous emportent et leurs voix sont assez différentes pour qu'on les distingue bien. 
Et puis 5h d'écoute, ça va tellement vite qu'on ne s'ennuie pas. 


En lisant ce livre, il ne faut sans doute pas attendre plus que ce qu'il donne, trois belles histoires qui se croisent joliment et donnent un peu à réfléchir.
Je vous le conseille en tout cas. 





mercredi 11 avril 2018

La loterie de Myles Hyman

Cette année, sur l'application de lecture de la SNCF, il était possible de lire chaque mois gratuitement une des BD sélectionnées pour le Prix du polar SNCF.
Cette excellente idée (à condition d'avoir un écran pour en profiter évidemment) m'a permis de lire deux BD du prix (je suis lente et je m'y suis mise tardivement).
Voici ma première lecture un peu... bizarre.

A Vermont, chaque fin d'été voit le retour de la loterie annuelle. 
On ne se souvient plus depuis combien d'années elle a lieu. 
Sans doute depuis la création du village. 
Il faut ressortir l'urne, la dépoussiérer, et cette année, on remplace les boules par des papiers. 
Celui qui tirera le papier noir sera désigné. 
Mais comment réagira-t-il ? Sur quelle famille cela va-t-il tomber ? 

Autant le dire tout de suite, j'ai moyennement apprécié ma lecture.
L'illustrateur Miles Hyman a choisi d'illustrer une nouvelle célèbre aux Etats-Unis écrite par sa grand-mère Shirley Jackson.
Le texte d'origine avait fait scandale lors de sa publication en 1948 dans le New-Yorker et on peut comprendre pourquoi tant il est brutal.
Mais cela correspond sans doute aussi à une culture particulière, à un climat et un mode de vie qui ne sont pas les nôtres.

Pour ma part, j'ai trouvé cette histoire un peu absurde.
Je n'ai pas compris son intérêt, j'avoue.
Souhaitait-elle dénoncer une tendance des petites communautés ? Voulait-elle mettre en garde ?
Elle ne s'est jamais exprimé sur la question, et sans doute avait-elle juste envie d'écrire ce texte.
Le long cahier explicatif à la fin de l'album est heureusement là pour éclairer un peu le contexte, sans quoi j'aurais encore moins compris.
Et puis j'ai du mal à faire le lien aussi avec le prix du Polar mais c'est une autre question.

Les illustrations, par contre, sont magnifiques.
Hyman a fait un travail superbe, en alternant les pages pleines et celles qui sont plus classiques.
On pense forcément à Hopper, le rythme est lent, les couleurs nous tombent dessus et écrasent à la manière des grosses chaleurs de fin d'été.

Rien que pour ces images, cette BD peut valoir le coup d'un feuilletage, mais n'attendez pas une histoire palpitante.






La BD de la semaine est chez Stephie aujourd'hui






lundi 9 avril 2018

La bibliothèque


Certains jours, elle repensait à cette fenêtre qui lui plaisait tant.
Elle chérissait ce souvenir comme un Doudou qui fait du bien. 
Quand le vent soufflait trop fort et bousculait tout dans sa vie, elle s'imaginait assise là au soleil avec un bon bouquin. 

Elle avait souvent profité de ce refuge quand elle était enfant. 
La fenêtre éclairait une petite pièce où s'entassaient les livres de la famille.
Elle y trouvait toujours quelque chose qui lui plaisait et correspondait à son humeur du moment. 
En y repensant, elle soupçonnait sa mère d'être derrière ces apparitions providentielles. 
Les livres changeaient de place, elle les trouvait devant ses yeux en entrant dans la pièce et en tendant la main, elle savait que cela allait lui plaire. 
Elle prenait ensuite un coussin et s'installait dans un coin avec vue sur le jardin. 
La grande fenêtre lui permettait de lire longtemps, et le calme de la pièce était parfait pour vivre mille aventures. 
Si elle levait les yeux, elle voyait le gros orme du jardin. 
Opaque en été, il laissait entrevoir les jardins alentours dès que l'automne le déshabillait. 
Elle pouvait alors voir son père dans le potager, ses frères qui chahutaient, sa mère qui veillait sur son petit monde. 
Son petit univers oscillait entre le calme et une cohue ingérable. 

Et puis elle avait grandit, quitté la maison. 
Ses parents s'occupaient moins du potager, l'orme avait été coupé mais la fenêtre était toujours là. 
Elle s'y rendait peu et ne s'installait plus comme autrefois sur le gros coussin. 
Elle se disait qu'un jour, peut-être, ce tout petit garçon au creux de son bras irait aussi chercher un peu de calme devant cette fenêtre. 
Il faudrait qu'elle trouve un gros coussin pour l'offrir à sa mère...



Pour la 300e de l'atelier d'écriture de Leiloona, je n'allais pas manquer ça !
Voilà donc un petit texte qui ne ressemble pas à ce que j'avais prévu au départ mais c'est toujours ainsi, ma plume suit son propre chemin 😊


D'autres textes chez Leiloona... 




dimanche 8 avril 2018

Sunday mood de rien du tout...

Mais où est passée cette semaine ?
Hier, je me suis rendu compte qu'on était déjà samedi et que je n'avais rien vu.
Certes, c'était une semaine plus courte, mais à force de courir pour tout, je ne vois rien.
J'ai même eu du mal à écrire un billet sur mon autre blog avec tout nos petits bonheurs de la semaine tellement je ne me souviens pas de l'avoir vécu.




Alors ce weekend, on a essayé de profiter du soleil tout timide qui commence à revenir.
Hier, on est allé se balader à Honfleur où nous n'étions pas allé depuis presque un an !
ça nous manquait, on adore cet endroit.
D'habitude, on va y faire notre marché le samedi matin.
Il va falloir qu'on recommence.
Et aujourd'hui, on a vite profité du soleil pour faire un tour dans le village.
On a pris un chemin que nous avions délaissé depuis plusieurs mois, et alors qu'on essayait d'éviter les mares de boues, ma fille s'est enfoncée jusqu'aux mollets dans le lisier...
On a bien ri (jusqu'à ce que je doive nettoyer chaussures et pantalons...).
Et en rentrant, il fallait bien essayer la crêpière toute neuve achetée hier !
Et hop, une tournée de crêpes bien épaisses, spécialité de monsieur.




Allez, je vous laisse, j'ai une énorme crêpe qui m'attend, un bouquin bof à finir et mon oreiller qui me réclame...
(et cette semaine, il y aura trois billets au moins !!!)







LinkWithin

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...