mercredi 7 septembre 2016

Amours de Léonor de Récondo

Voilà un roman qui a beaucoup tourné sur les blogs.
Je l'ai aussi beaucoup vu sur les tables des libraires où cette auteure est souvent mise en valeur.
Je cherchais une lecture courte pour le mois d'août, sachant que je n'allais pas avoir beaucoup d'occasion d'écouter un livre audio (à part les courses et le trajet pour la piscine).
4h15, ça m'a paru un bon choix et effectivement, j'ai mis un certain temps à l'écouter.
(mais ce n'est pas la faute du roman)

Céleste était bien jeune quand elle est arrivée chez les Boisvaillant. 
Quand monsieur de Boisvaillant a forcé sa porte et son lit, elle n'a rien dit, subissant ce que madame de Boisvaillant subissait aussi. 
Pas de plaisir, si peu d'amour, une vie faite de corvées et de soumission, quand à l'étage du dessous, la vie est pleine d'ennui et d'égale soumission. 
Et puis Céleste est enceinte. 
Alors que madame de Boisvaillant n'arrive pas à avoir d'enfant, elle découvre cette grossesse avec des sentiments mêlés... 

Quelle tristesse que ce roman !
Je m'attendais à autre chose, je l'avoue.
En lisant les différents billets sur les blogs, j'avais compris qu'il s'agissait d'une histoire d'amour lesbien, ou d'amours contrariés, un truc un peu à l'eau de rose.
Et puis finalement, ce roman qui s'intitule "Amours" (au pluriel !) parle surtout de déception, d'absence d'amour, de délaissement, de mépris, d'oubli de l'autre, de vacuité, même si certains arrivent tout de même à s'aimer un peu, mais de quel façon.
C'est tellement triste, sans espoir de réconfort.

Mais l'écriture est très belle.
Léonor de Recondo sait manier sa plume avec brio.
En peu de pages, quelques mois de cette famille défilent sous nos yeux et tout change sans changer vraiment.
Les maitres restent les maitres et les petites servantes servent jusqu'au bout.

Il y a aussi de bien jolies scènes qui marquent l'époque et ses changements.
Victoire, influencée par une amie, décide de brûler tout ses corsets, elle veut s'habiller chez Poiré et préfère se faire photographier plutôt que peindre.
L'histoire pourrait être datée par ces scènes, mais elle reste finalement très intemporelle.

Cela semble léger, une petite histoire sans doute tellement banal, mais c'est tellement profond que cela ne peut que toucher celui qui lit ce récit.

Attendez-vous à verser une petite larmichette à certains moments, mais laissez-vous aller.
Et puis 4h15, ce n'est pas bien long !




lundi 5 septembre 2016

Petit Pays de Gaël Faye

Cette rentrée littéraire est pleine de belles surprises !
Et pourtant, il n’est pas facile de choisir ce qui va réellement nous plaire quand on n’a qu’une couverture et un petit résumé.
Je pourrais attendre, voir les billets de blog fleurir et lire ces romans une fois que tout aura été dit dessus, mais c’est moins drôle, vous l’avouerez.
Et puis parfois, de billets en billets, on découvre beaucoup trop d’informations sur la trame du récit et adieu les surprises et les dévoilements progressifs.

Pour Petit Pays, pas de rebondissements à répétition (une surprise à la fin tout de même), pas de grosses surprises, mais une écriture magnifique et un récit parfaitement maitrisé !
Pour un premier roman, c’est un coup de maitre !

Gaby ne s’est jamais vraiment senti chez lui en France.
Son pays, c’est le Burundi, c’est là qu’il a grandit avec sa sœur Ana dans une impasse avec ses copains.
Un papa français, une maman rwandaise, ça ne gênait pas grand monde dans cette petite rue où on pouvait passer l’après-midi à voler des mangues et les dévorer cachés dans un van abandonné sur le terrain vague.
Et puis les élections sont arrivées, le président a changé.
Et puis le Rwanda voisin a basculé et tout a changé…

J’ai tourné longtemps autour de ce roman.
Le sujet ne m’enthousiasmait guère, je l’avoue.
La guerre, le Rwanda, les massacres, ce n’était pas ce que j’avais envie de lire en cette fin d’été.
Et puis finalement, je me suis décidée.
Et j’ai bien fait.

Le récit débute par une alternance de chapitres en italique et en police normale.
L’italique, c’est Gaby aujourd’hui, jeune homme déraciné qui ne trouve pas sa place et qui n’a qu’une envie : replonger dans ses années d’enfance idéalisées.
La police normale, c’est Gaby enfant qui raconte ses journées loin des préoccupations des adultes qui vont le rattraper.
Les mots sont bien choisis, les phrases claquent et ces passages en italique sont absolument magnifiques !
Je note rarement des citations, mais là, on ne peut que relire plusieurs fois ces phrases qui disent tout en quelques mots (que je mets à la fin de mon billet).
Et puis les mots se font plus classiques pour raconter les jours heureux et on se plonge dans cette enfance au goût de mangues qui va se terminer si brutalement.

Mais la très bonne idée de ce roman, c’est d’avoir tenu Gaby un peu à l’écart de cette guerre qui gronde.
Il vit dans son impasse, il joue avec ses amis et ses parents ont tenus à ne pas lui parler de politique.
Evidemment, il sait confusément ce qui se passe, il voit, il entend certaines choses, mais pendant plusieurs semaines, ce n’est qu’un arrière-plan qui l’inquiète sans le toucher.
Et puis il va être rattrapé par les paroles de ses amis, par les événements eux-mêmes, avant que tout bascule.

Ce n’est pas un roman qui se complait dans l’horreur, c’est un roman qui dit les choses, qui parle de l’indicible avec des mots simples et beaux, qui raconte ce qu’il ne faut pas oublier.
Comme dans la vraie vie, la guerre n’est pas là d’un coup détruisant tout sur son passage mais elle s’immisce dans la vie de ceux qui la subisse pour les marquer à vie.
Petit pays raconte ce basculement de centaines de vie, il rappelle qu’il ne faut pas oublier, il rappelle aussi le rôle des Français dans le massacre du Rwanda par quelques mots isolés.  
Il célèbre aussi le pouvoir des livres et c’est très beau à lire !

Ne faites pas comme moi, n’hésitez pas pour lire ce livre.
Il est beau, il dit de belles choses dans une belle langue, et de beaucoup moins belles qu’il ne faut pas oublier.
A ne pas manquer !

 Regardez comme c'est beau : 

« Une chaine d'infos en continu diffuse des images d'êtres humains fuyant la guerre. J'observe leurs embarcations de fortune accoster sur le sol européen. Les enfants qui en sortent sont transis de froid, affamés, déshydratés. Ils jouent leur vie sur le terrain de la folie du monde. »

« Je n'habite plus nulle part. Habiter signifie se fondre charnellement dans la topographie d'un lieu, l'anfractuosité de l'environnement. Ici, rien de tout ça. Je ne fais que passer. Je loge. Je crèche. Je squatte. Ma cité est dortoir et fonctionnelle. »

« Grâce à mes lecture, j’avais aboli les limites de l’impasse, je respirais à nouveau, le monde s’étendait plus loin, au-delà des clôtures qui nous recroquevillaient sur nous-mêmes et sur nos peurs. »


Gaël Faye chantait des chansons jusqu'à maintenant :) 






Et bravo pour le prix du roman Fnac ! 












dimanche 4 septembre 2016

Sunday mood ou le temps volé ☀

Parfois, il faut voler une belle journée à la vie, quand le ciel s’assombrit, que l’été se termine, que l’air est morose.
Il faut lâcher prise et profiter du ciel bleu dans l’été qui s’enfuit.




Avant-hier, il devait y avoir un billet méditation sur ce blog, mais il y a eu un rendez-vous chez un médecin peu psychologue.
Hier, il devait y avoir des pancakes au goûter pour partager la recette aujourd’hui, mais il y a eu une infirmière à la seringue douloureuse.
Alors comme le soleil brillait, on a remplit un sac avec deux serviettes et trois maillots, un panier avec de l’eau et des gâteaux, et puis on a filé, on a pris le large, on a migré vers cette immensité bleue qui m’apaise et me rassure.




J’ai retrouvé par hasard cette plage de mon enfance, le nom me disait quelque chose.
Le sable y est doux, les coquillages innombrables (quelle merveille quand on a deux ans et demi bientôt).
L’eau est un peu fraiche, mais on a pied tellement loin.
Et puis les vagues qui se retirent font des petits bassins naturels qui n’attendent que les petits pieds des enfants.




Aujourd’hui, il fait gris, le vent souffle, l’automne arrive.
On a bien fait de ne pas se priver.





La rentrée, c’est demain pour moi.
Il faut reprendre le train, reprendre le métro, retrouver Paris quittée depuis deux mois.
Pour les étudiants, on attendra encore deux semaines, mais l’administratif est envahissant et les deux prochaines semaines vont être bien remplies.
(et non, les universitaires ne rentrent plus en octobre, c’est bien loin tout ça !)





Bon dimanche,
Profitez bien de cette journée !!


Et demain, il y aura un billet sur Petit pays, le très beau roman de Gaël Faye.


(Pour les pancakes aux myrtilles, ce sera la semaine prochaine)




Et dans la vidéo de la nouvelle chanson de Julien Doré, il y a une invitée surprise :D






mercredi 31 août 2016

Moi après mois : août 2016


Attendre le soleil / Ranger mon bureau / Attaquer le grenier #konmariforever / Vider les derniers petits tiroirs oubliés du rez-de-chaussé / Crocheter un gros gâteau tout joufflu / Recevoir (seulement) des sms pour mon anniversaire / Voir rentrer monsieur avec des chocolats et des gâteaux qu'il a cherché partout pour me consoler / Aller à la mer par temps gris et regretter de ne pas avoir pris les maillots quand le soleil s'est finalement installé (et la crème solaire... vive les bras écarlates) / Finir des romans / Faire du home staging parce que là, non vraiment, ça ne peut plus durer / Attendre le catalogue Ikea 2017 avec impatience / 170 ou 210 ? La question n'est pas tranchée / Aller dans la forêt à 13h pour avoir une sieste à 15h (stratégie au point !) / Essuyer la crème de change sur la moquette (because jambes tartinées), le liquide vaisselle sur le parquet (because jambes nettoyées), le pipi sur la moquette (because ?) / Profiter du soleil revenu / Voir la rentrée arriver avec anxiété / Entendre son rire qui cascade / Ce sera 210 et pis c'est tout ! Au moins, on pourra être trois sur ce canapé sans se serrer ! / Découvrir notre forêt envahie le 15 août par des touristes à grosses voix (et à papier gras !!) / Sortir enfin la draisienne et voir le coup de foudre immédiat / Non mais tu vois, cette enfant, elle fait les choses quand elle est prête, c'est tout ! / Et le lendemain, la voir avancer seule avec sa trottinette sans réclamer qu'on la pousse / Les vacances, ça fait grandir les enfants / Reprendre le chemin de l'écran (ou des écrans certains jours) / Constater que certains ordinateurs supposément en panne ne l'était pas du tout Oo (mais avait quand même besoin d'une petite maintenance-défragmentation-réparation des autorisations-mise à jour) / Les laisser le soir tous les deux et entendre son papa lui lire des histoires / Avoir très chaud / enfin prendre la décision de couper mes cheveux et surtout les donner / Oh ! Génial ! Ils ne sont pas teintés ! Ils vont être super contents à l'association ! Et puis ils sont super longs ! / La stratégie de la forêt, ça ne marche qu'avec un peu de voiture à la fin ! / Décider d'essayer de ne plus crier / être trop fatiguée, sans raison valable / Découvrir l'intégral de Grand Hôtel sur le site de replay de M6 !! / Démonter le petit lit à barreau et faire un coin canapé très apprécié / Voir la rentrée arriver avec anxiété, panique, affolement, découragement, égarement, stress... / Remanger des bonbons et du chocolat pour compenser / 29 mois de bisous dans le cou / Découvrir deux beaux romans pour cette rentrée littéraire / Se renseigner pour la crèche pour que tout le monde puisse souffler... et puis finalement non, pas possible pour nous / Profiter des derniers rayons de soleil de cet été




















Le rendez-vous de Moka




lundi 29 août 2016

L'if et la rose de Mary Westmacott (Agatha Christie)

Il y a quelques temps, le Livre de Poche a réédité avec de belles couvertures les romans d'Agatha Christie publiés sous le nom de Mary Westmacott.
Ces romans ont la particularité de ne pas être "policiers" mais de proposer des "romans romans".
Comme d'autres auteurs, elle s'est essayé à sortir de son genre habituel tout en prenant soin de ne pas y poser son nom trop connu.
Cela donne 6 romans aux histoires très diverses, dont celui-ci.

Hugh Norreys avait tout pour lui. 
Mais son esprit chevaleresque et le destin vont lui enlever la possibilité d'en profiter. 
Il ne lui reste plus qu'à observer les vies des autres, à les écouter, et surtout à raconter au lecteur ce qu'il advint de John Gabriel, un homme détestable qui vient de refaire surface dans sa vie. 
Malgré sa haine, Hugh a accepté de revoir cet homme qui veut lui parler. 
Mais cela le replonge dans le passé... 

Bon, bon, bon...
Je dois l'avouer tout de suite, je suis déçue.
Ma lecture m'a déçue, Agatha m'a déçue.
J'aurais tellement aimé que cela ne soit pas le cas.
Et pourtant, ce roman m'a ennuyé.

Le début est parfait.
La grande Agatha sait accrocher son lecteur et nous raconte une histoire qui ne peut pas nous laisser indifférent.
On a envie de savoir ce qu'il va se passer, quel évènement va faire basculer la situation, et on enchaine les 50 premières pages.
Et puis d'un seul coup, tout se ralentit.
Hugh déménage dans un village, hébergé par son frère et sa belle-soeur.
Il va alors assister à la joute électorale qui va se dérouler et c'est alors que commencent les pages interminables sur la politique du Royaume uni, les partis politiques, les élections...
John Gabriel est finalement désigné candidat, et c'est reparti pour une centaine de pages sur les meetings, les oppositions...
Je crois que si on enlève les pages sur la politique, il ne reste plus grand chose de cette rose et de cet if.
Et c'est dommage, parce que cette histoire est bien jolie.
Mais trop légère.

Si vous avez décidé de lire l'intégrale d'Agatha Christie, vous pourrez lire ce roman, mais dans le cas contraire, allez peut-être plutôt voir d'autres avis plus enthousiastes que le mien comme celui de Titine ;)




Merci au Livre de poche 
et à NetGalley






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