mercredi 13 mars 2013

Zahra's paradise d'Amir & Khalil


Aujourd’hui, je vous propose une BD du mercredi forte et marquante qui ne vous laissera pas indifférent.

Dès que l’on aborde les BD qui traitent du Moyen Orient, il s’agit souvent malheureusement de dénoncer des sociétés oppressives, où les droits individuels ne sont pas respectés et où les citoyens n’ont guère de droit tout simplement.
C’est le cas ici, dans ce roman graphique de 220 pages où les auteurs dénoncent les excès d’un gouvernement qui oppresse sa population sans lui laisser beaucoup d’espoir.

Mehdi a disparu.
Il était allé manifester contre les élections présidentielles récentes, mais comme beaucoup d’autres jeunes gens présents lors de ces manifestations, il n’est jamais rentré chez lui.
Mais en Iran, il n’est pas simple de savoir ce que deviennent les disparus.
Désespérés, le frère et la mère de Mehdi vont parcourir les hôpitaux, les prisons, les morgues, le cimetière pour le retrouver.
Aidés par des amis, la famille, quelques inconnus déterminés, ils sont confrontés quotidiennement à l’absurdité, à l’appareil d’état, à la répression.
Pourtant, ils tiennent bon...

Il n’est pas facile de résumer cette BD.
Le fait qu’il s’agisse d’une fiction basée sur des faits réels et sur des témoignages renforce sans doute sa force et accentue la nécessité de s’insurger encore et toujours face à ces régimes autoritaires.
Tout le monde est touché ici, qu’il s’agisse d’hommes ou de femmes, de jeunes ou de vieux, de pauvres ou de riches.
C’est la condition humaine qui est mise à mal par un régime qui n’a plus aucune considération pour l’humain, qu’il s’agisse d’un collectif ou d’un individu.
La pression du gouvernement, des répression, des dénonciations est constante, les pots-de-vin omniprésents, et même en les utilisant, il n’est pas certain d’obtenir ce que l’on demande.
On a sans cesse envie de crier à l’injustice, de soutenir ces gens qui paraissent si seuls avec leur douleur.

Le trait choisi par les auteurs souligne ce propos par un noir et blanc franc où les ombres ne protègent personne.
Les pages sont souvent fortes, offrant des images de foules autant que de solitude.
Les personnages sont bien identifiés et si l’on ne sait pas grand chose sur eux, leur caractère se détache du lot assez rapidement.
 
C’est donc un roman graphique difficile, mais nécessaire pour que l’on sache ce qu’il s’est passé sur place après ces élections.
Ce récit de vie devrait avoir une valeur d’exemple et nous pousser à faire davantage lorsque de tels évènements se déroulent non loin de notre confort.
Les auteurs sont d’ailleurs restés anonymes et vivent réfugiés aux États-Unis, où la publication d’épisodes successifs sur Internet a été possible avant la publication du volume complet.

Je vous conseille vivement cette lecture, pour ne pas oublier, pour mieux connaitre cette histoire, pour soutenir ses auteurs et la jeunesse iranienne.

(n'hésitez pas à cliquer sur les images pour voir en grand format)




Emprunt bibliothèque
BD du mercredi de Mango













mardi 12 mars 2013

Peanuts forever !


Je suis tombé sur ces petits carnets Moleskine et je crois bien qu'il me les faut 
(mais le prix est astronomique). 




Il y a des petits agendas plus raisonnables et tout aussi adorables : 






Vais-je craquer ? ...



lundi 11 mars 2013

Bad day !


Aujourd'hui, je vous conseille de rester couché !

Je ne sais pas si la radio vous a alerté au réveil, mais le 11 mars doit être une date maudite, un de ces jours où il ne se passe que des évènements graves, tragiques et malheureusement mémorables.

Jugez un peu :

  • 11 mars 1793 : massacre de machecoul, point de départ des guerres de Vendée
  • 11 mars 1813 : entrée de l'armée russe dans Berlin
  • 11 mars 1917 : occupation de Bagdad par l'armée britannique
  • 11 mars 1978 : décès de Claude François
  • 11 mars 1996 : les Beatles refusent de reformer le groupe (il faut dire qu'il en manque toujours un)
  • 11 mars 2004 : Attentats à Madrid
  • 11 mars 2011 : Tsunami et catastrophe nucléaire au Japon
  • 11 mars 2012 : Mehra débute à Toulouse sa folie meurtrière


Et encore, ce n'est qu'une sélection !

Mais c'est aussi la journée mondiale de la plomberie ^-^.
Il faut dire qu'il y a des journées mondiales pour tout et n'importe quoi, ce qui amuse généralement beaucoup les élèves non francophones qui apprennent le français.

En tout cas, je comprends que la neige soit revenue.
Le karma de cette journée est tellement mauvais, que c'est logique.
C'est une sorte de point d'orgue après une semaine bien pourrie, riche en évènements désagréables.
Pour ma part, sa conclusion est prévue demain matin, espérons que les choses vont redevenir normales ensuite.



Vue de ma fenêtre ce matin :/


Et pour aujourd'hui, je vais travailler un peu, puis j'irai lire un mauvais livre sous ma couette.
Cette semaine, j'ai en effet prévu de finir le Diable dans la ville blanche, et peut-être Combien ? si je suis motivée.
Je sais qu'il y a plein de bons livres qui m'attendent dans ma PAL, mais je n'arrive pas à lire autre chose sachant que ceux là trainent et ne sont pas terminés. Je les lis donc un peu en diagonale en espérant qu'ils vont finir par me plaire.




Bon lundi à vous, et n'oubliez pas votre bonnet, vos gants et vos grosses chaussettes ! 





vendredi 8 mars 2013

Aïe !


Pas de billet aujourd'hui, pour cause de mal de dos monumental et de séminaire de recherche.

Je passe une très mauvaise semaine et pour clore le tout, je suis bêtement tombée dans les escaliers hier soir (et je vous assure que je le regrette amèrement).

Mais ce n'est pas grave, cela vous laisse plus de temps pour lire des livres ^-^ (ou mes billets de lecture de cette semaine).

Je rêve de ça aujourd'hui : un bon bain chaud !

(Ah ben si finalement, c'est un billet :D )

A demain !




jeudi 7 mars 2013

Encres de Chine de Qiu Xiaolong



Quant on part en vacances, il est essentiel de ne pas se tromper lorsqu’on choisit les livres qui vont alourdir sa valise.
Le meilleur moyen de le faire, c’est de choisir une valeur sure (ou de remplir sa liseuse, chose que je ferai sûrement la prochaine fois ^-^), un auteur dont on est quasiment certain d’aimer le prochain livre.
Si vous avez misé sur le bon numéro, vos siestes (indispensables dans un pays chaud) ou vos soirées (longues sans télé) seront nettement plus agréables, et vous conserverez un souvenir impérissable du roman en question, lu dans un cadre souvent enchanteur.

Avec Qiu Xiaolong, il y avait de grandes chances que je ne me sois pas trompé, mais on ne sait jamais avec les séries.
L’auteur peut avoir été moins bon pour le tome choisi, il peut y avoir une petite baisse de qualité que l’on ne peut pas prévoir.
Bon, je vous l’annonce tout de suite, la baisse de régime a eu lieu dans le tome 2.
Celui-ci est excellent !

L’inspecteur Chen a enfin pris des vacances !
Cela fait des mois qu’il ne l’a pas fait, et pour une fois, il a osé. Il faut dire qu’on lui a confié une traduction commerciale qui monopolise son temps, et ces vacances l’attendaient depuis longtemps. Cette traduction est aussi grassement payée, ce qui n’est pas négligeable.
Mais une affaire de meurtre vient perturber cette petite organisation.
L’écrivain dissidente Yue Lige a été assassinée chez elle dans des circonstances inconnues.
Le gouvernement souhaite contrôler cette affaire, et l’inspecteur Chen est sommé de revenir au travail.
Il refuse pourtant et laisse son adjoint Yu régler cette affaire.
Flatté, Yu et sa femme Peiqin vont mener l’enquête…

Il n’est jamais facile d’enchaîner les tomes, et comme je l’ai dit plus haut, le deuxième était un peu laborieux même si sa lecture restait agréable.
Mais ce troisième tome est juste parfait !
Cela tient peut-être au changement de traducteur, je ne sais pas.
Cela tient sans doute aussi au choix de l’auteur qui place Chen, son personnage principal, dans une position secondaire.
On l’a découvert pendant le premier tome, on commence à le connaître, mais ici c’est Yu qui est au cœur de l’enquête.
Ses relations avec sa femme, ses pensées, sa façon de voir la vie nous sont beaucoup plus accessibles.
Si vous êtes fan de Chen, pas de souci, il n’est jamais bien loin.
Il donne des coups de pouce à Yu, mais c’est ce dernier qui mène l’enquête, c’est sur lui que se focalise l’action.
La série s’étoffe ainsi et dispose d’un vrai panel de personnages intéressants.

Quant à l’enquête, elle fait intervenir la poésie, l’écriture, les écrivains dissidents, la rééducation après Mao, et si l’on en apprend un peu moins sur l’histoire de la Chine que dans les tomes précédents, cela reste tout de même passionnant.
Qiu Xiaolong aborde l’histoire de l’architecture de Shanghai et la vie au temps des concessions étrangères.
Il explique ce que sont les Shikumens, des habitations aujourd’hui partagées qui étaient autrefois organisées pour une seule famille. Cela lui permet d’aborder la vie actuelle, les oubliés de l’évolution politique et l’héritage de la révolution culturel.
Comme d’habitude, c’est sans concession, clair et très instructif pour l’enquête comme pour la culture générale du lecteur.

L’enquête est aussi bien tournée, le meurtrier est « trouvable » même s’il est bien caché.
On suit les pensées de l’inspecteur Yu qui a bien du mal à y voir clair, celles de Chen qui divaguent, et les pages sont avalées en un rien de temps.
La cuisine chinoise n’est pas oubliée, et encore une fois, on découvre des spécialités plus ou moins appétissantes, mais toujours typiques.

Vous l’aurez deviné, je conseille évidemment cette série, et tout particulièrement ce 3e tome (même s’il me semble plus intéressant de commencer par le premier).
Le tome suivant est d’ailleurs déjà dans ma PAL et ne devrait pas y passer trop de temps.



Les tomes présents sur ce blog :
2.     Visa pour Shanghai
3.     Encres de Chine

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