N’ayons pas peur des
romans gratuits !
A l’orée de l’été,
certains éditeurs nous offrent des livres.
Je me demande toujours
comment est fait le choix du livre offert. S’agit-il d’un roman qui ne se vend
pas, ou au contraire d’un roman déjà rentabilisé qui peut être offert sans
grosse perte pour l’éditeur ?
Si c’était le cas, je
crois qu’on nous offrirait des Classiques. Or, la plupart du temps, il est
plutôt question d’auteurs peu connus ou du premier tome d’un série, comme c’est
le cas ici chez 10-18.
Quoi qu’il en soit, quand
j’ai vu ce roman dans la boite des romans gratuits chez mon libraire (il y a
une boite commune pour toutes les offres), je l’ai pris immédiatement, ayant
déjà plusieurs fois croisé ce titre en librairie et sur les blogs.
Il est resté ensuite un
certain temps dans ma PAL, par peur d’un roman trop facile sans doute.
Puisqu’on me l’offrait, je suis partie du principe que ce n’était pas un si bon
roman.
Pourtant, quand j’ai
décidé de m’attaquer à ma PAL, je l’ai mis dans ma sélection urgente, avec
l’idée de le lire IMPERATIVEMENT avant les vacances !
Je travaille rue des
Saints-Pères, et il était impossible de lire un roman qui s’y déroule pendant mes
vacances !!
Vous allez voir que
finalement, je ne regrette pas du tout qu’on me l’ait offert car c’était une
lecture bien sympathique.
Victor Legris est libraire rue des Saints-Pères.
Installé depuis quelques mois, il travaille avec
Kenji Mori son associé, et Joseph son commis.
La librairie marche bien, quand Marius Bonnet, un
ami de Victor, lui propose de participer au journal qu’il vient de créer en y
publiant une chronique littéraire.
Avant d’accepter, Victor rencontre les membres de
la rédaction du journal nommé le Passe-Partout au 2e étage de la
Tour Eifel récemment inauguré.
L’exposition coloniale bat son plein et le public
s’y presse chaque jour.
La tour est très fréquentée et chacun tient à
monter le plus haut possible. Quand soudain, on s’agite, un attroupement se
forme et tout le monde se précipite. Une femme vient de mourir d’une piqure
d’abeille en quelques minutes.
Ce fait-divers est parfait pour faire connaître le
journal et les journalistes du Passe-Partout se précipitent.
Mais le lendemain, le journal reçoit une lettre
affirmant qu’il s’agit d’un meurtre…
Ce petit roman policier
est assez bien construit.
Sachant qu’il s’agissait
du premier tome d’une série, je m’attendais à y lire les descriptions des
personnages les plus importants, de leurs personnalités ou de leurs relations,
ce qui aurait fait passer l’intrigue au second plan.
Mais ce n’est pas le
choix des auteurs. Elles ont au contraire choisi de nous proposer un roman qui
pourrait tout aussi bien resté isolé, tout en donnant assez d’information pour
tenter le lecteur et l’inviter à poursuivre la lecture.
Victor est le personnage
central, pris dans une sorte de délire de persécution et soupçonnant tout le
monde.
Qu’il s’agisse de Kenji
Mori, son associé et père de substitution ou de Tasha, jeune femme séduisante
qui le fascine, il les suit, reconstitue leurs faits et gestes sans pour autant
parvenir à régler cette affaire de meurtre.
Cela permet au lecteur de
découvrir à la fois Victor et Kenji dans leurs relations mutuels et dans leur
vie passée, ce qui est évidemment très habile de la part des auteurs.
On en profit pour
découvrir certains quartiers de Paris, pour arpenter les grandes avenues ou le
site de l’exposition coloniale.
Victor circule beaucoup à
pied, et les rues évoquées sont souvent encore visibles dans Paris, ce qui
permet de se faire une idée assez précise du cadre de cette aventure.
On y trouve aussi
quelques évocations du Paris artiste de l’époque, avec ses ateliers au fond des
cafés ou ses peintres nombreux mais sans le sou.
Voilà donc un bon petit
roman policier qui m’encourage à lire la suite des aventures de Victor Legris.
Pour une fois, je n’avais
pas trouvé l’assassin, alors que tous les éléments étaient présents, et cela ne
m’a pas dérangé, parce que finalement, ce n’est pas ce qui m’a vraiment
intéressé dans ce roman.
Si vous cherchez un roman
policier qui vous transporte dans le Paris du 19
e siècle, qui vous
parle un peu de littérature et de peinture, qui vous présente des personnages
qui ne demandent qu’à se développer, vous devriez appréciez ce roman.
Comme je passe devant tous les jours, j’ai cherché à quoi ressemblait actuellement
la librairie de Victor Legris.
Je me suis d’abord demandé si les auteurs avaient
choisi un bâtiment aujourd’hui détruit, car c’est une vieille rue, bordée de
maison du 18e et du 19e siècle, mis à part l’énorme
bâtiment de l’université qui date des années 1930. Mais à cet emplacement, il y
avait autrefois l’Hôtel Dieu, ce qui ne peut pas correspondre à l’installation
d’une librairie.
Voici donc le numéro 18 de la rue des Saints
Pères, un lieu qui pourrait parfaitement accueillir une librairie, non ?
Cette lecture lu dans le cadre
d'un vidage express de ma PAL me permet donc d’enlever
un livre de ma
PAL et de valider plein de participations à des
challenges :