Cela fait plusieurs jours que j’ai terminé
ce livre, et je dois avouer que je ne sais toujours pas ce que j’en pense.
Ce petit livre est surprenant, bizarre et
assez indéfinissable. Du coup, il m’est difficile de faire un billet cohérent
et argumenté, et j’ai l’impression d’avoir manqué quelque chose.
J’ai lu de nombreux billets très
enthousiastes, et le mien le sera beaucoup moins.
Cela ne doit pas vous empêcher de le lire
si vous en avez envie, car je pense que mon avis est très personnel et que
c’est un très beau texte. Ce serait quand même dommage de passer à côté.
En
conflit avec le pape qui refuse de le payer, Michel Ange se réfugie chez lui en
Toscane, sans que personne ne le sache. Il tâche de veiller aux besoins de sa
famille et de travailler aux projets en cours.
C’est
alors que surgissent deux moines avec une invitation. Le sultan de
Constantinople invite Michel Ange pour qu’il lui construise un pont.
Le
sculpteur refuse d’abord puis accepte, espérant être grassement payé pour
pouvoir épancher ses dettes.
Arrivé
sur place, il doit attendre que le vizir le reçoive. L’attente s’étire, puis
Michel Ange découvre la ville, les coutumes locales, Ste Sophie. Il fait faire
les plans de l’église devenue mosquée, il dessine, il travaille.
Guidé
par Mesihi, poète et cicérone du sculpteur, il fait aussi la connaissance d’une
créature superbe qui l’envoûte littéralement.
La première qualité de ce livre est d’être
bien écrit. Les textes sont pluriels, ils mêlent les descriptions, les visites
de la ville, les listes de Michel Ange ou ses lettres authentiques.
L’érudition, les recherches de Mathias
Enard ont visibles et l’on sent à la fois les documents d’archives et le
travail de l’auteur.
Les chapitres courts sont une alternance de
textes très différents, parmi lesquels la voix du danseur est celle qui m’a le
plus envoûtée.
Rédigés à la première personne, les
quelques chapitres qui le concernent enchaînent les phrases courtes, l’atmosphère
est intimiste et le discours s’adresse directement à Michel Ange.
C’est sans doute cette adresse directe qui
a fait que ces chapitres m’ont touchés, face à ceux qui décrivent les
déplacements du sculpteur dans la ville en utilisant uniquement les mouvements
de celui-ci.
Je crois que ce mode narratif est trop sec
pour moi. Je ne me suis pas identifiée aux personnages qui m’ont semblé trop
effleurés ou trop esquissés. Seul le singe m’a un peu ému.
Michel Ange est impétueux, instable et
emporté. Il ne se maîtrise pas et semble en souffrir. Ces traits de caractère
sont sans doute ceux que l’on trouve dans les documents de son époque, mais
j’aurais apprécié que son travail soit davantage évoqué.
C’est une part importante de sa vie, de son
existence, et cela m’a manqué.
Ce livre va rester dans ma bibliothèque et
j’essayerai de le relire plus tard.
C’est un joli texte avec une belle fin
(oui, oui, je la trouve belle, je suis un peu bizarre) et de beaux moments,
mais avec certains passages qui ne m’ont pas emballés.
Comme je l’ai dit plus haut, c’est un avis
très personnel et si cette lecture vous tente, n’hésitez pas.
Le roi de ce livre me permet de valider une
participation au challenge Petit bac, catégorie métier. Je valide aussi ma
dernière participation pour le challenge 1% littéraire et une lecture pour le ABC challenge 2011.
Et une première lecture pour le challenge animaux du monde de Sharon avec ces éléphants.
Et une première lecture pour le challenge animaux du monde de Sharon avec ces éléphants.