vendredi 5 novembre 2010

Juliette d'Anne Fortier

Je suis une midinette !
Voilà, c’est dit !
Mais pour être honnête, je dirais que je suis aussi ce qu’on peut qualifier d’intello.
Cela provoque chez moi des télescopages d’avis de lecture.
Je m’explique. J’aime lire des romans qui se finissent bien, avec des héroïnes jeunes et intrépides à qui il arrive plein de trucs et qui rencontrent de beaux inconnus (ou pas). J’ai donc dans ma bibliothèque des séries complètes de Juliette Benzoni ou Mireille Calmel (avec une préférence pour la seconde), et j’ai déjà lu une bonne dizaine d’Harlequin (pour ma thèse, bien sûr !).
J’aime aussi lire et décortiquer les sous-entendus graveleux disséminés par Flaubert dans Madame Bovary ou L’Éducation sentimentale, déceler la critique politique et sociale chez Hugo ou Zola, admirer les descriptions chez Balzac et apprécier Barbey d’Aurevilly ou Huysmans (je suis très 19e). J’aime peut-être même davantage, sans doute un reste de mes études de lettres.
Le problème, c’est que cela provoque parfois chez moi des télescopages et que je ne sais plus quoi penser du livre que je suis en train de lire, et il me faut choisir.
Pour le livre dont je vais vous parler aujourd’hui, j’ai choisi : ce sera midinette !

Je vous avertis donc dès le départ, il y a des stéréotypes dans ce roman, il y a quelques clichés (le bel Italien, la villa toscane, le maffioso, la Mamma…) mais je ne vous en parlerai pas, parce que la midinette qui est en moi a adoré !
Vous me direz que je suis un peu trop fleure bleue et plutôt bon public, et vous aurez raison, mais c’est comme ça !

Mais de quoi ça parle ?
Julie Jacobs est une jeune américaine orpheline, élevée par sa tante et en froid avec sa sœur jumelle Janice. Passionnée par Shakespeare, elle connait Roméo et Juliette par cœur et végète un peu dans sa vie, jusqu’au jour où sa tante décède.
Pour tout héritage, la tante Rose laisse à Janice sa maison, et à Julie une lettre et la clé d’un coffre en Italie. Déçue et déstabilisée, la jeune Julie prend connaissance de cette lettre, où sa tante lui explique qu’elle s’appelle en réalité Giulietta Tolomei et que son destin l’attend en Italie.
Ne sachant plus où elle en est, Julie décide de jouer le jeu et d’aller en Italie. En route pour Sienne, berceau de sa famille, elle rencontre une aristocrate italienne, Eva Maria qui va la guider dans la ville mais qui pourrait aussi être son ennemi mortel. Car Julie doit se méfier de tout et de tous. Dès son arrivée, elle est suivi, sa chambre est cambriolée, et malgré la beauté de la ville, toute cette affaire semble bien dangereuse.

Ah ! La passion, l’Italie, le soleil, un bel Italien ! Que demander de plus ? De l’aventure, bien sûr !
Eh bien dans ce roman, il y en a. Anne Fortier a su construire une histoire bien faite, ingénieuse, et certains éléments ne se dévoilent que dans les dernières pages, sans paraître artificiels. Le parcours de Julie-Giulietta est cohérent, et le lecteur se prend vite au jeu des hypothèses pour deviner qui est réellement un ami et qui ne l’est pas.

Mais la bonne idée de l’auteur, c’est d’avoir alterné les chapitres qui concernent Julie et l’époque contemporaine et ceux qui racontent l’histoire originelle de Romeo et  Juliette au 14e siècle. Car cette histoire ne s’est pas passée à Vérone, et si l’on en croit le texte placé à la fin, c’est vrai !
Romeo et Juliette étaient Siennois, et leur histoire était un peu plus sordide que celle qu’on connait. L’héroïne étant descendante de cette Juliette mythique, elle se sent prisonnière de la malédiction qui touchait ces deux amants, et le lecteur est autant intéressé par l’histoire de Julie que par celle de Juliette.
Le suspens est constant, et les personnages sont suffisamment consistants pour que l’on s’identifie à eux.

Il me faut aussi dire quelques mots du décor.
Sienne est ma ville italienne préférée. C’est beau, typique et en même temps unique, et on s’y sent bien. Alors quand j’ai vu que ce livre se déroulait à Sienne, je n’ai pas hésité. Et j’ai eu raison. Même si les descriptions ne coulent pas sur plusieurs pages, elles permettent de se mettre dans l’ambiance, et rendent bien l’atmosphère de ces petites rues tortueuses, des contrade et du pallio.

Du coup, j’ai ressorti mon DVD de Roméo et Juliette, la version avec Leonardo Di Caprio où les dialogues sont ceux de la pièce de Shakespeare, et je vais même lire la pièce.

Bref, un vrai bon moment de lecture, dixit la lectrice midinette qui est en moi.


D’autres avis chez L’Irrégulière qui a aussi deux personnalités de lectrices, chez Pimprenelle et chez lasardine, qui ont beaucoup aimé, comme moi …

Et merci à  Blog-o-Book où il y aura plein d’avis différents et aux éditions Michel Lafon pour l’envoi de ce livre. 


Et je l'ajoute à  mon challenge 1% :) 
g

jeudi 4 novembre 2010

Sur Twitter aussi...

Un petit billet en vitesse pour vous annoncer que j'ai ouvert un compte sur twitter pour ce blog 




Et un nouveau billet de lecture dans quelques minutes, quand je l'aurai terminé...

Edit : Ah ben non, le billet sur Juliette arrivera demain matin. Je dois le laisser poser... ;)

mercredi 3 novembre 2010

Petit bilan d'octobre

Le 3 novembre, il est temps de faire un bilan des lectures du mois d'octobre.

Ce mois-ci a été un peu plus calme que le mois de septembre, j'ai donc eu un peu plus de temps pour lire, et comme j'ai voyagé (un tout petit voyage pro, mais quand même), j'ai même eu plein d'heures de train et d'attente de train que j'ai bien mises à profit.

J'ai donc lu :

- Vintage America et ses 5 nouvelles : Un très beau livre de photos nostalgiques et mélancoliques à souhait et 5 textes qui fonctionnent assez bien avec leur pendant photographique. Une belle découverte.

- Le dernier roi d'Angkor de Jean-Luc Coatalem : un vrai bon livre que j'aime de plus en plus quelques semaines après l'avoir lu. Pour les adeptes d'Asie ou pour ceux qui préfèrent Paris, ce roman est bien construit et la quête du personnage m'a vraiment plu.

- Juliette d'Anne Fortier (billet à venir) : le second coup de coeur du mois ! Certes, Juliette n'est pas un roman de Zola, mais on passe un vrai bon moment de lecture.

- L'auberge rouge d'H. de Balzac : une belle petite découverte pour cette longue nouvelle qui m'a permis de passer quelques heures agréables.

Détective Conan tome 28 de Gosho Aoyama (billet à venir) : fidèle à lui-même, ce manga ne m'a pas déçu.




Et le mois prochain ? 

Je pense lire : 
- Grand Paradis d'Angélique Villeneuve (déjà commencé)
- C'est une chose étrange à la fin que le monde de Jean d'Ormesson (déjà commencé)
- Détective Conan tome 29
- Nagasaki d'Eric Faye

Et pour le reste, on verra....

lundi 1 novembre 2010

Un lundi parmi tant d'autres 1°

Chrys et Zaza proposent à partir d'aujourd'hui un nouveau rendez-vous du lundi.
ça s'appelle "Un lundi parmi tant d'autres" et ça consiste à publier une ou plusieurs photos sur un même thème chaque lundi.

Le thème du jour : Halloween

Sur mon autre blog, Halloween est passé par là.
Dans mon jardin, les citrouilles étaient bien au rendez-vous
et devant ma porte, les enfants du village sont bien venus réclamer des bonbons.

J'ai donc mélangé les photos de citrouille de mon jardin, et mes bentos fantomatiques pour obtenir une petite mosaïque de ce qui a symbolisé Halloween pour moi cet année.
J'avoue ne pas avoir sorti la déco, ne pas avoir découpé de courge artistiquement, ou tapissé mes murs de toiles d'araignées, car mes accessoires sont au grenier.
Pendant quelques années, il n'était plus trop question d'Halloween et passées les fêtes d'étudiants, j'ai tout remisé pour les oublier dans un coin.
On verra l'an prochain, pour cette fois, c'est trop tard !


Pour voir en plus grand, cliquer sur la photo :)

Chez Chrys et Zaza, un récap des participations...

dimanche 31 octobre 2010

L'Auberge rouge de Balzac

Honoré de Balzac est une valeur sure !
Toujours efficace, il ne m’a encore jamais déçu.

Il y a quelques jours, j’ai terminé un super bouquin dont je vous parlerai la semaine prochaine, et comme souvent après une lecture agréable, je ne savais pas trop quoi lire.
J’ai tenté le dernier d’Ormesson, mais vraiment je n’accroche pas, j’ai lu quelques pages de manga, et après trois jours, j’ai dégotté dans ma bibliothèque un tout petit livre qui me semblait pouvoir correspondre à mon envie du moment.
J’ai donc lu l’Auberge rouge d’Honoré de Balzac.

En 66 pages, Balzac nous raconte une double histoire.
Le narrateur invité à un diner entend un récit bien triste qui va affecter sa vie personnelle sans qu’il s’en doute.
Ce processus de récit enchâssé est très classique, mais il prend ici un tour particulier du fait des conséquences de ce récit sur la vie de l’auditeur.

Voici le début de ce récit : deux officiers visitent la campagne allemande avant d’intégrer leur régiment. Arrivés tard dans une auberge, il ne leur reste que la chambre de l’aubergiste, qu’ils partagent avec un riche négociant. Comme on peut s’en douter, le négociant meurt et la question de son meurtrier est posée. Au petit matin, l’un des officiers est parti, l’autre est endormi, baignant dans le sang du négociant.

Je n’en dirai pas plus pour vous laisser quelques surprises à la lecture, mais j’ai été étonnée par ce récit car ce n’est pas du tout à cela que je m’attendais. Les films inspirés par ce livre sont généralement motivés par le couple d’aubergistes assassin, qui détrousse tous les voyageurs s’égarant chez eux avant de les trucider.
Ce n’est pas ce dont il est question ici, et ce récit est d’ailleurs dans une position particulière, car s’il motive la nouvelle, il n’est pas central. Le questionnement final amène plutôt vers une interrogation du lecteur. Qu’aurait-il fait à la place du narrateur ?
Je me pose d’ailleurs la question sans y avoir apporté de réponse.

Bref, un bon petit moment de lecture, certes bref mais parfait pour moi entre deux pavés J

Un autre billet chez Vilvirt.




Avec ce petit livre (66 pages), je boucle in extremis mon challenge PAL (un livre par mois), ma participation mensuelle pour J’aime les Classiques, et ma lecture à 2 €.
Il était temps ! 



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