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samedi 18 décembre 2010

Le temps de la sorcière d’Arni Thorarinsson [Destination Islande]



Pour une fois, je vous livre un billet de lecture avant d’avoir terminé le livre.
Cela ne signifie pas que je ne le terminerai pas, mais c’est en cours, j’en suis précisément à la page 132.
Si je vous en parle avant la fin, c’est que cette lecture traîne un peu en longueur. Je ne dirais pas que je m’y ennuie, mais les pages ne se tournent pas bien vite car je lis plein de choses en même temps.
Or la date fixée pour le défi d’Evertkhorus était le 18 décembre. Je fais donc un premier billet où je suis sure de ne pas vous dévoiler la fin, puisque je ne la connais pas, et j’en ferais sûrement un autre quand j’aurai terminé.

La littérature islandaise m’était totalement inconnue.
Je situe l’Islande, rassurez-vous, mais je suis bien incapable de citer un auteur ou un titre.
J’ai donc cherché un peu pour ce défi « Destination Islande » et j’ai trouvé deux auteurs de polars : Thorarinsson et Indridason qui est apparemment plus connu.
Mon choix s’est ensuite fait en fonction des synopsis, et voici de quoi parle les 100 premières pages de ce roman.

Einar, journaliste qui travaille pour le plus grand quotidien d’Islande, vient d’être envoyé au nord de l’île pour développer une petite rédaction locale du journal. C’est évidemment une punition, puisque Einar est accompagné par Asbjörn, ancien rédacteur en chef et responsable de cette rédaction, avec lequel il n’a jamais pu s’entendre.
Il leur faut donc travailler ensemble, alors qu’Einar tente d’arrêter l’alcool et vit plutôt mal le fait d’être relégué dans ce coin paumé.
La femme d’Asbjörn et Joa, la photographe du journal, complètent ce tableau de naufragés qui tentent de retrouver des repères.
Évidemment, comme dans toute petite bourgade qui se respecte, il ne se passe pas grand-chose, mais ce n’est qu’apparence. Lors d’une sortie rafting, la femme du pdg d’une grande entreprise locale est tombée dans la rivière et a succombé à ses blessures. Un peu plus au nord, dans un village où la spéculation industrielle menace la campagne alentour, des rixes de jeunes racistes ont dégénéré.

Ces 130 premières pages ne contiennent pas vraiment d’effet retentissant ou de meurtre sanglant. Je pense que la mort de cette femme en rafting est un crime, mais j’ai cru comprendre qu’il y en avait un autre qui arrivait. Il me reste encore 300 pages, ce qui justifie que les évènements s’enchaînent tout doucement.
Car il faut bien le dire, il ne se passe pas grand-chose, et pourtant j’apprécie vraiment la lecture de ce livre. Une série de micro évènements, la vie quotidienne à Akureyri, les déboires familiaux d’Einar me plaisent et les descriptions de la société islandaises sont vraiment intéressantes.
Certes, les aspects de cette société choisis par l’auteur ne sont pas les plus valorisants, puisqu’il parle de racisme et de violence, mais je découvre un pays que je ne connais absolument pas.

Je dois toutefois mettre un bémol qui me fait sourire, mais je dois avouer que les noms des personnages comme les noms des lieux ne sont pas simples à mémoriser.


Merci à Evertkhorus pour m'avoir fait découvrir un petit morceau de littérature islandaise :)



lundi 27 septembre 2010

Le Portrait de Madame Charbuque de Jeffrey Ford

Pour mon premier partenariat sur le forum livraddict, je rends ma copie en retard !
Pas terrible.
Pourtant, ce roman m’a vraiment bien plu (mais la rentrée, les partenariats successifs… pas facile).  

Le portrait de Madame Charbuque est un roman classé par l’éditeur dans le genre « fantastique ». Je ne trouve pas cette classification très justifiée car même s’il est question de paranormal, tout s’explique à la fin et rien n’est vraiment surnaturel (ou alors ça ne m’a pas choqué :D). Mais il est vrai qu’il flotte dans le roman une atmosphère mystérieuse et que le travail confié au personnage principal l’amène parfois à s’interroger sur la véracité de ce qu’il entend.

Mais de quoi ça parle ?
A la fin du 19e siècle, Piambo est un peintre célèbre et très prisé par les riches négociants de New York. Ils lui commandent le portrait de leur femme, espérant qu’il réalisera une image magnifié de la mère de leurs enfants. Le peintre s’ennuie dans cette vie et a l’impression de gâcher son talent.
C’est alors qu’une femme lui propose une grosse somme d’argent pour réaliser son portrait. Seule particularité, il ne la verra jamais. Pendant deux semaines, il la rencontre chez elle et a droit à une heure de conversation par jour, mais elle se cache derrière un paravent. Il doit reconstituer son image à partir de ses souvenirs et de ce qu’elle accepte de lui raconter.
Grâce à l’argent espéré, Piambo compte redevenir un « vrai »  peintre et revenir à une peinture plus personnelle. Mais ce travail va progressivement saper sa confiance de peintre et remettre en question ses certitudes. Avec l’aide de son ami Shenz, il va également mener l’enquête pour trouver des informations sur madame Charbuque…

Comme je l’ai dit plus haut, j’ai bien aimé ce livre.
Les évènements s’enchaînent et un suspense s’instaure progressivement. Chaque page amène la suivante et il est bien difficile de s’en détacher. J’ai trouvé que Piambo et son amie Samantha étaient attachants, tout comme le pauvre Shenz, encore plus tourmenté. Madame Charbuque, au contraire, reste énigmatique et distante, ce qui se comprend, puisque pour le lecteur aussi, elle reste derrière son paravent.


J'ai également apprécié qu'il y ait des titres aux chapitres. Il me semble que cela se perd et qu'on n'en voit de moins en moins dans les romans. Soit le chapitre est numéroté, soit il se présente à la suite du précédent sans indication. 
Cela fait peut-être vieux jeu, mais j'aime bien que l'auteur annonce à sa façon ce qu'il va se passer. 

J’ai lu sur quelques blogs que la fin était rapide et attendue. C’est vrai, mais cela ne m’a pas tant choqué. Le paroxisme du roman est passé, et on attend le dénouement qui arrivera très logiquement. Je n’en avais deviné qu’une partie !
J’ai aimé aussi l’épilogue, mais je suis très fleure bleue…

La thématique du peintre tourmenté est aussi une de mes préférées. Chez Zola, le roman que je préfère est L’œuvre et j’affectionne particulièrement les romans qui parlent de peinture, de peintre ou d’artiste. Je ne compare pas ce roman à L’œuvre de Zola, mais je trouve qu’il complète bien mon panel personnel :
L’œuvre, le Portrait de Dorian Gray, Le Chef d’œuvre inconnu, le Peintre de batailles

Et vous ?  Vous en connaissez des romans qui pourraient compléter cette liste ?  





Je remercie Livraddict pour cette lecture et Le Livre de Poche pour l'envoi de ce roman. 


Et j'ajoute les Etats-Unis à mon challenge Tour du monde. 

jeudi 23 septembre 2010

Challenge Le Tour du monde

Il y a plein de nouveaux challenges qui fleurissent sur la toile en ce moment, ou que je trouve en me promenant de blog en blog.

Connaissez-vous celui-là ?



Il s'agit de "visiter" 50 pays différents au fil de nos lectures.

Pour ma part, j'en ai déjà visité 5 que vous pouvez voir ici sur cette page.

ça vous tente ? C'est sur ce blog.

jeudi 16 septembre 2010

Mrs Dalloway de Virginia Woolf

Pour ma première lecture commune sur le forum LivreAddict, je me suis inscrite pour lire Mrs Dalloway de Virginia Woolf.
Ce livre figurait dans ma PAL, et il squattait mes étagères successives depuis une douzaine d’année.
D’ailleurs, j’ai retrouvé un vieux ticket de théatre de 40 F de ces années là dans les pages de ce livre.

Quand j’ai vu cette proposition de lecture commune, je me suis dit que ce serait une bonne occasion de le lire et de le changer de bibliothèque puisqu’il passe de la PAL aux livres lus.

Pari tenu !
Enfin pour la lecture, parce que pour le billet, je suis en retard J
Le livre devait être lu pour le 15 septembre, et c’est fait. Mais le billet n’a pas voulu se publier hier…

Maintenant, il faut que je vous dise ce que j’en ai pensé.
Je dois avouer qu’il m’a été difficile d’avoir un avis définitif.
Dès le début de ma lecture, j’ai senti que je ne pourrais pas reposer ce roman s’en l’avoir terminé.
Il y a beaucoup de choses qui m’ont vraiment plu, et j’ai été touchée par beaucoup d’autres.
Par contre, j’ai été déroutée par le style de l’auteur qui cueille le lecteur d’emblé et lui impose une progression par contact entre les personnages.
On fonctionne un peu comme ça aujourd’hui quand on se promène sur Internet. Cela se nomme la sérendipité. Quand vous cliquez sur des liens successifs de blogs en blogs et que vous allez d’une page à l’autre, vous vous déplacez sur la toile par sérendipité. Les pages lues peuvent avoir peu de rapport entre elles.
Eh bien dans ce livre, le narrateur fait pareil. On suit d’abord un personnage, puis un autre qui se trouve dans un lieu commun, puis encore un autre croisé dans une rue…
Finalement, on a envie de tous les connaître !

Alors de quoi ça parle ?
Clarissa Dalloway, femme accomplie dans la cinquantaine, organise une grande soirée mondaine.
Le roman se déroule pendant la journée qui précède cette soirée.
Une fois que je vous ai dit ça, je ne vous ai rien dit, car pendant cette journée, Clarissa va rencontrer de nombreux personnages, va en croiser d’autres, va repenser à sa vie passée, aux choix qu’elle a fait, à sa fille, à son mari, à son amour de jeunesse…
Mais la particularité du roman est de juxtaposer, d’entrecroiser les vies de ces personnages croisés, effleurés. Finalement, en une journée, on lit la vie de Clarissa, celle de son amour déçu Peter Walsh, on croise son mari, on suit sa fille, et surtout, on rencontre Septimus et sa femme Lucrezia.
Le fil de la narration se poursuit par croisement, les personnages fréquentant les mêmes lieux jusqu’au dénouement final.
Peter Walsh est un homme qui a raté sa vie, qui revient des Indes mais reste attaché à ce qui aurait pu être. Septimus est paranoiaque, sa femme souffre de ne pas comprendre ce qui se passe et étant italienne, elle se sent perdu dans Londres sans appui.
Quand à la fille de Clarissa, elle est sous l’influence d’une gouvernante névrosée qui semble bien amoureuse de son élève.
Seul le mari de Clarissa semble vivre sa vie sans encombres.

 Ce que l’on devine dans ce résumé, c’est que la personnalité de Virginia Woolf se laisse vraiment entrevoir dans ce livre. Écrit pendant une période de rémission entre deux dépressions, il m’a semblé qu’il permettait à l’auteur d’exprimer les multiples facettes de sa personnalité, mais également de sa vie et de celle de son mari.
Les thèmes évoqués sont ceux que l’on associe à Virginia Woolf : l’homosexualité féminine, le suicide, la dépression, ou la société mondaine.
Dans le roman, Septimus est dépressif, il a des hallucinations et Clarissa est plus que nostalgique. Peter, quant à lui, est insatisfait et ancré dans le passé. La gouvernante de la fille de Clarissa est elle-aussi psychotique.
Comment ne pas penser qu’il s’agit là des différentes facettes de la folie de l’auteur ?
Cet aspect m’a particulièrement intéressé car il est bien développé.
Et si le roman est composé d’une façon vraiment surprenante, il maintient tout de même une certaine tension narrative qui pousse à connaître la vie de ses personnages.
Ce n’est pas trépidant, mais les personnages sont attachants et en quelques pages (le roman ne fait que 200 pages) on arrive à les découvrir.
Malgré ces thèmes un peu lourds, il ne m’a pas semblé que le livre était déprimant. Je trouve plutôt que certains personnages sont positifs et permettent d’équilibrer l’ensemble.

Finalement, je dirais que j’ai bien apprécié cette lecture et je pense que je relirai ce livre.
Je n’avais aucune note dans mon édition, ce qui fait que certains passages me sont demeurés un peu hermétiques. Mais j’ai lu sur le forum que d’autres lecteurs ont été déroutés par les notes.   
Il faudra que je cherche une bonne critique de ce livre pour en décortiquer les secrets.

Et vous ? Avez-vous lu ce livre ?

Pour cette lecture commune, nous étions beaucoup.
Hilde, l'Irregulière, Jana, Katzenlyly, evertkhorus ont déjà publié leur billet.
Si j'ai oublié quelqu'un, un petit commentaire et je complète. 



Et un livre de moins dans ma PAL ;)



Mais aussi un livre de plus pour le challenge au bon roman. 

  Et je vais même l'inscrire dans le challenge   J'aime les Classiques :)

mardi 7 septembre 2010

L'Inconnu du Nord de Anna Jansson

J'ai mis quelques jours à faire ce billet, je dois bien l'avouer.
Et comme je le repoussais, je n'en faisais pas d'autres.
Mais il faut bien se lancer, et je m'y mets enfin :)

Il faut dire que mon avis sur ce livre, que l'éditeur range dans les thrillers, est assez mitigé.
Je vais donc commencer par vous dire de quoi ça parle.

Dans une île de Suède, l'île de Gotland, une épidémie de grippe aviaire se répand comme une trainée de poudre.
Sur cette même île, plusieurs meurtres sont commis sans raison et sans lien apparents.
La police enquête, tout en gérant l'épidémie. Il faut isoler les malades, empêcher la propagation de la maladie et poursuivre l'enquête.
A cette situation chaotique s'ajoute la mauvaise gestion du gouvernement qui n'a pas assez de stock de médicament et n'a pas de vaccin.

Voilà, c'est à peu près tout.
Une série de personnages va être effleurée pendant les 400 pages de ce roman, personnages qui sont souvent trop ou pas assez développés. On décèle difficilement ceux qu'il faut retenir, ceux qui ne font que passer ou ceux qui ont une importance pour l'intrigue.
Le personnage principal est une inspecteur de police, Maria Wern, dont j'ai identifié la position en lisant sur la 4e de couverture qu'elle était l'héroïne d'un second tome de ses aventures. C'est vrai qu'elle est très présente dans la seconde moitié du roman, mais je maintiens qu'il y a trop d'intervenants qui passent au premier plan. Dans le premier tome d'une série, j'attends davantage la présentation de ce personnage récurrent qu'une galerie de portraits ébauchés.

J'ai également été très dérangée par le tutoiement permanent entre les personnages. C'est un détail, mais dans un thriller ou un roman policier, il me semble qu'il est important de pouvoir identifier les relations entre les personnages. L'histoire se déroule sur une île, alors peut-être que tout le monde se connait, ou peut-être qu'en suédois, on tutoie, je ne le saurais pas, mais une note du traducteur aurait été la bienvenue. Je me suis perdue entre les familiers, les suspects, les amis, les inconnus...

Quand à l'intrigue, elle me semble bien succincte (comme mon résumé d'ailleurs). L'auteur a surfé sur l'actualité en exploitant le « filon » de la grippe aviaire. Comme on s'y attend, les deux intrigues finissent par se croiser, mais quand je suis arrivée dans les dernières pages, cela ne m'intéressait même plus vraiment de savoir qui était le meurtrier. D'autres personnages avaient pris le pas sur l'intrigue, sans toutefois réussir à me passionner.
Je n'ai d'ailleurs pas trouvé non plus le suspense promis par la classification dans les thrillers.

Cela m'ennuie toujours de faire de telles critiques, et si cette lecture n'avait pas été faite dans le cadre d'un partenariat, je crois que j'aurais laissé tomber.

Mais j'ai quand même des trucs positifs à dire !

J'ai effectivement apprécié le style de l'auteur. Certes, c'est une traduction, mais le début du roman est bien construit et je pense que je préfère les écritures féminines pour ce genre de livre.
L'évocation de la vie du premier personnage est douce et nous met dans une ambiance de calme qui doit être le propre de cette île.
Certains personnages sont attachants, on aimerait en savoir plus, quand d'autres passent inaperçu.
Le fait que ce roman soit le premier opus est assez logique, en regard du caractère inachevé d'un certain nombre d'intrigues secondaires.

En résumé, je dirais que cette lecture était distrayante, mais ne m'a pas tenu en haleine comme je l'avais espéré.
Une bonne lecture de vacances, si vous partez dans les pays froids à noël.

Je remercie BOB et
 le livre de poche pour cette lecture en partenariat.




Et cette lecture m'a permis un passage en Suède pour le challenge Tour du monde.

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lundi 9 août 2010

Mort d'une héroïne rouge de Qiu Xiaolong

En ce moment, je lis des livres choisis de façon inhabituelle (pour moi, en tout cas).
J’ai parlé il y a quelques jours de L’Autre moitié du soleil, lu dans le cadre d’un partenariat, mais j’avais lu juste avant un roman policier Mort d’une héroïne rouge, choisi uniquement parce que le nom de l’auteur commençait par un X et que cette lettre me manquait pour le challenge ABC.
Je vous avouerais que je ne suis pas sure que Xiaolong soit bien le nom et Qiu le prénom de l’auteur, mais ça n’est pas si important ? Non ?

Ce roman policier est le premier d’une série qui commence à être assez longue et  comporte déjà 7 volumes, si mes informations sont exactes.
L’inspecteur principal Chen est le héros de cette série. Il est à la fois policier et poète, ce qui ne manque pas d’originalité, et se débat entre sa conscience personnelle, son métier de policier et les impératifs du parti.
Dans ce premier opus, on découvre un ensemble de personnages et la position particulière de ce héros.
Il a réussi à se faire une place enviable au sein de la police, grâce à son réseau d’influence, mais ses convictions politiques sont vite ébranlées lorsqu’il se heurte à ce que nous nommerions la raison d’état. On s’aperçoit vite, d’ailleurs, qu’il est très conscient du jeu qu’il faut jouer pour conserver sa place, et que son implication dans le communisme est assez limitée.
Son adjoint Yu croit encore moins que lui au communisme, mais aime son travail. Hostile à son supérieur au début du roman, il l’apprécie progressivement, et l’on sent se former un tandem solide, à la manière de Sherlock et de son cher Watson.
On croise aussi des personnages féminins, comme la mère de l’inspecteur Chen, la femme de l’adjoint Yu, une journaliste avec laquelle il passe quelques soirées, et une ancienne amie qui revient dans sa vie.
Le décor est planté.

Pour l’histoire, elle ressemble assez à une trame classique de roman policier, mais les implications politiques et la découverte de Shanghai lui apportent un peu de piquant :
Une jeune femme est retrouvée assassinée dans un canal. Il s’avère qu’il s’agit d’une travailleuse modèle de la nation, figure emblématique du régime qui doit représenter la perfection à atteindre pour l’ensemble des travailleurs chinois. Il n’est donc pas question d’attenter à son image pendant l’enquête, et l’inspecteur principal et son adjoint vont devoir composer avec la présence d’un commissaire politique pointilleux, avec un fils de dignitaire du parti pervers et influent, et avec des manœuvres politiques pour pouvoir résoudre l’enquête.
Je ne vous en dis pas plus, pour maintenir le suspens…

J’ai aimé ce roman dès les premières pages. Au début, je me suis dit que les longues tirades sur le communisme et ses opposants allaient m’ennuyer, mais c’est assez léger et la plupart du temps justifié par l’intrigue. Et j’apprécie aussi d’apprendre de nouvelles choses dans les livres que je lis. Et dans celui-là, j’ai appris plein de choses sur la Chine, sur le communisme, la révolution culturelle, la rénovation de Shanghai et l’ouverture au capitalisme.
Saviez-vous, par exemple, qu’il était possible pour les jeunes chinois de faire des études universitaires, mais quand celles-ci étaient terminées, ces mêmes jeunes étaient envoyés en rééducation politique à la campagne pendant une dizaine d’années. Impressionnant, n’est-ce pas ?

Vous l’aurez compris, j’ai vraiment aimé ce livre, et j’ai même déjà acheté la suite ! 


Ce livre est le deuxième lu pour le challenge ABC 2010




J'ajoute aussi un pays visité pour le challenge Tour du monde : la Chine.




Les tomes présents sur ce blog :
2.     Visa pour Shanghai
3.     Encres de Chine


mercredi 4 août 2010

L'autre moitié du soleil de Chimamanda Ngozi Adichie

Cette lecture est la première que je fais grâce à un partenariat du blog de blog-o-book, le marque-page des blogueurs.
Comme ce sont les vacances, je me suis dit qu’il serait plus facile d’être sélectionné, et j’ai postulé pour lire L’autre moitié du soleil de Chimamanda Ngozi Adichie.
Je ne connaissais pas du tout cet auteur, et je suis plutôt tournée vers l’Asie en général. Je dois lire la Ferme Africaine depuis des mois, sans m’être encore décidé. Cette lecture était donc une découverte totale, d’autant plus que le résumé de quatrième de couverture est assez évasif.

J’ai donc guetté ma boite à lettre, et quand le roman est arrivé, ma première impression a été « Oh ! Quel pavé ! » . J’avais un mois pour le lire, et il fallait quand même s’y mettre.
Finalement, j’ai mis une semaine et demi pour lire les 660 pages, et j’ai adoré.

La structure du roman évolue au fil des pages et permet de croiser les fils tissés dans les premiers chapitres.
L’auteur réserve des surprises au lecteur, des retournements de situations et des croisements que je n’avais jamais lu jusqu’à maintenant. Certains évènements sont prévisibles, d’autres le sont moins.
Les quatre parties du roman, par exemple, sont d’abord organisés de façon chronologique, puis reviennent en arrière. C’est très bien trouvé, le lecteur croit qu’il a manqué quelque chose, qu’il n’a pas été attentif, mais il a en fait été « victime » d’une ellipse invisible.

Le sujet était aussi une surprise. Je n’avais sans doute pas été très attentive au résumé présent sur blog-o-book quand j’ai postulé, et j’ai découvert tout un pan de l’histoire du Nigéria et du Biafra. Je n’étais pas né à la fin des années 1960, mais les plus de trente ans ont tous entendus parler des petits biafrais qui mouraient de faim sans réellement identifier ce pays et sa population.
Les indépendances rapides et non réfléchies n’ont que rarement aboutit à des gouvernements viables et durables en Afrique, et la Nigéria a, si l’on peut dire, fait les frais des luttes de pouvoir entre les ex colonisateurs. Sans être trop didactique, l’auteur explique les origines de cette guerre, place en arrière plan les manœuvres des anglais qui ne souhaitaient pas lâcher trop vite le territoire riche du Nigéria, les armes offertes aux Nigérians, le blocus imposé au Biafra et la famine qui décime la population, les journalistes condescendants et l’opinion publique étrangère qui préfère penser que le Biafra est entièrement responsable.
On ne peut éviter de penser aux massacres récents au Rwanda, ou de s’interroger quant au découpage arbitraire effectué par les colons et aux conséquences que cela a depuis cinquante ans sur une population qui n’avait rien demandé.

Bien sûr, le roman ne parle pas que de cela !

Les trois premiers chapitres alternent les points de vue et s’enchainent pour présenter les personnages principaux.
 Ce choix est plutôt intéressant, car il permet de découvrir des aspects très différents de la société nigériane du début des années 1960.
Le premier personnage, Ugwu, est un boy qui arrive de la campagne. Il joue le rôle de la figure classique de l’ingénu et permet à l’auteur de nous dévoiler la vie quotidienne d’un professeur d’université,  son patron, l’organisation de son quotidien, de sa maison et de présenter les personnages secondaires qui fréquentent son salon. Ce professeur sera lui-même la figure du savant dans le roman et permettra à l’auteur de développer un discours politique clair et éclairant pour les évènements à venir.
Ce même patron, Odenigbo, fréquente une jeune femme qui est au centre du deuxième chapitre. Olanna est issue de la haute société de Lagos mais fréquente différents milieux et les décrits par opposition, pour montrer son rejet des conventions.
Richard, le personnage du troisième chapitre, est un anglais blanc qui a fait le choix de s’installer au Nigéria pour fuir les conventions de la bonne société britannique. Il rencontre la sœur jumelle d’Olanna et part rejoindre l’université de Nsukka, où enseignent également Odenigbo et Olanna.
Ces cinq personnages vont sans cesse croiser leurs vies puis traverser la guerre chacun à leur façon.

Chimamanda Ngozi Adichie campe des personnages qui ont une épaisseur, une vie intérieure et offre une description de la guerre sans complaisance.
Le récit va au-delà du devoir de mémoire car il pourrait être emblématique de toutes les guerres, mais le choix de cette guerre, pourtant largement oubliée, apporte la force supplémentaire du témoignage de l’auteur.
La multiplication des récits, exigée par le pluralité des vies décrites dans le roman, impose une vision plurielle de cette guerre où le lecteur devient lui aussi un témoin chargé de relayer la parole des victimes.

Seul petit bémol, certains personnages secondaires restent opaques ou sont simplement effleurés et j’aurais apprécié qu’ils aient plus de consistance. C’est sans doute un effet voulu par l’auteur, puisque ces personnages sont présents pendant un temps limité, mais leur multiplication fait que je me suis parfois perdue parmi les visiteurs, les cousins et les amis. Bon, le roman fait déjà plus de 600 pages, et une saga de ce genre impose une série de personnages de ce type.

Pour conclure, vous l’aurez sans doute deviné, je vous conseille cette lecture si :
-               -   Vous aimez apprendre quelque chose quand vous lisez un roman
-               -  Vous aimez les sagas familiales
-               -   Vous aimez vous identifier au personnage principal (ici, il y a du choix)
-               -   Vous aimez l’Afrique
-               - Vous avez envie de lire un bon bouquin !


Ce livre a fait l’objet d’un partenariat. Je remercie les éditions Gallimard pour l’envoi de ce livre et Blog-O-Book pour le partenariat.

J'ajoute aussi le Nigéria à ma participation au challenge Tour du monde

mardi 27 juillet 2010

Le Talisman de Walter Scott

Je suis une fan de Walter Scott depuis que je suis passée sur les bancs d’une faculté de Lettres.
Je le connaissais déjà, mais dans mon jeune temps, le seul roman disponible était une version simplifiée de Quentin Durward, et j’avais beau enquiquiner mon fidèle libraire, il n’arrivait pas à trouver autre chose.
Bien sûr, je l’ai lu, mais ça n’a pas grand-chose à voir avec la fougue et les développements enfiévrés de Walter Scott.
Imaginez mon euphorie quand la collection Bouquin a sorti un énorme volume contenant Waverley, Rob-Roy et la Fiancée de Lamermoor, sortie qui coïncidait avec la création d’un cours sur le roman gothique où Waverley figurait en bonne place.
Je les ai donc lu, au moins deux fois, je crois, décortiqués, analysés et surtout appréciés.
Puis il a fallut attendre qu’un autre éditeur fasse de même.
Et là, ce magnifique éditeur qu’est Phébus, a accomplit l’exploit : la parution de vieux Walter Scott.

Certains titres ne sont pas vraiment connus, ce qui m’a amené à penser que peut-être, ils étaient moins bien que ceux dont on connait par cœur les titres : Ivanhoé (que je n’ai pas encore lu, chouette) ou La Fiancée de Lamermoor.
Il fallait tenter pour le savoir, et j’ai donc lu le Talisman.

Dans ce roman, publié en 1825, Kenneth est un chevalier énigmatique dont la position social et nobiliaire semble compromise par un secret bien caché.
L’histoire se déroule à la fin de la troisième croisade, au 12e siècle. Richard Cœur de Lion, accompagné de plusieurs rois européens, affronte Le Sultan Saladin pour conquérir la Palestine et garder Jérusalem.
Mais le roi Richard est malade, et ne peut occuper sa position de chef. Il s’ensuit des dissensions parmi les rois, et certains menacent de partir.
Parallèlement, les templiers fomentent un complot pour reprendre la direction des combats.
Le camp des croisés est donc le lieu de luttes internes qui risquent de mettre fin à la croisade.
Au milieu de tous ces intérêts croisés, le chevalier Kenneth apparaît comme un noble pauvre et désespéré qui tente de se racheter et de se faire une réputation auprès du roi. Il est écossais, ce qui lui impose de montrer sa valeur. Il est également amoureux d’une femme inaccessible, Edith de Plantagenêt, qui appartient à la famille royale.
Pour mériter son amour et se faire une place parmi les chevaliers proches du roi, Kenneth va accomplir une série d’actes de bravoure et croiser de nombreux personnages ennemis ou amis.
Le roman narre ses aventures, avec forces rebondissements et surprises pour le lecteur.

J’adore les atmosphères à la fois noires et romantiques des romans de Walter Scott, et je dois dire que j’ai été gâtée. Même dans le désert et sous un soleil implacable, l’intrigue est tendue et le lecteur en attente.
Les personnages principaux sont bien décrits, ils ont une profondeur et on entre directement dans leur psychologie. Ainsi, Saladin, le Roi Richard et Kenneth deviennent des familiers quand on a refermé le roman.
Je regrette toutefois la minceur des personnages féminins. Edith est aperçue, elle intervient peu et subit plus qu’elle n’agit, même si on la sent volontaire. Il en est de même de certains hommes, comme l’ennemi de Kenneth auprès du roi, dont on attend plus d’action.
Il y a également quelques longueurs au deux tiers du roman. Quelques cinquante pages se succèdent sans qu’il s’y passe quoi que ce soit de percutant.

Verdict : du vrai Walter Scott comme on les aime, trépidant et passionnant, avec quelques petites faiblesses qui se font oublier.

Le jour de la parution de ce roman, le 22 juin 1825, est également sorti Les Fiancés, premier volet des Histoires du temps des croisades, qui ne semble pas édité en France. Mais je crois que pour le prochain, je choisirai Ivanhoé



Ce livre est ma contribution au challenge J'aime les Classiques pour le mois de juillet.
C'est aussi un passage en Ecosse pour le Challenge Tour du monde.



C'est ahh

jeudi 22 juillet 2010

Le Peintre de batailles d'A. Perez-Reverte


J’apprécie depuis plusieurs années les romans d’Arturo Perez Reverte.
J’ai commencé à le lire en dévorant le Tableau du Maitre Flamand, et en lisant ensuite le Club Dumas. Deux bonheurs de lecture.
Mais celui que je préfère reste la Peau du Tambour. C’est un roman sensible, plein de rebondissements, plutôt dans la veine policière tout en étant structuré autour d’une intrigue solide où les personnages ont de l’épaisseur.
Après l’avoir lu, c’était difficile de lire un autre roman de cet auteur et il me fallait le choisir avec précaution.
Eh bien, j’ai mal choisi ! Deux fois !
J’ai voulu enchainer avec Le Maitre d’escrime, et je me suis arrêtée au bout de 50 pages. J’ai laissé passer plusieurs années, et j’ai entamé le Peintre de batailles.
J’ai eu plus de courage, mais je l’ai lu en alternant sa lecture avec d’autres livres car la narration s’étire en longueur.
Faulques, un ancien photographe de guerre, a acheté une tour isolée sur les bords de la Méditerranée, où il a décidé de peindre une fresque immense, circulaire, représentant une sorte de sublimation de ce qu’il a vu en prenant toutes ses photos et pendant les guerres qu’il a vécu. Le travail est difficile, inspiré par les peintres qu’il admire, ce qui permet à l’auteur de citer et de décrire de nombreux tableaux de maître (là, les amateurs d’art seront comblés).
Puis un jour apparaît un homme, Ivo, qui affirme que Faulques l’a pris en photo pendant la guerre en Yougoslavie alors qu’il fuyait les zones de combat en uniforme et la mine défaite. La photo a fait le tour du monde, et Ivo accuse Faulques d’avoir brisé sa vie en faisant de lui une icone négative. Psychologiquement, l’homme vit très mal le « vol » de son image et sa notoriété involontaire.
Il va revenir chaque jour, et laisse deux semaines à Faulques pour finir la fresque. Ensuite, il le tuera.
Pendant ces deux semaines, ces deux hommes se racontent leurs vies et reviennent sur les évènements passés.  
Comme on l’imagine, il ne se passe pas grand-chose dans ce roman. Les jours se succèdent dans l’attente ou la réflexion, ce qui donne lieu au développement de différents thèmes.
L’importance de l’image de soi est ainsi abordée, de même que la différence entre la peinture et la photographie, et bien évidemment la question de l’origine du mal puisque l’auteur évoque différents conflits et guerres.
Mais la question centrale, il me semble, est celle du statut et de l’action induite du photographe. Dans un conflit, au cours d’un reportage, lors d’une prise de vue, le photographe influe sur la situation et peut provoquer les évènements. Quelle doit être sa position s’il tient compte de ce facteur ?
Si on aime la peinture et la photographie, ce livre est intéressant, il pose des questions au lecteur.
Si on a envie d’action, il faut passer à autre chose.
Je garde un avis mitigé.

Et hop, un livre lu pour le challenge ABC. 


Et un premier livre pour le challenge "Au bon roman" de Praline




Et un passage en Espagne pour le Challenge Tour du monde.

samedi 3 juillet 2010

L'ancêtre du roman policier ?

Lire, relire, tout lire, ne pas lire... telle est la question !
Pour ce premier vrai billet, je republie donc un article paru sur un autre blog, et qui n'y avait pas trop sa place en le complétant.
Le mois dernier, pendant un aller retour en train, j'ai donc lu un court roman d'Hoffmann, Mademoiselle de Scudéry.
9782253136804FSPendant plusieurs années, ce livre était difficile à trouver, et je l'ai acheté d'occasion, à une librairie libanaise, ce qui ajoute une part d'histoire personnelle à ce livre.
J'ai également lu ce roman parce qu'il est fréquemment présenté comme l'un des ancêtres du roman policier, avec Une Ténébreuse Affaire de Balzac.
Très honnêtement, l'enquête policière est assez réduite, et si vous êtes fan de roman policier, vous serez déçu.
Si, par contre, vous voulez lire un petit roman sympa, ça peut le faire ;)
Dans ce récit, Hoffmann nous emmène au 17e siècle, chez Mademoiselle de Scudéry, demoiselle vieillissante qui fréquente assidument le roi et Mme de Maintenon. Un jeune homme survient chez elle en pleine nuit et lui confie des bijoux tandis qu'un mystérieux assassin terrorise la bonne société en tuant ceux qui se rendent chez leurs maitresses en pleine nuit pour leur offrir des bijoux.
Ce même jeune homme est ensuite accusé du meurtre de son patron, meurtre qu'il n'a pas commis, bien sûr. Pour le sauver de l'échafaud, Mademoiselle de Scudéry va démontrer au roi qu'il est innocent et le faire acquitter.
Comme je vous le disais plus haut, j'ai lu ces pages d'un trait, sans même voir défiler les chapitres. C'est une petite lecture rapide et sympathique, mais j'ajouterais tout de même qu'Hoffmann nous a habitué à mieux.
Quand à attribuer la paternité du roman policier à ce roman, je pense que je vais continuer à vénérer Edgar Allan Poe et son meurtre dans la rue Morgue !
defi_classique

Je participe au défi "J'aime les Classiques" organisé par Marie L

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