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vendredi 9 août 2013

Les trois lumières de Claire Keegan

J'ai longtemps attendu pour écrire ce billet mais comment parler de ce tout petit roman ?
Est-ce d'ailleurs un tout petit roman ou un longue nouvelle ?
Présentée seule dans un volume court par l’éditeur 10-18, cette histoire semble avoir été considérée comme un récit autonome et assez long pour pouvoir être édité seul.
Et effectivement, elle se suffit à elle-même et donne bien assez de sujets de réflexion à son lecteur.

En cette chaude matinée, elle observe le ciel à travers le carreau de la portière.
Son père est au volant et la route défile.
L'arrivée chez les Kinsella, son oncle et sa tante, est un petit arrachement.
Il faut sortir de la moiteur de la voiture, se laisser embrasser et se montrer docile avec ces gens si peu connus.
Puis son père repart en trombe et la voilà déposée comme un paquet dans cette maison si propre et si tranquille.
Elle s'efforce d'être sage, obéissante comme sa mère le lui a demandé mais ce n'est toujours facile...

Avec seulement 86 pages, Claire Keegan nous emmène en Irlande en quelques lignes, sans nous indiquer réellement où l'histoire se déroule ni à quelle époque, tout en dosant savamment les informations distillées au lecteur.
J'ai un peu cherché à me situer dans le temps, mais j'ai vite abandonné.
Ce n'est pas le plus important et on se laisse aller avec cette enfant dans ce cocon que lui tisse sa tante.

La vie ne peut néanmoins jamais être trop rose et il faut bien sortir parfois de la ferme. 
Les rencontres avec les commères du village, les réflexions et les remarques se font blessantes et l'on sent alors qu'il y a quelque chose de brisée dans cette famille et un secret douloureux.
Et finalement, on s'aperçoit que les non-dit sont sans doute plus meurtriers que la douleur.
Les secrets tuent bien plus surement.  

L’écriture toute en finesse de cette auteure cueille le lecteur au plus profond de lui-même.
Tout n’est pas dit et chacun doit faire un effort pour emplir les zones d’ombre.
Interpréter ou ne pas interpréter alors ?
On ne peut s’en empêcher, mais après tout, rien ne nous y oblige.
Cette histoire est très belle ainsi, toute en finesse et en douceur chaude.
On souhaiterait suivre encore cette enfant si bien élevée bien sûr, mais la rentrée arrive et la vie doit reprendre son cours, si cruelle soit-elle.


Si vous cherchez une lecture pour un dimanche d’été un peu gris, ce livre devrait vous plaire.
Idéal pour l’été, ce petit récit le sera aussi au cœur de l’hiver.









jeudi 1 août 2013

Ma PAL en juin et juillet a-t-elle fondu au soleil ?


Oups !
Pas vraiment !

Cela ne veut pas dire que je n'ai rien lu, mais ces livres ne venaient pas tous de ma PAL, loin de là.

En juin, j'ai tout de même sorti 5 romans des tréfonds de ma PAL. Merci le mois anglais :  





En juillet, j'ai lu ... 1 roman issu de ma PAL :
  • L'auberge de la Jamaïque de Daphné du Maurier (billet toujours à venir mais pour la semaine prochaine)



    Mais j'ai également lu 2 romans, 2 romans graphiques, 3 BD, 5 mangas :

    • La petite fille de M. Linh
    • Les évaporés
    • Olympe de Gouges
    • Chroniques de Jerusalem
    • Voyage aux ombres
    • Les 2 tomes du chineur
    • Les 5 tomes de Thermae Romae














    Ce n'était pas un bon mois pour ma PAL, 
    mais c'était tout de même un bon mois de lecture :)




    lundi 1 juillet 2013

    Une PAL à pulvériser !

    En ce début de mois de juillet, et bien que le soleil ne soit pas au rendez-vous, je me suis préparé une PAL d'été, faite uniquement de livres qui croupissent depuis plus ou moins longtemps dans ma PAL intégrale.

    Evidemment, cette PAL est évolutive, et si une envie de lire autre chose me prend pendant l'été, je ne résisterai pas.

    D'ailleurs, je lirai aussi autre chose, puisque je me suis aussi préparé (involontairement) une PAL professionnelle constituée de livres achetés cette année et que je n'ai pas eu le temps de lire.

    Voici donc cette mini PAL :




    C'est très éclectique, et il y a également quelques titres sur ma liseuse qui m'attendent depuis pas mal de temps.

    Pour me motiver dans cette "épreuve", j'ai décidé de m'inscrire au challenge PAL qui est en cours en ce moment :



    Comme j'ai lu 5 livres de ma PAL en juin, je prends de l'avance et je m'inscris dans la catégorie Indice 20. 
    Cela me fait 15 livres à lire en deux mois, soit 2 de plus que ma moyenne mensuelle qui est de 5 ( non, je n'ai pas fait d'études de math 😊). 
    J'y crois, vu le temps qu'on a cette année ! 


    Et vous ? 
    Vous vous lancez dans les tréfonds de votre PAL cet été ? 



    dimanche 23 juin 2013

    Un deuil dangereux d'Anne Perry

    Pendant ce mois anglais, de nombreuses lectures communes sont organisées chaque jour.
    Je ne me suis pas formellement inscrite à celles qui m’intéressaient mais j’ai noté plein de titres et de dates, piochant pour l’essentiel dans ma PAL.
    Or, il y a quelques temps, j’ai fait provision des premiers tomes de l’inspecteur Monk que j’ai découvert en début d’année avec enthousiasme.
    J’essaie de trouver des Monk d’occasion, alors je m’y suis prise à l’avance (^-^), ce qui me permet d’avoir des réserves.

    Octavia Haslett a été assassinée dans sa chambre d’un coup de couteau en pleine poitrine.
    Dans cette maison huppée de Queen Anne Street, la famille de sir Basil Moidore est dévastée par cette mort.
    Octavia est en effet la fille de Sir Basil et rien ne laissait présager cet événement.
    Des traces de passage sur la façade de la maison semblent indiquer qu’un cambrioleur s’est laissé surprendre et a protégé sa fuite en l’assassinant.
    Mais rien n’est simple quand l’inspecteur Monk entre en scène.
    La thèse du cambrioleur lui semble trop simpliste, la famille lui cache quelque chose, et le personnel ne répond pas vraiment aux questions.
    Il va falloir toute l’astuce et l’inventivité de Monk pour résoudre cette affaire difficile, aidé bien sûr, par Hester et le fidèle Evan…

    Le moins que l’on puisse dire, c’est que ce deuxième tome tient toutes ses promesses !
    Il est parfois délicat de maintenir l’intérêt des lecteurs dans un deuxième tome.
    Les personnages ont déjà été présentés et l’auteur doit relancer le récit sans baisse de rythme.
    Ici, Anne Perry a trouvé une idée très originale et vraiment intéressante pour le lecteur.
    Elle poursuit en effet l’histoire du tome précédent tout en introduisant un nouveau récit.
    Monk va évidemment chercher l’assassin d’Octavia, mais il doit aussi s’occuper du procès qui fait suite au premier tome.
    D’ordinaire, une fois le coupable démasqué, on passe à autre chose et puis c’est tout.
    Ici, on retrouve les personnages, Monk et Hester doivent aller témoigner, ils assistent au procès et au verdict.
    On peut ainsi suivre les événements dans une vraie série qui n’oublie personne.
    Évidemment, la lecture des différents tomes dans l’ordre est préférable, sinon le lecteur risque d’être perdu.

    Ce procédé accentue également l’empathie pour les personnages.
    Si Monk et Hester restent les personnages principaux, d’autres sont là aussi, comme Callandra Daviot ou Evan, et certains apparaissent et semblent devoir s’installer.
    L’avocat Rathbone, très intéressé par Hester, se présente ainsi comme un nouveau membre de l’histoire à part entière.
    L’aventure de Monk et Hester n’avance pas beaucoup, en revanche, mais c’est agréable que tout ne se règle pas dès le deuxième tome.

    Par contre, j’ai trouvé que le personnage de Callandra était une facilité que s’autorise Anne Perry avec un peu trop de fréquence.
    Dès que les personnages ont un problème, notamment professionnel, ils filent chez elle pour demander de l’aide, qu’elle leur accorde immédiatement.
    L’auteure ne s’y attarde pas, et les choses sont parfois suggérées (comme si elle avait mauvaise conscience ?), mais c’est un peu répétitif.

    Mis à part cette réserve, j’ai adoré ma lecture.


    Le récit est rythmé, sans temps mort, l’alternance de l’enquête en cours et du procès fonctionne bien, et l’on passe sans cesse du point de vue de Monk à celui d’Hester, et parfois à celui d’Evan.
    La société victorienne est décrite sans faux semblant, qu’il s’agisse du personnel ou des patrons.
    J’ajoute que je n’avais pas trouvé le coupable !
    Je soupçonnais vaguement les responsables, sans avoir découvert le fin mot de l’histoire.
    Bravo Mme Perry.

    Par contre, j’ai un souci.
    J’ai 4 tomes d’avance, mais le suivant, je crois bien que je ne le retrouve pas !
    Au secours, je vais être en manque de Monk !!!

    En bref, si vous voulez lire une bonne série policière victorienne, plongez-vous dans cette série, et si vous avez lu le premier… mais qu’est-ce que vous attendez pour lire le deuxième ?



    Une lecture pour le mois anglais !

    Un roman de plus pour 
    challenge polars historiques
    un premier roman pour le challenge Anne Perry
    un pour le challenge victorien 2013
    un pour le challenge thrillers et polars










    dimanche 9 juin 2013

    La pluie avant qu’elle tombe de Jonathan Coe

    Le mois anglais de Titine et Lou a cet avantage de m’amener à piocher dans les tréfonds de ma PAL.
    Si le roman dont j’ai parlé hier n’y figurait pas, les suivants, par contre, ont été repêchés dans les profondeurs de mes archives et je ne suis pas mécontente de les avoir lus.
    Je savais que ma PAL recelait de bien bons romans, mais voilà qui me le confirme.

    J’ai néanmoins eu besoin de digérer ma lecture avant de pouvoir vous en parler, et je ne suis pas sûre que cela soit terminé.
    Je publie donc mon billet en temps et en heure pour la lecture commune, sans toutefois avoir fait le tour de cette histoire si particulière.
    Je dois aussi préciser que grâce à la SNCF qui a mis tant de mauvaise volonté à me ramener chez moi mardi dernier, j’ai lu ce livre d’une traite, en une seule journée et 5 heures de lecture, ce qui explique peut-être ce besoin de laisser décanter ma lecture.

    Gill vient d’apprendre le décès de sa tante Rosamond.
    Sans enfant, la vieille dame a souhaité que sa nièce s’occupe de régler sa succession.
    Lorsque Gill vide la maison de Rosamond après son enterrement, elle découvre un lot de cassettes qu’elle met de côté. Elles sont accompagnées d’un mot lui demandant de les transmettre à Imogen.
    Si elle se souvient vaguement d’une petite fille portant ce prénom et aperçue il y a plusieurs années chez sa tante, elle n’en sait pas plus et se demande comment contacter cette jeune femme qui lui est inconnue.
    Après une recherche infructueuse, elle décide avec ses filles d’écouter les cassettes pour tenter de découvrir qui est Imogen et pouvoir peut-être la retrouver…

    Comme vous l’aurez compris, j’ai beaucoup aimé lire ce roman.
    Sa structure m’a paru très originale, en multipliant les récits enchâssés d’une manière intéressante.
    Il y a d’abord l’histoire de Gill qui écoute celle de Rosamond qui raconte celle d’Imogen.
    Mais il y a aussi Gill qui est le support de cette histoire pour le lecteur, puis les cassettes qui contiennent l’histoire de Rosamond et les photos sur lesquelles elles s’appuient.
    Le lecteur se confond alors avec la personne de Gill qui disparaît d’ailleurs pendant le récit de Rosamond.
    On se retrouve plongé dans la lecture de ce que dit Rosamond, on s’installe dans le salon où Gill et ses filles écoutent, sans autres interruptions que celles qui s’imposent à Gill.

    Quelle est alors la place du support ? 
    Pour nous qui dématérialisons de plus en plus, que restera-t-il ensuite de ces instants que nous vivons ? De nos photos qu’on ne peut pas feuilleter ?
    Certes, la lecture de ces cassettes presque antiques nécessite un outil, mais les photos semblent rester davantage lorsqu’elles sont imprimées.
    Ce sont elles qui paraissent être à la source du récit de Rosamond.
    Et d’un autre coté, sa vie semble se résumer à 20 clichés. C’est tout !

    Un sentiment de tristesse émane alors de ce récit, de ses circonstances, de son contenu.
    La vie de Rosamond a manqué de gaieté.
    Seules deux années lui paraissent merveilleuses, le reste ayant été gâché ou sacrifié.
    Elle a observé le silence et les incompréhensions chez les autres et chez elle, mais l’absence d’amour est ce qui fait le plus mal.
    Elle a elle-même aimé Beatrix sans recevoir autre chose qu’un plaisir sadique à la torturer, plaisir qui s’est apparemment prolongé pendant 40 ans.
    Comme l’avait fait sa mère avant elle, Beatrix a utilisé sa fille comme un souffre-douleur, un objet de rejet dont elle se débarrassait facilement.
    Il n’y a pas de rachat ou de pardon dans ce livre.
    Rosamond constate simplement le mal qui a été fait, sans accuser ou blâmer, ce qui renforce encore le malaise ressenti à la lecture.

    Dans ce genre de roman, je me demande toujours pourquoi l’auteur est si cruel avec ses personnages.
    Jusqu’au bout il en rajoute, assenant des coups plus ou moins durs, sans laisser le plus petit espace à l’espoir.
    Les vies sont gâchées et le lecteur s’en extrait avec difficulté, tout comme Gill.
    Certes, cela ne nous touche pas directement (elle non plus d’ailleurs), mais on n’en sort pas indemne et on ne peut qu’y réfléchir de façon plus personnelle.
    Et puis cela pouvait-il finir autrement ?
    J’attendais le dénouement comme une délivrance, sachant bien ce que j’allais y trouver.
    Traçant des boucles de destins croisés, Jonathan Coe se doit de les clore les unes après les autres.

    Il faut aussi ajouter un mot des paysages décrits dans le roman.
    Il n’y en a pas beaucoup, et les descriptions ne sont pas longues, mais les images se constituent progressivement et m’ont fait forte impression.
    Rosamond est censée décrire les photos pour Imogen, justifiant la présence de ces détails.
    Et cela fonctionne parfaitement !
    Je rêverais presque d’un séjour dans le Shropshire. Ces images sont d’autant plus impressionnantes qu’il s’y passe des scènes qui y sont étroitement liées.
    Ce chien qui part en courant, par exemple, me reste en mémoire comme si j’avais vu la photo moi-même.
    Les chiens sont sans doute aussi symbolique dans ce roman.

    Pour finir, je garde le souvenir d’un roman magnifique, très sensible, qui me questionne sur plein de sujets et notamment sur la conservation de la mémoire.
    Nous avons commencé à imprimer quelques photos à la maison, mais je crois qu’il faut que je continue et que je fasse des albums comme on n’en avait autrefois.
    J’ai toujours des photos d’identité de ma sœurette et de mon frérot (et de ses enfants) dans mon portefeuille et je crois que ces images me sont nécessaires.

    En bref, si vous souhaitez lire un bon roman qui vous fera verser quelques larmes, avec des personnages forts, une structure originale et de belles images, n’hésitez pas !!



    Lecture commune avec Enna, Sylire a lu un autre titre, comme Denis et Val.

    British month


    PAL




    lundi 3 juin 2013

    Emma de Jane Austen

    Il y a pas mal de temps que je voulais relire un roman de Jane Austen.
    Après la lecture d’Orgueil et préjugés, j’ai accumulé ses romans dans ma PAL (dont certains achetés en double :S ) pour être certaine de pouvoir les lire quand j’en aurai envie.
    Pourtant, quand j’ai ouvert Emma la première fois il y a quelques mois, ça ne m’a pas emballé et j’ai préféré le reposer pour attendre le bon moment.

    Le british month et un billet de George m’ont décidé à retenter cette lecture, qui s’est déroulée sans accroc cette fois.

    Miss Emma Woodhouse est une jeune femme très sûre d’elle, qui règne sur Highbury depuis son domaine de Hartfield.
    Entourée, choyée et gâtée, elle se plait à affirmer qu’elle ne se mariera jamais pour rester à Hartfield où elle est si bien.
    Mais sa vie vient de changer car miss Taylor, sa gouvernante et son amie depuis plusieurs années, s’est mariée avec Mr Weston et a quitté Hartfield.
    Ce départ s’ajoute au mariage de la sœur d’Emma (vieux toutefois de quelques années) et désespère Mr Woodhouse, toujours enclin à déplorer l’absence de ses proches.
    Heureusement, Mr Weston a un fils qui ne vient jamais le voir et que personne ne connaît, qui doit venir rencontrer sa nouvelle belle-mère.
    Mr. Franck Churchill, le fils de Mr Weston, a été élevé par son oncle et sa tante après la mort de sa mère. On le dit charmant, et sa visite devrait animer un peu la vie quotidienne à Highbury.
    Son arrivée se fait pourtant attendre, elle est reportée plusieurs fois, et il faut bien trouver autre chose à faire.
    Emma entreprend alors de marier une de ses nouvelles amies, Harriet Smith…

    Pour une fois, j’ai beaucoup à dire sur un roman, et ce billet va être interminable ^-^.
    Il faut dire que Jane Austen a le talent de nous plonger au cœur d’intrigues simples mais attachantes.
    Je sais que je vais m’attirer les foudres de certaines fans absolues, mais elle me donne toujours le sentiment de lire un roman à l’eau de rose d’un niveau très élevé.
    Attention ! Je précise que j’adore les romans à l’eau de rose et que je lis même des romans Harlequin. Ce n’est donc pas une remarque dégradante pour moi, surtout que les qualités qui font de ce roman un excellent moment de lecture ne se retrouve franchement pas chez Harlequin.

    Jane Austen a effectivement le talent de nous présenter un parterre de personnages complexes et attachants, qu’on a envie de mieux connaître et de suivre pendant des années.
    Elle se met aussi à distance de ce récit, pour déployer une ironie qui permet de ne pas tomber dans l'histoire niaise que ce roman aurait pu être.
    Elle n'est pas tendre et si Emma est adorable et Harriet est toute mignonne, Austen ne se prive pas de les juger avec humour et de les montrer sous un jour qui n'est pas toujours favorable.
    Mais c’est encore une fois le personnage masculin principal qui m’a marqué (Knightley, pas Frank Churchill, évidemment !).
    Knightley est à la fois distant et prévenant, en retrait mais toujours là et passe pour un brutal tout en laissant paraître dès le début un intérêt pour les autres qui se laisse deviner.
    Le célibat de Jane Austen lui permettait-il d’imaginer des hommes aussi intéressants ?
    S’agit-il à chaque fois de l’homme qu’elle aurait souhaité rencontrer ?
    On ne le saura jamais, mais je ne peux pas m’empêcher de le penser.

    Ces personnages positifs sont aussi entourés d’une flopée de personnages en contraste, qui ne semblent pas être des faire-valoir, mais plutôt une variation autour de la femme bavarde et/ou désagréable.
    Les personnages de pies et de grues sont effectivement fréquents chez Jane Austen et ici elles sont particulièrement présentes.
    Il y a d’abord miss Bates dont les bavardages incessants sont étourdissants, puis Mrs Elton, désagréable et instante, qu’on ne peut que détester.
    Ces bavardages me semblent d’ailleurs être un morceau de bravoure incroyable, car à la lecture, on peut attraper un mal de tête équivalent à celui que l’on aurait eu devant une femme qui ferait de même.
    J’ai eu l’impression de me trouver au milieu de ce salon et de voir cette femme si volubile envahir tout l’espace.

    Évidemment, je ne vous cacherais pas que l’histoire est cousue de fil blanc.
    On se doute très rapidement de ce qu’il va advenir, des couples qui vont se former et de l’évolution de la pensée d’Emma.
    Le respect de la hiérarchie sociale est fort chez l’auteure qui insiste sur le maintien des rangs par la parole d’Emma.
    Maison de Jane Austen
    Les circonvolutions que celle-ci suivra pour y parvenir sont néanmoins très agréables à lire, et c’est aussi là que Jane Austen se différencie clairement d’un auteur de romans sentimentaux du 20e siècle.
    Les moments de doute, les rencontres entre les personnages, les rebondissements font tout le sel de ce roman où Emma devient petit à petit  une personne un peu plus raisonnée.

    C’est aussi un roman dense, qui vous permettra de vous installer dans l’histoire car les pages se tournent lentement.
    Ne comptez pas le lire en une après-midi, et ne le laissez pas en cours de route.
    Vous risqueriez de vous perdre tant il y a de personnages différents.
    Les Cole, les Perry, les Bates, les Weston, les Churchill (et j’en oublie) viennent et reviennent et parfois on les confond un peu.
    lui, c'est Darcy, hein, pas Knightley ;)
    Jane Austen s’y perdait probablement aussi, vu que le bébé qui naît à la fin du roman change de nom en quelques pages pour s’appeler d’abord Anna, puis Adélaïde !!

    J’ajouterais pour finir que le basculement d’Emma se fait là encore lors de la visite de la maison de son amoureux, comme pour Elizabeth Bennett !
    Décidément, les maisons sont symboliques pour Austen, et on ne semble pas devoir se décider sur son conjoint avant d’avoir vu l’endroit où il habite.

    Si vous voulez vous plonger dans une belle histoire pour l’été, si vous avez envie d’un bon roman, celui-ci pourrait vous plaire.
    Quant à moi, je vais aller voir les adaptations ciné et télé pour me replonger dans cette histoire et voir ce qu’ils en ont fait !


    Pour lire d'autres avis : le billet de George, le billet de Noveleen

    British month, PAL, Lecture commune, J'aime les Classiques






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