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jeudi 8 novembre 2012

Le chant des sorcières de Mireille Calmel (3 tomes)


Je me décide enfin à écrire un billet de lecture sur les trois tomes de ce roman lu il y a déjà au moins 5 mois.
Il n’y a pas de raison particulière à ce délai, rassurez-vous ^-^.
Je crois juste que je ne savais pas trop quoi en dire.
Pourtant, c’était une lecture agréable, qui a précédé celle des 2 tomes de Reine de lumière dont je parlerai dans quelques jours.

Algonde a tout pour être heureuse. Au château de Sassenage, sa mère intendante veille sur le domaine et son amoureux Mathieu veille sur elle.
La vie s’écoule paisible, mais lors d’une promenade en forêt, Algonde tombe dans la rivière et disparaît sous la montagne.
C’est là qu’elle rencontre Mélusine pour la première fois, la fée lui annonçant que son destin est de sauver sa famille.
Mais Algonde refuse qu’on lui dicte sa vie et pour protéger les siens, elle s’éloigne de Mathieu et se rapproche de la jeune Baronne Hélène de Sassenage dont elle va devenir la confidente et l’âme sœur…

Certains romanciers s’inscrivent dans un genre spécifique.
Par choix, le plus souvent, ils s’adressent à un ensemble de lecteurs potentiellement intéressés par ces genres, sans exclure des « égarés » qui viendraient les découvrir, mais en n’hésitant pas à exploiter les codes du genre en question et parfois à en jouer.
Deux groupes d’auteurs se trouvent alors distingués, ceux qui se conforment quasi pieusement au genre, et ceux qui en jouent pour se mettre à distance.
Mireille Calmel est entre les deux.
Elle reste parfois très sage et la sorcellerie n’est pas présente dans ses livres, quand d’autres fois, elle est partout et le roman repose sur une histoire de malédiction et de fées des bois.

C’est le cas ici, comme l’indique le titre, d’ailleurs.
Ce roman développe une histoire complexe de sorcières et de fées qui s’entrecroise avec une histoire d’amour elle aussi bien complexe.
Les vies d’Algonde, d’Hélène, et de Mathieu sont pleines de rebondissement, d’ennemis et de faux amis.
C’est parfois un peu trop, d’ailleurs, mais cela fonctionne si l’on apprécie ce genre de littérature.
L’histoire est foisonnante, les personnages se multiplient (parfois, je m’y suis un peu perdue, mais chacun est bien typé et on finit par s’y retrouver) et on ne s’ennuie pas.

Mireille Calmel fait aussi le choix ici de s’ancrer réellement dans le surnaturel.
Dans Le Lit d’Aliénor, les personnages utilisaient des potions et des plantes médicinales.
Le lecteur se doutait que les filtres étaient accompagnés d’incantations, mais rien ne venait explicitement le confirmer.
Dans ce roman-ci, les fées et les malédictions sont bien présentes, Mélusine remplit parfaitement sa fonction de fée et bien que l’histoire générale s’ancre dans le réel, les malédictions planent toujours sur l’histoire.

Si je devais ajouter un bémol, je dirais que Mireille Calmel n’évite malheureusement pas certains poncifs, comme l’amour contrarié, le fils caché, la servante providentielle, la maitresse qui aime celui qu’il ne faut pas.
Il me semble néanmoins que les amateurs de ce genre ne lui en tiendront pas rigueur.

Si vous cherchez un roman qui vous emporte dans un Moyen Âge fantasmé, empli de fées et de chevaliers, celui-ci pourrait bien vous plaire.
Si vous n’avez pas encore lu Mireille Calmel, commencez plutôt par Le Lit d’Aliénor.

Avec ce roman, je valide la catégorie Sport/Loisir du challenge Petit Bac, la lettre C du challenge ABC qui se complète doucement, et j’enlève un roman de ma PAL qui ne maigrit pas beaucoup en ce moment.





mardi 17 juillet 2012

Mystère rue des Saints-Pères de Claude Izner


N’ayons pas peur des romans gratuits !
 
A l’orée de l’été, certains éditeurs nous offrent des livres.
Je me demande toujours comment est fait le choix du livre offert. S’agit-il d’un roman qui ne se vend pas, ou au contraire d’un roman déjà rentabilisé qui peut être offert sans grosse perte pour l’éditeur ?
Si c’était le cas, je crois qu’on nous offrirait des Classiques. Or, la plupart du temps, il est plutôt question d’auteurs peu connus ou du premier tome d’un série, comme c’est le cas ici chez 10-18. 

Quoi qu’il en soit, quand j’ai vu ce roman dans la boite des romans gratuits chez mon libraire (il y a une boite commune pour toutes les offres), je l’ai pris immédiatement, ayant déjà plusieurs fois croisé ce titre en librairie et sur les blogs.
Il est resté ensuite un certain temps dans ma PAL, par peur d’un roman trop facile sans doute. Puisqu’on me l’offrait, je suis partie du principe que ce n’était pas un si bon roman.
Pourtant, quand j’ai décidé de m’attaquer à ma PAL, je l’ai mis dans ma sélection urgente, avec l’idée de le lire IMPERATIVEMENT avant les vacances !
Je travaille rue des Saints-Pères, et il était impossible de lire un roman qui s’y déroule pendant mes vacances !!

Vous allez voir que finalement, je ne regrette pas du tout qu’on me l’ait offert car c’était une lecture bien sympathique.

Victor Legris est libraire rue des Saints-Pères.
Installé depuis quelques mois, il travaille avec Kenji Mori son associé, et Joseph son commis.
La librairie marche bien, quand Marius Bonnet, un ami de Victor, lui propose de participer au journal qu’il vient de créer en y publiant une chronique littéraire.
Avant d’accepter, Victor rencontre les membres de la rédaction du journal nommé le Passe-Partout au 2e étage de la Tour Eifel récemment inauguré.
L’exposition coloniale bat son plein et le public s’y presse chaque jour.
La tour est très fréquentée et chacun tient à monter le plus haut possible. Quand soudain, on s’agite, un attroupement se forme et tout le monde se précipite. Une femme vient de mourir d’une piqure d’abeille en quelques minutes.
Ce fait-divers est parfait pour faire connaître le journal et les journalistes du Passe-Partout se précipitent.
Mais le lendemain, le journal reçoit une lettre affirmant qu’il s’agit d’un meurtre…

Ce petit roman policier est assez bien construit.
Sachant qu’il s’agissait du premier tome d’une série, je m’attendais à y lire les descriptions des personnages les plus importants, de leurs personnalités ou de leurs relations, ce qui aurait fait passer l’intrigue au second plan.
Mais ce n’est pas le choix des auteurs. Elles ont au contraire choisi de nous proposer un roman qui pourrait tout aussi bien resté isolé, tout en donnant assez d’information pour tenter le lecteur et l’inviter à poursuivre la lecture.
Victor est le personnage central, pris dans une sorte de délire de persécution et soupçonnant tout le monde.
Qu’il s’agisse de Kenji Mori, son associé et père de substitution ou de Tasha, jeune femme séduisante qui le fascine, il les suit, reconstitue leurs faits et gestes sans pour autant parvenir à régler cette affaire de meurtre.
Cela permet au lecteur de découvrir à la fois Victor et Kenji dans leurs relations mutuels et dans leur vie passée, ce qui est évidemment très habile de la part des auteurs.

On en profit pour découvrir certains quartiers de Paris, pour arpenter les grandes avenues ou le site de l’exposition coloniale.
Victor circule beaucoup à pied, et les rues évoquées sont souvent encore visibles dans Paris, ce qui permet de se faire une idée assez précise du cadre de cette aventure.
On y trouve aussi quelques évocations du Paris artiste de l’époque, avec ses ateliers au fond des cafés ou ses peintres nombreux mais sans le sou.

Voilà donc un bon petit roman policier qui m’encourage à lire la suite des aventures de Victor Legris.
Pour une fois, je n’avais pas trouvé l’assassin, alors que tous les éléments étaient présents, et cela ne m’a pas dérangé, parce que finalement, ce n’est pas ce qui m’a vraiment intéressé dans ce roman.

Si vous cherchez un roman policier qui vous transporte dans le Paris du 19e siècle, qui vous parle un peu de littérature et de peinture, qui vous présente des personnages qui ne demandent qu’à se développer, vous devriez appréciez ce roman.


Comme je passe devant tous les jours,  j’ai cherché à quoi ressemblait actuellement la librairie de Victor Legris.
Je me suis d’abord demandé si les auteurs avaient choisi un bâtiment aujourd’hui détruit, car c’est une vieille rue, bordée de maison du 18e et du 19e siècle, mis à part l’énorme bâtiment de l’université qui date des années 1930. Mais à cet emplacement, il y avait autrefois l’Hôtel Dieu, ce qui ne peut pas correspondre à l’installation d’une librairie.
Voici donc le numéro 18 de la rue des Saints Pères, un lieu qui pourrait parfaitement accueillir une librairie, non ?




Cette lecture lu dans le cadre d'un vidage express de ma PAL me permet donc d’enlever un livre de ma PAL et de valider plein de participations à des challenges :








Pour avoir plus d'informations, le site de Claude Izner est bien fourni.





mercredi 4 juillet 2012

Le Photographe de Guibert - Lefèvre - Lemercier


Comme d’habitude, quand un livre m’a vraiment touché, je traine pour vous en parler.
Je cherche ce que je pourrais vous dire pour transmettre ce que j’ai ressenti pendant la lecture, mais je crois que je ne peux pas vraiment y parvenir autrement qu’en vous racontant son histoire pour vous encourager à le lire.

En 1986, Didier Lefèvre, jeune reporter photographe arrive au Pakistan pour suivre une caravane de médecins sans frontières qui part pour l’Afghanistan.
Il faut d’abord préparer le convoi, acheter les ânes, préparer le matériel et s’équiper.
Il faut ensuite se mettre en route pour trois semaines de marche entre les bombardements russes, les cols, les chutes d’eau…
La route ne ménage personne et permet au photographe de faire de belles photos mais aussi d’apprendre à se connaître.
Il faudra ensuite vivre trois mois dans la montagne afghane, avant d’entamer le voyage de retour.

J’ai souvent croisé ces trois tomes pendant plusieurs années.
Je les ai vu à la librairie, à la bibliothèque, et sur de nombreux blogs.
Cette histoire m’intriguait, mais je ne me décidais pas à la lire.

Il faut dire que les auteurs ont fait un choix stylistique très particulier.
L’essentiel des traces du voyage du photographe sont de deux ordres : son récit et ses photos.
Il aurait donc été dommage de ne pas présenter ces photos, mais ces albums sont tout de même aussi de la bande dessinée.
Les auteurs ont donc choisi de mêler les deux et de présenter à la fois des photos et du dessin.
Les photos sont uniquement en noir et blanc, tandis que le dessin est essentiellement traité dans une gamme de couleurs brune, verte et ocre très nature.
Les pages sont mixtes, elles comportent aussi des cases de texte et des planches contacts.
Toutes les photos ne sont pas explicitées, mais elles donnent un cadre, ou une ambiance au récit.  
Le résultat est vraiment réussi et au fur et à mesure, je me suis surprise à souhaiter qu’une photo soit présente au delà du dessin, et la plupart du temps, elle est apparue sur la page suivante.

J’ai également appris beaucoup de choses dans ces trois tomes.
En premier lieu, bien sûr, le travail de MSF qui est ici vraiment mis en valeur.
On sent l’admiration du photographe pour ces médecins et ces infirmières, l’impuissance à aider qu’il exprime parfois, sa frustration de ne pouvoir faire plus.
On découvre des femmes, des enfants, des jeunes blessés à cause de la guerre, parfois indirectement, des drames quotidiens dans ce pays à l’époque et je n’ai évidemment pas pu m’empêcher de faire le parallèle avec la situation actuelle, où encore une fois, un pays lointain vient chambouler l’équilibre du pays.
Évidemment, la situation n’est pas tout à fait la même, mais pour les familles des montagnes reculées, cela ne doit pas changer grand chose.
 
J’ai aussi pu découvrir l’Afghanistan.
Ce n’est pas un guide touristique, ou un livre destiné à faire découvrir ce pays, mais le discours du photographe et ses photos montrent une nature belle et sauvage, difficile mais attachante à laquelle il avoue d’ailleurs avoir succombé.
Malgré les séquelles qu’il gardera de ce premier voyage (des dents qui tombent, un furoncle persistant…), il y retournera plusieurs fois pour d’autres reportages.

J’aurais sans doute encore beaucoup à dire sur ces trois tomes, tant ils m’ont impressionnés.
Pour résumer, je dirais qu’il n’y a aucune fausse note dans cette bande dessinée.  
Les personnes qui y sont présentées sont attachantes, émouvantes et surtout admirables. Les notes à la fin du troisième tome sont d’ailleurs très bien venues pour que l’on puisse savoir ce qu’elles sont devenues.
Je précise également qu’il n’est pas nécessaire d’apprécier la photographie pour aimer cette bande dessinée.


Si vous souhaitez lire un livre fort, qui vous mènera sur un chemin dur mais très beau, n’hésitez pas !

Je participe une nouvelle fois à la BD du mercredi de Mango, et je valide la case « métier » du challenge Petit bac d’Enna.

C'est aussi une première lecture empruntée à la Bibliothèque. 


mardi 22 mai 2012

La Croix de perdition d'Andrea H Japp


Voilà une bonne dose de Moyen Âge !
Elle est administrée par une auteur que je pensais à tort américaine, sans doute à cause de son prénom. Mais Andrea H. Japp est française, et a écrit de nombreux romans policiers dont les histoires se déroulent dans nos abbayes et dans nos campagnes.
C'est le cas ici, avec un roman policier qui frôle parfois le fantastique.

A Béziers, le 22 juillet 1209, Arnaud Almaric légat du pape, a été envoyé pour éradiquer les Cathares.
Il prend la ville et massacre les habitants, arguant que « Dieu reconnaitra les siens ».
En 1308, à l'abbaye des Clairets, Plaisance de Champlois est la très jeune mère abbesse qui veille sur la communauté. Elle doit reprendre en main ce groupe de femmes, marqué par de récents évènements tragiques.
Elle accueille aussi de nouveaux occupants pour l'abbaye : Mary de Baskerville, la nouvelle apothicaire, qui prend ses fonctions dans des circonstances très particulières, un groupe de manants venus trouver refuge dans les granges, et Arnoldus de Villanova, célèbre chasseur d'hérétiques qui prétend séjourner là pour étudier les plantes de cette région bien que l'on soit en plein hiver.
C'est alors que la mort s'abat à nouveau sur l'abbaye...

Je dois vous avouer que je suis assez sensible aux 4e de couverture, comme beaucoup de lecteur, et avant de choisir un livre, je lis le résumé (qui n'en est pas vraiment un) figurant sur le verso du livre.
Or pour celui-ci, on nous annonce des Cathares, des batailles, et des enquêtes.
Il ne m'en faut pas plus pour m'allécher, moi qui voulait justement lire un bon roman sur le sujet et qui aime les romans policiers.
Oui, mais voilà ! Il n'y a pas de Cathares dans ce roman.
Vous me direz, si j'avais été un peu plus cultivée sur le sujet, j'aurais su que Béziers marque la fin de leur communauté, mais je voulais justement lire un livre sur le sujet pour pouvoir en apprendre davantage.
Mis à part ce point, c'est un roman qui se lit agréablement. Il faudra juste que je trouve autre chose pour apprendre des trucs sur les Cathares ^-^.

Pour revenir à ce roman, il est assez bien construit, autour d'un personnage inquiétant, Arnaud Almaric, et d'autres attachants, comme les manants ou l'apothicaire qui doit être remplacée.
L'enquête n'est pas toujours au premier plan, et si tous les événements sont liés, ils ne s'expliquent pas tous.
Le premier meurtre secoue cette communauté qui vit plus ou moins en autarcie, puis l'histoire se tourne vers les vampires, puis reprend une autre direction. Cela permet de changer de rythme, de suivre plusieurs personnages, puis d'être perdu comme se doit de l'être un lecteur de roman policier.
Il y a néanmoins quelques limites, et j'ai parfois trouvé que l'auteure ne les respectait pas.
S'il est toujours agréable d'être bluffé par l'auteur et de ne pas trouver l'assassin avant les dernières lignes, il est aussi appréciable de pouvoir se dire que tout était là, qu'il aurait suffit d'être plus attentif.
Or, ici, il manque des informations pour pouvoir mener une véritable enquête. Le lecteur est dans l'incapacité de faire des suppositions valables, comme le personnage qui enquête, d'ailleurs.
L'assassin semble être découvert par hasard. C'est dommage.

A l'inverse, j'ai noté de multiples références érudites à de grands prédécesseurs de l'auteur.
Vous aurez remarqué que l'apothicaire se nomme « Baskerville », faisant à la fois référence à Conan Doyle et à Umberto Eco, les personnages se croisant dans ces abbayes coincées par l'hiver.
Le vocabulaire du Moyen Âge est aussi très présent, ce que permet un glossaire en fin de roman, ainsi qu'une notice portant sur les personnages historiques.

C'était donc une lecture agréable, qui m'a laissé parfois un goût de trop peu.
On ne sait pas ce que deviennent certains personnages, mais ce roman est le tome 2 d'une série. Le tome 3 apportera donc sans doute des réponses à leur sujet.

Si vous avez envie de Moyen Age, d'enquête et de meurtres sanglants, de lire un livre un peu érudit qui vous place directement dans une autre époque, ce livre devrait vous plaire.


Avec cette lecture, je valide ma première participation au challenge polars historiques (il était temps), j’enlève un livre de ma PAL (mais le 1er tome y est déjà installé), je valide une participation au challenge petit baccatégorie objet, et j'ajoute une lecture au challenge abc !









jeudi 10 mai 2012

Zarbie les yeux verts de Joyce Carol Oates


Joyce Carol Oates est un écrivain très présent sur les blogs de lecture, comme sur la scène littéraire américaine.
Elle collectionne les prix et écrit au rythme effréné de deux romans par an au moins.
Ces livres n'ont pourtant rien à voir avec ceux d'Amélie Nothomb dont le rythme est apparemment proche.
Je suis tombé sur celui-ci par hasard, alors qu'il venait de sortir et je m'y suis plongée en toute confiance.

Francesca est une ado comme toutes les ados, un peu complexée, mal à l'aise avec son corps, et qui se cherche.
Mais quand un étudiant footballeur, rencontré lors d'une fête et très alcoolisé, tente de la forcer, Franky se transforme en lionne et se débarrasse du crétin qui la baptise Zarbie les yeux verts !
Fière d'elle, Franky va adopter Zarbie et la garder au fond d'elle comme une part idéale de sa personnalité, une Franky qui saurait toujours ce qu'il faut faire et qui réagirait toujours de la meilleure manière qui soit.
Il faut dire que chez elle, Franky ne nage pas dans le bonheur. Son père, ancien footballeur célèbre devenu journaliste célèbre, permet à sa famille de vivre dans un quartier riche, d'aller dans des écoles privées et de ne manquer de rien, mais sa mère ne veut plus de cette vie là et s'éloigne tant physiquement que psychologiquement.
Le père de Franky lui impose alors, comme à sa sœur, de choisir entre lui et leur mère...

Je dois d'abord préciser que ce roman de Oates a été écrit et édité pour un public d'adolescent.
Ce n'est pas une critique, cela n’enlève rien au roman, mais la publication en Folio sans aucune indication au sujet de cette destination première est un peu dommageable pour le lecteur.
Ayant beaucoup entendu parler de Oates sur les blogs, je m'attendais à autre chose, et j'ai parfois été surprise par le texte.
Il y a par exemple des oppositions symboliques assez simplistes. Le confort riche et froid offert par le père souvent absent, est opposé à la simplicité douillette, chaleureuse et désargentée de la mère très entourée.
Le point de vue est aussi toujours celui de Francesca, et uniquement le sien. Elle ne se met jamais à la place de sa mère, de sa sœur ou de sa meilleure amie.
Cela permettra sans doute à une lectrice du même âge de se retrouver dans cette jeune fille en construction, mais quand on n'est plus une adolescente complexée, il y a des moments où on garde une distance qui modifie le regard que l'on porte sur ce personnage.
Elle devient insupportable et égoïste, tout en étant en souffrance, et j'ai un peu perdu le fil de ce que l'auteur attendait de moi.
J'aurais néanmoins sans doute mieux compris si cela avait été précisé dès le départ sur la couverture ou le dos du livre, mais j'insiste quand même sur le fait que cela n’enlève rien au roman.
Je ne me suis pas identifiée à Franky. J'ai pourtant eu de l'empathie pour elle, beaucoup même, ce qui m'a permis de vraiment apprécié ma lecture en gardant une distance qui m'était salutaire à titre personnel.

Ce roman est effectivement à la fois doux et violent.
Il y a peu de brutalité, elle n'est pas visible, mais on devine la peur que chacun ressent.
Francesca et sa sœur, comme leur mère sont soumises à l'autorité du père et parfois à des manifestations plus physiques de cette autorité.
Le frère ainé de Francesca joue aussi un rôle dans les rapports que tous entretiennent.
Face à cette situation, les réactions de chacun sont différentes, mais tous essaient de se préserver.
Il semble pourtant que cela ne parvienne pas à les protéger, et ce qui doit arriver survient inévitablement.

Si vous aimez Oates, si vous aimez les romans pour ados vraiment bien écrits, si vous voulez passer un bon moment, lire un livre qui fait quand même réfléchir, vous devriez pouvoir trouver votre compte dans ce roman.

Pour ma part, je pense que Les femelles qui attend dans ma PAL ne va pas y prendre la poussière très longtemps.


Encore une participation au challenge petit bac 2012 d'Enna, catégorie partie du corps, et une participation au challenge ABC que je poursuis doucement mais sûrement.
Je rejoins aussi le challenge Oates organisé par George qui est devenu illimité. 




jeudi 26 avril 2012

Vie et opinions de Maf le chien et de son amie Marilyn Monroe de Andrew O'Hagan


Ne me demandez pas pourquoi j'ai lu ce livre, car je ne saurais pas vous le dire.
Alors que je cherchais quoi lire dans ma PAL bien remplie en rentrant de vacances, en espérant trouver quelque chose qui m’aère l'esprit, je suis tombée sur ce livre et j'ai juste eu envie de le lire, d'entendre parler de Marilyn, d'aller au cœur des années 60, de découvrir cette société dans laquelle elle évoluait.
Ce que j'ai pu faire pendant 350 pages !

Maf le chien est un petit bichon maltais qui a beaucoup voyagé.
Né dans le Sussex, il y a passé quelques mois avant d'être emporté par la mère de Natalie Wood, qui a pour habitude de ramener des chiens d'Angleterre qu'elle revend ensuite.
Natalie fréquente Frank Sinatra, qui lui même fréquente Marilyn Monroe.
Pour la consoler de sa rupture récente avec Arthur Miller, Sinatra emporte ce petit chien et l'offre à Marilyn, qui le baptise Mafia Honey.
Pendant deux ans, les dernières de Marilyn, il la suit partout, au restaurant comme sur les plateaux, chez le psychanalyste comme chez ses amis.

Maf est un petit chien très bavard !
Il a un avis sur tout et discute volontiers avec ceux qu'il rencontre, qu'il s'agisse de chiens, de chats, d'êtres humains ou même de pigeons.
Ce chien est aussi un petit futé qui se faufile partout et se fait une place là où il le souhaite.
Très érudit, un peu snob, il observe, il juge, il donne son avis, ce qui donne une biographie romancée particulièrement originale des quelques mois pendant lesquels Marilyn tente de refaire sa vie après Arthur Miller.

De New York à Los Angeles, le lecteur croise des figures célèbres, comme Natalie Wood ou Frank Sinatra, mais aussi Strasberg, Kucor, Carson Mccullers ou le souvenir de Freud.
Comme ce chien est accepté partout, il rend compte de ces célébrités pour la plupart désaxées, droguées qui semblent névrosées et inadaptées quel que soit l'endroit où elles se trouvent.
La vie de Marilyn est celle d'une privilégiée, mais ces diners, ces réceptions ne la satisfont pas et seul le champagne semble lui permettre de tenir.
On la suit chez la psychanalyste qui s'occupe d'elle, sévèrement jugée par Maf, mais également par Marilyn qui finit par s'en éloigner. On la suit aussi quand elle est internée pendant quelques semaines, mais l'analyse qu'en fait ce chien est bien éloignée de ce qu'on lit habituellement.
Cette alternance de réceptions, de diners et de séances d'introspection donne parfois le vertige, et l'on comprend qu'elle s'y soit perdu.

Maf le chien est néanmoins parfois un peu trop érudit pour moi et j'avoue ne pas avoir perçu toutes les allusions du texte. Je connaissais vaguement le titre de référence Vie et opinions de Tristram Shandy, gentilhomme, mais il m'a fallut faire une petite recherche pour trouver son auteur Laurence Sterne.
La vie vue du sol ou des bras de Marilyn, c'est tout de même amusant, ce qui m'a permis de poursuivre ma lecture, et ce petit chien est un rigolo, malgré ses références très élevées.
Il sème aussi le doute quelque fois, ce qui invite tout de même à ne pas le prendre trop au sérieux.
Il nomme ainsi les animaux familiers des grands héros de la littérature, par exemple des chevaux ou la chienne Djali d'Emma Bovary.... mais je ne savais même pas qu'elle avait un chien ^-^.

Enfin, n'espérait pas lire un témoignage sur la fin de Marilyn, car si Maf a un avis sur les raisons de sa chute, le livre prend fin quelques jours avant celle de sa maitresse.

Une fois n'est pas coutume, j'ai noté une petite citation qui m'a plu :
« Pendant toute la période que nous passâmes à New York, elle lut un épais roman russe qu'elle emportait partout dans son sac. Elle le lisait très lentement et lui accordait peut-être plus de respect qu'il ne méritait. Il lui donnait l'impression d'être accompagné. »
Eh oui, elle le lisait vraiment ce roman que l'on voir sur les photos !

Si vous voulez entendre parler de Marilyn, si cette femme vous fascine, si vous appréciez le milieu new-yorkais de ces années 1960 ou s'il vous horripile, ce livre pourrait bien vous plaire.


Une première participation au challenge Marilyn, une quatrième participation au challenge petit bac 2012 dans la catégorie inédite cette année « personne connue », et une dernière pour le challenge animaux du monde.  





jeudi 19 avril 2012

Rebecca de Daphné du Maurier


Il n'est pas toujours simple de parler des livres qui nous ont plu, je l'ai déjà dit par ici.
Parce qu'ils nous ont touché, ou au contraire qu'ils nous ont choqué (comme l'avait fait Tokyo de Mo Hayder), ou plus simplement parce qu'ils nous ont fait réfléchir, il faut les laisser reposer et prendre son temps pour écrire un billet.

Rebecca est pour moi l'un de ces romans qui vont rester dans ma mémoire comme un très bon moment de lecture, que je conseillerai sans aucun doute, mais dont il m'est difficile de parler.
C'est une histoire qui tourne et se détourne, qui emmène son lecteur d'un côté, qui lui laisse entrevoir la suite et puis finalement qui prend un autre tour.
Il n'y a pas de trahison de l'auteur, pas de dissimulation, mais une trame joliment construite qui ne laisse pas souffler.


Les époux de Winter séjournent dans un petit hôtel face à la mer.
Bien sûr, ils auraient pu choisir un hôtel plus luxueux, plus conforme à leur rang social, mais ils ne souhaitent pas croiser tous ces gens, tous ceux qui les ont connus avant.
Leur nouvelle vie est calme, sereine, mais parfois, le souvenir de Manderley revient, tenace, douloureux.
Dans cette maison splendide, fierté de la famille de Winter où les fêtes étaient inoubliables, la première épouse de Maxim s'est noyée.
Remarié seulement quelques mois plus tard, il a tenté de reprendre une vie normale, faite de visites, de diner et consacrée à son domaine.
Mais pour la jeune épouse, timide, simple et un peu effacée, le fardeau est bien lourd. La conduite d'un domaine aussi important ne s'improvise pas et surtout, ce souvenir qui plane sur tous ne la laisse pas en paix.
Rebecca, femme révérée dont le souvenir est partout présent, est une adversaire trop difficile à combattre...

J'avoue avoir été déçue par les 20 premières pages du roman.
Je ne saurais pas dire pourquoi, mais ce moment si important dans un roman ne m'a pas accroché et ces pages se sont tournées sans enthousiasme.
M'étant décidée à aller plus loin, j'ai poursuivi ma lecture et passé la page 21, je n'ai plus quitté Manderley !!

L'histoire est racontée par la seconde Madame de Winter qui se souvient et revient sur les événements nombreux qui ont changé sa vie.
Son point de vue est nécessairement partiel, et le lecteur la suit dès sa rencontre avec Maxim, jusqu'à cet hôtel où ils séjournent plusieurs années après le drame. On découvre Manderley avec elle, on s'interroge, on observe, on juge parfois cette jeune femme trop timide, trop naïve, qui n'ose pas et ne trouve pas sa place.
Elle a tellement peur de faire un faux pas, de ne pas être à la hauteur, qu'elle multiplie les gaffes et ne parvient pas à s'imposer.
Mais sa jeunesse explique ces manques, et je n'ai pu m'empêcher de retrouver certaines des inquiétudes que je pouvais avoir à cet âge.

On ne connaitra jamais le prénom de cette narratrice, seconde Madame de Winter qui a bien du mal à se faire à cette nouvelle position.
Il s'agit sans doute de renforcer l'opposition entre ces deux femmes, car Rebecca, femme forte et autoritaire dont chacun prononce le prénom (et uniquement le prénom) avec tant de sous entendus, est évidemment l'adversaire de cette jeune personne fade et effacée qui doit marcher sur les pas de celle qui l'a précédé.

Ne vous attendez pas à une histoire de fantôme, car ici, il n'en est pas question.
Ce n'est pas un thriller non plus, au sens moderne du terme, mais cela n'empêche pas le lecteur de s'inquiéter, de guetter la catastrophe, le basculement qui plongera tous le monde dans la tourmente.
La tension est bien là et ne lâche pas le lecteur, surtout que Daphné du Maurier nous surprend toujours au détour du chemin.
La psychologie des personnages est claire mais pas nécessairement transparente.
De même, la fin se devine, mais pas dans ses détails, et l'auteure sait dérouter son lecteur jusqu'à la fin et au retournement que je n'avais absolument pas prévu.

Finalement, j'ai eu de l'empathie pour cette oie blanche qui n'ose rien de peur de mal faire.
Elle a vieilli au moment de son récit, mais je n'ai pu m'empêcher d'avoir de la tendresse pour cette jeune femme prévisible, mais qui ne peut pas faire autrement.
À 20 ans, comment tenir tête à cette Mrs Danvers si sure de son fait ?

L'atmosphère des années 1920 ou 1930, les relations entre les gens dans la campagne anglaise, ou das les palaces européens sont aussi bien rendues et on est emporté par cette écriture.
J'ai d'ailleurs eu l'envie de relire le début une fois la dernière page tournée, ce qui aurait pu m'entrainer dans une lecture sans fin de Rebecca, mais je vais plutôt lire d'autres romans de Daphné du Maurier.

En bref, c'est donc un livre à lire !
Si vous aimez Hitchcock, si vous aimez les thrillers psychologiques, si vous cherchez un bon livre, celui-ci pourrait bien vous plaire.



Un roman de moins dans maPAL. Elle est au régime, mais elle fait de nombreux écarts, ce qui fait qu'elle comporte actuellement 184 livres.
Un roman de plus pour le challenge Lire les Classique et une participation au challenge PetitBac 2012 d'Enna catégorie prénoms.
Je participe aussi au challenge alfred hitchcock organisé sur le blog Plaisirs à cultiver. 





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