mercredi 23 septembre 2020

Vies volées de Matz et Mayalen Goust [BD]

 


 

Une petite Bd, c'est bien pour un mercredi, non ? 

Celle dont j'avais envie de vous parler aujourd'hui n'est pas très gaie mais elle est très instructive ! 

Dans mes projets de voyage lointain, il y a l'Argentine. Je ne saurais pas trop dire pourquoi mais ce pays me plait avec son mélange de Tango, d'antiquités, de grands paysages et d'un autre côté l'accueil des nazis après la guerre ou la dictature. C'est un pays aux multiples visages qui ne doit pas laisser indifférent. 

Et dans l'histoire de l'Argentine, la période de la dictature a laissé des traces encore palpables aujourd'hui. Chaque semaine, les grands-mères de la place de Mai se réunissent pour demander qu'on leur rende leurs petits-enfants, ces bébés enlevés à leurs parents dès la naissance ou tout petits pour être confiés à des familles qui correspondaient davantage au régime politique. Les parents, prisonniers politiques, ont tous disparus.

Dans cette bande dessinée, les auteurs ont choisi le point de vue de deux amis dont l'un se demande s'il ne fait pas partie de ces enfants. Il souhaite donc faire un test ADN pour savoir si ses parents sont bien ses parents. Son meilleur ami va l'accompagner pour le soutenir... 

Mais ce simple acte de vérification éveille beaucoup de questions avant même de connaitre le résultat. Faire le test, c'est remettre en cause la parole de ses parents, leur honnêteté, et si le résultat est positif, les parents sont-ils des assassins ? Des voleurs d'enfant ? Et comment vivre avec cette information ? En sachant que le régime a tué ses parents ? 

Toutes ces questions dépassent les personnages mais le récit parvient à les aborder sans pathos, avec délicatesse et finesse. On ne peut qu'être touché par ces vies brisées, ces adultes qui se sentent dépossédés et qui vont devoir se reconstruire. 

Le dessin est lui aussi très délicat, avec des coups de crayon apparents et une palette de couleur limitée qui permet de garder une grande douceur dans tout cela. L'organisation est très classique mais il faut un peu de régularité lorsque tout est bouleversé. 

Vous l'aurez donc compris, je vous conseille cette lecture sans hésitation !








dimanche 13 septembre 2020

Sunday mood et eau gazeuse à l’indienne ! 🍸🌞

Ça y est ! 

La rentrée est passée et elle a été corsée. La question « Faut-il faire cours ou non à l’université » nous a occupé au moins 10 jours et elle n’est pas encore totalement réglée ! Nous sommes lâchés par notre ministère depuis mars et nos instances internes ne font pas mieux. Je parle rarement de mon travail par ici mais c’est tout de même particulièrement pénible en ces temps incertains de subir en plus la non responsabilité de l’état. Mais bon, on va faire sans eux, comme on le fait souvent  ! 

Et puis les traces de ces 6 derniers mois vont mettre un peu de temps à se dissiper et il reste beaucoup de fatigue malgré les quelques jours de vacances que nous nous sommes octroyés. Le retour à l'école allège quand même un peu notre quotidien et l'activité devrait reprendre sur ce blog ! Et puis j'ai finalement pas mal lu ces dernières semaines et il serait dommage de ne pas en garder une trace par ici. 

On parlera donc bande dessinée, roman historique et Fleurs sauvages très bientôt. 




En attendant, c'est aussi le retour du dimanche en cuisine avec une boisson indienne facile à préparer avec tout ce qu’on a dans les placards ! Ce n’est pas si fréquent ! 
Et ça tombait bien aujourd’hui puisqu’on a eu droit à un petit rab d’été avec un ciel tout bleu et une température à 27 (ce qu’on n’a d’ailleurs pas connu cet été qui aura été particulièrement maussade en Normandie !).




Pour vous désaltérer à l’indienne, il vous faudra 1 litre d’ eau gazeuse, 1/2 cc de poivre et 1/2 cc de sel, 1 citron. 
Presser le citron et mettre le jus dans une carafe avec la pulpe. Ajouter le sel et le poivre, et des glaçons. 
Et voilà ! 

Je dois vous avouer avoir d’abord mis le poivre seul. Je me méfie du sel dans les boissons et j’ai eu droit à deux goûts différents ! Le poivre donne une boisson un peu piquante, qui désaltère bien et on sent bien le citron. Le sel ajoute un goût particulier auquel on n’est peu habitué mais fait aussi ressortir le citron. C’est moins piquant aussi. Je vous conseille d’en mettre peu et de goutter sans doute avant de vous lancer dans un salage trop important ! 

La recette intitulée Limonade Limbu Pani vient du livre Naan et curries. 
Pour faire mon intéressante, j'ai utilisé du poivre que j'ai ramené de Cochin il y a plusieurs années 😆



Et voilà pour aujourd’hui. Je vais aller me plonger dans ce petit roman qui me tente depuis longtemps et profiter d’un peu de calme vu qu’à 21h30, mes deux affreux sont déjà endormis !!! 

Ce sera l’exploit du week-end ! 

Bonne semaine !




D'autres recettes chez Syl... 





mercredi 26 août 2020

Théo super-héros de la nature - Sos insectes de Anne-Marie Desplat-Duc

 C'est mercredi, c'est le jour des petits ! 

Voilà donc un roman jeunesse bien sympathique pour parler un peu d'écologie avec les 6-9 ans ! 



Théo est un petit garçon spécial qui parle avec les insectes ! Ce don va lui permettre de prendre conscience de la menace qui pèse sur ces insectes et qui touchera les hommes à court terme si on ne réagit pas. Cette menace s’appelle Tosanmo mais on pourrait lui donner plusieurs autres noms. Théo va être chargé de défendre les insectes et va devoir trouver comment le faire...

Mission pas facile ! Surtout quand on est un petit garçon. Mais Théo a des ressources et il va vite trouver comment faire. Et ce qui est le plus intéressant, c'est que le moyen choisi par Théo peut être reproduit par n'importe quel enfant qui se sent également un peu concerné ! ça tombe bien !

Et puis ce roman de 110 pages est vraiment bien écrit. Je l’ai lu avec ma fille (c’est encore un peu long pour elle toute seule qui commence juste à lire) et nous avons passé un très bon moment. Le récit permet au jeune lecteur de se mettre à la place de Théo et de suivre ses prises de conscience. Les personnages évoluent et à la fin du roman, on ne peut qu’être convaincu qu’il va falloir qu’on soit plusieurs à faire comme Théo pour défendre les insectes ! Je ne sais pas s'il s'agit d'une série, mais si c'est la cas, on adorerait retrouver ces personnages dans une autre histoire. 

Il y a aussi un cahier de jeux à la fin du récit et plein de petites illustrations qui permettent de reposer le jeune lecteur et qui viennent appuyer l’histoire. Ma demoiselle voulait toutes les voir !

Bref, vous l’aurez compris, on vous conseille Théo sans hésiter ! 




vendredi 21 août 2020

Le bal des folles de Victoria Mas 🎧📘 [Prix Audiolib]

 Je me répète sur ce blog mais j'adore les jolies découvertes que permet le Prix Audiolib ! A chaque sélection, je suis ravie de voir apparaitre des romans qui me faisaient plus ou moins envie lors de la rentrée littéraire précédente et que je vais avoir l'occasion de découvrir. 

Le roman de Victoria Mas en fait partie. On l'a beaucoup vu sur les blogs à sa sortie, avec des avis unanimement enthousiastes, et puis quelques billets plus mitigés ensuite. 

C'était très intrigant ! 



A la Salpétrière, Charcot accueille les femmes qui dérangent, dont leur famille ne veut plus, qui ne suivent pas le droit chemin, qui ont été violées, qui n'ont plus de toit avec celles qui sont épileptiques ou intellectuellement déficientes. Chaque année, il organise un "bal des folles" où le tout Paris peut venir voir ces femmes déguisées, en affirmant mener là une expérimentation. 

La jeune Louise a très peur des séances où face à ses étudiants et ses confrères, Charcot démontre qu'elle est hystérique et comment la calmer. Elle est aussi très fière d'être choisie pour cet exercice. 

Eugénie, jeune fille de bonne famille, ne devrait pas dire tout haut ce qu'il se passe dans sa tête... 

Ce roman nous emporte à la suite de ces femmes et on ne peut qu'être attiré par leurs histoires, leur vie à la Salpétrière, leur passé et leur présent. Eugénie est dehors puis dedans. On suit ainsi le parcours d'une jeune femme qui ne s'attend pas du tout à ce que sa famille décide de l'enfermer. Elle se croyait protégé par son milieu et sa famille plutôt cultivée, mais c'est peut-être dans ces milieu que le conformisme est le plus fort. Louise, au contraire, est déjà dedans. Elle permet à l'auteure de dévoiler ce qu'il s'y passe. 

Et puis il y a d'autres femmes, plus ou moins abimées par la vie, plus ou moins rendues folles par la situation, mais toutes là injustement. L'époque n'était pas tendre pour les femme. 

Mais Le bal des folles n'est pas que ça. Il s'y mêle d'autres thématiques comme le spiritisme, avec son chef de file Allan Kardec, la nécessité d'écouter sa petite voix intérieur, de garder mémoire des anciens. La quête de liberté d'Eugénie passe par une reconnaissance de ce qu'elle est et de ce qu'elle entend. Ce mélange des genres est un peu contradictoire avec la dénonciation de la violence faite aux femmes dans le récit mais c'est un défaut de jeunesse que l'on pardonne aisément pour ce premier roman. 

La lecture d'Audrey Sourdive est expressive, agréable, sa voix accompagne ces femmes et rend parfaitement leurs émotions sans en faire trop. C'est un petit bijou à écouter ! 

Vous l'aurez compris, je vous le conseille sans hésiter ! 









mardi 11 août 2020

L'homme qui savait la langue des serpents de Andrus Kivirähk 🎧📘 [Prix Audiolib]

Connaissez-vous la littérature estonienne ? 

J'avoue ma méconnaissance complète avant de lire ce roman et je pense que c'est le premier que je lisais ayant cette origine géographique ! 

Et L'homme qui savait la langue des serpents n'est pas exactement le genre de roman que j'aurais choisi spontanément à la librairie. 



Leemet connait la langue des serpents. A la mort de son père, sa mère est retournée dans la forêt pour élever son fils dans la tradition et Leemet a pu apprendre la langue des serpents avec son oncle. Mais la forêt se dépeuple et petit à petit, les maisons se vident et voient leurs habitants partir pour le village. Les esprits des bois n'ont plus personne pour les prier et Leemet peut passer des journées entières avec ses amis les serpents sans voir personne... 

Ce roman est vraiment étonnant. 

Le sujet est original et peut surprendre au premier abord et quand je l'ai vu dans la sélection du Prix Audiolib, j'ai mis le livre de côté en me demandant ce qu'il faisait là. Mais comme souvent dans ce prix, j'ai été très agréablement surprise ! 

Le récit se déroule à une période indéterminée que l'on devine se situant dans le haut Moyen Âge. Les habitants du village sont récemment christianisés et des chevaliers étrangers colonisent la région. L'auteur se sert de cette période historique pour proposer un conte allégorique qui exprime le désarroi d'une partie des habitants de la forêt face aux racines qui disparaissent, face à ce que l'on peut nommer "barbarie" bien que cela soit plus vivable que la "civilisation" et la "modernité". 

Leemet est l'ancien monde qui se fracasse au nouveau avec lucidité. Il dénonce avec un humour parfois grinçant les travers de cette société de l'asservissement au nom de la modernité, de la dépendance aux objets, l'oubli de soi et de son individualité au profit d'un conformisme qui rend esclave. Il est aussi dans une position difficile, entre fidélité aux anciens et volonté de rompre avec l'ancien monde pour construire le sien. Tout ceci résonne forcément beaucoup avec l'actualité de l'Estonie et plus largement avec l'évolution de la société contemporaine. 

L'écriture d'Andrus Kivirähk est fluide, vivante, on se prend d'affection pour les personnages que l'on a l'impression de bien connaître. Et les descriptions de la forêt donnent vraiment envie d'aller prendre un bol de verdure. 

La version audio est lu par Emmanuel Deconinck et on ne peut que se laisser emporter par son timbre chaud qui est si facile à suivre. Les différents personnages sont faciles à reconnaitre et l'histoire coule toute seule ! 

Quant à moi, je ne regarderai plus jamais les serpents de la même façon ! 








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