mercredi 22 novembre 2017

Chaussette de Loïc Clément et Anne Montel

Loïc Clément et Anne Montel sont de retour avec un album qui a déjà été beaucoup lu sur la blogosphère !
Il faut dire qu'il est à l'image des Jours sucrés, un autre album de ce duo que vous retrouverez ici.
On dirait un petit bonbon sucré mais un peu amer au milieu, une sucrerie qu'on déguste doucement en observant tout ce qu'il y a sur ces illustrations si riches.
Mais vous avez peut-être envie de savoir de quoi ça parle.

Le petit garçon qui raconte cette histoire nous parle de Chaussette, sa voisine, et de son chien Dagobert. 
Il connait Chaussette depuis toujours, et depuis toujours, il la voit faire la même chose tous les jours. 
Jusqu'au jour où... 

Dans cet album, on retrouve la douceur des dessins d'Anne Montel dans laquelle j'avais aimé me plonger en lisant Les jours sucrés.
C'est toujours tellement délicat, avec plein de personnages et de détails dans les arrière-plans.
Les vues de la ville sont minutieuses, avec des gens derrière les fenêtres qui vivent leur vie, et c'est tout aussi intéressant de suivre l'histoire de Chaussette que de regarder ce qui l'entoure.

L'histoire n'est pas en reste et nous raconte la vie quotidienne de Chaussette et de son chien sans grands évènements, mais avec délicatesse.
C'est court, peut-être un peu trop, mais on le déguste jusqu'à la dernière case !


Vous l'aurez compris, c'est un album que je vous conseille sans modération !!!



La Bd de la semaine, c'est chez Mo





lundi 20 novembre 2017

Le challenge "Goncourt des lycéens"

J'ai découvert la semaine dernière sur le blog d'Enna un petit challenge "Goncourt des lycéens" que je n'avais pas vu passer. 
Il faut dire que les prix et moi, ça fait deux. 
Je suis rarement leur actualité, je ne me rappelle pas d'une année sur l'autre qui a eu le Goncourt, et quand on regarde la longévité des primés pour ce prix, ça laisse rêveur sur leur clairvoyance. 




Depuis quelques années néanmoins, à la faveur du prix Audiolib qui publie chaque année le lauréat en audio, je peux écouter les heureux gagnants du Goncourt des lycéens. 
Et je trouve qu'ils sont souvent plus clairvoyants que leurs ainés, peut-être moins influencés par les maisons d'édition. 
Je ne voudrais pas lancer une polémique, mais le fait est que j'ai plus souvent envie de les lire que de lire le Goncourt. 


Du coup, je me suis laissée tenter par ce challenge, moi qui n'en fait quasiment plus. Et voilà la liste des lauréats pour les années précédentes : 


1988 : « L’exposition coloniale » de Erik Orsenna
 1989 : « Un grand pas vers le Bon Dieu » de Jean Vautrin
1990 : « Le Petit Prince cannibale » de Françoise Lefèvre
1991 : « Les filles du calvaire » de Pierre Combescot
1992 : « L’île du lézard vert » de Edouardo Manet
1993 : « Canines » de Anne Wiazemsky
1994 : « Belle-mère » de Claude Pujade-Renaud
1995 : « Le testament français » de Andreï Makine
1996 : « Instruments des ténèbres » de Nancy Huston
1997 : « Le maître des paons » de Jean-Pierre Milovanoff
1998 : « Mille six cents ventres » de Luc Lang
1999 : « Première ligne » de Jean-Marie Laclavetine
2000 : « Allah n’est pas obligé » de Ahmadou Kourouma
2001 : « La joueuse de go » de Shan Sa
2002 : « La mort du roi Tsongor » de Laurent Gaudé
2003 : « Farrago » de Yann Apperry
2004 : « Un secret » de Philippe Grimbert
 2005 : « Magnus » de Sylvie Germain
2006 : « Contours du jour qui vient » de Léonora Miano
2007 : « Le rapport de Brodeck » de Philippe Claudel
2008 : « Un brillant avenir » de Catherine Cusset
2009 : « Le club des incorrigibles optimistes » de Jean-Michel Guenassia
2011 : « Du domaine des murmures» de Carole Martinez
2012 : « La Vérité sur l’affaire Harry Quebert» de Joël Dicker
2013 : « Le quatrième mur» de Sorj Chalandon
2014 : « Charlotte» de David Foenkinos
2015 : « D’après une histoire vraie» de Delphine de Vigan
2016 : « Petit pays » de Gaël Faye
2017 : « L’Art de perdre » de Alice Zeniter

J'ai souligné en jaune les romans qui me tentent et donc certains sont dans ma PAL.
C'est une bonne occasion de les en sortir.
Et en bleu, ce sont les romans que j'ai lu, soit 7 au total dont 6 ont été chroniqués sur ce blog.



Ça me parait pas mal, surtout que le challenge d'Enna n'est pas fait pour que chacun lise tous les titres, mais pour que nous arrivions à tout lire ensemble.
D'ailleurs, il n'y a que deux romans qui ont été oubliés apparemment et qui ne sont sur aucun des blogs des participants !
Ce sont aussi deux romans totalement oubliés, il faut bien l'avouer.
Vous vous souvenez des Filles du calvaire de Combescot et de Farrago d'Apperry ?

Si vous voulez participer, c'est chez Enna et elle prend les liens de nos billets déjà publiés :)






vendredi 17 novembre 2017

FIls du feu de Guy Boley

 Voici un premier roman très fort qui aborde des thèmes puissants qui ne vous laisseront pas indifférents. 


Le travail de la forge fascine les deux enfants. 
Fils du feu, ils se sentent invincibles lorsqu’ils le voient travailler le fer comme un morceau d’argile. 
Et puis l’un des frères disparaît et chacun tente de survivre à cet évènement comme il le peut.
La forge n’est plus, c’est le monde des femmes qui apparaît alors et retient le frère mort comme le frère survivant… 

Comment survivre à la perte d’un enfant ? 
Dans ce récit, l’auteur décrit deux extrêmes, le père qui s’abîme dans l’alcool, la mère qui vit dans le déni. 
Il n’est pas question de deuil, il est impossible. 
Après une évocation de la forge, de la puissance, du feu et de la maitrise de la matière, c’est la descente aux enfers. 
Le texte bascule dans un monde de souffrance dont il semble difficile de s’extraire. 

Mais Guy Boley nous propose aussi un récit cathartique, une remontée vers l’enfance et une plongée dans une autre époque. 
Le texte est très évocateur et la période historique choisie permet de placer l’histoire dans un temps où les évolutions étaient énormes, ce qui donne un cadre encore plus fort à ce qui se déroule sous nos yeux. 

Je dois néanmoins avouer qu’en tant que jeune maman, j’ai eu un peu de mal avec cette histoire de perte d’enfant.
Je crois bien que je pourrais réagir comme la mère du narrateur. 
Si ce genre d’événement ne vous traumatise pas cependant, ce roman pourrait bien vous plaire !  








Underground Railroad de Colson Whitehead

Chaque année, les matchs de la rentrée littéraire Price Minister nous proposent de lire un roman parmi une sélection pointue réalisée par des blogueuses.
Cette année, je l'avoue, j'ai eu du mal à choisir.
La plupart des romans ne me tentait pas, les thèmes abordés n'étaient pas de ceux que j'aime habituellement, mais bon, j'ai quand même demandé Underground Railroad après avoir lu un ou deux billets tentants.
Et puis le sujet du chemin de fer clandestin aux Etats-Unis pendant la traite des noirs, c'est quand même relativement rare dans les romans actuels.
Et finalement, cela aurait été dommage de ne pas le lire.

Dans la plantation des Randall, Cora se débrouille pour vivre sa vie comme elle peut. 
Depuis que sa mère a disparu, elle garde jalousement le petit bout de terre qu'elle cultivait pour faire pousser quelques légumes mais a dû s'installer parmi les rejetés, les parias de la plantation. 
A Hob, il n'y a pas de salut, mais seulement des estropiés ou des femmes rejetées. 
Et puis un jour, Caesar lui propose de partir. 
Il veut s'enfuir et le faire avec elle. 
Mais personne n'a jamais réussi à s'enfuir, à part Mabel... 

Le roman de Colson Whitehead est porté par un souffle épique indéniable.
Chaque rebondissement trouve son retournement positif, chaque mauvaise surprise se voit résolue parce que Cora se bat et ne laisse jamais tomber.
C'est un portrait de femme qui se construit au fil des pages et donne à voir en arrière-plan un portrait de l'Amérique qui n'est pas très reluisant.
On connait évidemment les plantations et ce que pouvaient subir les esclaves qui s'y trouvaient.
Mais sortir de la plantation ne garantissait pas la vie sauve et d'autres calamités pouvaient s'abattre sur les noirs sans que personne ne s'en offusque vraiment.
De ce point de vue, le roman joue parfaitement son rôle en permettant de découvrir davantage ce que pouvait représenter cette époque.

Le style de Whitehead, en revanche, peut paraitre un peu déroutant.
C'est froid, presque clinique, il décrit les évènements mais ne nous donne que très peu accès aux pensées et aux sentiments de ses personnages.
Moi qui aime les grandes fresques romanesques, j'ai été surprise de constater que cela ne m'a pas vraiment gêné parce qu'il se passe plein de choses et sans doute étais-je aussi intéressée par le cadre et l'arrière plan historique que par l'histoire de Cora.
Et puis Cora est une esclave qui a grandit seule, qui a dû se protéger et forger sa carapace.
Elle ne se livre donc pas facilement.
Les quelques billets lus signalant ce défaut m'avaient peut-être également préparé à lire un texte de ce genre.

En bref, c'est un roman que je vous conseille vraiment si la période vous plait, si vous avez envie de lire une fresque historique, un roman qui vous emporte et qui vous permettra d'apprendre plein de trucs sur cette période.
Et il a quand même eu le prix Pulitzer et le National Book Award !




Les billets de Moka, Saxaoul, Lecturissime, ...






4/6 romans lus



mercredi 15 novembre 2017

Les petites reines de Clémentine Beauvais

Depuis plusieurs semaines, il y a un petit roman audio pour ado dans ma tablette.
Ce n'est pas de la faute du roman si j'ai mis des semaines à le lire, je vous rassure.
C'est plutôt dû à mon manque de temps et comme j'avais commencé plein de romans en même temps, forcément, ça dure plus longtemps.
Mais quand c'est un bon petit roman, ce n'est pas si grave.

Mireille constate sur Facebook que pour la troisième fois, elle a été élu Boudin de son collège dans le classement annuel des Boudins d'or.
Mais pour une fois, elle n'est pas LE boudin d'or. 
Elle est à la troisième place, après Hakima et Astrid, deux élèves plus jeunes qu'elle ne connait pas encore. 
Qu'à cela ne tienne, elle décide d'aller les rencontrer pour leur remonter le moral et leur apprendre à accepter ce classement idiot. 
Au fil des discussions, un projet un peu fou emèrge doucement... 

Clairement, Clémentine Beauvais a su capter les préoccupations des ados !
Elle aborde dans ce roman une multitude de thèmes très actuels qui parleront forcément aux jeunes lecteurs et lectrices.
Le plus important au début du roman est évidemment celui de l'image de soi.
L'adolescence n'est pas un moment facile, mais quand on est en plus pointé du doigt par un classement sur Facebook, cela ne doit vraiment pas être de la tarte.
Au fil des pages, on évoque aussi la réputation sur Internet, et les messages que les jeunes filles suscitent sur certains sites.
Le harcèlement est traité rapidement, mais il est bien là tout de même, tout comme le mal-être propre à l'adolescence.
Il y a aussi des petits problèmes d'ado plus courants et plus légers, comme Mireille qui est amoureuse (et à mon âge, j'avoue, j'ai apprécié que cela passe après quelques pages, mais quand on est ado...), Hakima qui grandit, Astrid qui aime de la musique pas vraiment de son âge...

Le style de l'auteur est également impeccable.
Le récit est en adéquation parfaite avec l'âge de Mireille qui est la narratrice de cette histoire.
Le vocabulaire est parfois vulgaire, mais juste ce qu'il faut, et on a vraiment l'impression d'entendre une jeune fille.
Le périple de cette équipée très particulière parait forcément un peu excessif, on se demande si dans la "vraie vie" une équipée de jeunes filles pourrait vraiment faire la même chose, mais pourquoi pas après tout.
C'est assez bien ficelé pour être vraisemblable.

La version audio est particulièrement réussie. 
La lecture de Rachel Arditi est expressive, vive, elle change de ton pour chaque personnage et on suit parfaitement le récit. 
C'est vraiment très agréable à écouter et en 6h15, ce serait dommage de s'en priver. 

C'est donc un petit roman qui sera parfait sous le sapin pour les jeunes ados que vous connaissez peut-être (ou pour vous).
Et en version audio, pourquoi pas ?










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