jeudi 23 mars 2017

Un avion sans elle de Michel Bussi

Voilà un roman que vous n'avez sans doute pas manqué à sa parution, et encore moins quand il est sorti en poche. 
La publicité pour les livres étant désormais autorisée, il y a des auteurs que l'on retrouve souvent sur les panneaux publicitaires. 
Michel Bussi est de ceux-là avec quelques uns de ses camarades en tête des ventes de romans. 
Je dois néanmoins confesser que ce n'est pas pour cela que je connais Michel Bussi et que j'ai eu envie de le lire. 
Il se trouve que j'ai travaillé plusieurs années dans le bureau voisin du sien et que j'ai lu ses tout premiers romans dans leurs éditions originales.
Je n'ai jamais demandé d'exemplaire dédicacé, cela me semblait un peu bête, c'était un collègue qui écrivait des petits (gros quand même) polars régionaux pendant ses vacances et c'était très bien comme ça. 
J'aurais peut-être dû finalement... 
Enfin bref, je vous raconte ma petite vie parce que je pense que mon jugement est un peu biaisé par tout ça. 
Bussi a pour moi cette image d'universitaire qui a un passe-temps rigolo et je n'étais pas sûre d'arriver à le prendre au sérieux dans ce roman. 

Je vais néanmoins avouer tout de suite que j'ai fini par m'y laisser prendre, un peu tard à mon goût mais tout de même.  

Le 23 décembre 1980, le vol Istanbul-Paris s'écrase sur le mont Terrible. 

Il n'y a aucun survivant, à part un bébé de trois mois qui est immédiatement conduit à l'hôpital. 
Mais l'enfant n'était pas le seul bébé à bord de l'avion et deux familles se disputent cette petite fille qui démarre bien mal sa petite vie. 
18 ans plus tard, l'identité de l'enfant n'est toujours pas connue. 
Lily a grandit avec un prénom conjuguant ceux de ses deux identités supposées : Émilie et Lyse-Rose. 
Le détective qui a cherché toutes ces années l'identité de l'enfant n'a rien trouvé, malgré 18 ans d'acharnement.
La veille des 18 ans de la jeune femme, il lui transmet un cahier avec toutes ses recherches...  

Bon, je me suis laissée prendre, mais ce fut tout de même laborieux. 
Le volume est épais (ou plutôt, il est long en version audio) et il faut attendre bien longtemps avant qu'il se passe quelque chose de vraiment palpitant. 
Et puis j'ai été agacée par des trucs qui me paraissaient évidents ou par d'autres qui n'arrivaient pas assez vite. 
Je comprends qu'en 1980, les analyses ADN n'existaient pas, mais depuis 18 ans, il y avait largement la possibilité de les faire ces analyses. 
Bussi explique, bien sûr, que cela n'ait pas été fait, il trouve une bonne justification, mais là, j'ai flairé le twist final à 10 kilomètres (comme il y en a deux, tout n'était néanmoins pas perdu, rassurez-vous). 

J'ai donc eu du mal à me mettre dedans pendant tout le premier tiers du roman. 
C'est un peu répétitif, on tourne pas mal en rond. 
Ça s'améliore ensuite et on a forcément envie de savoir comment l'auteur va s'en sortir, ce qu'il a prévu pour nous embobiner. 
Le dernier tiers retombe un peu dans les défauts du premier. 
Il y a beaucoup de digressions, notamment sur Lily et sa grand-mère. 
Et puis les péripéties de la fin m'ont semblé vraiment de trop. 
J'imagine que cela fera un super téléfilm, avec un dernier épisode palpitant, mais moi, j'en avais un peu marre. 

La version audio, par contre, est intéressante. 
Le comédien François Hatt a su donner une voix à chaque personnage. 
C'est parfois un peu too much mais on se repère bien dans l'histoire. 

En bref, je dirais que c'est tout de même un thriller efficace, qu'on se laisse prendre au jeu, que je n'avais pas vu venir l'un des retournements de situation de la fin, mais j'en ai lu de plus palpitants. 
(Mais c'est quand même beaucoup mieux que les premiers de l'auteur).





La fiche du livre audio

Merci Audiolib 


dimanche 19 mars 2017

Sunday mood en vitesse... 🌬🌪

J'ai des tas de copies à corriger, un dossier à finir pour le ministère, un article à corriger pour dans... 10 jours !!! 😫😱
Alors je passe en vitesse vous faire coucou ce soir.
Pas de gâteaux par ici, pas beaucoup de lecture même si j'ai fini un beau roman en début de semaine dont je vous parle ici.




Il y a quand même eu un peu de crochet hier pour tenter de profiter du weekend et me reposer (rapport à la toux qui ne veut pas partir).
Madame Lapin a maintenant un bel ensemble pour affronter les derniers frimas et comme elle est cool, elle a fait un beau bandeau pour sa copine Madame Chien.
C'est mieux pour surveiller les enfants, non ?

Allez, je vous laisse avec une petite chanson qui me plait beaucoup en ce moment (si cela vous fait penser à une très jolie pub qui passe en ce moment, c'est normal 😉).
Je vais aller voir ce qu'ils font d'autres d'ailleurs.

Bon début de semaine !!!






vendredi 17 mars 2017

Et si tu n’existais pas de Claire Gallois

Une petite douceur, ça vous tente ?
Un roman d’une petite centaine de page d’une délicatesse incroyable, d’une sensibilité à fleur de peau qui ne pourra pas laisser indifférent.


A 6 ans, une mère qu’elle n’avait jamais vue vient l’arracher aux bras de sa tendre nourrice Yaya sans même lui laisser le temps de dire au revoir.
La voiture démarre dans un nuage de fumée, faisant disparaitre celle qui a bercé ses nuits, qui a consolé ses chagrins, celle qui était comme une mère quand sa mère ne saura pas l’être.
Commence alors une vie de résistance enfantine contre une famille qui ne sait pas aimer, qui ne sait pas parler quand il le faudrait et qui ne l’acceptera jamais vraiment…

Je viens de terminer ce texte et j’en suis absolument charmée.
C’est son résumé qui m’avait plu, ne connaissant pas du tout l’auteure.
Cette scène initiale de l’arrachement d’une enfant à sa nourrice par une mère qu’elle n’avait jamais vu m’a intriguée.
Ayant déjà largement de quoi faire dans ma bibliothèque, je n’avais pas pris ce livre, et puis j’y suis revenue, l’envie étant la plus forte (c’est souvent bon signe).
Et j’ai bien fait vu qu’il n’est pas resté plus de quelques jours dans ma PAL (fait exceptionnel).

Le résumé dit tout, l’histoire est assez simple, mais il y a bien plus dans ce roman.
Comme on peut s’en douter, cette enfant va passer plusieurs années à rechercher celle qu’elle ne connait que sous le nom de Yaya.
Rejetant cette famille qui ne l’a pas accueillie comme elle l’aurait dû, elle n’aspire qu’à retrouver un peu de la douceur passée.

Le texte qui nous raconte ces errances est d’une sensibilité à fleur de peau.
On ne peut que verser quelques larmes à la lecture des dernières pages, pour ce qu’elles racontent et parce qu’il va falloir sortir de ce cocon qu’a su créer Claire Gallois.
Et pourtant, le texte est dur.
Il ne s’agit pas d’un petit récit gentillet sur l’enfance.  
Ce que vit cette enfant n’est pas enviable et on voudrait pouvoir la prendre dans nos bras pour lui apprendre que la vie, ce n’est pas toujours comme ça.
Mais elle le sait, car elle a connu des temps plus heureux, ce qui rend son sort encore plus cruel.
Le paradis perdu l’est réellement et ne laisse aucun espoir.

Je me suis demandée si le livre était autobiographique, ou s’il racontait une histoire de famille, mais finalement, je n’ai pas vérifié.
Qu’importe l’origine, le texte est beau et cela suffit.
N’hésitez donc pas à dévorer cette petite pépite douce amère.










mercredi 15 mars 2017

Agatha es-tu là ? de Perge et Rivière

Il y a quelques semaines, je vous parlais d'un roman qui racontait la disparition d'Agatha Christie pendant 10 jours en 1926. 
Cet épisode doit être à la mode, car voici un autre roman complètement différent qui vient de sortir sur ce sujet. 
D'une tonalité vraiment différente, il imagine une disparition beaucoup plus agitée pour la romancière.

Décembre 1926, Agatha Christie a disparu !
Malgré les recherches, elle reste introuvable. 
Sa voiture a été abandonnée près de l'étang de Silent Pool à quelques kilomètres de chez elle, mais les sondages dans l'étang n'ont rien donné. 
De nombreuses personnalités se sont mêlés à l'affaire, comme Arthur Conan Doyle qui enquête autour de Sunningdale où la romancière habite. 
Les jours passent sans aucune avancée dans cette affaire... 

Comme dans la vraie vie, Agatha Christie est invisible pendant un bon premier tiers de ce roman ! 
Les chapitres s'enchaînent, très courts, et portent chacun sur un personnage différent. 
Il y a Arthur Conan Doyle qui s'est lancé à la recherche de sa confrère, un journaliste de la BBC, une paparazzi de l'époque ou des malfrats en goguette. 
Chaque chapitre est titré du lieu et de l'heure où il se déroule, ce qui permet de se repérer et de suivre en parallèle les différents récits et les aventures de chacun. 
Certains récits mont paru exagérément détaillés au début du roman, mais cela permet de mieux connaître les personnages. 
L'impression foisonnante du début du livre s'estompe ensuite quand on commence à repérer les personnages, et vous vous en doutez, les différents fils se rejoignent en partie, ce qui simplifie le récit dans le dernier tiers du livre. 

Mais l'histoire imaginée ici est très rocambolesque. 
Chantage, enlèvement, assassinat, espionnage, l'auteur s'est clairement amusé à imaginer une disparition très agitée pour cette pauvre Agatha Christie. 
Elle n'a pas beaucoup de répit et doit faire face au danger pour se sortir de cette situation qu'elle n'attendait pas. 
La dépression qu'on lui suppose pendant les 6 premiers jours de sa disparition est passée sous silence (sans doute est-elle jugée peu intéressante) pour s'intéresser aux derniers jours supposément agités de son séjour à Harrogate. 
L'hôtel à Harrogate
C'est amusant à lire, mais cela ne m'a pas vraiment convaincu. 
Il y a beaucoup trop de monde impliqué pour qu'une telle affaire soit restée secrète si longtemps. 
Certains n'auraient pas pu s'empêcher de parler, cela semble naturel. 
Mais c'est tout de même très sympathique. 

Si cet épisode de la vie d'Agatha Christie vous intéresse, si vous avez envie de lire un petit roman rigolo sur la romancière, si vous voulez tout lire sur elle, si vous allez à Harrogate en vacances, ce roman pourrait bien vous plaire.

Cette couverture est superbe, non ? (tout est dans le reflet...)



Merci aux éditions du Masque
 et à Net Galley




lundi 13 mars 2017

Pour l'amour de Dieu

Elle était entrée sans réfléchir.
© Emma Jane Browne
Elle avait posé sa main sur le bois usé et chaud de la porte. 
Elle aimait le contact de ces matières nobles, le bois, la pierre, elle ressentait toujours un profond bien être à se trouver dans de vieux bâtiments. 
Elle avait l'impression qu'une âme y palpitait, qu'elle ressentait la présence de ceux qui étaient passés avant elle. 

Elle n'était pourtant pas croyante. 
La vie ne l'avait pas gâtée et depuis les superstitions de son enfance, elle avait fait la part des choses. 
Les beaux discours des prêtres ne la fascinaient plus, l'ancien testament comme le nouveau lui apparaissaient comme de jolis contes pour endormir les plus souffrants. 
Dans les églises, néanmoins, elle aimait retrouver un peu de calme. 
Son esprit s'apaisait. 
Elle se gavait de cette quiétude forcée que le lieu imposait à ses visiteurs. 
Elle s'y noyait aussi parfois. 
Son esprit divaguait alors et si elle n'y prenait pas garde, il pouvait l'emporter vers des souvenirs bien trop douloureux pour qu'elle s'y perde trop longtemps. 

Pour éviter cette torpeur dangereuse, elle ne s'asseyait pas, préférant faire le tour en admirant les œuvres qui décoraient les chapelles. 
Mais aujourd'hui, elle était si fatiguée. 
Elle avait marché encore et encore pour ne plus penser. 
Elle avançait sans but et sentait ses pieds se poser l'un après l'autre sans qu'ils puissent s'arrêter. 
Elle ne faisait plus attention à ceux qui l'entouraient. 
Elle était entrée en elle-même, elle vivait avec ceux qui n'étaient plus. 
Elle se sentait glisser doucement vers un abîme dont elle risquait de ne pas vouloir sortir. 
Et puis là, dans cette église, elle sentit soudain la chaleur des rayons du soleil sur son visage. 
C'est alors qu'elle le vit. 
Il la regardait sans doute depuis plusieurs minutes. 
Il était grand dans le halo lumineux, et ses yeux la transperçaient littéralement. 
L'espace d'un instant, elle eut l'impression qu'un Dieu l'avait enfin entendu et se montrait à elle dans cette modeste église. 
Mais ce n'était que lui... Et c'était déjà tellement. 
Après ces milliers de kilomètres parcourus, après tout ce qu'elle avait perdu, il était simplement là, attendant peut-être qu'elle pousse un jour cette porte pour la retrouver.
Il lui sourit avec ce doux sourire qui la ramena dans son pays de miel et d'amande d'autrefois. 
Elle n'osait bouger de peur qu'il s'évapore. 
C'est lui qui fit le premier pas...


Pas sûre que ce texte soit très clair mais je vous le livre tout de même.  
Vous trouverez d'autres textes chez Leiloona.







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