mercredi 4 mai 2016

L’assassin qui rêvait d'une place au paradis de Jonas Jonasson { Prix Audiolib }

Bon, soyons honnête dès le début : je me suis profondément ennuyé !
Il faut bien qu’il y ait un roman qui ne me plaise pas dans la sélection du prix Audiolib de cette année.
L’an dernier, c’était Eddy Bellegueule que j’ai franchement détesté.
Celui-ci ne suscite pas le même rejet, mais juste un désintérêt complet.
Et pourtant, je l’ai terminé, j’ai supporté vaillamment les multiples digressions et répétitions de ce récit !

Apparemment, ce roman plait aux lecteurs qui ont aimé Le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire.
Si c’est votre cas, il y a des chances pour que vous ne soyez pas d’accord avec mon billet, mais comme je ne l’ai pas lu, je ne peux pas vous le garantir.

Per Persson est réceptionniste dans un hôtel miteux anciennement lupanar.
Un dimanche après-midi, alors qu’il profite du soleil dans un parc, une pasteure en mauvaise posture l’aborde pour lui demander l’aumône.
Johanna Kjellander, qui vient d’être renvoyée de sa cure, lui mange ses sandwichs et pris de pitié, il lui propose de venir loger à l’hôtel.
Dans la chambre voisine de la sienne, Dédé le meurtrier tente de ne pas retourner en prison, lui qui y a passé de nombreuses années.
Tous les trois vont monter une entreprise de punitions corporelles à la demande qui marche bien, jusqu’au jour où Dédé trouve que la voix du Christ serait meilleure pour rester libre

J’ai commencé ce roman avec un petit a priori positif.
Il y a eu beaucoup de billets enthousiastes sur Le vieux et du coup, je m’attendais à un texte qui allait bien me faire rire.
Pas de chance !
Est-ce le boulot qui s’accumulait ?
Est-ce le temps gris qui revenait ?
Est-ce mon bébé tout malade ?
Est-ce les valises à préparer ?
Est-ce le stress de fin d’année ?
Ou bien est-ce le texte qui est très ennuyeux ?
Est-ce le style de l'auteur qui est indigent ? 
Est-ce l'histoire qui se répète beaucoup trop ? 
Est-ce les péripéties multiples qui m'ont semblé trop idiotes ?

Nul ne pourrait le dire j’imagine.
Peut-être un peu tout ça.
Pourtant, je me suis forcée.
Je l’ai écouté en mettant ma fille dans son bain, en tricotant, en rangeant, en faisant les valises, en rédigeant des billets de blog, en faisant les courses, en allant chez le médecin, en allant aux urgences, en faisant la vaisselle…

Le roman commence en plaçant le contexte avec l’histoire de Per Persson.
C’est un peu laborieux, et ce sera surtout répété très très très souvent pendant la première partie du texte !
Et il en sera ainsi de même pour tous les personnages.
L’histoire de Dédé le meurtrier est répétée au moins 3 fois, et décliné au moins autant de fois.
Comme celle du pasteur.
Le roman se veut drôle et un peu foutraque.
Mouais, certes, mais bon, parfois (souvent), c’est franchement n’importe quoi.
J’ai souris deux ou trois fois et puis voilà.
L’histoire ne m’a pas trop intéressée, les circonvolutions de l’intrigue sont interminables, les retournements de situation trop brutaux et parfois idiots et si on résume le récit, il ne reste pas grand chose.
Ce n’est clairement pas un roman pour moi.
 
La lecture audio m’a toutefois permis de terminer la lecture de ce roman !
J’adore Feodor Atkin.
Sa voix est toujours parfaite, il joue le texte mais pas trop, et comme il change de ton et de vitesse en fonction du récit, cela permet d’être attentif sans faire trop d’effort.
Bon, j'avoue quand même que pour cette fois, les 8h étaient interminables, surtout avec 73 plages de lecture ( !!! ). 
Elle m’ont d'ailleurs fait un peu peur dès le départ.
Et puis on a l'impression que même Atkin n'en peut plus à la fin :p
Mais heureusement que c'était lui. 

Voilà, je vous encourage à le tenter vous même si vous pensez que cela pourra vous plaire.

Ce n’est pas mon cas, mais rien ne dit que vous serez du même avis !










dimanche 1 mai 2016

Le gâteau basque magique de la sorcière ☺

Ce dimanche, Syl nous proposait de faire des recettes de sorcière pour la semaine Walpurgis chez HildeLouMarjorie.
Je n'étais pas chez moi et c'était difficile de cuisiner mais je vous ai préparé quelque chose quand même ^-^




Pour manger ce gâteau basque de la sorcière, munissez-vous de votre baguette magique de cuisine puis prononcez la formule magique suivante : 

Abracadabrabonjourmadamejevoudraisungâteaubasqueàlacerisemercimadamebonnejournéesupercalifragilistiquexpialidocius !! 


C'est une question de goût, mais mes préférés sont à la cerise. 
Si vous préférez à la crème, libre à vous de changer la formule ;) 
Le plus difficile risque de trouver une baguette magique de cuisine, les baguettes de ménage ou de jardinage ne fonctionnant pas pour ce genre de formule. 
Par contre, ensuite c'est très simple. 

Vous trouvez une jolie plage comme celles-ci, et vous dégustez !







Allez, je vous laisse, j'ai fini de vider les valises 
(j'ai égaré ma baguette de rangement, j'ai dû le faire moi-même), 
et je vais aller bouquiner devant la télé !! 

Bon dimanche soir !






samedi 30 avril 2016

Moi après mois : avril 2016



Je déteste le 1er avril #mauvaisejoueuse / C'est bien Millenium quand même/ Abandonner une semaine de vacances avec un soulagement immense / Se remettre doucement, mais la douleur est tenace / Noter des idées de visite d'expos pour mai et juin avec un plaisir fou / J'suis malade depuis 3 jours alors je peux pas vous rendre le devoir donné... le 26 janvier !! / Le soleil va et vient mais surtout s'en va / Les copies ne se corrigent pas toutes seules... et c'est bien dommage / Un gros rhume pour bébé / Non mais si j'vous le dit, c'est que c'est vrai !/ Se battre désormais tous les soirs pour une place assise, MERCI LA SNCF !/ Avoir les doigts qui démangent furieusement du crayon et savoir que ça me ferait du bien / Couper mes cheveux or not couper mes cheveux / Partir un peu plus tôt du bureau, s'arrêter à Opéra et marcher jusqu'à St Lazare en profitant des rayons du soleil qui font tant de bienRager de la bêtise de certains / je peux pas venir faire mon exposé madame. - eh bien tant pis. -ah oui mais je veux faire mon exposé ! - mais les cours sont finis O-O / préparer les petites vacances / ranger, trier, jeter, aspirer, épousseter, laver, sécher, frotter, éliminer, donner, supprimer... Respirer /  Recevoir une jolie visite et découvrir qui se cache derrière un blog / Avoir trop de mal à se mettre au travail / le soleil du matin / Brunetti, Venise, lecture du soir / crocheter un pied, deux pieds, trois pieds, quatre pieds... / aller a la ferme et voir dans ses yeux la magie de ce moment / Mais pourquoi j'ai accepté ce boulot / partir en vacances sans avoir fini 😭/ faire les valises, le pire moment des vacances / Bébé malade / Grosse fatigue / Après la prise de sang impossible, le prélèvement de pipi très compliqué ! Que nous réserve la suite ? / Mais pourquoi elle vous a donné un pot ma collègue ? Bah je sais pas moi ! / Se faire plaisir, on l'a bien mérité / Courir, mais ne jamais arriver / Laver, ranger, trier, laver, essorer, étendre, plier, laver... / Le linge qui sèche au soleil / Absence de confiance en soi ? Peur du jugement ? Blocage profond ? Qu'en dirait Freud ? / Repousser les vacances et aller visiter les Urgences à la place / Aller voir les oies, les canards, les moutons des voisins / L'odeur de l'herbe coupé, du Lilas qui arrive en fermant les volets le soir / Chercher une église ouverte pour voir "le petit Zezu" / Lire un roman qui résonne étrangement avec ce que je ressens / Le ciel qui redevient gris / Les vacances enfin ! / Se remettre à travailler enfin ! / La mer enfin ! / Un bébé qui se lève trop tôt / Un bébé qui dort longtemps l'après-midi (bye bye les balades) / Un roman franchement pénible à écouter / Le ciel gris mais l'air serein / La plage finalement... / Le soleil sur ma peau... / L'enfant dans le sable... / Les vagues ça revient et ça s'en va / Les valises qui se reremplissent / Les vacances déjà finies












Bon mois de mai à tous !!




Et d'autres billets chez Mokamilla


mercredi 27 avril 2016

La révolution de la lune d'Andrea Camilleri

Il y a parfois des romans qui vous tombent dans les mains sans que l'on sache trop si on va les aimer ou non.
Le nom de l'auteur ou le résumé attirent et puis on hésite, on manque d'enthousiasme et finalement on se lance quand même et on découvre quelque chose de très différent de ce qu'on avait imaginé.

Palerme, 1677
La Sicile, province espagnole, est administré par un envoyé du roi d'Espagne portant le titre de vice-roi.
Mais le vice-roi Don Angel de Guzman vient de mourir en plein milieu du conseil des ministres.
Son testament est très clair, c'est sa femme Dona Eleonora di Mora qui doit lui succéder et administrer la Sicile tant que le roi d'Espagne n'envoie pas de nouveau vice-roi.
Mais on n'a jamais vu Dona Eleonora di Mora qui se cache depuis qu'elle a débarqué d'Espagne.
On la dit très belle, douce et réservée, bien que personne ne l'ai juste aperçue.
Les ministres s'en frottent déjà les mains...

Quel bizarre petit roman !
Je n'avais jamais lu Camilleri, même si je connais bien Montalbano, son personnage fétiche que j'adore regarder quand France 3 passe les derniers épisodes.
Je savais qu'il avait une langue particulière, où l'italien est mêlé au sicilien, ce qui ne doit pas être simple pour les traducteurs.
Mais le savoir et le découvrir "en vrai", ce sont deux choses différentes !
Le texte est effectivement truffé de petits mots qui viennent s'insérer dans les phrases et faire irruption dans le récit.
Certains sont proches du français par une racine commune ou paraissent être issus d'un vieil argot tandis que d'autres sont sans doute plutôt des créations du traducteur qui a voulu rester proche du texte original.
Je ne sais pas si tous les romans de Camilleri sont écrits de la même façon, mais cela m'a franchement déstabilisée pendant une trentaine de pages.
Le sens est souvent transparent et ce n'est pas vraiment un problème de compréhension car on s'habitue vite, mais c'est très gênant de devoir s'arrêter toutes les trois lignes pour tenter de découvrir ce que cela signifie.
La lecture est beaucoup moins fluide et s'arrête forcément sur ces mots.
Alors évidemment, cela "fait" peut-être sicilien, couleur locale, typique, c'est sans doute une revendication territoriale de la part de Camilleri, mais je n'ai pas vraiment été réceptive.

Et puis je me suis habituée et j'ai poursuivi ma lecture... pour découvrir que la Comtesse parle espagnol la plupart du temps !!
Après le sicilien francisé, l'espagnol non traduit !
Bon, je crois qu'on peut clairement dire que le choix de la langue est un point déterminant pour Camilleri.
La comtesse ne souhaite pas s'installer, elle sait que son séjour sera bref, et elle est d'ailleurs restée cachée pendant que son mari gouvernait la Sicile.

Pour résumer ces considérations linguistiques, il vous faudra un peu de courage pour découvrir cette histoire mais vous aurez raison de persister car c'est tout de même une bien jolie histoire.
L'auteur s'est appuyé sur un fait historique souvent passé sous silence dans les Histoires de la Sicile.
Une femme au gouvernement, quelle indécence !
Et pourtant, les textes montrent qu'elle a mené une série d'actions déterminantes pour la population, pour les pauvres, pour les femmes, pour les femmes âgées anciennes prostituées...
Camilleri romance un peu tout ça en mettant en place une intrigue entre les membres du conseil évincés et la Comtesse vice-roi qui fonctionne très bien et m'a fait pensé à ces romans du 16e siècle où le larron est confondu par un vertueux comme dans le Décameron.
Il y a une vraie lignée romanesque qui s'exprime ici et la style de Camilleri joue forcément un grand rôle dans cette appartenance.
C'est un peu baroque, riche et foisonnant dans le mélange des langues et les évènements qui se déroulent en une centaine de pages.
On a vraiment l'impression d'être plongé dans Palerme qui se révolte, Palerme qui remercie, Palerme qui protège et le départ de cette femme nous est autant une déchirure que pour les habitants.

Je retenterai Camilleri dans un roman à l'histoire contemporaine pour voir si son style est toujours celui-ci.
J'ai tendance à penser que non mais La concession du téléphone m'attend dans ma PAL et ce sera un plaisir de vérifier.


Merci à l'éditeur Fayard
 et à NetGalley pour cette découverte










lundi 25 avril 2016

Kinderzimmer de Valentine Goby

Je me suis aperçue récemment qu'il y avait plusieurs billets sur de bien belles lectures de 2013 et 2014 que je n'ai jamais écrit.
Certains de ces livres sont pourtant encore fortement ancrés en moi et j'en garde une image précise.
C'est le cas pour Kinderzimmer dont la lecture a forcément resurgi pendant que je lisais Si c'est un homme de Primo Levi.
Ce ne sont pas les mêmes livres, j'y reviendrai, mais ils sont là tous les deux pour maintenir vivante la mémoire de ces lieux, de ceux qui y sont passé et de ce qui s'y est déroulé.
Et puis hier, c’était la journée du souvenir des héros et des victimes de la déportation, alors c’est le bon moment.

Encore une fois, Suzanne s’assoit face à un groupe d’adolescents dans un lycée pour raconter ce qui lui est arrivé en 1944, la déportation, la vie à Ravensbruck.
Mais cette fois, c’est différent.
L’émotion du souvenir la submerge et son récit ne sort pas.
Alors tout lui revient en mémoire, l’arrestation sous le nom de Mila, le train, l’arrivée dans le camp, la découverte de la vie quotidienne là-bas et la nécessité de cacher qu’elle est enceinte

Valentine Goby est une conteuse hors-paire.
Son texte est ciselé, très beau et magnifiquement évocateur.
Elle a écrit un roman sensible, qui laisse toute sa place à la fois à l'Histoire des camps et a l'histoire de cette femme qu'elle raconte.
Basé sur une histoire vraie, ce récit est romancé mais s'appuie sur des faits historiques qui méritent qu'on ne les oublie pas.
J'avais peur de me lancer dans cette histoire, je craignais d'être vraiment trop touché, surtout que j'étais moi-même enceinte, peut-être un peu plus émotive.
Et ce fut le cas, mais dans un cocon de douceur et de tendresse qui permet de supporter le reste, car pour ceux qui en sont revenus, les camps étaient aussi des lieux où ils ont pu trouver un peu d'entraide et d'humanité.

Aucune comparaison ne me semble néanmoins possible entre Kinderzimmer et Si c'est un homme car ils sont complémentaires.
Cela ne me parait pas faisable ni souhaitable car leur force est différente.
Alors que le premier est un roman appuyé sur le récit d'une personne qui n'est pas l'auteur, le second est l'expression de ce qu'a vécu l'auteur lui-même.
Si c'est un homme me parait contenir une nécessité vitale qui en fait un récit factuel, plutôt destiné à la réflexion du lecteur.
Ici, au contraire, l'émotion a toute sa place et c'est elle qui va conduire la narratrice à raconter ce qu'elle a vécu en la submergeant alors qu'elle parle à de jeunes collégiens de ce qu'elle a vécu.
Les évènements sont moins pensés philosophiquement pour être plus ressentis, et j'ai l'impression que ces deux types de récits sont complémentaires.
Ils sont tout deux nécessaires à la mémoire collective et il est bon de ne pas oublier ces événements.
Marie-José Chombart de Lauwe
dont la vie a inspiré ce roman

C'est un roman qui ne peut laisser indifférent et qui reste longtemps en mémoire de façon sensible et profonde il me semble.
On y apprend beaucoup de choses et on découvre une réalité parallèle en se demandant encore une fois comment elle a pu avoir lieu sans que personne ne réagisse.
C'est aussi un très beau roman qui se lit en apnée malgré le sujet.



J’avais oublié que la femme qui raconte l’histoire s’appelle Suzanne
Et un grand merci à Argali qui m'avait envoyé ce roman en livre voyageur ^-^






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