Dans le désordre, voici
(enfin) l'un des romans lus pendant mes dernières vacances.
J'ai mis du temps à
écrire ce billet, mais c'est dommage, car il s'agit d'une belle
lecture.
Comme vous le voyez, en
Inde, je lis de la littérature indienne ! Logique, non ?
C'est en tout cas comme
cela que j'essaie de procéder en général, en choisissant des
romans qui se passent dans le pays visité ou qui ont été écrits
par des auteurs locaux.
Je dois avouer que
je ne connaissais pas du
tout Kalpana Swaminathan, ce qui me permettait de lire ce livre sans
a priori.
Je
savais juste qu'elle était chirurgien et habitait Bombay.
Apparemment, elle n'exerce plus son métier, mais je m'attendais à
lire des descriptions anatomiques poussées, ce qui ne fut pas du
tout le cas, heureusement.
Hilla,
chirurgienne en vue de Bombay, vient d'hériter d'une maison immense.
Comme
elle lui vient d'un oncle peu aimable, qui a probablement dépouillé
son père pour l'obtenir, elle ne souhaite pas l'habiter mais veut en
faire une maison d'hôte.
Après
des travaux titanesques et une rénovation complète, elle organise
un weekend gastronomique pour faire découvrir le domaine à quelques
personnalités influentes, en espérant qu'ils lui feront de la
publicité.
Le
cuisinier Tarok a préparé des menus différents pour les trois
jours du séjour, adaptant des recettes indiennes traditionnelles et
proposant une cuisine raffinée mais très originale. Il veut à la
fois choquer et charmer les invités, parmi lesquels on trouve un
médecin et sa femme exubérante, un danseur, une mannequin, la nièce
d'Hilla, un professeur d'université, un grand écrivain et sa
compagne ardente féministe, et Lalli et sa nièce.
Le
weekend se déroule de façon mouvementée, sous les yeux de la
narratrice et de sa tante Lalli, ancienne haut gradé de la police
indienne.
Quand
l'assassin frappe, Lalli entre en scène, secondée par sa nièce...
Je
l'ai lu sur plusieurs blogs, mais je vais moi aussi utiliser cette
analogie, parce qu'elle est vraiment parlante : ce roman est
construit comme une partie de Cluedo !
Le
plan de la maison est donné au début du roman, chacun se voit
attribuer une chambre et la météo se gâte progressivement pour
finalement bloquer tous les participants dans la maison. La tension
monte ensuite jusqu'à ce que le premier mort soit découvert (oui,
il y en a plusieurs), puis l'enquête démarre, décrite
progressivement par les yeux de la narratrice.
Il
s'agit donc d'un roman à la structure très classique, assez
prévisible (on attend d'ailleurs le premier mort avec impatience).
Mais
l'originalité de ce roman vient d'ailleurs.
La
narratrice est la nièce de Lalli qui se révèle être une
professionnelle du crime (je ne vous en dis pas plus). Elle la
seconde, raconte l'enquête, tout en restant en position de novice,
comme le lecteur.
Il
est aussi dit que cette narratrice - dont on ne connaitra pas le nom
- a écrit un roman intitulé Compartiment pour dames !
Il s'agirait donc d'Anita Nair ou, en tout cas, d'un clin d'oeil
amusant de l'auteur.
C'est
aussi un roman gastronomique.
La
cuisine indienne est omniprésente, les menus sont détaillés et la
liste des plats est impressionnante. Bien sûr, pour que le lecteur
occidental se repère (et le lecteur d'une autre région de l'Inde),
les notes de bas de page précisent le contenu des recettes et
traduisent les saveurs pour nos palais occidentaux, mais cela reste
très exotique.
Pendant
la lecture, j'ai parfois trouvé que les descriptions des menus
étaient un peu longues. Je crois finalement que ce roman est assez
équilibré, car les personnages sont tous charnels et ont tous
quelques préoccupations corporelles.
Si
je devais également faire une critique, je dirais que l'histoire met
un peu trop de temps à se compliquer et que le mort arrive après
une centaine de page.
Il
faut toutefois préciser qu'il s'agit du premier tome d'une série,
ce qui justifie sans doute les longueurs initiales destinées à
présenter les personnages et leurs cadres de vie.
Comme
le style de l'auteur est très fluide, j'aurais tendance à attendre
d'avoir lu la suite pour émettre un avis définitif.
Quoi
qu'il en soit, si vous cherchez un roman policier à la mode
anglaise, avec un huis clos un peu étouffant et une galerie de
personnages bien trempés, ce roman devrait vous plaire.
Et
un de plus pour le tour du monde en polar dont je vous parlerai
bientôt.