En farfouillant dans ma librairie il y a quelques semaines, j’ai dégoté cette petite bande dessinée inspirée par une nouvelle de Fred Vargas.
J’aime beaucoup Fred Vargas, et j’ai assisté plusieurs fois à des conférences d’auteurs de roman policier noirs, comme Jean-Bernard Pouy, qui veulent ouvrir le genre à des genres connexes, eux aussi rejetés. La BD entre dans cette catégorie car elle est souvent considérée comme un genre mineur par les peintres ou par les auteurs de littérature. Elle n’est ni une œuvre picturale, ni un récit narratif « pur », ce qui lui confère une position mixte parfois inconfortable.
Le roman policier est dans la même position, à la fois œuvre romanesque et paralittérature considérée comme vite faite et de piètre qualité, alors que certaines œuvres sont dignes de textes reconnus par les plus grandes institutions.
Le style de l’auteur passe toutefois au second plan, ici, face au dessin et à la plume d’Edmond Baudoin.
En noir et blanc, l’histoire se déroule dans une vision noire et sombre de Paris qui correspond tout à fait à l’idée que j’en ai à la lecture des romans de Vargas.
Adamsberg est dégingandé juste comme il faut, la ville est parfois vide, parfois pleine de monde et laisse les personnages se débattre dans ses rues.
L’histoire est toute simple.
Un sdf qui vend des éponges pour gagner quelques euros par jours, s’apprête à passe la nuit sur une grille de métro, quand une femme se fait tirer dessus sous ses yeux.
La police arrive et l’embarque comme témoin pour l’interroger.
Adamsberg, commissaire chargé de l’affaire, doit tout faire pour recueillir un maximum d’informations.
Cette nouvelle vive et précise n’est pas construite pour que le lecteur trouve le coupable, mais pour qu’il assiste à l’enquête. D’ailleurs, on ne sait même pas qui il est.
J’ai été un peu troublée par le dessin au début, mais on s’y fait vite et la structure des pages est également intéressante.
Les cases ne sont pas toujours réparties de la même façon, et quand Adamsberg transgresse les règles, les limites disparaissent aussi de la page.
Ce petit librio se présente dans un format réduit, mais avec des pages en papier glacé. Son prix est donc un peu plus élevé, ce qui se justifie pleinement.
Une petite lecture à recommandé, donc !
Cette petite BD vient s'ajouter aux challenges suivants : la BD du mercredi de Mango, la PAL sèche du Bar à BD et le challenge BD de M. Zombi.