Cet été, sur Europe 1, un livre par semaine était lu tous les après-midi par des comédiens pendant 30 minutes. Je vous en ai parlé ici à l’époque.
Évidemment, 5×30 minutes, cela ne suffit pas pour lire Les Témoins de la mariée ou ce livre, Quand souffle le vent du nord. Je suis donc restée un peu sur ma faim et j’ai attendu de pouvoir lire la suite avec une certaine impatience.
Il faut dire que l’histoire, sans être trépidante, est construite sur une question centrale qui ne se résout qu’à la dernière page.
Le 15 janvier, Emmi Rothner tente de résilier par mail son abonnement à un magazine local. Elle envoie donc un mail, signalant qu’elle souhaite cesser son abonnement et demandant la marche à suivre.
Un mois et demi plus tard, après plusieurs mails sans réponse, elle envoie un courriel un peu agressif auquel répond un monsieur, Leo Leike, qui lui indique qu’elle s’est trompée d’adresse. Elle s’excuse.
Neuf mois plus tard, Emmi Rothner envoie un courriel groupé présentant ses vœux de fin d’année. Leo Leike, l’un des destinataires du mail, lui répond à nouveau pour lui dire qu’il ne la connait pas et qu’il n’apprécie guère ce procédé impersonnel et indélicat.
Une correspondance de plusieurs mois va alors débuter, faite d’échanges de courriels de plus en plus intimes où les sentiments de chacun affleurent peu à peu.
Le procédé est original et l’auteur renouvelle à coup sûr le roman épistolaire à la sauce 21e siècle.
J’ai toutefois eu l’impression qu’il s’agissait d’un procédé un peu cosmétique.
Certes, il aurait été difficile de faire de même avec des courriers simples, et les lettres manuscrites sont généralement plus longues et moins spontanées que des mails enchainés qui ne comportent que quelques lignes.
Mais il n’y a ici aucun frais stylistique, pas d’attention particulière à la langue et même une faute d’orthographe persistante (peut-être due au traducteur). Je me suis demandé si l’auteur aurait pu écrire de longues lettres à la Choderlos de Laclos, question purement rhétorique qui ne sert à rien, je vous l’accorde.
Quoiqu’il en soit, je me suis un peu ennuyée au milieu du livre.
J’avais beaucoup aimé ma première écoute. Les voix des comédiens qui lisaient les différents mails étaient agréables et cette forme d’écriture se prêtait parfaitement à une lecture à deux voix.
Les messages sont courts, ce qui demande une attention également courte de la part de l’auditeur, et comme il n’y a aucun commentaire ni narrateur, c’est facile à suivre.
J’ajouterais que le contenu est assez répétitif, ce qui joue également en faveur de l’écoute de ce livre.
Pour la lecture, au contraire, les 100 premières pages m’ont parues intéressantes, on découvre les personnages, leur vie, leurs interrogations et Léo propose à Emmi de la rencontrer dans un bar sans la rencontrer. Ils seront présents tous deux, pendant deux heures, mais sans signaler leur présence et chacun pourra choisir à qui il veut que l’autre ressemble.
Ce rendez-vous passé, une nouvelle question survient inévitablement. Faut-il ou non se rencontrer vraiment ? Et pendant 200 pages, la question se pose…
Et c’est là que j’ai trouvé cela un peu long. 100 pages de moins auraient sans doute permis d’alléger un peu ces atermoiements où Emmi est franchement désagréable.
En bref, c’est un livre qui se lit malgré tout très bien (avalé en deux soirées), mais qui doit très bien s’écouter aussi.
Si vous aimez Marc Lévy (enfin, en vrai, j’ai jamais lu), les romans épistolaires (ça non plus, en vrai, moi j’aime pas), la chick litt (ah bah ça non plus, j’en lis pas beaucoup), vous aimerez ce livre (c’est peut-être pour ça, que je me suis ennuyée finalement).
Edit : que les non-lecteurs de Marc Lévy ne m'en veuille pas, comme je le dis, je ne l'ai jamais lu et sa réputation ne m'encourage pas à le lire. Le livre de Glattauer mérite donc que je fasse ce petit correctif, car il est néanmoins bien écrit et l'idée est vraiment originale. Si j'ai pensé à Marc Lévy, c'était surtout pour la thématique de l'histoire d'amour originale, et non pour faire une comparaison. Et attirons les lecteurs de Marc Lévy vers de meilleurs auteurs !
Edit : que les non-lecteurs de Marc Lévy ne m'en veuille pas, comme je le dis, je ne l'ai jamais lu et sa réputation ne m'encourage pas à le lire. Le livre de Glattauer mérite donc que je fasse ce petit correctif, car il est néanmoins bien écrit et l'idée est vraiment originale. Si j'ai pensé à Marc Lévy, c'était surtout pour la thématique de l'histoire d'amour originale, et non pour faire une comparaison. Et attirons les lecteurs de Marc Lévy vers de meilleurs auteurs !
Malgré cet avis qui peut paraître mitigé, je remercie vivement Leiloona qui m’a permis de connaître la fin de cette histoire (non, non, je ne vous la dirai pas).
C’est aussi ma première validation pour le challenge ABC 2011 et un pays de plus, l'Autriche pour le défi Tour du monde.