En essayant d’écrire ce billet, je prends conscience de ce qui a fait que je n’y suis pas arrivée auparavant.
J’ai effectivement lu ce livre en février, grâce à Liliba qui l’a gentiment fait voyager. J’ai mis un certain temps à le lire. Les 50 premières pages m’ont semblé difficiles, et je m’arrêtais toutes les 10 pages pour lire autre chose. Et puis, d’un seul coup, je me suis plongée dedans et je l’ai dévoré. Les pages ont défilé sans que je puisse m’en détacher, y compris le soir, où je lisais jusque tard dans la nuit.
Et justement, c’est là que j’ai remercié ce livre d’être aussi passionnant.
Alors que je lisais cette histoire de sorcière promise au bûcher, alors que le feu est cité toutes les pages, j’ai entendu un bruit bizarre qui venait de ma cuisine. Mon propre conduit de cheminée avait pris feu et ronflait bruyamment.
Bon, je vous passe ma peur viscérale du feu issue de vieux souvenirs, le réveil de mon homme qui dormait paisiblement, les tentatives pour éteindre le poêle, la cendre partout dans la cuisine et l’attente à côté du poêle qui ne voulait pas refroidir.
Vous comprendrez que j’ai laissé ce livre de côté quelques jours.
Comme il s’agissait d’un livre voyageur, et qu’il me plaisait quand même beaucoup, j’ai finit par le terminer et j’ai bien fait.
Corrag est une sorcière anglaise, comme sa mère avant elle, mais pas comme sa grand-mère. Les accusations vont vite en ce 17e siècle, et on devient souvent sorcière bien malgré soi.
Alors qu’elle n’est encore qu’une toute jeune fille, élevée par sa mère dans un petit village à l’écart, elle doit fuir les hommes du village venus les chasser. Protégée par sa mère qui l’envoie au loin, elle se retrouve seule sur les routes avec une vieille jument.
Elles cheminent en tâchant de rester discrète et monte vers le nord, comme le lui a dit sa mère. Elle finit par trouver un pré qui lui plaît et où elle se sent en sécurité.
Mais quand le roman commence, Corrag et en prison et a été condamnée au bûcher. Un pasteur la visite chaque jour pour tenter de comprendre ce qui s’est passé dans la lande et qui est la cause du massacre dont elle semble être la seule survivante…
Dans ce livre, Corrag raconte mais elle n’est pas la seule. Elle raconte son histoire, comment elle est arrivée jusque là. Du fond de son cachot, elle livre sa vérité sur la vie, sa vie, les hommes, les dieux, la nature. C’est beau et triste parfois, c’est lumineux d’autre fois et ça donne envie de lande et de grands espaces.
Puis l’auteur raconte aussi, en adoptant la figure d’une journaliste qui décide d’enquêter sur une vieille histoire. Faisant office d’introduction, cette évocation du travail de l’auteur est une bonne plongée dans l’époque lointaine où elle nous emmène.
Et il y a le pasteur. Un homme, face à cette femme, mais un homme qui écoute et se transforme. Ce personnage nous est connu par les lettres qu’il écrit à son épouse après chaque journée passée dans le cachot de la sorcière, et cette alternance narrative est vraiment bienvenue parce qu’elle permet d’alléger un peu le récit.
Le lecteur passe d’une lettre à un récit à la première personne toutes les 5 à 10 pages, il passe du discours d’une jeune femme à celui d’un homme mûr, du discours de celle qui a vécu à celui de l’homme qui cherche.
J’ai vraiment apprécié ce livre.
Les personnages évoluent, ils ont une épaisseur et ne sont pas seulement des êtres de papier. Ils m’ont poursuivi longtemps, et j’ai encore une mémoire très nette de ce que j’ai lu.
L’auteur m’a happé par un style qui n’est pas toujours simple mais qui s’apprivoise sans peine. L’histoire est passionnante, l’alternance de discours permet de connaître deux visions différentes de cette histoire et la narration est très bien construite.
Je lis souvent des romans policiers et quand je peux trop facilement anticiper, je suis déçue, mais là, c’est parfait. Je découvrais page après page, et tout restait cohérent et logique. Magnifique !
Je dirais donc que si vous voulez lire un roman qui se passe au moyen âge, qui parle de sorcière, ou un belle histoire, pleine de nature et de grands espaces, ou si vous voulez juste lire un bon livre, un beau roman, jetez-vous sur celui-ci !
Merci à
Liliba pour ce livre voyageur qui m’a aussi fait voyager.
Avec cette lecture, je clos mon challenge 1% rentrée littéraire juste à temps pour recommencer l’an prochain ;)