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samedi 22 juin 2013

La valise mexicaine au MAHJ

Jeudi après-midi, j’avais un peu de temps libre et sur ma liste de trucs à faire avant les vacances, il y avait une petite expo que je voulais visiter depuis très longtemps.
C’est effectivement une exposition itinérante qui est passé par plusieurs lieux, comme les Rencontres photographiques d’Arles, et qui tourne depuis environ trois ans.

J’ai découvert cette valise peu de temps après avoir lu En attendant Robert Capa, un roman qui m’avait vraiment marqué.
Pendant la guerre d’Espagne, Capa, Taro et Chim, trois photographes présents sur place, ont réunis un ensemble de négatif dans une valise, comme ils le faisaient régulièrement.
Les boîtes étaient ensuite mises à l’abri à Paris.
Quand Paris a été occupée en 1940, un ami de Robert Capa s’est occupé de sauver les négatifs de Capa en les confiant au consulat chilien.
C’est ainsi que cette valise s’est perdue, qu’elle a voyagé longtemps, pour réapparaître en 2007 au Mexique (d’où son nom).



Des trois photographes, Capa est le plus connu.
Ses photos ont régulièrement fait la une des grands magazines, il a couvert de nombreuses guerres et a monté une agence qui restera dans l’histoire de la photographie.
Chim, moins connu, a lui aussi produit de nombreux clichés très reproduits.
Mais c’est Taro qui m’intéressait particulièrement !
La lecture du roman de Susana Fortes montre une femme forte qui crée le personnage de Capa.
C’est elle qui invente leurs noms, qui prend les décisions et qui semble avoir la tête sur les épaules.
Elle trouve des clients, elle crée l’attente des magazines et suscite l’intérêt du public.
Ses photos sont aussi très différentes, plus humaines.
Elle s’intéresse aux gens, à leur expression et à ce qu’ils vivent.
Là où Capa photographie des scènes, elle photographie des gens et ce qu’ils vivent.

Évidemment, l’exposition présente peu de photos de Gerda Taro par rapport à l’ensemble, mais elles sont magnifiques.
Elles sont disposées par regroupement géographique, comme dans la valise.
On y assiste à des meetings politiques, comme celui de la passionaria, à des batailles, ou au contraire à des scènes de désolation dans Madrid bombardées.
C’est à la fois émouvant et tragique (surtout les derniers rouleaux pris juste avant le décès de Gerda Taro).

Taro endormie

En bref, une magnifique expo !


Toutes les infos pratiques sont ici, mais dépêchez-vous, il ne reste qu’une semaine.

On vous donnera tout un attirail à l'entrée, dont une loupe pour les photos
(mais on les voit très bien sans )



mardi 18 juin 2013

L’ange du bizarre. Le romantisme noir au musée d’Orsay

Il y a quelques jours, je suis allée faire un tour au musée d’Orsay pour y visiter l’expo sur le romantisme noir qui s’y déroule depuis plusieurs semaines.
Comme d’habitude, je vais voir les expos au dernier moment, et comme d’habitude, je vous en parle quand il ne reste que quelques jours pour aller les voir.
Mais n’hésitez pas si vous êtes dans le coin, le musée a prolongé et elle se termine le 23 juin. Il y a donc encore une semaine pour aller y flâner.

Contrairement à ce que je pensais, l’exposition n’est pas très fréquentée.
Certes, le musée est toujours très prisé, et je vous conseille vivement de prendre vos places à l’avance pour bénéficier du coupe-file, mais dans l’exposition elle-même, il n’y a pas de bousculade.
C’est pourtant une jolie expo, avec des tableaux qu’on ne voit pas souvent et des associations intéressantes.
Peut-être est-ce un peu élitiste tout de même, ce qui peut expliquer la fréquentation moyenne, mais on y voit vraiment de beaux tableaux.

Le thème de l’expo est tourné vers le romantisme dans sa version noire et ténébreuse. 
Dès la fin du 18e siècle, les artistes romantiques ont choisi de montrer l’ombre et la noirceur, s’opposant ainsi aux lumières qui faisaient flores à l’époque.
En Angleterre, en Allemagne ou en France, les artistes vont développer ce courant artistique pendant le 19e siècle et proposer des œuvres vraiment très différentes mais réunies par des préoccupations communes.
Qu’il s’agisse de dénoncer l’urbanisme galopant du 19e siècle, la condition féminine ou plus simplement des fantasmes d’artiste, les ombres du démon, des enfers et des mythes anciens reviennent à la surface.
J’ai ainsi appris que méduse avait été violé par un dieu puis punie, représentant la figure de la prostituée prise dans un cercle sans fin.


La première partie de l’exposition nous emmène chez les sorcières et les démons, pour passer ensuite dans des paysages inquiétants.
Les photos côtoient les tableaux et les gravures, quelques sculptures émaillent les salles d’exposition, et deux projections sont proposées.
J’ai particulièrement aimé l’extrait de Rebecca de Hitchcock.
On passe ensuite au 19e siècle avec des toiles plus connues, comme des Gustave Moreau que j’adore !
La dernière partie m’a moins convaincu, je l’avoue.
Les commissaires ont clos l’exposition en faisant un lien avec le surréalisme, postulant qu’il s’agit de l’aboutissement de cette période artistique.
Le commentaire était très bien fait, mais je n’ai pas vraiment trouvé le lien dans les tableaux.

Quoi qu’il en soit, pas d’inquiétude, cette dernière salle vous conduira vers la sortie sans qu’il vous soit nécessaire de vous attarder.

Pour profiter de cette exposition, les informations pratiques sont ici.




Et pour le mois anglais, vous pourrez voir plusieurs tableaux de Füssli dont celui qui est très fréquent sur les couvertures de romans du 19e siècle.






dimanche 7 avril 2013

Fashioning fashion aux Arts Décoratifs


Jeudi dernier, en goguette dans Paris, je me suis demandé ce que je pourrais bien faire pour passer l’heure de vide qui s’ouvrait devant moi en pleine après-midi.

J’étais au Louvre, alors évidemment, le choix logique aurait été d’aller visiter la dernière expo.
Mais quand c’est trop évident, je choisis généralement un autre chemin.
Et je me suis justement rappelé que j’avais envie d’aller voir à quoi ressemble le musée des Arts Décoratifs.

Comme c’était une bonne journée, la petite exposition que j’avais repérée depuis plusieurs semaines était toujours présente.
Il ne vous reste plus beaucoup de jour pour aller la visiter, car elle finit le 14 avril.
J’ai tout de même eu envie de vous en parler au cas où vous seriez à Paris la semaine prochaine.

Il faut dire que cela vaut le détour.
Toute la mode de 1700 à 1915 est présente dans les vitrines, qu’il s’agisse de mode féminine ou masculine, sous la forme d’une exposition aérée, assez peu fréquentée et plutôt bien mise en scène.
Si vous aimez les crinolines, les faux-culs, les traines, vous serez servis.
Il y a même des vêtements fétichistes comme ces cuissardes de 1900 ! 




Ma mère est couturière et j’ai vu des gravures de mode pendant toute mon enfance.
Pouvoir voir en vrai à quoi ressemble une crinoline, c’est une chance.
Mais ce que je préfère, c’est pouvoir voir les dessous, savoir comment tenaient ces jupes, comment étaient fait les jupons et les armatures.
Je n’ai pas été déçue (même si j'aurais aimé voir mieux les chaussures).
Il y a plusieurs corsets et jupons qui mettent en valeur le travail des corsetières et qui montrent à la fois la finesse des armatures et les conditions de vie de ces femmes riches qui étaient très entravées aux chevilles comme à la taille.




Sous la forme d’une progression chronologique, on découvre l’évolution de la mode de sa naissance au temps de Marie-Antoinette, aux années 1900 en admirant différents modèles venus de collections françaises, anglaises ou américaines.
Si vous avez vu l’exposition d’Orsay sur les Impressionnistes et la mode, cette exposition-ci viendra parfaitement compléter la première.




Avis aux rêveuses et à celles qui faisaient tourner leurs jupes quand elles étaient petites !

Moi, ce que j’en garde, 
c’est qu’on est tout de même bien plus élégante quand on se tient droite ^-^





jeudi 4 avril 2013

Un peu de neige...

... mais une belle journée !

Je dois vous avouer que les gros flocons de neige m'ont un peu fait peur ce matin.
La grisaille refusant obstinément de nous quitter, mon humeur se maintenait depuis mon dernier billet.
Il y a eu un petit mieux mardi, quand le soleil s'est enfin montré, mais il est bien vite reparti.

Et puis ce matin, j'ai décidé de me laisser aller.

J'ai pris le train plus tard, prenant mon temps pour me réveiller.
J'ai ensuite enchainé les rendez-vous avec des étudiants dont je dirige les mémoires, prenant le temps là encore de leur demander comment ils allaient, où ils en étaient et les laissant calmement m'expliquer leur travail.
J'apprends moi aussi et j'essaie de faire ces directions le mieux possible, m'adaptant au caractère des étudiants, essayant de déceler moi même ce qui leur convient (les laisser libre ou au contraire les harceler), de voir leurs difficultés pour les amener à passer outre.
Ce n'est pas toujours transparent, mais j'ai découvert que si je parle doucement, par exemple, cela calme les étudiants qui sont complètement perdus. C'est un bon truc.
Et puis j'aime toujours voir les yeux des étudiants s'ouvrir d'un seul coup quand ils comprennent quelque chose.
Cela se voit sur leur visage.

Ma journée s'est poursuivie sur le même mode, sans aucun problème.
Le technicien de l'Apple store a accepté de remplacer un petit adaptateur qui ne marchait pas sans discuter.
Décidée à flâner, j'ai ensuite visité une très jolie expo aux arts décoratifs dont il faudra que je vous parle.
Et j'ai fait du shopping ! Après tout, quoi de mieux que de prendre soin de soi ?




Je reviens avec deux carnets Moleskine (à 50% de reduc dans la librairie des Arts Déco !!!), une boite de thé, et surtout un MINI APN tout petit tout mimi qui fait de la lomo en numérique !! :D
Je l'aime d'amour !
Evidemment, je suis allée voir à quoi ressemblait la librairie Delamain, et j'ai aussi ramené un petit roman. On ne se refait pas.

Moralité : 
on peut dire ce qu'on veut, 
mais une carte bleue est bien utile quand le moral est au plus bas ! 




jeudi 21 février 2013

Un étranger dans le miroir d’Anne Perry


Mais pourquoi ai-je cessé de lire Anne Perry ?

Il y a plusieurs années, j’ai lu plusieurs tomes de la série faisant intervenir Pitt et sa femme Charlotte.
J’aimais beaucoup ces histoires, mais je crois que je les lisais au fil de leur publication, et l’attente a dû me lasser.
C’est bien dommage, car la lecture du premier tome de l’inspecteur Monk m’a vraiment plu.

Le réveil est rude. Ouvrant les yeux sur un plafond inconnu, William Monk se demande ce qu’il fait là.
Un homme qui semble le connaître vient lui rendre visite, mais il ne le reconnaît pas.
En cherchant son nom, son adresse, ou tout autre information sur lui-même, il découvre qu’il ne se souvient de rien ! Le noir absolu !
Il a le bras et quelques côtes cassés, il est resté inconscient plusieurs semaines.
De retour chez lui, il essaie de se rappeler de quelque chose, mais rien ne vient.
Il lui faut pourtant retourner travailler, et pour éviter de perdre son travail, il décide de ne rien dire, de faire semblant et d’en apprendre le plus possible sur lui-même.
Mais il va falloir qu’il joue serré car dès son premier jour, une affaire difficile lui est confiée…

Quel bonheur !!
Ce roman m’a enchanté ! J’ai passé 5 jours dans un cocon ouaté, accompagnant Monk dans la découverte de lui-même et des autres.
C’était magnifique ! Enfin un bon roman, bien construit, mené de main de maître, qu’on ne veut pas lâcher mais dont on garde quelques pages pour ne pas le quitter tout de suite.
J’ai effectivement gardé les 40 dernières pages pour faire durer le plaisir un jour de plus et ne pas gâcher la fin par une lecture vespérale teintée de fatigue.

Anne Perry met en place une histoire à différents niveaux, une enquête multiple où l’on découvre les différents fils qu’elle pourra tisser dans les tomes suivants.
C’est un plaisir de suivre Monk dans la quête de l’assassin de Joscelin Grey, de le voir découvrir les différents indices, les protagonistes et de progresser difficilement.
Mais il se débat aussi avec sa mémoire qui se dérobe, qui refuse de lui livrer les informations dont il aurait besoin.
Il ne reconnaît plus rien ni personne, ce qui l’amène à s’interroger sur lui-même.
Il se découvre dans le regard des autres, et ce qu’il voit ne lui convient pas.
Homme dur et calculateur, il semble imbu de lui-même, seul et arrogant.
Évidemment, ce premier tome ne nous dit pas s’il l’est vraiment, ce qui est de l’ordre de la façade et de la réalité.
Et voilà un premier fil tendu vers les tomes suivants.

Cette perte de mémoire est d’ailleurs un procédé très habile de la part de l’auteur.
J’ai d’abord trouvé que c’était une ficelle un peu grosse.
Un personnage qui ne sait plus nécessite qu’on lui explique (comme celui qui ne sait pas) ou qu’il cherche son passé, ce qui est un peu bateau en littérature, notamment quand elle est policière (on pourrait citer de nombreux exemples).
Le talent de l’auteur consiste alors à utiliser le procédé, tout en étant plus doué que ses prédécesseurs.

Et c’est bien le cas ici. Il n’y a pas de contradiction, les informations sont distillées au compte-goutte, les souvenirs qui reviennent le font de manière tout à fait vraisemblable.
Cet état du personnage, en suspens par rapport à sa propre vie, entraine un climat à la fois stressant et surtout amorti par rapport à la réalité.
Monk s’observe lui-même, il s’analyse en permanence, il mesure ce qui semble relever de son instinct professionnel ou de son caractère qui lui est évidemment inconnu.

Enfin, comme il s’agit d’un premier tome, plusieurs pistes sont lancées pour la suite.
Les relations professionnelles de Monk sont évidemment au cœur de sa vie, avec la rivalité qu’il entretient avec son supérieur Runcorn, mais également avec Evan, son lieutenant.
On se demande aussi quelle était l’ambition de Monk, voulait-il devenir commissaire ou préfet avant son accident ?
Les relations amicales semblent absentes de sa vie, mais peut-être a-t-il des amis ? Et une relation amoureuse ? 
Tous ces sujets ne sont évidemment pas épuisés et l’on compte bien qu’Anne Perry revienne dessus dans les tomes suivants.

En bref, vous l’aurez compris, j’ai adoré !
Je ne peux donc que vous le conseiller, à condition d’aimer les séries, car il est probable que vous ayez envie de lire la suite.
Quant à moi, je vais aller faire un tour bien vite chez mon bouquiniste préféré pour pouvoir lire la suite J


Un roman de plus pour le challenge Polar historique, un premier roman pour le challenge Anne Perry, et un pour le challenge thrillers et polars








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