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mercredi 8 février 2023

Merlin de Loïc Clément et Carole Maurel [BD]

En ce mercredi, je vous présente une BD douce comme un caramel, mais un caramel avec un peu d'acidité car il cache un cœur piquant qui donne les larmes aux yeux.

Merlin, c'est le petit voisin de Chaussette, celui qui habite juste à coté de chez elle. 
Chaussette le surveille avec attention car la maman de Merlin a un cancer, ce qui va bouleverser le jeune homme et la petite vie bien tranquille de chacun par ici...


 
 
Loïc Clément poursuit ici sa série "Les contes des coeurs perdus" en confiant le dessin, cette fois, à Carole Maurel. 
Cette série a en effet la particularité de conserver le même scénariste (c'est sa série à lui quand même), et de changer d'illustrateur-rice à chaque album ! 
Cela permet de voir ces histoires sous un œil neuf et de découvrir parfois des traits de crayon inconnus. 
Ici, c'est donc Carole Maurel qui reprend le flambeau et qui propose des décors colorés, dans des tons chauds, et des personnages encore ronds, pas tout à fait sortis de l'enfance. 
Cela correspond parfaitement à Merlin, jeune homme dont l'adolescence disparait doucement pour le laisser aller vers l'âge adulte. 
Les visages sont expressifs, et l'on suit les (nombreux) changements d'humeur de ce personnage autant attachant qu'agaçant, comme beaucoup de jeunes de son âge. 
Heureusement que Chaussette est là pour le soutenir !
 
Et ce qui est vraiment chouette dans cette série, c'est que chaque tome est consacré à un des personnages de ce petit quartier. 
Il y a eu Chaussette, Jeannot, et puis Merlin. 
Tout le monde a droit à son opus ! 
Il y a aussi trois autres titres avec des thèmes tout aussi touchants que je vais aller chercher à la bibliothèque très vite !

Une jolie BD, donc, qui parle de résilience, de consolation, de vivre sa vie aussi. 
Alors ? Tenté ?
 
 







vendredi 3 février 2023

Une histoire du Velvet underground de Prosperi Buri

Les romans ou les bandes dessinées ont parfois l’avantage de nous permettre d’apprendre des choses sur des sujets qui nous intéressent tout en étant moins austères qu’un livre d’histoire.
Lorsque j’ai vu cette bande dessinée, je me suis dit que c’était une occasion d’en apprendre un peu plus sur le Velvet.
Je l’ai donc ouverte avec de grandes attentes.
La couverture aux couleurs roses et vertes, les personnages et leur dessin me tentaient beaucoup. 
 

Après lecture, mon avis oscille entre le « hourra » et le « ah » XD
Le sujet est intéressant pour les fans du Velvet.
On découvre les relations entre les membres du groupe, la vie du groupe pendant sa petite période d’existence.
Le Velvet a été très productif mais n’a pas duré longtemps.
Cette BD a donc un format parfait pour raconter ces 8 ans.

L’histoire est composé de petits récits d’épisodes importants.
Cela m’a fait penser à la littérature en 45 secondes où un roman est résumé en quelques cases.
Les dessins sont sympas, mais c’est parfois un peu caricatural.
J’ai aimé les passages où on voit Andy Warhol et son atelier.
Cela permet également d’en apprendre davantage sur les liens que le Velvet entretenait avec la Factory.

C’est donc une bande dessinée sympathique, parfaite si vous connaissez un ou une fan du Velvet.
Ils n’apprendront peut-être rien s’ils sont passionnés mais ils pourront passer une heure ou deux avec leurs idoles.
Et s’ils sont juste amateurs, ils pourront découvrir comment vivaient les membres du groupe dans une BD un peu potache et rigolote. 






mercredi 1 février 2023

Hypericon de Manuele Fior

Connaissez-vous le nom profane de l’hypericon ? 
C’est le mille pertuis qui permet de dormir. 
Et dormir, c’est justement le problème de l’héroïne de cette BD dont la couverture est assez intrigante (mais contient tout ce qui constitue ce récit).

Je ne savais pas vraiment à quoi m’attendre en l’ouvrant et en lisant le résumé, j’avais juste retenu qu’il allait être question de l’Égypte et de la découverte du tombeau de Toutankhamon.

Mais il y a bien plus de choses dans ces pages. 

 

 
Teresa se rend à Berlin pour superviser le montage d’une exposition pour son stage de fin d’étude.
Insomniaque, elle lit la nuit le récit de la découverte du tombeau de Toutankhamon dont les objets seront exposés parfois pour la première fois hors d’Égypte.
Les deux récits se mêlent et l’on suit à la fois Teresa qui doit trouver un logement et gérer ses nuits difficiles, et Carter qui s’approche du trésor.
Elle fait aussi la connaissance de Ruben qui la conduit dans un squat d’artistes où elle va passer un peu de temps.
Et puis il y a Berlin et quelques quartiers qui sont visités par les deux jeunes gens. 
 
J’ai beaucoup aimé ce récit délicat.
Les personnages sont jeunes et on assiste à leur cheminement vers l’âge adulte.
Les difficultés de Teresa sont visibles, son déracinement, la nécessité de se concentrer malgré le manque de sommeil, les sautes d’humeur.
Mais on voit aussi un amour qui naît, avec ses écueils et ses moments de grâce. 
Teresa se pose beaucoup de questions, elle est inquiète et doit à la fois comprendre ce qui lui arrive et intimement et réaliser le travail pour lequel elle est à Berlin.
 
C’est d'ailleurs ce récit qui domine, plaçant celui de la découverte du tombeau à l’arrière plan.
Le livre de la découverte de Carter est un appui qui permet à Teresa de s'évader tout en se raccrochant à quelque chose qu'elle connait sur le bout des doigts.
 
Les dessins sont originaux, tout en délicatesse. 
Le trait est clair et on identifie au premier coup d’œil les changements de récits. 
Les couleurs douces plongent le lecteur dans un Berlin qui donne envie de sauter dans un train pour aller y faire un tour. 

Le scénario est également bien construit et j’ai beaucoup aimé la dernière partie.
J’ai tout de même un petit bémol car il y a beaucoup d’éléments dans ce récit et une fois le livre refermé, j’ai eu une impression de trop et de pas assez.
Les fils sont un peu trop nombreux, ce qui empêche de les développer vraiment.
C’est un peu dommage car on aimerait en savoir davantage sur l’exposition, sur la partie égyptienne, ou sur Berlin notamment. 
 
Cela ne doit toutefois pas vous empêcher de découvrir ces jolies pages car c'est une BD qui mérite d'être lue !  
 
 







 
 
 

 
 


mercredi 11 janvier 2023

Un chant de Noël de José-Luis Munuera [BD]

Pour ce premier billet "lecture" de l'année, voilà une bande dessinée un tout petit peu passée de saison, mais je suis sûre que vous l'aimerez même au mois de juillet ! 
(Bah quoi ? La neige au mois de juillet, ça le fait 😆)

Vous connaissez peut-être José-Luis Munuera qui est un auteur qui nous ravit régulièrement avec de beaux albums.
Celui dont je vais vous parler aujourd'hui est une réécriture du Chant de Noël de Dickens mais avec un petit changement. 
Scrooge est toujours Scrooge, mais c'est Madame Scrooge et non plus Monsieur. 
Cette "petite" modification va donner un sens un peu différent à ce conte qui a pourtant déjà été tellement réécrit.
 
 
 
L'histoire reste la même. 
Scrooge est une avare pas marrante qui reste totalement insensible à la magie de Noël mais trois esprits vont venir la visiter pendant la nuit et lui montrer le passé, le présent et le futur. 
La question est... va-t-elle modifier son comportement après ces trois visites ou va-t-elle continuer à voir la vie de son point de vue ? 
 
Comme à son habitude, Munuera nous propose un livre d'une grande finesse. 
Les décors en arrière plan sont très soignés et nous plongent dans les rues de Londres du 19e siècle dès la première page. 
Les découpages alternent entre des petites cases et des pages pleines pour notre plus grand plaisir ! 
Les tonalités bleues et marrons dominent pour donner une unité aux différents épisodes ou faire ressortir des éléments du dessin. 

Je ne suis pas une spécialiste du texte de Dickens, ce qui ne me permet pas de mesurer l'écart avec le texte d'origine, mais l'histoire fonctionne et nous livre une réflexion qui tend inévitablement à mettre en valeur les relations humaines. 
Que serions-nous sans les autres ? Sans les souvenirs que nous chérissons ?  Sans les vivants que nous aimons ? 

Alors en ce début d'année, prenez soin de vous et offrez-vous une bonne BD !! 😬
 
 
 



 

 
 
 

mercredi 12 octobre 2022

Feuilles volantes d'Alexandre Clerisse [BD]

Il y a parfois des livres dont on ne sait rien et qui sont une si belle découverte que l’on voudrait qu’ils connaissent un grand succès.
Cette bande dessinée (ou ce roman graphique ?) en fait partie et si vous cédez à la tentation, il se pourrait que vous passiez un très bon moment.
 


Un jeune adolescent veut devenir auteur de bande dessinée et justement, un célèbre auteur de BD s’installe dans les ruines d’un château près de chez lui.
Alors que son père fait des travaux dans la maison, il l’accompagne et se voit proposer de revenir avec ses dessins.
Mais l’occupant du château est très mystérieux…


Cet album est assez incroyable.
Il ne ressemble à aucun autre et vous réservera de nombreuses surprises jusqu’aux dernières pages (et je vais essayer de ne pas en dévoiler trop pour ne pas gâcher votre plaisir).

La première chose qui saute aux yeux, ce sont les traits de crayon et les couleurs utilisées par Alexandre Clerisse.
Les albums dessinés au crayon de couleur sont de plus en plus nombreux, qu’il s’agisse de vrais crayons ou de dessin numérique.
Mais ici, chaque partie du récit est dessinée avec une gamme de couleurs différentes.
Les doubles-pages qui annoncent le changement de partie sont d’une couleur uniforme, présentant aussi la dominante de couleur qui sera celle des pages suivantes.
On alterne ainsi les tonalités, en passant par le rose, le bleu, le jaune…
 

Le dessin est aussi clair, et plutôt original.   
Le trait est vif, précis, avec un style un peu suranné parfois mais le traitement général lui donne une réelle nouveauté.  
J'étais indécise en lisant les premières pages, et je me suis demandée si j'aimais vraiment cette façon de dessiner. 
Mais cela fait finalement partie de l'originalité de l'album et selon les différentes époques évoqués, cela prend un vrai sens.  
 
Dans le récit, l’auteur alterne les époques, entrelace les récits, et conduit le lecteur là où il le décide.  
Et on se laisse guider avec plaisir.
Les personnages sont attachants et on a envie de les suivre dans toutes leurs aventures.
Il faut un peu d'attention dans les dernières pages pour remettre tout le monde à la bonne place, ce qui ne gâche rien.  
 
Vous l’aurez compris, j’ai trouvé cette BD belle, originale et inventive.  
 
Je vous la conseille donc sans aucune hésitation ! 









mercredi 16 février 2022

Ténébreuse de Mallié et Hubert

Il y a bien longtemps que je n’ai pas parlé de bande dessinée par ici.
Et pourtant, j’en ai lu pas mal ces derniers mois alors je reprends ce petit rendez-vous du mercredi pour vous présenter Ténébreuse, une BD sombre comme son titre l’annonce.

 


Arzhur erre de taverne en taverne en attendant qu’un contrat lui permette de remplir sa bourse.
Chevalier sans armée, rejeté par ses semblables, il n’est accompagné que de son écuyer.
Soudain, trois femmes surgissent et lui proposent de gagner de l’argent en délivrant une jeune fille prisonnière de la tour d’un château abandonné.
L’écuyer d’Arzhur se méfie mais le chevalier accepte et se dirige vaillamment vers Islen, qui n’est peut-être pas celle qu’elle parait…


Ténébreuse est une BD plutôt surprenante.
L’histoire commence comme un conte classique avec le chevalier, la princesse, les mégères qui leur veulent du mal, l’écuyer clairvoyant.
Et puis les choses se gâtent.
Le sauvetage de la princesse ne se termine pas comme prévu, l’histoire prend son propre chemin et emmène le lecteur sur une route pleine d’épines.
On est forcément entrainé dans le récit et on suit Arzhur et Islen avec appréhension, sauf que le récit se retourne sans cesse et qu’on ne sait finalement plus qui doit être plaint.
En pleine Fantasy médiévale, le lecteur se perd dans les forêts sombres, les châteaux obscurs et les grottes souterraines.

Le dessin sert parfaitement le récit en proposant des pages aux tonalités froides ou chaudes en fonction des évènements.
Le trait est vif et les décors sont soignés.

C’est donc un vrai plaisir de lire ce tome 1 et on attend le 2 avec impatience. 

 

 

 




 

 

mercredi 12 mai 2021

Peau d'homme de hubert et Zanzim

C'est mercredi, c'est bande dessinée !! 

J'attendais avec impatience de pouvoir découvrir Peau d'homme, une B si vantée sur les blogs de lecteurs et de lectrice ! Et puis enfin, elle est apparue sur l'étagère des nouveautés à la bibliothèque ! 

Et cela valait le coup d'attendre ! 



Bianca, née dans une bonne famille, doit se marier avec Giovanni qu'elle n'a jamais vu que de loin. 
Dans cette Italie de la Renaissance, on ne choisit pas son époux et Bianca ne sait pas à quoi s'en tenir. Mais dans sa famille, les femmes ont un secret qui va lui permettre de mieux connaitre cet homme avec qui elle va devoir vivre toute sa vie... 

Quelle surprise ! 
On ne s'attend pas du tout à ce qu'on va trouver dans ces pages et quelle enchantement ! 
Dans un style graphique un peu décalé, l'histoire nous entraine avec Bianca et on la suit sans temps morts pour savoir ce qu'il va lui arriver. 
Au premier abord, le dessin pourrait paraitre un peu simpliste, avec quelques traits seulement mais en y regardant de plus près, la disposition des cases évolue en permanence, les volumes sont parfaitement disposés, les personnages sont de vrais "caractères". 

Cette histoire révèle d'ailleurs des personnages bien construits psychologiquement, brossés en quelques traits mais qui se questionnent, qui interrogent leur société et aussi la nôtre comme un miroir décalé qui permettrait de mieux réfléchir. 
Être un homme ou une femme, qu'est-ce que cela signifie ? Comment peut-on contourner les règles quand elles ne nous conviennent pas ? Est-ce différent d'être aimé ou d'aimer quand on est un homme ou une femme ? Et tant d'autres questions sur le rejet de la société, sur la vindicte populaire, sur la sexualité aussi. 

Contrairement à ce que le dessin un peu simpliste au premier abord pourrait laisser penser, cette bande dessinée est si riche qu'elle ne peut laisser son lecteur indifférent. 










jeudi 6 mai 2021

Bartleby, le scribe. Une histoire de Wall Street de José-Luis Munuera (adaptation d'H. Melville)

C'est mercredi, c'est le jour de la BD ! 

Et pour le retour du mercredi BD, voilà l'adaptation d'un grand classique de la littérature ! 

L'histoire se déroule dans l'étude d'un notaire à Wall Street. 
Bartleby y est embauché et donne entière satisfaction à son patron, le narrateur de cette histoire. 
Et puis d'un seul coup, il refuse toutes les tâches qu'on lui confie, indiquant qu'il "ne préfère pas", sans indiquer aucune raison à ce refus. 
Progressivement, le narrateur le met à l'écart pour qu'il ne donne pas des idées à ses autres employés mais n'arrive pas à s'en débarrasser... 


 


Quelle curieuse histoire ! 
Je connaissais le récit d'origine de loin, sans jamais l'avoir lu. 
Certains auteurs l'ont placé tout en haut de leur panthéon littéraire, en vantant la maitrise narrative d'Herman Melville et l'originalité de l'histoire. 
Mais c'est surtout l'attitude de Bartlby qui a suscité d'intenses réflexions et la création du mouvement philosophique de l'anti-pouvoir. 
Il faut dire que le refus de tout qui marque l'attitude de Bartleby a de quoi surprendre. 
Sa réponse "Je préfèrerais ne pas" dans la version originale, est poussé à l'extrême sans que jamais il ne se justifie. Il fuit plutôt que d'affronter le pouvoir de son patron qui n'a plus aucune prise sur lui, démontrant ainsi que le refus de toute action peut être pire que l'affrontement, notamment en laissant l'adversaire dans une position de vide et d'impossibilité de réagir. 

Je ne ferai pas de comparaison entre la nouvelle et la bande dessinée puisque je n'ai pas lu la première mais il me semble qu'on a bien accès ici à l'attitude butée et incompréhensible de Bartleby, face au désarroi de son patron qui tombe progressivement dans une introspection provoquée par ce comportement. 
Cette introspection rejaillit sur le lecteur qui se voit placé dans la même position et est aussi amené à réfléchir à ce comportement. 

Les choix narratifs de Munuera renforcent cette identification car on suit le narrateur dans ses discussions avec un ami dans les rues de New York. 
Il s'interroge sur la conduite à tenir sans jamais vraiment parvenir à choisir une action efficace. 

L'esthétisme de l'album est très belle avec ces décors un peu flou mais dans des camaïeux de bleu ou de marron. 
Les images pleine page sont magnifiques et les personnages se détachent en traits nets sur ces fonds qui prennent parfois plus de place mais laissent aussi respirer. 
On peut aimer ou non le dessin des personnages, j'ai lu des billets qui le critiquait mais cela ne m'a pas dérangé. Ce sont des "types", des caractères et le trait marqué le renforce. 

Vous l'aurez compris, j'ai beaucoup aimé et je vous conseille cet album pour découvrir Bartleby ou le relire si c'est déjà fait. 

-> L'émission Ça peut pas faire de mal sur Bartleby










mercredi 24 mars 2021

Sur un air de fado de Nicolas Barral

Il y a quelques années, nous avons séjourné quelques jours à Porto.  
Je garde de ce séjour la beauté de la ville, la gentillesse des habitants et la douce chaleur de ce mois de décembre. 
Depuis, j'ai évidemment très envie d'en voir davantage et d'aller plus au sud. Bientôt peut-être mais en attendant, voilà une bande dessinée qui vous plaira si vous aimez ce pays vous-aussi, ou si vous avez envie d'en savoir un peu plus sur son histoire ou si vous avez juste envie de lire une bonne BD ! 




En août 1968, Salazar fait une chute en lisant son journal et se cogne la tête. 
Fernando Pais, médecin à Lisbonne, mène sa vie en célibataire endurci, sans faire de vague. Un matin, alors qu'il fait ses visites quotidiennes au siège de la Police d'état, il prend la défense de João, jeune garçon rebelle qui vient de déposer une surprise malodorante devant la porte. 
En suivant João pour s'assurer qu'il ne lui arrive rien et prévenir sa famille, Fernando découvre des gens attachants, pauvres mais dignes... 

En faisant connaissance avec cette famille, Fernando Pais se remémore son passé et voit sa vie changer insensiblement au fil des jours, comme le fait son pays. 
Nicolas Barral en profite pour nous plonger dans cette époque de terreur sourde où la police surveille dans l'ombre et peut faire basculer des vies en un instant. On suit les révolutionnaires d'autrefois et d'aujourd'hui, on entre dans le siège de la PIDE, police d'état qui ne s'interdit rien pour arriver à ses fins. 
Mais les cruautés du régime sont en arrière-plan et c'est là tout le talent de l'auteur. Fernando vit sa vie, il fait son métier, ses yeux voit ce qu'ils ne devraient pas voir, mais il poursuit son chemin. Cela ne veut pas dire qu'il est d'accord ou qu'on le déteste pour son inaction mais parfois, le temps de l'action n'est pas encore arrivé, ou il est déjà passé. 
Le personnage vit dans son monde remplit de nostalgie, de cette impression de beau malheur que dégage le Fado et il semble se laisser porter par les évènements qui le ramène finalement toujours à la révolution. 

Et puis il y a Lisbonne, superbement mise en lumière par les clairs obscurs. 
On y déambule dans plusieurs quartiers, les tramways sont omniprésents, ainsi que la mer et ses navettes. C'est beau, chaud, nonchalant un peu aussi.  

Vous l'aurez compris, j'ai vraiment beaucoup aimé ! Et vous ? Tenté ? 




vendredi 26 juin 2020

Dans la tête de Sherlock Holmes de Cyril Lieron et Benoit Dahan [BD]

Une belle bande dessinée, ça fait tellement de bien !! 
Pendant le confinement, toutes les BD sélectionnées pour le Prix du Polar SNCF étaient disponibles sur le site du Prix. 
Du coup, je me suis jetée sur ce titre et j'ai vraiment adoré ! 




Le travail fourni pour cette bande dessinée doit être absolument hallucinant ! 
Chaque page est un bijou ciselé avec des crayons ! 
Le format des cases, leur organisation joue avec le sujet du texte ou l'action d'un personnage. 
Quand Sherlock Holmes réfléchit, on se promène dans sa tête. 
Quand il lit le journal, les cases forment les deux pages du journal. 





Le trait est précis, avec un style très particulier. 
On aime ou pas, mais j'ai trouvé que cela allait vraiment bien dans cet ensemble entre la structure et le dessin. 
On ressent la pluie, la nuit, l'humidité, et le choix des couleurs qui répondent au sépia met complètement dans l'ambiance supposée de cette époque. 




Il y a aujourd'hui énormément de publications qui reprennent les personnages de Sherlock Holmes et Watson sur des modes plus ou moins fantaisistes. 
Cet album est vraiment original et se démarque de la masse. 
L'histoire reprend une des nouvelles de Conan Doyle qu'on prend plaisir à redécouvrir avec ces pages si riches que j'ai passé du temps à observer pour en voir tous les petits détails. 

Je ne sais pas si je vous ai convaincu, mais moi, j'attends le tome 2 avec une très grande impatience ! 


Et pour une fois, 
je crois bien que j'ai respecté 
une journée à thème pour le mois anglais ! 








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