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mardi 9 août 2011

Le dernier templier de Raymond Khoury


Je poursuis la publication de mes lectures des deux ou trois derniers mois avec ce livre très grand public.
Il traînait dans ma PAL depuis de longues années, sans que je me sois jamais décidée à le lire. Une soudaine envie d’ésotérisme, de templiers et de lecture facile m’a conduite jusqu’à lui.

Au 13e siècle, les templiers survivants doivent fuir St Jean d’Acre et emportent avec eux leur plus grand trésor jusqu’à ce qu’une tempête fracasse leur navire.
De nos jours, au Metropolitan de New York, on inaugure une grande exposition présentant les trésors du Vatican, quand soudain, quatre cavaliers templiers surgissent, saccagent l’exposition et volent de nombreux objets.
Parmi ces objets figure un encodeur templier qui semble être le seul objet qui intéresse l’un des cavaliers, ce que Tess, une jeune archéologue présente à l’inauguration observe attentivement. Questionnée par l’agent du FBI Sean Reilly, elle s’interroge sur ce cavalier et sur cet encodeur et va être entraînée dans l’enquête et les meurtres qui vont la jalonner.

Ce roman est dans la droite lignée du Da Vinci code, mais j’ai trouvé cela un peu mieux car je m’y suis moins ennuyée.
Le rythme est haletant, il se passe toujours quelque chose et les personnages sont pris dans un tourbillon qui les emporte de meurtre en meurtre.
J’ai quand même eu un peu de mal à rentrer dedans, et il m’a fallut 100 pages pour y arriver. Cela ne veut pas dire que le livre est mauvais, mais passé la scène de pillage de l’exposition, il y a une petite série d’évènements qui m’ont semblé superflus.
Ceci mis à part, les personnages sont bien campés, Tess et Sean apparaissent progressivement au lecteur et sont assez complexes pour que l’on y croie. Ils évoluent, ils ne sont plus les mêmes à la fin du roman, et leur comportement est parfois imprévu.
Bon, le méchant est un peu trop monolithique à mon goût, comme le religieux vicieux, mais ces personnages font partie de ce genre de roman.

Ce n’est donc pas un très grand roman, mais j’ai passé un bon moment.
J’aime bien les explications alambiquées portant sur les mystères historico-religieux, Marie-Madeleine et le Saint Graal et une nouvelle version du secret des templiers est toujours amusante. D’ailleurs, le dernier chapitre laisse un léger doute bien trouvé.  
Comme vous vous en doutez, en matière de secrets templiers, j’ai été servie.

Si vous êtes passionné par les templiers et si vous lisez tout ce qui en parle, si vous avez aimé le Da Vinci code (c’est mieux que le Da Vinci Code), si vous cherchez un livre léger avec un soupçon de mythe, de l’action, une histoire d’amour gentillette, ce livre est fait pour vous.
Un livre parfait aussi pour la plage !



L’adaptation télé est disponible actuellement sur le site m6 replay jusqu’à lundi prochain.
Je vais un peu spoiler dans les lignes qui suivent, mais j’ai regardé cette adaptation, et j’ai vraiment été déçu.
Je me suis posé plusieurs questions, et ce film a finalement rendu le livre beaucoup plus intéressant.
Certains personnages ont disparus, d’autres sont apparus. Le prélat est secondé par un homme de main et ne tue plus personne, la mère de Tess a disparu pour laisser la place à un ami rencontré lors de l’exposition, les morts ne meurent plus, ou de façon moins violente (le livre est assez violent). Le village disparu est retrouvé sous la cendre d’un volcan et plus sous un lac. L’histoire entre Tess et Sean est réduite au minimum syndical, ce qui pose quand même un problème de cohérence.
Mais ce qui m’a le plus manqué, c’est le questionnement religieux. Dans le roman, Sean est un catholique pratiquant qui s’interroge sur le bien fondé de la découverte qu’ils font. Ce questionnement rejaillit forcément sur le lecteur et va plus loin que la simple évocation de la religion romaine.
Je vous avoue que j’avais envie de regarder ce film pour deux raisons. Je voulais voir à quoi ressemblait l’encodeur et je voulais aussi comparer. Mais les modifications sont vraiment trop dommageables pour l’histoire originelle.
En bref, si vous regarder ce film, vous aurez passé un moment devant la télé, mais prenez plutôt le bouquin.


Revenons au livre.
Un livre de moins dans ma PAL (et il était là depuis longtemps), un livre de plus pour l’ABC challenge 2011, un métier validé pour le challenge Petit bac (bah quoi, templier c’est un métier !) et une étape pour le Tour du monde car l’auteur est libanais. 





vendredi 29 juillet 2011

Parle-leur de batailles, de rois et d’éléphants de Mathias Enard


Cela fait plusieurs jours que j’ai terminé ce livre, et je dois avouer que je ne sais toujours pas ce que j’en pense.
Ce petit livre est surprenant, bizarre et assez indéfinissable. Du coup, il m’est difficile de faire un billet cohérent et argumenté, et j’ai l’impression d’avoir manqué quelque chose.
J’ai lu de nombreux billets très enthousiastes, et le mien le sera beaucoup moins.
Cela ne doit pas vous empêcher de le lire si vous en avez envie, car je pense que mon avis est très personnel et que c’est un très beau texte. Ce serait quand même dommage de passer à côté.

En conflit avec le pape qui refuse de le payer, Michel Ange se réfugie chez lui en Toscane, sans que personne ne le sache. Il tâche de veiller aux besoins de sa famille et de travailler aux projets en cours.
C’est alors que surgissent deux moines avec une invitation. Le sultan de Constantinople invite Michel Ange pour qu’il lui construise un pont.
Le sculpteur refuse d’abord puis accepte, espérant être grassement payé pour pouvoir épancher ses dettes.
Arrivé sur place, il doit attendre que le vizir le reçoive. L’attente s’étire, puis Michel Ange découvre la ville, les coutumes locales, Ste Sophie. Il fait faire les plans de l’église devenue mosquée, il dessine, il travaille.
Guidé par Mesihi, poète et cicérone du sculpteur, il fait aussi la connaissance d’une créature superbe qui l’envoûte littéralement.

La première qualité de ce livre est d’être bien écrit. Les textes sont pluriels, ils mêlent les descriptions, les visites de la ville, les listes de Michel Ange ou ses lettres authentiques.
L’érudition, les recherches de Mathias Enard ont visibles et l’on sent à la fois les documents d’archives et le travail de l’auteur.
Les chapitres courts sont une alternance de textes très différents, parmi lesquels la voix du danseur est celle qui m’a le plus envoûtée.  
Rédigés à la première personne, les quelques chapitres qui le concernent enchaînent les phrases courtes, l’atmosphère est intimiste et le discours s’adresse directement à Michel Ange.
C’est sans doute cette adresse directe qui a fait que ces chapitres m’ont touchés, face à ceux qui décrivent les déplacements du sculpteur dans la ville en utilisant uniquement les mouvements de celui-ci.
Je crois que ce mode narratif est trop sec pour moi. Je ne me suis pas identifiée aux personnages qui m’ont semblé trop effleurés ou trop esquissés. Seul le singe m’a un peu ému.
Michel Ange est impétueux, instable et emporté. Il ne se maîtrise pas et semble en souffrir. Ces traits de caractère sont sans doute ceux que l’on trouve dans les documents de son époque, mais j’aurais apprécié que son travail soit davantage évoqué.
C’est une part importante de sa vie, de son existence, et cela m’a manqué.

Ce livre va rester dans ma bibliothèque et j’essayerai de le relire plus tard.
C’est un joli texte avec une belle fin (oui, oui, je la trouve belle, je suis un peu bizarre) et de beaux moments, mais avec certains passages qui ne m’ont pas emballés.
Comme je l’ai dit plus haut, c’est un avis très personnel et si cette lecture vous tente, n’hésitez pas.


Le roi de ce livre me permet de valider une participation au challenge Petit bac, catégorie métier. Je valide aussi ma dernière participation pour le challenge 1% littéraire et une lecture pour le ABC challenge 2011.
Et une première lecture pour le challenge animaux du monde de Sharon avec ces éléphants. 







mercredi 20 juillet 2011

Le mec de la tombe d'à côté de Katarina Mazetti


Ce livre est le premier que j’ai acheté quand j’ai ouvert ce blog, après avoir lu beaucoup de billets enthousiastes.
Comme cela m’arrive souvent, je l’ai ensuite posé sur ma PAL en attendant le bon moment pour le lire. Ayant lu des billets moins enthousiastes depuis cet achat, je ne me suis pas précipité pour l’ouvrir et j’ai trouvé qu’une lecture commune, c’était une bonne occasion de ne pas le laisser moisir.

Désirée vient de perdre son mari. Elle se rend presque chaque jour sur sa tombe où elle croise parfois un homme qui fleurit la tombe d’à côté, Benny.
Alors que la dalle funéraire de son mari est austère et minimaliste, celle de ses voisins est surchargée et vraiment kitsch. Tout les oppose, comme Désirée et Benny, qui tombent chacun amoureux du sourire de l’autre sur un malentendu.
Désirée est bibliothécaire, elle s’habille discrètement et habite un appartement moderne aux murs peints en blancs. Benny est agriculteur, il n’a pas fait d’études et s’occupe seul de son exploitation. La ferme qu’il habite n’a pas bougé depuis la mort de sa mère et est envahi par les souvenirs et la poussière.
Comment ces deux là pourraient-ils vivre ensemble ?

Je dois d’abord vous avouer que j’ai trouvé les 100 premières pages de ce livre moches !
Mon opinion a un peu changé dans le dernier tiers du livre, et je l’ai terminé moins péniblement que je ne l’avais commencé, mais il y a quand même des passages qui m’ont dérangé, des petites phrases qui ont coupé mon élan.
J’ai eu l’impression de lire un Anna Gavalda cynique où l’auteur s’égarait de temps en temps et laissait libre cours à ses penchants orduriers.
Il y a quelques beaux passages, qui commençaient à m’emporter, puis tout à coup, paf ! je trébuchais sur une phrase qui dénotait et cassait toute la magie du texte.
J’ai bien compris que Benny n’était pas un grand intellectuel, et que Désirée se pense plus douée qu’elle ne l’est, mais tout de même, certains passages m’ont heurté et j’ai plusieurs fois faillit refermer ce livre sans le terminer.

L’histoire elle-même n’est pas très originale.
Elle ressemble d’ailleurs beaucoup à celle de la Délicatesse que j’ai lu le mois dernier. Il faut croire que c’est un sujet à la mode qui se résume rapidement : une femme veuve qui n’aimait pas vraiment son mari mais ne le savait pas, rencontre un homme qui ne lui correspond apparemment pas mais est fait pour elle.
Et alors ? Quelle est la valeur ajoutée apportée par Katarina Mazetti ici ?
La situation de départ est plutôt lugubre mais c’est original. Un cimetière, deux personnes en deuil, un lieu triste qui prélude à une histoire d’amour, ce n’est pas si commun.
La fin du livre est aussi bien trouvée. Alors qu’on s’attend à un happy end, il s’agit davantage d’une fin ouverte, ce que confirme la publication d’une suite il y a quelques mois.

C’est donc bien le style qui m’a le plus dérangé.
Je reste une inconditionnelle des romans distingués et Flaubert est pour moi le maitre de la scène de fesse qui se cache dans le texte (il faudra que je vous parle un jour de la perversion d’Emma Bovary…). Mais ce n’est pas non plus ce qu’il y a dans ce livre, ce sont plutôt de petits passages aux termes mal choisis.
Pourquoi être vulgaire quand on peut ne pas l’être ? Qu’est-ce que cela apporte de plus dans ce petit roman ?
Je cherche encore.

Vous l’aurez compris, pour une fois, je ne conseillerai rien.
Je vous invite à vous faire votre propre opinion. Les 100 dernières pages ayant un peu modifié mon jugement, je ne voudrais pas être à l’origine d’un enlisement de votre exemplaire au fond de votre PAL ;-)
Et puis si je tombe un jour sur la suite, à la bibliothèque, par exemple, je le lirai peut-être rapidement pour savoir quand même ce qui arrive à Benny et Désirée.


Cette lecture était partagée avec Gaëlle, Frankie, Mrs Pepys, Miss alfie, L'encreuse et organisée par George. (laissez moi un petit commentaire, si vous aussi étiez de la partie :)
Et je découvre plein de blogs avec ces lectures communes, c'est super ! 



Je valide aussi la lettre M pour le challenge ABC 2011 et j'enlève un livre de ma PAL conséquente.



mardi 28 juin 2011

Au cœur des Himalayas d'Alexandra David-Néel



Je ne sais pas si je vais être très objective dans ce billet, car j’ai lu ce livre en visitant les lieux dont parle l’auteure.
Je ne serais donc probablement pas un bon juge pour vous parler des descriptions ou de l’évocation des lieux, puisque je les avais sous les yeux.
D’un autre côté, je ne crois pas que ce soit le plus important dans ce qu’écrit Alexandra David Neel. Elle répète assez souvent que ce qui l’intéresse, ce sont davantage les gens, leurs pensées, leurs façons de vivre plutôt que les paysages. Pour elle, un « paysage » est d’ailleurs quasi uniquement constitué par les gens qui l’habitent, ce qui fait qu’elle passe plus de temps à les décrire qu’à s’attarder sur le décor.

Mais il me faut également dire quelques mots de l’auteur avant de parler du livre. Cette femme, décédée à l’âge vénérable de 100 ans et demi, a été la première occidentale à visiter le Tibet à une époque où aucun étranger n’était autorisé à y entrer. A dos de mulet ou à pied,  accompagnée d’un guide et parfois de porteurs, elle a arpenté les Himalayas, a visité Lhassa, a appris le tibétain et l’hindou, et est même devenue sadou !

Pendant ses voyages, elle remplissait des petits carnets, prenait des notes en vue de la rédaction de ses mémoires. Elle a ainsi pu laisser de nombreux récits de voyage, mais a aussi publié des guides sur le bouddhisme qui constituent toujours une référence aujourd’hui.

Dans ce livre, Alexandra David Neel se rend au Népal, pays interdit aux étrangers en 1912. Seuls quelques observateurs britanniques étaient autorisés à séjourner à Katmandou, pour « observer la situation ». Si d’autres voyageurs souhaitaient s’y rendre, il fallait demander une autorisation spéciale, et la route imposée par le gouvernement était destinée à décourager les voyageurs de revenir seuls.
Grâce à des amis hauts placés, Alexandra David Neel se voit proposer ce séjour et bien qu’elle n’en ait pas particulièrement envie, elle se rend à Katmandou. Ce point a son importance, car elle se montre souvent très critique à propos des Népalais. Dans son récit, elle raconte le voyage, les coutumes locales et décrypte certaines pratiques religieuses.

L’avantage de ce livre, pour le voyageur, c’est qu’il permet de comprendre certaines particularités du pays. Les coutumes religieuses, par exemple, et le mariage bouddhisme-hindouisme ou les relations des Népalais avec les Tibétains sont analysés par une femme qui connaît parfaitement ces populations.
Son discours est à la fois simple et détaillé, elle se place du point de vue de l’occidental, tout en se référant à une réalité indienne qui lui permet de faire des comparaisons. Elle est ainsi très claire et son lecteur dispose des clés principales de compréhension. 

Pendant son voyage, Alexandra David Neel suit un circuit qui est resté le même aujourd’hui et m’a amené à m’interroger sur la quasi impossibilité à l’époque comme aujourd’hui d’aller rencontrer des Népalais de la campagne profonde.

J’ai aussi pu constater que les lieux n’avaient pas beaucoup changés. Alexandra David Neel visite les même lieux que ceux qui sont visités par les touristes pressés d’aujourd’hui, mis à part Pokhara qui a été développé plus tard.
Restituant l’atmosphère de ces lieux, l’auteure essaie de nous faire comprendre le fonctionnement de la société népalaise, son rapport souvent tendu avec des populations installées depuis des décennies mais non népalaises comme les Tibétains.
Ces explications laissent entrevoir une population fière de son pays mais proche du racisme et trop enfermée sur elle-même pour pouvoir se développer de manière harmonieuse. Pour Alexandra David Neel, les Indiens sont méprisés par les Anglais, mais ils le leur rendent bien, alors que les Népalais croient les dominer et ne les voient pas approcher. Mais son point de vue doit être pris pour ce qu’il est : un point de vue personnel. Elle reste fasciné par son voyage au Tibet et habite en Inde. Elle a donc un discours assez orienté et ne le cache pas.
Cela n’a toutefois pas d’incidence pour le lecteur, et ce livre reste une jolie découverte de ce pays.

Si vous allez au Népal, si vous êtes amoureux de l’Himalaya, des montagnes, si vous aimez les récits de voyage, si vous voulez être dépaysé en 100 pages, jetez-vous sur ce petit livre, vous serez comblé.


Cette lecture vient compléter :



mardi 8 février 2011

Jézabel d'Irène Némirovsky

Certains billets de lecture me résistent sans que je sache pourquoi.
Celui-ci en est un, peut-être parce que j’aime vraiment cet écrivain et que je ne suis pas sure que ce livre me permette de vous faire partager ce sentiment. Je vais essayer quand même J Pour mettre toutes les chances de mon côté, je suis même revenu au stylo et au papier, histoire de me poser pour l’écrire.

En plus du nom de l’auteur, c’est le résumé de la 4e de couverture qui m’a attirée vers ce livre. La lecture des premières lignes à la librairie a achevé de me convaincre de le mettre dans mon panier. Je suis comme ça. Si je commence un livre, il fait ensuite partie de mes petites obsessions jusqu’à ce que je retourne l’acheter. Autant le prendre de suite, donc.

Gladys Eysenach, femme d’une cinquantaine d’année de la haute société parisienne, est accusée d’avoir assassiné son jeune amant le soir du nouvel an. Son procès montre une femme effondrée, abattue, silencieuse mais très belle encore.
Elle fascine l’assistance par sa prestance, la souffrance qui émane d’elle et le mystère qui l’entoure. Ne répondant aux questions posées que lorsqu’elle y est obligée, elle ne livre rien de ce qui a motivé cet assassinat, mais avoue tout pour aller plus vite.
Sa meilleure amie vient témoigner en laissant apparaître de vieilles rancœurs, le procureur tourne le témoignage de sa femme de chambre pour la faire passer pour une femme délurée, l’homme qu’elle devait épouser, aristocrate italien, ne peut expliquer son geste. Les amis du mort témoignent aussi de visites à la fin desquelles Gladys laissait toujours de grosses sommes d’argent à Bernard Martin, un jeune homme sans histoire qu’elle a sans doute pris dans ses filets avant de l’assassiner. Ce geste ne s’explique pourtant pas, et personne ne parvient à savoir pourquoi elle l’a tué.

Jézabel est le 2e livre d’Irène Némirovsky que je lis après le Bal. Comme dans celui-ci, le sujet est traité sur un ton doux-amer. Il n’y a aucun heurt, aucune critique frontale mais une mise en situation qui laisse un sentiment de malaise.
Gladys est une femme superficielle, futile, qui n’a vécu que pour elle et pour profiter de sa beauté physique, si bien qu’il ne lui reste plus rien. Elle a négligé sa famille, ses proches par coquetterie et vanité. Dépensant sans compter, elle n’a pas su s’attacher durablement et a repoussé ceux qui l’aimaient.
Cette femme devrait être détestable, mais tout le talent de l’auteur est là. Je ne dirais pas non plus que j’ai aimé cette femme, la critique est vraiment acerbe et il serait difficile de s’identifier à ce personnage.
C’est alors son histoire qui passe au premier plan. Que lui est-il arrivé pour qu’elle finisse par tuer un jeune homme de 20 ans ?
Qui était ce jeune homme ? Pourquoi lui donnait-elle de l’argent ?
Après le récit du procés, Irène Némirovsky raconte la vie de cette femme, son errance, sa fuite et les pages se tournent pour parvenir au dénouement, pour comprendre et découvrir les abymes de noirceur dans lesquels elle s’est enfoncée.


On a dit d’Irène Némirovsky qu’elle était antisémite, on lui fait parfois un procès d’intention, critiquant violemment ses écrits qui auraient appuyé les critiques faites contre les juifs.
Accuser d’antisémitisme une femme morte avec les siens au camp d’extermination d’Auschwitz m’a toujours paru une cruelle ironie.
Surtout aujourd’hui, alors que l’on écrit tant de choses contre ceux qui ont refusé que l’on « célèbre » un antisémite, fut-il un grand écrivain.
C’est vrai que Némirovsky critique avec force la haute bourgeoisie juive française. Les femmes sont futiles et décadentes, quand les hommes sont lâches et impuissants. Ils n’ont aucune ambition, aucun but apparent si ce n’est le plaisir. Mais elle décrit avant tout le milieu qu’elle connaît, et si certains noms sont juifs, il n’y a aucune autre indication qui permet d’affirmer que ces textes sont antisémites.
Il me semble qu’il y est plutôt question de peindre une certaine frange de la société, pour une auteure qui appartenait à un milieu intellectuel d’avant-garde et avait à cœur de se faire connaître. Pour cela, elle a publié dans Gringoire, sous pseudonyme, et dans Marianne, nettement plus à gauche.
Quoi qu’il en soit, il semble bien que l’histoire ait jugé pour elle.

Si vous ne connaissez pas Irène Némirovsky, je vous conseille le Bal qui est un petit bijou. Celui-ci est passionnant, mais pour un premier contact, il est très critique et assez noir.




Ce roman est ma deuxième lecture pour le challenge ABC 2011, une deuxième aussi pour le challenge Petit Bac (catégorie prénom) et la première pour le challenge Dames de lettres.




jeudi 13 janvier 2011

Quand souffle le vent du nord de Daniel Glattauer


Cet été, sur Europe 1, un livre par semaine était lu tous les après-midi par des comédiens pendant 30 minutes. Je vous en ai parlé ici à l’époque.
Évidemment, 5×30 minutes, cela ne suffit pas pour lire Les Témoins de la mariée ou ce livre, Quand souffle le vent du nord. Je suis donc restée un peu sur ma faim et j’ai attendu de pouvoir lire la suite avec une certaine impatience.
Il faut dire que l’histoire, sans être trépidante, est construite sur une question centrale qui ne se résout qu’à la dernière page.
   
Le 15 janvier, Emmi Rothner tente de résilier par mail son abonnement à un magazine local. Elle envoie donc un mail, signalant qu’elle souhaite cesser son abonnement et demandant la marche à suivre.
Un mois et demi plus tard, après plusieurs mails sans réponse, elle envoie un courriel un peu agressif auquel répond un monsieur, Leo Leike, qui lui indique qu’elle s’est trompée d’adresse. Elle s’excuse.
Neuf mois plus tard, Emmi Rothner envoie un courriel groupé présentant ses vœux de fin d’année. Leo Leike, l’un des destinataires du mail, lui répond à nouveau pour lui dire qu’il ne la connait pas et qu’il n’apprécie guère ce procédé impersonnel et indélicat.
Une correspondance de plusieurs mois va alors débuter, faite d’échanges de courriels de plus en plus intimes où les sentiments de chacun affleurent peu à peu.

Le procédé est original et l’auteur renouvelle à coup sûr le roman épistolaire à la sauce 21e siècle.
J’ai toutefois eu l’impression qu’il s’agissait d’un procédé un peu cosmétique.
Certes, il aurait été difficile de faire de même avec des courriers simples, et les lettres manuscrites sont généralement plus longues et moins spontanées que des mails enchainés qui ne comportent que quelques lignes.
Mais il n’y a ici aucun frais stylistique, pas d’attention particulière à la langue et même une faute d’orthographe persistante (peut-être due au traducteur). Je me suis demandé si l’auteur aurait pu écrire de longues lettres à la Choderlos de Laclos, question purement rhétorique qui ne sert à rien, je vous l’accorde.

Quoiqu’il en soit, je me suis un peu ennuyée au milieu du livre.
J’avais beaucoup aimé ma première écoute. Les voix des comédiens qui lisaient les différents mails étaient agréables et cette forme d’écriture se prêtait parfaitement à une lecture à deux voix.
Les messages sont courts, ce qui demande une attention également courte de la part de l’auditeur, et comme il n’y a aucun commentaire ni narrateur, c’est facile à suivre.
J’ajouterais que le contenu est assez répétitif, ce qui joue également en faveur de l’écoute de ce livre.
Pour la lecture, au contraire, les 100 premières pages m’ont parues intéressantes, on découvre les personnages, leur vie, leurs interrogations et Léo propose à Emmi de la rencontrer dans un bar sans la rencontrer. Ils seront présents tous deux, pendant deux heures, mais sans signaler leur présence et chacun pourra choisir à qui il veut que l’autre ressemble.
Ce rendez-vous passé, une nouvelle question survient inévitablement. Faut-il ou non se rencontrer vraiment ? Et pendant 200 pages, la question se pose…
Et c’est là que j’ai trouvé cela un peu long. 100 pages de moins auraient sans doute permis d’alléger un peu ces atermoiements où Emmi est franchement désagréable.

En bref, c’est un livre qui se lit malgré tout très bien (avalé en deux soirées), mais qui doit très bien s’écouter aussi.
Si vous aimez Marc Lévy (enfin, en vrai, j’ai jamais lu), les romans épistolaires (ça non plus, en vrai, moi j’aime pas), la chick litt (ah bah ça non plus, j’en lis pas beaucoup), vous aimerez ce livre (c’est peut-être pour ça, que je me suis ennuyée finalement).


Edit : que les non-lecteurs de Marc Lévy ne m'en veuille pas, comme je le dis, je ne l'ai jamais lu et sa réputation ne m'encourage pas à le lire. Le livre de Glattauer mérite donc que je fasse ce petit correctif, car il est néanmoins bien écrit et l'idée est vraiment originale. Si j'ai pensé à Marc Lévy, c'était surtout pour la thématique de l'histoire d'amour originale, et non pour faire une comparaison. Et attirons les lecteurs de Marc Lévy vers de meilleurs auteurs ! 



Malgré cet avis qui peut paraître mitigé, je remercie vivement Leiloona qui m’a permis de connaître la fin de cette histoire (non, non, je ne vous la dirai pas).

C’est aussi ma première validation pour le challenge ABC 2011 et un pays de plus, l'Autriche pour le défi Tour du monde



mardi 11 janvier 2011

Renouvellement de challenges

Je poursuis ma mise à jour des challenges du mois de janvier, par deux challenges qui ne viendront pas s'ajouter à la longue liste de challenges qui doivent me permettre de vider (un peu) ma PAL, mais qui viendront renouveler deux d'entre eux. 

Ces deux challenges n'ont pas été terminés l'an passé. 
Il était donc logique que je les prolonge. 


Le premier est le challenge Bienvenue en Inde qui avait été proposé par Soukee et Hilde
J'avais prévu de lire deux livres, j'en ai lu un seul. 
Ce n'est pas grave puisque les filles remettent ça avec L'Inde en fête
Le principe est simple, elles ont sélectionné 5 fêtes populaires en Inde et y ont associés des thématiques. 
A chacune de ces fêtes, les participants publieront donc un billet correspondant au sujet choisi. 
Si cela vous tente, c'est par ici.


Et voici le programme et les lectures que je prévoie :


Shivaratri (12 février 2010) Fête de Shiva  = un billet d'un livre de littérature indienne / sur l'Inde.
Meurtre dans un jardin Indien de Vikas Swarup
  Le Mewar Festival d'Udaipur (du 6 au 8 avril) = au moins un billet d'un livre sur la condition féminine en Inde
(aucune idée)
Festival de cinéma asiatique et arabe à Delhi (10 au 20 juillet) = au moins un billet pour un film Bollywood et /ou un billet pour un livre sur le thème du cinéma indien
Devdas   (j'adore )
Diwali 17 octobre  = un billet pour un roman de littérature indienne / sur l'Inde
Loin de Chandigarh de Tarun Tejpal
Konark Dance Festival (1er au 5 décembre) = un billet pour un livre indien et/ou un billet pour un film Bollywood
(pas encore d'idée)



Le second challenge est le challenge ABC. 
En 2010, j'ai lu 4 livres. Pas terrible. 
Comme je commence à mieux sélectionner les challenges et autres défis, j'ai refait ma liste et je pense pouvoir faire beaucoup mieux cette année. 
Nanet, qui organise cette édition sur le forum Livraddict a proposé de corser un peu la chose en s'imposant un nombre minimal de page (5200) et en adoptant la contrainte de varier les genres.  

Voici ma nouvelle liste : 

  • Agus Milena : Mal de pierre (123 pages, littérature contemporaine)
  • Barrière Michèle : Souper mortel aux étuves ( 344 pages, polar historique)
  • Coben Harlan : dans les bois (422 pages, polar noir)
  • David-Neel Alexandra : Voyage d’une parisienne à Lhassa (372 pages, récit de voyage)
  • Enard Mathias : Parle-leur de batailles… (153 pages, nouvelle)
  • Follet Ken : Les lions du Panshir (405 pages, espionnage)
  • Glattauer Daniel : Quand souffle le vent du nord (352 pages, littérature contemporaine)
  • Huong Duon Thu : Au Zénith (704 pages, Littérature documentaire)
  • Izner : mystère rue st père (282 pages, policier historique)
  • Jackson Brown Lilian : Le chat qui lisait à l’envers (221 pages, polar américain)
  • Khadra Yasmina : L’automne des chimères (193 pages, polar algérien)
  • Lerouge Gustave : Le Docteur Cornelius  (206 pages, roman feuilleton)
  • Mann Thomas : Mort à Venise (188 pages, Classique)
  • Nemirovsky Irène : Jézabel (217 pages, littérature française)
  • Oates Joyce Carol : Les femelles (331 pages, Littérature américaine)
  • Perry Anne : La révélation de noël (184 pages, polar historique)
  • Quignard Pascal : Villa amalia (300 pages, littérature contemporaine)
  • Ricard Mathieu : L’art de la méditation (154 pages, essai)
  • Sagan Françoise : Bonjour tristesse (153 pages, Classique 20e siècle)
  • Tremayne Peter : L’absolution par le meurtre (284 pages, polar historique)
  • Ungerer Tomi : Guillaume, l’apprenti sorcier (40 pages, jeunesse)
  • Vargas Fred : Sous les vents de Neptune (441 pages, polar français)
  • Walters Minette : La Muselière (384 pages, policier)
  • Xiaolong Qiu : Visa pour Shanghai (374 pages, polar chinois)
  • Yokomizo Seishi : Le village aux huit tombes (372 pages, polar japonais)
  • Zweig Stefan : Le voyage dans le passé (177 pages, classique)


Avec cette liste, je totalise 7376 pages et plein de genres et de pays différents. 



vendredi 27 août 2010

L'Astrée d'Honoré d'Urfé

J'ai un (petit) stock de Classiques qui traine sur mes étagères depuis la fin de mes études de lettres (il y a plusieurs années).
Je me dis toujours, avec un peu de mauvaise conscience, que je les lirais plus tard, qu'il faut garder « une poire pour la soif », un bon livre à lire en cas de pénurie (Hahaha ! Une pénurie de livre chez moi ! Cette blague !).
 Parmi ces livres, on trouve La Religieuse, Les beaux quartiers ou la Goutte d'or.
On trouvait aussi L'Astrée d'Honoré d'Urfé, mais ça y est, je l'ai lu.

Le résumé de l'un des premiers romans chorales de la littérature française est difficile à faire.
Publié en plusieurs livraisons, de 1607 à 1627, il est composé de 6 parties.
Les trois premières ont été écrites par d'Urfé mais lorsqu'il décède, la quatrième partie entamée est terminé par son secrétaire. L'édition Folio présente une 5e et une 6e parties, probablement rédigées par le Sieur de Gaubertin, qui sont assez différentes des 4 premières.

L'histoire principale de l'Astrée, relativement connue, est centrée sur les personnages d'Astrée et de Céladon.
Au 5e siècle, dans le Forez, deux bergers s'aiment d'un amour parfait. Malheureusement, à la suite de perfidie et d'illusions, Astrée croit que Céladon la trompe. Elle le chasse donc et lui interdit de la revoir. Désespère, Céladon se jette dans le fleuve. Heureusement, il est sauvé par la princesse Galathée qui tombe amoureuse de lui. Trop malheureux, il la repousse et va s'installer dans les bois. Pendant ce temps, Astrée s'est aperçue de son erreur et est rongée par le remord.
C'est alors qu'un druide propose à Céladon de se travestir en femme pour approcher Astrée sans courir le risque d'être repoussé. Déguisé en Alexis, Céladon devient l'amie d'Astrée. Mais elle ne tarde pas à le reconnaître et lui ordonne de mourir pour expier cette tromperie. Elle promet aussi de ne pas lui survivre.
Les deux amants se rendent donc à la fontaine de vérité pour être dévorés par les bêtes qui la gardent, et apprennent alors qu'ils ont été victimes d'un enchantement. Enfin délivrés, ils repartent unis et heureux.
La princesse Galathée est aussi l'héroïne d'une intrigue secondaire, puisqu'elle est aimé par le guerrier Polémas, fin stratège, qui convoite la jeune femme et le trône dont elle héritera à la mort de sa mère. Là encore, l'histoire se termine bien et le guerrier est éliminé au profit de l'amoureux de la princesse, Lindamor.
Au fil du récit, les personnages racontent des histoires secondaires dont ils sont censés s'inspirer pour leur propre vie. C'est ce qui permet de dire qu'il y a plus de 40 histoires dans ce roman.

Bien entendu, pour lire ce roman, il faut se mettre dans l'esprit.
L'écriture du 17e siècle n'est pas spécialement en vogue de nos jours et on peut être un peu désarçonné. Mais j'aime chercher les clés de ce genre de roman, essayer de deviner quel est le personnage de cour décrit sous un autre nom. 
L'auteur voulait proposer aux aristocrates de son temps un modèle moral, politique, philosophique. Le roman présente le principe d'une « honnête amitié » et se veut un « miroir des princes ». Une fois ce présupposé énoncé, c'est plutôt amusant à lire. Il y a de nombreux rebondissements et les personnages reparaissent régulièrement, l'auteur ayant construit son œuvre de façon assez ordonnée.
J'avais déjà lu le Roman comique (oups) Bourgeois de Scarron que j'avais beaucoup apprécié (mais il est inachevé). J'ai bien aimé celui-ci aussi.

Cette lecture est la troisième pour le challenge ABC et ma contribution pour aout au challenge J'aime les Classiques

lundi 9 août 2010

Mort d'une héroïne rouge de Qiu Xiaolong

En ce moment, je lis des livres choisis de façon inhabituelle (pour moi, en tout cas).
J’ai parlé il y a quelques jours de L’Autre moitié du soleil, lu dans le cadre d’un partenariat, mais j’avais lu juste avant un roman policier Mort d’une héroïne rouge, choisi uniquement parce que le nom de l’auteur commençait par un X et que cette lettre me manquait pour le challenge ABC.
Je vous avouerais que je ne suis pas sure que Xiaolong soit bien le nom et Qiu le prénom de l’auteur, mais ça n’est pas si important ? Non ?

Ce roman policier est le premier d’une série qui commence à être assez longue et  comporte déjà 7 volumes, si mes informations sont exactes.
L’inspecteur principal Chen est le héros de cette série. Il est à la fois policier et poète, ce qui ne manque pas d’originalité, et se débat entre sa conscience personnelle, son métier de policier et les impératifs du parti.
Dans ce premier opus, on découvre un ensemble de personnages et la position particulière de ce héros.
Il a réussi à se faire une place enviable au sein de la police, grâce à son réseau d’influence, mais ses convictions politiques sont vite ébranlées lorsqu’il se heurte à ce que nous nommerions la raison d’état. On s’aperçoit vite, d’ailleurs, qu’il est très conscient du jeu qu’il faut jouer pour conserver sa place, et que son implication dans le communisme est assez limitée.
Son adjoint Yu croit encore moins que lui au communisme, mais aime son travail. Hostile à son supérieur au début du roman, il l’apprécie progressivement, et l’on sent se former un tandem solide, à la manière de Sherlock et de son cher Watson.
On croise aussi des personnages féminins, comme la mère de l’inspecteur Chen, la femme de l’adjoint Yu, une journaliste avec laquelle il passe quelques soirées, et une ancienne amie qui revient dans sa vie.
Le décor est planté.

Pour l’histoire, elle ressemble assez à une trame classique de roman policier, mais les implications politiques et la découverte de Shanghai lui apportent un peu de piquant :
Une jeune femme est retrouvée assassinée dans un canal. Il s’avère qu’il s’agit d’une travailleuse modèle de la nation, figure emblématique du régime qui doit représenter la perfection à atteindre pour l’ensemble des travailleurs chinois. Il n’est donc pas question d’attenter à son image pendant l’enquête, et l’inspecteur principal et son adjoint vont devoir composer avec la présence d’un commissaire politique pointilleux, avec un fils de dignitaire du parti pervers et influent, et avec des manœuvres politiques pour pouvoir résoudre l’enquête.
Je ne vous en dis pas plus, pour maintenir le suspens…

J’ai aimé ce roman dès les premières pages. Au début, je me suis dit que les longues tirades sur le communisme et ses opposants allaient m’ennuyer, mais c’est assez léger et la plupart du temps justifié par l’intrigue. Et j’apprécie aussi d’apprendre de nouvelles choses dans les livres que je lis. Et dans celui-là, j’ai appris plein de choses sur la Chine, sur le communisme, la révolution culturelle, la rénovation de Shanghai et l’ouverture au capitalisme.
Saviez-vous, par exemple, qu’il était possible pour les jeunes chinois de faire des études universitaires, mais quand celles-ci étaient terminées, ces mêmes jeunes étaient envoyés en rééducation politique à la campagne pendant une dizaine d’années. Impressionnant, n’est-ce pas ?

Vous l’aurez compris, j’ai vraiment aimé ce livre, et j’ai même déjà acheté la suite ! 


Ce livre est le deuxième lu pour le challenge ABC 2010




J'ajoute aussi un pays visité pour le challenge Tour du monde : la Chine.




Les tomes présents sur ce blog :
2.     Visa pour Shanghai
3.     Encres de Chine


jeudi 22 juillet 2010

Le Peintre de batailles d'A. Perez-Reverte


J’apprécie depuis plusieurs années les romans d’Arturo Perez Reverte.
J’ai commencé à le lire en dévorant le Tableau du Maitre Flamand, et en lisant ensuite le Club Dumas. Deux bonheurs de lecture.
Mais celui que je préfère reste la Peau du Tambour. C’est un roman sensible, plein de rebondissements, plutôt dans la veine policière tout en étant structuré autour d’une intrigue solide où les personnages ont de l’épaisseur.
Après l’avoir lu, c’était difficile de lire un autre roman de cet auteur et il me fallait le choisir avec précaution.
Eh bien, j’ai mal choisi ! Deux fois !
J’ai voulu enchainer avec Le Maitre d’escrime, et je me suis arrêtée au bout de 50 pages. J’ai laissé passer plusieurs années, et j’ai entamé le Peintre de batailles.
J’ai eu plus de courage, mais je l’ai lu en alternant sa lecture avec d’autres livres car la narration s’étire en longueur.
Faulques, un ancien photographe de guerre, a acheté une tour isolée sur les bords de la Méditerranée, où il a décidé de peindre une fresque immense, circulaire, représentant une sorte de sublimation de ce qu’il a vu en prenant toutes ses photos et pendant les guerres qu’il a vécu. Le travail est difficile, inspiré par les peintres qu’il admire, ce qui permet à l’auteur de citer et de décrire de nombreux tableaux de maître (là, les amateurs d’art seront comblés).
Puis un jour apparaît un homme, Ivo, qui affirme que Faulques l’a pris en photo pendant la guerre en Yougoslavie alors qu’il fuyait les zones de combat en uniforme et la mine défaite. La photo a fait le tour du monde, et Ivo accuse Faulques d’avoir brisé sa vie en faisant de lui une icone négative. Psychologiquement, l’homme vit très mal le « vol » de son image et sa notoriété involontaire.
Il va revenir chaque jour, et laisse deux semaines à Faulques pour finir la fresque. Ensuite, il le tuera.
Pendant ces deux semaines, ces deux hommes se racontent leurs vies et reviennent sur les évènements passés.  
Comme on l’imagine, il ne se passe pas grand-chose dans ce roman. Les jours se succèdent dans l’attente ou la réflexion, ce qui donne lieu au développement de différents thèmes.
L’importance de l’image de soi est ainsi abordée, de même que la différence entre la peinture et la photographie, et bien évidemment la question de l’origine du mal puisque l’auteur évoque différents conflits et guerres.
Mais la question centrale, il me semble, est celle du statut et de l’action induite du photographe. Dans un conflit, au cours d’un reportage, lors d’une prise de vue, le photographe influe sur la situation et peut provoquer les évènements. Quelle doit être sa position s’il tient compte de ce facteur ?
Si on aime la peinture et la photographie, ce livre est intéressant, il pose des questions au lecteur.
Si on a envie d’action, il faut passer à autre chose.
Je garde un avis mitigé.

Et hop, un livre lu pour le challenge ABC. 


Et un premier livre pour le challenge "Au bon roman" de Praline




Et un passage en Espagne pour le Challenge Tour du monde.

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