mercredi 22 avril 2015

Les notes de la mousson de Fanny Saintenoy

Un roman qui se passe à Pondichéry ne pouvait que me séduire.
Cette ville si particulière, cet ancien petit bout de France, ce lieu si original où se mêlent les influences, les modes de vie et les communautés éveille toujours en moi des souvenirs d’air chaud, de découverte, de nostalgie.
A Pondichéry, il y a à la fois la ville indienne et le quartier français, les vestiges de la colonisation et les marchés indiens, la communauté d’Auroville et le temple de Sri Aurobindo.
Il y a aussi une communauté française qui m’a semblé un peu particulière, fermée sur elle-même et qui refuse même l’entrée à l’Alliance Française.
Les contradictions de l’Inde…

A Pondichéry, Galta sent qu’il manque quelque chose à sa vie.
Il y a son mari, Lalchen, il y a son fils, Kanou, il y a Ahmma qui prend soin d’eux, mais du fond de son passé, un mystère la mine et l’empêche d’être heureuse.
A Paris, Angèle est gardienne dans une école.
Le soir venu, elle prend possession des lieux et rêve à sa vie d’avant

Ce petit roman a le défaut de sa qualité comme on dit.
Il est trop court !
En quelques pages, l’auteure dépeint une ambiance, une atmosphère et des personnages avec une économie de mots qui fonctionne parfaitement.
Il ne faut pas longtemps à Fanny Saintenoy pour nous plonger dans cette moiteur, dans cette torpeur qui a emporté Galta.
On visualise la maison familiale, les rues, l’ambiance et l’on ressent aussi le vague à l’âme des deux femmes.
Mais on aimerait s’y plonger plus longtemps, s’y repaitre encore et en savoir plus sur chacun des personnages.
Si Galta et Angèle sont bien décrites, les personnages secondaires éveillent l’intérêt du lecteur qui reste un peu sur sa faim.
J’avais envie de connaître un peu mieux Elena, de savoir ce qu’ils vont tous devenir, de découvrir davantage Pondichéry.
Et néanmoins cela fonctionne et nous offre une plongée dans ce petit monde vraiment dépaysante.

J’ai retrouvé les rues découvertes il y a quelques années, j’ai aimé découvrir le destin de ces deux femmes.
Angèle est émouvante, prisonnière par deux fois de sa vie, des décisions que d’autres ont pris pour elle.
Elle a manqué de courage, comme nous le faisons tous à un moment de nos vies.
Ce roman nous rappelle qu’il faut oser vivre sa vie, c’est ainsi qu’elle peut devenir belle et qu’on peut en être fier.

Et puis l’histoire est bien structurée.
On lit le premier chapitre sans vraiment comprendre, avant que tout s’éclaire à la fin du roman.
Le dévoilement est complet et je n’avais pas vu venir le chemin que prend le récit.
Fanny Saintenoy nous dépeint une communauté coloniale dure et qui ne pardonne rien.
J’aurais tendance à penser qu’elle n’a pas beaucoup changé dans certains endroits du globe, même si elle est un peu plus ouverte tout de même.

En bref, c’est un petit roman que je vous conseille ABSOLUMENT si vous allez en Inde, et surtout si vous allez à Pondichéry !

Si vous n’y allez pas, ce n’est pas grave. Posez votre serviette sur un coin de sable au soleil, mettez-vous sur votre chaise longue dans votre jardin (c’est mieux si vous avez bien chaud) et savourez ces 120 pages car elles passent très vite !


Pour une fois, je suis à l'heure pour une LC avec Enna ^-^ qui partage apparemment mon avis. 



Merci à Versilio et Babelio pour cette lecture dépaysante. 


lundi 20 avril 2015

Joseph de Marie-Hélène Lafon { Prix Audiolib }

Voilà un petit roman complètement inhabituel pour moi. 
Le thème et le ton ne me sont pas familiers et je préfère d'ordinaire les histoires où il se passe quelque chose. 
Ce n'est pas du tout le cas ici où l'auteur fait plutôt le portrait de ce Joseph qui donne son nom au roman.

A 59 ans, Joseph est ouvrier agricole. 
Il loue ses bras et il est très doué pour s'occuper des bêtes. 
Les vaches l'écoutent, il est soigneux, discret. 
Mais il n'en a pas toujours été ainsi. 
Après le départ de sa mère à Croisset pour aider son frère, Joseph a fait n'importe quoi. 
Il y a eu Sylvie, il y a eu les cures, il y a eu moins de travail. 
Aujourd'hui il va mieux...

Ce roman est une ode à la campagne et à la ruralité. 
Les descriptions sont soignées, l'écriture est ciselée et l'auteur manie la plume avec soin. 
La campagne est vue ici comme un lieu un peu bourru, opposé à la ville. 
On est de la campagne ou de la ville et les caractères y sont bien différents. 
La campagne ne bénéficie pas de cette opposition et passe tout de même un peu pour un lieu arriéré. 

Pas de nostalgie pour autant. 
Joseph voit passer les propriétaires de fermes, il constate qu'elles deviennent parfois des maisons secondaires sans pour autant le regretter. 
La roue tourne. 
Il égraine les vivants et les morts, ceux qui sont partis et ceux qui sont encore là en constatant que la vie passe. 

Joseph a l'air un peu simple, il n'est pas très futée.
C'est sans doute ce qui lui permet de se contenter de peu et d'accepter ces places d'ouvrier agricole. 
Il a peu de besoins, il ne demande rien et attend la fin. 
Là encore, les oppositions ne lui profitent pas. 
Son frère a réussi, il a des enfants, une famille et vit ailleurs, dans un lieu qui semble plus urbanisé et surtout plus agréable. 

C'est finalement le portrait d'un homme et d'un paysage qui s'offre au lecteur. 
Ce n'est pas mon genre de livre mais j'ai été sensible à l'écriture et aux allusions à Flaubert qui émaillent le récit. 
Les oppositions sont peut-être un peu trop tranchées pour moi mais dans le fil du livre, elles s'intègrent à la trame. 


Ce livre audio est très agréable à écouter. 
Marie-Christine Barrault est une lectrice expressive, avec une voix douce mais vive. 
C'est un peu délicat de dire cela ou pas très galant, mais son âge correspond parfaitement au roman. 
Joseph a 59 ans et j'ai eu l'impression qu'une femme du village me racontait cette histoire. 
C'est donc un très bon choix de l'éditeur pour un petit roman ciselé qui sonne bien à l'oreille. 
L'entretien avec l'auteur à la fin du livre audio apporte des informations sur le processus d'écriture et les références qu'elle revendique. 
La lecture d'un passage, par contre, ne m'a pas paru indispensable. 
L'auteur est moins expressive que Marie-Christine Barrault et cela n'apporte pas grand chose à l'ensemble. 
Sa durée (3 heures) vous permettra de le réserver pour un trajet en voiture ou en train. 



 Livre lu/écouté dans le cadre du Prix Audiolib 2015. 


vendredi 17 avril 2015

La piscine et la météo pour les petits

Deux petits livres pour les 2/5 ans, ça vous dit ? 
Ou deux petits livres très bien fichus ? 
Ou deux petits livres très intelligents ? 
Ou tout ça à la fois ! 





J'ai reçu Quel temps fait-il et Tous à la piscine ! il y a quelques jours, et ça tombait super bien, parce que samedi dernier, on est allé à la piscine pour la première fois et cette semaine, il a fait très beau pour la première fois depuis que ma crêpe Suzette est un peu plus grande et peut un peu comprendre. 

Elle a une préférence pour la piscine, mais moi je sais que ces deux livres vont lui plaire car ils sont à la fois beau et plein de surprises.




Voilà le premier, sur la piscine. 
J'ai l'impression que la piscine est toujours une sortie un peu exceptionnelle pour les enfants. 
En tout cas, pour moi, ça l'a été samedi dernier ! 
Se changer dans le vestiaire, mettre son maillot, aller dans l'eau, respecter les espaces, nager, ressortir de l'eau, se doucher, récupérer ses affaires, s'habiller... C'est compliqué pour un petit (et avec un bébé dans les bras).







Dans ce livre, les étapes sont dessinées les unes après les autres avec de jolis dessins colorés. 
Les pages sont riches et il s'y passe plusieurs choses que l'enfant peut montrer ou qu'on peut lui demander de trouver. 
Il y a aussi les inévitables petits volets en carton qui dévoilent des choses très concrètes, comme à la piscine. 
Ma fille a eu tendance à vouloir ouvrir toutes les portes du vestiaires. 
Le livre permet d'aborder ce "problème", comme celui du casier où il faut laisser ses affaires (le drame quand elle a réalisé).







Il y a aussi une petite serviette toute douce.





L'autre livre est conçu selon le même principe, mais pour la météo. 
Le dessinateur est le même, offrant là encore de belles illustrations. 
Chaque temps a sa double page et ses illustrations, là encore très riches avec plein de petits détails. 





Des éléments du livre coulissent, et d'autres tournent comme le bateau et les gouttes de pluie.






A la fin du livre, l'enfant peut tourner la flèche et indiquer le temps qu'il fait.




J'ai pour le moment une préférence pour la piscine qui nous parle davantage et qui permet d'expliquer plein de choses. 
C'est d'ailleurs le principe de la collection Kididocs. 
Mais dans quelques mois, le livre sur la météo sortira et je pense qu'il nous servira bien à comprendre le passage des saisons. 


Merci Nathan pour cet envoi qui nous a ravi dès l'ouverture de l'enveloppe !










mercredi 15 avril 2015

La photo du mois #7 : Signe du déclin industriel

Pas facile de choisir une photo ce mois-ci.
J'avais retenu l'expression "déclin industriel", mais en relisant mieux le thème proposé par Alban, j'ai vu qu'il nous demandait de plancher sur l'expression:
"Signe du déclin industriel" ! 

Alors signe ou pas signe ?

J'ai d'abord pensé à cet hôtel au sud du Népal déserté après plusieurs années de bons et loyaux services.
J'ai ensuite pensé à cet usine du Cambodge qui s'est arrêtée en pleine activité.

Mais finalement, je reste au Cambodge et dans la même ville avec cette photo de la gare de Battambang.
Autrefois florissante, cette ville (où a habité Marguerite Duras) possédait des usines et exportait du riz.
Mais à l'arrivée des Khmers rouges, tout s'est arrêté.

Le tourisme encourage le gouvernement à restaurer la ligne construite par les Français.
Ce serait très gênant pour les habitants qui utilisent les lignes dans la campagne pour circuler sur de petites plateformes de bambou (le bamboo train) mais très pratique pour développer l'accès à la région.

Qui gagnera ?







Et pour la promenade du 15 du mois, voilà les autres participants :

A'icha, Akaieric, Alban, Alexinparis, Alice Wonderland, Amy, Arwen, Aude, Autour de Cia, Ava, Bestofava, BiGBuGS, Blogoth67, Brindille, Calamonique, Cara, CetO, Champagne, Chat bleu, Chloé, Christophe, Claire's Blog, CécileP, Céline, Céline in Paris, Dame Skarlette, DelphineF, Dom-Aufildesvues, El Padawan, Estelle, Eurydice, Eva INside-EXpat, Fanfan Raccoon, François le Niçois, Frédéric, Galéa, Gilsoub, Giselle 43, Guillaume, Homeos-tasie, Iris, Isaquarel, J'habite à Waterford, Josette, Josiane, Journal d'une Niçoise, Julia, Kenza, KK-huète En Bretannie, Koalisa, Krn, La Fille de l'Air, Lau* des montagnes, Laulinea, Laurent Nicolas, Lavandine, Lavandine83, Les bonheurs d'Anne & Alex, Les Filles du Web, Loulou, Luckasetmoi, Lyonelk, magda627, Mamysoren, MauriceMonAmour, Memories from anywhere, Milla la galerie, MissCarole, Morgane Byloos Photography, My Little Reflex, MyLittleRoad, Nanouk, Nicky, Noz & 'Lo, Philae, Philisine Cave, Pilisi, Pixeline, princesse Emalia, Renepaulhenry, Rosa, Rythme Indigo, Salon de Thé, Sandrine, Sinuaisons, Suki, Tambour Major, Testinaute, Thalie, Tuxana, Utopique-Lily, Woocares, Xoliv', Yvette la Chouette.



Le salon des refusés de la Photo du mois !

Dans une heure, à midi, mon billet avec la photo du mois paraitra.
Mais comme le choix est chaque mois plus difficile, je vous propose aujourd'hui un billet des refusés !

Pour cette première édition, je vous emmène au Cambodge avec une usine de Pepsi-Cola qui s'est figée lors de l'arrivée des Khmers Rouges.
Le plus fou, c'est qu'elle est habitée par des gardiens qui veillent sur le bâtiment, entretiennent les jardins et surveillent les centaines de bouteilles vides !














Rendez-vous à midi pour la photo officielle !! 




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