jeudi 5 juin 2014

Nouveaux contes de Noël d'Anne Perry (épisode 1)


En ce 5e jour du mois anglais, je vous propose un billet en deux parties pour un recueil de 4 romans (donc deux fois deux romans si vous avez suivi). 
C'est aussi une lecture totalement hors saison, mais je l'ai commencé à Noël et elle a été terminé en février. 

Et voici la première partie :  

Anne Perry nous a habitués depuis quelques années à publier chaque Noël un roman dont le titre annonce la couleur.
N'ayant pas lu toutes les séries de l'auteur, je regardais ces romans distraitement chaque année en me demandant ce que cela pouvait bien valoir.
Et puis cette année, j'ai découvert qu'il y avait des recueils qui regroupaient ces romans.
Ayant lu les deux premiers tomes de la série Monk l'année passée, je n'ai pas hésité longtemps face à la promesse d'en apprendre plus sur les personnages secondaires et je me suis retrouvée avec 4 romans de Noël à lire d'un seul coup.

Bon, honnêtement, j'ai eu du mal à arriver au bout du premier roman, mais les suivants se sont lus plus facilement (en même temps, je n'avais rien d'autre à faire).
Je dois aussi avouer que si j'avais lu ces romans individuellement, j'aurais sans doute été déçue par la taille de certains d'entre eux.
A peine cent pages pour deux sur quatre, c'est tout de même un peu juste pour le prix des 10-18.

Voici les deux premiers.

La promesse de Noël

Le premier roman de ce recueil nous emmène dans une île à la veille de Noël.
L'inspecteur Runcorn a choisi d'y passer ses congés de fin d'année, histoire de changer d'air.
Malheureusement, une jeune femme est retrouvée morte dans le cimetière du village.
Peu habituée à ce genre de crime, la police locale a bien du mal à voir par quel bout commencer l'enquête.
Mais Runcorn doit aussi se débattre avec ses souvenirs.
Il a retrouvé Melisande, une jeune femme rencontrée il y a quelques années dont il était tombé amoureux...

Ce petit roman m'a paru bien court tout en étant un peu répétitif.
Au sein d'un recueil comme celui-ci, cela fonctionne sans problème mais je me suis demandée ce que j'en aurais pensé si j'avais acheté le roman seul.
L'histoire est entièrement centrée sur l'inspecteur Runcorn et ses pensées.
Il revient sur sa vie, ses errements personnels, son caractère, ses rapports avec Monk.
Il s'interroge sur ce qu'il a accomplit et sa manière de travailler.
C'est intéressant mais il faut connaître les romans de la série Monk pour pouvoir suivre et trouver cela vraiment instructif.

J'ai aussi un bémol pour l'enquête qui se termine un peu brusquement à mon goût.
Il n'y a pas vraiment d'indication pour trouver le meurtrier, l'enquête se débloque d'un coup sans indice ou informations qui pourrait nous guider.
Finalement, le roman est sans doute davantage une enquête que Runcorn fait sur lui-même et son caractère plutôt qu'une enquête sur le meurtre de la jeune fille assassinée.

 A lire pour les fans de la série Monk !


La révélation de Noël

Emily Radley, la sœur de Charlotte Pitt, a prévu pour une fois de passer Noël à Londres.
Mais voilà que ses projets sont bouleversés par une lettre de sa tante Susannah.
Fâchée avec sa famille depuis plusieurs années et son mariage avec un Irlandais du Connemara, Susannah sollicite les deux sœurs pour que l'une d'elle vienne passer Noël à ses côtés.
Très malade, elle est proche de finir sa vie et souhaite un peu de compagnie.
Emily part pour le Connemara à contre-cœur, mais elle va y découvrir un village rongé par un mystère ancien que sa tante aimerait éclaircir avant de quitter ce monde.

Ce roman est sans doute le meilleur de ce recueil.
Je ne me rappelais pas vraiment du personnage d'Emily, ayant lu les premiers tomes de la série Pitt il y a très longtemps.
Pourtant, j'ai tout de suite plongé dans l'atmosphère de ce village désolé d'Irlande.
L'histoire est bien construite, les personnages sont nombreux mais bien marqués et l'intrigue se déroule sans accroc.
Il y a aussi quelques paysages esquissés à grands traits qui dévoilent des landes et des falaises désolées.

Bon, comme pour le roman précédent, j'aurais aimé un dénouement un peu plus détaillé pour ce petit livre.
Emily découvre la solution de l'énigme un peu vite, comme si cela ne nous intéressait pas vraiment et passe à autre chose avant de rentrer chez elle.
C'est dommage, la résolution de l'énigme est souvent un plaisir dans les romans policiers et on est un peu frustrés.
J'ai un peu du mal aussi avec la couverture dont le sens de l'illustration m'est un peu obscure. 

Mise à part cette petite déception, c'est un bon petit roman pour Noël et évidemment, les fans de la série Pitt ne doivent pas hésiter.



Rendez-vous la semaine prochaine pour la suite...

épisode 2 ici Le mois anglais chez LouCryssilda et Titine.




samedi 31 mai 2014

De mai à juin...

Le "joli mois de mai" se termine et le mois de juin s'annonce.

Pour être honnête, dans ma Normandie, le mois de mai n'a pas été si joli.
La pluie et le temps gris ne nous ont pas épargnés et si le jardin est bien vert, il n'est pas aussi bien nettoyé qu'il le devrait.
D'un autre côté, c'est le temps idéal pour rester sous un plaid au chaud avec un livre ! 😉

J'ai donc lu pendant ce mois qui est passé si vite.
J'ai lu pendant la tétée, j'ai lu pendant la sieste, j'ai lu la nuit, j'ai lu très tôt le matin, j'ai lu l'après-midi...
Et pendant ce temps, mon bébé a mangé et grossit pour notre plus grand bonheur, prenant parfois 300 gr en une semaine !

Ce fut un bien beau mois de mai finalement. 😊

Mais qu'ai-je lu ? 

  • Un livre de circonstance pour commencer : L'allaitement de Marie Thirion. 

Il parait que c'est une valeur sure. J'y ai trouvé beaucoup d'informations intéressantes et le ton est plutôt sympa.


  • Un livre qui emporte ensuite : La plantation de Leila Meacham. 

J'ai adoré. Il y a un deuxième tome et je crois qu'il va falloir que je le lise bien vite !


  • Un livre qui traine, qui traine depuis deux mois : Le Phare  de P. D. James. 

Et je ne l'ai toujours pas fini mais je n'en peux plus.
Je vais tout de même essayer de le terminer mais ce n'est vraiment pas passionnant.




Le mois prochain, je vais essayer de finir Le Phare.
Cela tombe bien, car en juin, c'est le mois anglais chez Lou, Cryssilda et Titine.
Je ne pense pas pouvoir faire aussi bien que l'année dernière, mais P. D. James entrera tout à fait dans la thématique.
Pour le reste, ma PAL est bien fournie alors on verra.
Et je précise qu'il y a plein de logos magnifiques pour ce challenge.
Ce serait dommage de se priver !





 Je vais aussi essayer de finir ce petit gilet commencé il y a un mois et demi, ou ma fille ne rentrera plus dedans.




Je crois que je préfère le crochet, je maitrise mieux.
D'ailleurs, il faudra que je vous montre les dernières bestioles qui sont arrivées chez nous.


Un beau mois de juin se profile ainsi à l'horizon ! 

Chez vous aussi ?





lundi 26 mai 2014

Ma première...

... Fête des mères !

Je n'ai pas encore eu de collier de coquillettes peintes de toutes les couleurs, mais c'était une belle journée symbolique.
(Et tant pis pour les grincheux qui se privent de la fêter sous prétexte que Pétain est passé par là 😆 !)




Bonne fête à toutes les mamans, 
à toutes celles qui le seront un jour et celles qui auraient aimè l'être.



vendredi 23 mai 2014

La naissance autrement de Sophie Gamelin-Lavois

Avant mon séjour hospitalier, j'ai demandé ce livre lors d'une opération masse critique de Babelio.
A l'époque, j'avais décidé que mon accouchement serait le plus naturel possible.
On avait établie un plan de naissance à la maternité : refuser l'épisiotomie, accoucher sur le côté, éviter tout traitement superflu et toute médication hormis la péridurale (il faut pas abuser quand même).
Ce livre tombait donc à pic !

Et puis les choses ont changé et mon bébé et moi avons finalement été gavés d'antibio, faisant passer ce livre au rang de "sympa mais un peu extrême".
Néanmoins, je vous le recommande si vous attendez un enfant ou si vous l'envisagez.

Vous allez vous dire que je ne sais pas ce que je veux, que je suis un peu une girouette aujourd'hui.
Mais en réalité, ce livre est bien fait, voir même un peu trop bien fait.

L'une de ses principales qualités est de donner beaucoup d'informations techniques.
Vous saurez tout des différents traitements que l'on donne aux femmes en train d'accoucher, ou juste avant et juste après.
Vous serez informé du moindre médicament d'ordinaire injecté sans que personne ne vous le dise, des procédures en cours dans la plupart des maternités...
Et vous saurez surtout qu'une bonne partie de ces traitements pourrait être évité mais que les médecins choisissent la sécurité en les appliquant à toutes les patientes.

Je vous l'avoue, j'ai d'abord été un peu effrayé de toutes ces informations.
J'aurais eu tendance à arriver à mon prochain rendez-vous avec la sage-femme telle une guerrière prête à tout pour protéger son ventre des attaques de la médecine.
Mais j'ai compris assez vite que ce livre a le mérite de mettre en avant beaucoup de choses non dites, de parler de procédures habituellement inaccessibles aux patientes.
Elles ne sont pas secrètes, mais il ne semble pas nécessaire d'en parler apparemment.
Bien informée, vous aurez donc peut-être l'impression d'embêter votre obstétricien ou votre sage-femme, mais au moins, vous serez au courant de ce qui vous attend.

Une fois que j'ai dit cela, vous vous en doutez peut-être, je n'ai pas tout dit (je n'ai pas perdu ma faculté de râler pendant ces quelques mois).

Il y a effectivement des choses qu'il serait bon de nuancer dans ce livre.
Certaines pratiques médicales peuvent paraître invasives - et elles le sont bien - mais comment faire autrement ?
D'autres visent a protéger la mère et l'enfant et lorsqu'il y a plusieurs femmes en train d'accoucher en même temps, on comprend qu'il ne soit pas possible de prendre le temps pour chacune et éviter ainsi certaines injections ou certains examens destinés à aller plus vite.
J'ai regretté aussi qu'il n'y ait pas certaines statistiques, comme le nombre actuel d'épisiotomie par exemple (il baisse et n'est plus que de 20 %).

Finalement, je ne saurais que conseiller avec l'auteur de faire un projet de naissance. La plupart du temps, il n'est pas nécessaire d'insister beaucoup pour que tout soit noté dans votre dossier.
J'ai eu droit à deux maternités pendant ma grossesse. 
La première, petite à la campagne, m'a permis de faire ce projet sans le nommer ainsi mais en tenant compte de toutes mes demandes comme l'accouchement sur le côté et le refus de l'episiotomie.
Je me suis ensuite retrouvée dans une maternité très technique, de celles où on se dit qu'ils ont autre chose a faire que de tenir compte de nos petites envies.
Eh bien ce n'était pas vrai. On m'a même proposé d'autres postures d'accouchement et même si nous étions dans une configuration particulière, l'aspect médicale a été limité au maximum selon mon souhait.
Quant à l'episiotomie qui me faisait si peur, sachez qu'elle est de moins en moins pratiquée.


Comme le dit l'auteur, n'ayons donc pas peur de demander, de solliciter, de poser des questions. 
Plus il y aura discussion avec les sage-femmes, plus vous aurez l'impression de prendre possession de votre accouchement et de maîtriser la situation.
Et si vous avez l'impression qu'on vous cache des choses, lisez ce livre, il est plein d'infos utiles !


Je remercie Babelio et les éditions Jouvence pour cette lecture de circonstance. 


mercredi 21 mai 2014

Lanfeust Odyssey tome 5 d'Arleston et Tarquin


Il y a plusieurs mois, j'ai reçu cette BD lors d'une opération masse critique chez Babelio.
Je connaissais la série Lanfeust et une de ses séries dérivées mais pas celle-ci.
C'était donc un bon moyen de découvrir une autre extension de cet univers.

Il faut dire que Lanfeust connait un beau succès.
Entre les séries dérivées qui racontent l'histoire d'un des personnages secondaires et celles qui sont basées sur des vies parallèles de Lanfeust, les lecteurs ont l'embarras du choix.
J'ai aussi découvert qu'il y avait un Lanfeust Mag pour les fans absolus.
Une véritable franchise !

Comme je garde un excellent souvenir de ma lecture de la série principale, cette profusion n'est pas pour me déplaire et j'avais un avis plutôt positif en ouvrant cette BD.

Lanfeust a été accusé du meurtre de l'un des grands sages d'Eckmül. 
Envouté par une étrange fumée, il n'était pas responsable de ses actes. 
Pour prouver son innocence, il doit retrouver Ryplëh, témoin du meurtre. 
Celui-ci s'est réfugié dans son village d'origine, au milieu des pêcheurs de la baie terrestre. 
Mais le voyage ne sera pas de tout repos... 

Encore une fois, ce tome 5 est un bon cru.
Dans la lignée des précédents, il nous entraine dans des paysages magnifiques et sur un monde enchanteur où chaque habitant dispose d'un pouvoir plus ou moins original.
J'ai retrouvé certains personnages avec bonheur et j'en ai découvert d'autres, comme les quatre épouses de Lanfeust.
Elles ne sont pas toutes aussi présentes mais certaines donnent envie de mieux les connaitre.
Quant aux décors, ils sont toujours détaillés, avec une faune et une flore originales.
Esthétiquement, c'est donc un bel album.

Passons maintenant à l'histoire.
C'est toujours un peu délicat de parler d'un tome au milieu d'une série.
On entre dans une histoire bien installée et on a toujours l'impression d'en perdre des morceaux.
J'ai néanmoins été happée par cet épisode qui donne envie d'en savoir plus.
Et puis l'histoire de Lanfeust n'est pas la seule à être développée ici.
Il y a aussi celle d'une jeune créature qui vole les âmes des enfants d'Eckmül.
On se doute que tout ceci se rejoindra dans le prochain épisode, ce qui ne gâche rien.

C'est donc une bonne petite BD qui se lira sans problème au sein de la série à laquelle elle appartient.
Si vous aimez les univers un peu fantastiques, les décors fantasmés, les héros un peu niais (quoiqu'il se soit amélioré ce Lanfeust) ou si vous aimez Lanfeust, cette BD pourrait vous plaire.


Je remercie Babelio et l'éditeur Soleil pour cette lecture et surtout pour leur patience.



Et une BD de plus pour la BD du mercredi chez Mango !


mardi 20 mai 2014

Demandez le programme !


Qui dit retour sur le blog, dit programme de billets à publier !

Car voyez-vous, j'ai plein de billets de lecture en réserve et plein d'idées de trucs à vous raconter.
Mais je dois vous avouer que j'ai aussi un petit handicap : un petit bébé glouton qui réclame très souvent à manger.
Du coup, c'est un bébé qui grossit bien, mais ce n'est pas facile de trouver un peu de temps pour le blog :D



Pourtant, j'ai des réserves.
Pendant deux mois et demi, j'ai lu, évidemment.
J'ai lu des romans, des livres pratiques, des magazines.
J'ai fait des mots croisés, j'ai tricoté et j'ai fait du crochet. Beaucoup de crochet.
J'ai également découvert la nullité de certains programmes télés XD
Comme je plains les gens qui ne savent pas quoi faire d'autre que regarder la télé.
Mon partenariat avec les éditions Charleston s'est poursuivi et de nouveaux livres sont venus s'ajouter à ma PAL, mais ils en sortent bien vite.



Comme je suis un peu prévoyante, une bonne partie des billets de lecture des livres figurant sur cette photo est déjà écrite.
Dans les prochaines semaines, vous allez donc pouvoir lire des billets de lecture en semaine, des billets photos le weekend, et le vendredi ou le samedi, ce sera crochet, tricot et d'autres choses sans rapport avec les livres.

Je ferai sans doute également des billets sur les livres de grossesse que j'ai lu et les livres de maternité que je lis en ce moment.
J'ai souvent besoin d'un livre pour comprendre ce qui me préoccupe ou ce qui m'intrigue.
C'est souvent rassurant, parfois éclairant, ça dépend du livre.
Et en ce moment, il y a plein de trucs qui m'intriguent ! 




Voilà pour ce programme.
J'espère que vous serez intéressés et qu'il y aura des billets pour tout le monde.

A demain pour un billet BD :)



lundi 12 mai 2014

Une longue absence…

À vous lecteurs assidus et moins assidus, fidèles ou de passage, vous qui êtes passé par ici pour voir si je donnais un petit signe de vie, vous qui avez guetté un nouveau billet ou une petite photo, vous qui vous êtes demandé où j’étais passé, vous qui revenez en constatant que je suis moi-même revenue, je vous adresse toutes mes excuses pour cette longue absence.

Je vous ai brutalement abandonné un jour de fin janvier, sans aucun préavis et pour une raison totalement indépendante de ma volonté (selon la formule consacrée).

Idyllique et sans nuage, la fabrication de mon petit trésor dans mon bidon s’est soudain transformée en une petite apocalypse lors d’une simple visite de contrôle mensuelle.

Ce petit saumon sur les murs...
La journée s’annonçait belle, il neigeait doucement mais cela ne tenait pas, j’avais fini de corriger mes copies et j’étais bientôt en congé maternité.
Ma merveille avait 26 semaines depuis deux jours, ce qui est la limite de réanimation pour les prématurés (je ne le savais pas encore).
Et puis voilà, le test était positif, j’avais perdu les eaux.
Là, deux scénarios apparaissent, l’un plus dur que l’autre. Soit l’accouchement a lieu dans les 48 heures, soit on attend, on attend, on attend… le plus longtemps possible.
Je vous avoue être passée dans un autre monde, empli de coton pour ne pas tomber, pour ne pas entendre et tenir.

Et nous avons tenu.

Bien sûr, le séjour hospitalier n’a pas été de tout repos.
Chargé en production lacrymale, monitorings, examens, antibiotiques, échographies, prises de sang… mais surtout en attente, lecture, médiation et crochet pour penser à autre chose et tenir.
J’ai découvert ce que c’était qu’une unité de grossesse pathologique, j’ai découvert ce que c’était que d’être enfermée dans 6 m2, j’ai découvert ce que c’était de s’abstraire du monde pour se concentrer sur soi.
Les fameux plateaux repas du CHU 
Je suis devenue accroc à la solution hydro alcoolique, j’ai traqué les microbes, les gens malades, les bactéries, j’ai eu peur de sortir, de tomber, de cogner mon ventre où plus rien ne protégeait mon bébé.

Mais ma fille est une guerrière.
Elle est restée bien au chaud pendant encore 8 semaines.
Je ne vous cache pas que j’ai compté les jours et parfois les heures, je me suis donné des objectifs bizarres (regarder le prochain épisode d’Inspecteur Lewis enceinte par exemple), j’ai regardé mon ventre qui grossissait en espérant (en priant) qu’il deviendrait énorme.
Chaque jour était une petite victoire, chaque cap de prématurité était une bataille de gagnée avant la prochaine.
Je ne suis pas parvenue à atteindre la 36e semaine, celle où la prématurité n’aurait plus eu aucune importance, et j’en garderai toujours une blessure profonde.
Les mamans de prémas n’ont pas de séquelles physiques en général, mais dans leur tête, c’est une tempête.
Le passage en réa néo nat est une épreuve, surtout quand vous partagez le couloir des mamans qui ont accouché à terme.





Aujourd’hui, je  crois que je me permets de rouvrir ce blog car ma fille aurait dû naître cette semaine.
En âge corrigé (c’est ainsi que l’on compte pour les prémas), elle est donc à terme.
Mais elle a surtout un mois et demi, elle se porte bien, me fait des sourires magnifiques et a passé la barre des 3 kilos.
Nous sommes rentrées depuis quelques semaines après un passage en unité kangourou, une unité toute petite et qui mériterait d’être beaucoup plus grande. Les prématurés y poussent plus vite, on peut s’en occuper sans avoir besoin de monter 4 étages, l’allaitement est plus facile, mais surtout les bébés ne sont pas tout seuls.

Ce billet est un peu intime, mais je trouve cela important d’en parler.
Il y a 4 mois, je ne connaissais pas tout cela et je n’étais pas du tout préparé. Mais j’avais lu le blog de marjoliemaman qui a vécu une situation proche de la mienne et j’avoue que cela m’a fait du bien d’avoir quelques infos et de savoir que je n’étais pas la seule.
C’est psychologique, mais c’est important.

Alors si vous connaissez une future maman qui est hospitalisée, vous ne pourrez peut-être pas la voir, les visites étant limitées, mais appelez là, envoyez lui des colis, si elle n’a pas de diabète, fournissez là en bonbons et chocolat.


Se savoir entourée, c’est une des clés pour tenir !


Ma Suzanne chevelue
Mon bébé glue :D




jeudi 23 janvier 2014

La femme des dunes de Chris A. Bohjalian

Voici encore un roman Charleston pour ce billet de lecture.
Il faut dire que j’en ai lu deux l’un après l’autre juste après Noël, ayant pris un peu de retard dans les livres envoyés par l’éditeur.
Le prochain, ce sera d’ailleurs pour bientôt également, en espérant avoir moins de retard pour le suivant.
Je viens de commencer sa lecture, mais je vous en parlerai quand il sortira.

Pour aujourd’hui, je vous invite à vous plonger dans l’Histoire du peuple arménien et de ses relations avec l’Empire Ottoman.
Les publications sur ce sujet sont plutôt rares, surtout quand il s’agit de roman.
C’était donc une bonne surprise de découvrir ce titre, bien que cela ne soit pas un thème facile à traiter.

Malgré les réticences de son mari, Laura Petrosian, auteure de romances à succès, décide de s’intéresser à l’histoire de ses grands-parents et d’en faire un roman.
S’agit-il de la quarantaine ? D’une photo croisée dans un journal ? D’un besoin d’en savoir plus ? Ou tout ceci en même temps ? 
Laura n’en sait rien mais elle va découvrir tout un pan de l’histoire du peuple arménien qui lui était inconnu, malgré ses origines.
Elisabeth Endicott, sa grand-mère, a effectivement passé plusieurs mois à Alep où elle a secouru les réfugiés arméniens qui y était conduit par les gendarmes turcs.
Lors de son séjour, elle a croisé la route d’Armen, un jeune ingénieur arménien qui cherche à savoir ce que sont devenues sa femme et sa fille…

Il me faut d’abord vous dire que ce roman est très original.
Sa structure est plutôt classique.
Une jeune femme étrangère à une situation s’y trouve plongé et doit s’y adapter.
Elle rencontre un jeune homme qui va lui permettre de comprendre cette situation.
Mais ce qui fait l’originalité du roman, je l’ai dit plus haut, c’est le choix du cadre historique.
Le génocide arménien est un sujet délicat, peu connu, qui peut effrayer le lecteur.
Il faut donc une bonne dose d’audace ou une belle histoire pour l’attirer.

Chris A. Bohjalian a eu cette audace, ainsi que l’envie d’écrire sur ses aïeux.
Ce choix nous offre la lecture d’une petite histoire dans la grande, et nous permet de découvrir le génocide sous le regard d’une jeune femme sensible, un peu naïve parfois, éprise de liberté et d’émancipation tout en ne souhaitant pas choquer son entourage.
C’est un équilibre difficile à trouver, surtout juste avant la première guerre mondiale.
Cela offre également au lecteur un roman très intéressant d’un point de vue historique, dans la tradition de ces romans où les informations données au lecteur sont primordiales pour qu’il comprenne et apprenne.
Le récit est simple mais sans pathos excessif, ce qui est préférable avec un sujet pareil.

Le personnage de Laura Petrosian permet aussi d’aborder la période actuelle et d’envisager les suites qui ont été données à cet évènement.
De nombreux Arméniens se sont réfugiés aux États-Unis et les communautés se sont reconstituées, laissant les Turcs face aux Arméniens. 

On voit aussi que l’auteur a dû faire de nombreuses recherches sur sa famille, leur histoire et l’Histoire.
Il n’est pas possible de faire un tel récit sans se plonger intégralement dans ces recherches.
Néanmoins, ces informations sont parfaitement intégrées et tout coule et se lit sans déplaisir.
La lecture n’est toutefois pas "plaisante".
Elle ne peut pas l'être avec un pareil sujet mais on se prend à suivre ces personnages ballotés au gré du vent un peu malgré soi, et on finit par ne plus lâcher le livre.

Il y a tout de même un point qui m’a dérangé.
Chaque début de chapitre revient au présent et raconte l’histoire de Laura Petrosian.
Les mises en parallèle sont parfois difficiles à suivre tant on est pris dans l’histoire d’Elizabeth et pas dans celle de sa descendante.
J'ai compris où l'auteur voulait en venir, retraçant ainsi son parcours psychologique, mais cet aspect morcelé m'a dérangé.
Cela m'a fait l'effet d'une coupure indésirable dans la plongée dans le passé qu'elle nous propose, bien que son propos soit intéressant.
J’ai d’ailleurs été très surprise de constater que l’auteur était un homme tant je pensais que l’histoire de Laura était la sienne !

Si vous aimez les fresques historiques, les beaux personnages, les plongées dans l’Histoire, les histoires d’amour contrarié, ce roman pourrait bien vous plaire.



Merci aux éditions Charleston pour cette lecture édifiante.




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