jeudi 14 juin 2012

L'amie de madame Maigret de Simenon



Dans les séries de romans à personnage récurrent, les personnages secondaires sont parfois très intéressants, et souvent intrigants car on ne les voit pas beaucoup.  
Quand les écrivains décident de les développer, j'ai toujours plaisir à lire ces séries dérivées, comme on le fait pour les feuilletons aujourd'hui.
Si vous connaissez le poulpe de Jean-Bernard Pouy, vous connaissez sans doute Cheryl, coiffeuse peroxydée qui fait office de petite amie et est l’héroïne de quelques romans de cette série.

Madame Maigret n'est évidemment pas le même genre de personnage, mais c'est tout aussi intéressant de la découvrir et de mieux la connaître.
Elle est toujours présente pour Maigret, lui prépare sa valise, son repas, le soutient au téléphone quand il doute, et si on ne la voit pas souvent, elle est néanmoins là comme une part inaliénable de son mari.
Généralement au téléphone ou dans la cuisine en train d’attendre Maigret, cette femme effacée n'est la plupart du temps qu'un accessoire pour Simenon.
Or, dans ce roman, et comme l’indique le titre, elle a un rôle véritable et va bien aider Maigret.

Une fois par semaine, madame Maigret va chez le dentiste.
Comme elle n’aime pas être en retard, elle part toujours en avance et attend dans le square devant le cabinet du dentiste.
Pendant ces minutes d’attente, elle fait la connaissance d’une femme avec un joli chapeau blanc qui vient chaque jour avec un petit garçon pour lui faire prendre l’air. L’enfant joue, les deux femmes discutent, puis madame Maigret va à son rendez-vous.
Or, ce jour là, cette dame lui demande de garder le petit garçon quelques minutes car elle a une petite course à faire. Madame Maigret accepte, mais les minutes passent et la dame au chapeau ne revient pas.
Maigret, quant à lui, est confronté à une affaire étrange dans laquelle un relieur est accusé d’avoir brulé un corps dans son poêle à charbon. L’homme nie, évidemment, et Maigret sent qu’il y a quelque chose qui ne fonctionne pas dans cette histoire…

Conforme à lui-même, Simenon parvient à créer une véritable ambiance dans ce roman, où se mêlent les bureaux sombres du quai des Orfèvres et les parcs ensoleillés de Paris.
On suit madame Maigret à travers les rues, on apprend à la connaître en découvrant son environnement.
C’est aussi le cas pour monsieur dont les bureaux sont décrits en quelques mots suffisants pour former une image et comprendre le ressenti des accusés quand ils passent dans ces lieux, et celui des policiers qui travaillent là.
Ce sont deux mondes opposés, mais complémentaires et perméables. Les uns passent chez les autres et l’enquête s’invite dans le salon de Maigret. Madame Maigret oublie même de faire le déjeuner !


D’ailleurs, on s’aperçoit que Maigret et sa femme n’ont clairement pas les mêmes vies, mais lorsqu’elle prend l’initiative d’aider son mari, il la félicite et s’amuse de ses ruses de détective amateur.
On voit alors que Maigret a beaucoup d’humour, ce que je n’avais pas vraiment perçu en regardant les versions filmées.
Il semble bourru mais Simenon précise qu’il adopte volontairement l’attitude que ses inspecteurs attendent de lui, tout en s’amusant beaucoup intérieurement. Il rabroue gentiment sa femme pour mieux la féliciter pour ce qu’elle découvre, ou fait des plaisanteries au détriment de ceux qui l’empêche d’avancer dans son enquête. C’est assez fin et cela apporte un peu de légèreté.
  
Ce qui apporte aussi de la légèreté, c’est la pipe et surtout la quantité d’alcool ingérée par Maigret !
La petite phrase « pas pendant le service » est inconnue du commissaire.
Il consomme bière sur bière, parfois remplacée par un verre de vin. Il réfléchit avec ses hommes, il commande des bières et des sandwichs. Il demande un travail de recoupement à ses inspecteurs, il commande encore des verres. Il va rencontrer un informateur potentiel, il commande une bière…
C’est assez fascinant, quand on voit ce qu’il en est aujourd’hui, car clairement, Maigret est alcoolique et je me demande comment il pouvait rentrer chez lui avec autant d’alcool dans le sang J.

Malgré ces excès, si vous voulez découvrir Maigret (comme ce fut mon cas), je pense que c’est un bon roman pour commencer. Si vous voulez lire un petit roman policier bien construit, sans suspense haletant, mais attachant, où l’on s’intéresse vraiment aux personnages et où l’on a envie de prendre parti, n’hésitez pas !

Une participation enthousiaste au challenge Paris je t’aime, un livre de moins dans ma PAL, et un classique dans mon escarcelle.




mercredi 13 juin 2012

Cadavre Exquis de Pénélope Bagieu


Pénélope Bagieu nous a habitué à des séries de gags d’une ou deux pages sur son blog ou dans ses premières BD racontant la vie « fascinante » de Joséphine.
Souvent très drôles, parfois émouvantes et généralement bien trouvées, ces pages m’ont fait sourire, mais j’avoue avoir toujours eu une préférence pour les billets de blog que je trouve plus percutants.

Pourtant, je me suis laissée tenter par cette petite BD, premier essai d’album de l’auteur.
Je n’avais pas vraiment d’a priori, mais j’étais quand même plutôt favorable.

Zoé est une jeune femme sans ambition, qui vit dans un studio avec un type mal embouché, au chômage, qui vit sur son salaire d’hôtesse d’accueil.
Elle va chaque jour se faire photographier avec des types qui lui pincent les fesses au salon de l’automobile, ou déguisée en fromage au salon du fromage.
Elle ne fait rien d’autre. Elle se lève, va bosser, mange un sandwich le midi, rentre du boulot, se fait tripoter par son copain, dort, et recommence.
Un midi, alors qu’elle a trouvé un banc au soleil pour manger, elle aperçoit un homme derrière une fenêtre qui l’observe puis se cache.
Elle décide de frapper chez lui…

Sur le fond, l’histoire est originale.
Cet homme qui se cache est intrigant, et le retournement de la fin est bien trouvé.
J’ai beaucoup aimé, d’ailleurs, l’ultime dénouement qui m’a vraiment amusée.
Après tout, il n’y a pas de raison que ce soit toujours les mêmes qui s’amusent !
Il y a aussi de belles pages, comme celles où Zoé va à la librairie et se voit proposer un livre qu’elle emporte sans le payer. Le libraire la rappelle, puis la laisse finalement partir.
Elle se met ensuite à lire sans s’arrêter et ça, c’est vraiment sympa.
 
Par contre, j’ai eu plus de mal avec Zoé elle-même.
Elle est bien mignonne, mais elle n’a pas beaucoup d’épaisseur. Elle suit le rythme, elle ne prend pas de décision, ne se pose pas beaucoup de question et je n’ai pas eu pitié de cette jeune femme qui ne se prend pas en main.
Son épaisseur n’est d’ailleurs pas du fait de l’auteur, mais plutôt du type de personnage choisi. Bien sûr, ce type de personne existe, mais n’aurait-il pas été intéressant, qu’elle ait un peu plus de jugeote ou qu’elle soit plus attendrissante ?
Evidemment, cela rend plus plausible la suite, vous me direz.
Et son soudain attrait pour les livres se justifie également.
Il n’en reste pas moins que j’ai mis une bonne quinzaine de page à me mettre vraiment dedans.

Sur la forme, je suis moins mitigée.
J’adore le choix des pages en deux ou trois tons. Cela unifie les cases et les différents épisodes, et cela donne une tonalité à chaque partie de la bande dessinée.
L’opposition d’une couleur franche et d’un gris ou d’un sépia est particulièrement bien trouvée et donne une belle atmosphère.
Il y a aussi quelques pages pleines qui sont très belles.
J’ajouterai que le dessin des personnages est aussi agréable. Si Zoé est moins originale, Thomas Rocher et son agent sont particulièrement stylés.

J’ai donc bien aimé cette BD et je ne peux que vous la conseiller.
Le format poche est moins onéreux, et les pages ne sont pas trop petites. On peut les lire sans problème, le papier est de bonne qualité et les couleurs sont bien rendues.
Si vous préférez les grands formats, il est aussi disponible dans la taille classique d’une BD.

Il y a bien longtemps que je n’étais pas venue, mais je reprends ma participation aux rendez-vous hebdomadaires de Mango et aux BD du mercredi






mardi 12 juin 2012

Chaud - Froid

Eh bien voilà !

Me voici rentrée de Sicile, et je peux vous dire que le temps n'est pas pour me consoler.
Passer de 34° à 18°, ce n'est pas très agréable et je file sous ma couette dès que je le peux.
Pour lire, vous me direz, rien de plus pratique !
Je ne suis pas distraite par mon jardin, je n'ai pas envie de sortir et d'aller faire un tour, je n'ai même pas envie d'aller travailler ^-^.

Je pense que je vous reparlerai de la Sicile, parce qu'entre deux conférences, j'ai fait au moins 400 photos, et c'était vraiment magnifique.
Voici un petit aperçu de l'Etna qui fume, qui fume et ne s'arrête apparemment jamais.





Entre deux pages romanesques lues bien au chaud, j'ai aussi regardé les deux premiers épisodes de la mini série de la BBC diffusée sur Arte en ce moment : Orgueil et préjugés.

J'ai lu le roman il y a peu de temps, et mes souvenirs sont assez frais.
Je ne me souvenais pourtant pas d'avoir trouvé la mère Benett aussi hystérique.
Elle est agaçante et un peu trop présente à mon goût.

Par contre, même si je trouve Elizabeth (Jennifer Ehle) trop âgée pour le rôle (à mon goût), le couple qu'elle forme avec Mr Darcy (Colin Firth) est plutôt convaincant.
Elle est fine, réservée, tandis qu'il est sombre et ténébreux (quoi qu'un peu trop là encore).
Les deux premiers épisodes m'ont donc semblé un peu too much, mais agréable tout de même.

Vivement jeudi pour avoir la suite...







mercredi 6 juin 2012

✈ Petite virée... ✈

Je vous abandonne jusqu'à lundi et pour une fois, je n'ai rien préparé pour ce blog.
Il faut dire que je ne pars que 5 jours et qu'il s'agit d'un déplacement professionnel... en Sicile  ^-^

J'avais le choix entre un déplacement moyennement intéressant (mais quand même un peu) en Sicile, et un autre très intéressant mais à Nantes.
L'hésitation a été de courte durée, il faut bien l'avouer, et j'ai choisi le soleil et les canolli sans trop m'interroger.
j'espère ramener quelques photos sympas, même si je n'y vais pas pour faire du tourisme, et peut-être quelques dessins.
Mon crayon et mon carnet me démangent et m'appellent du fond de mon sac...


A l'heure où ce billet apparait comme par magie, je ne suis pas encore dans l'avion, mais sans doute entre la gare st Lazare et Charles de Gaulle.
Pour passer le temps, j'ai emmené des réserves livresques simples et rapides, juste ce qu'il faut dans un avion ou le soir à l'hotel.
Je finirai donc sans doute aujourd'hui le livre de Saskia Noort, et j'enchaînerai avec le magazine Lire acheté en route.


En attendant, je vous laisse avec une bonne petite chanson de circonstance.







A mardi prochain et bonne semaine :)


dimanche 3 juin 2012

Iris du dimanche

En ce jour de fête des mères, voici quelques iris de mon jardin pour fêter ma maman.

Je dois vous avouer que j'adore ces fleurs.
Je suis toujours en quête de nouvelles couleurs, de fleurs qui fleurissent plus tard pour en avoir plus longtemps, d'iris naines ou d'iris géantes...
Dans les jardins de Giverny, chez Claude Monet, il y en a des centaines, et à cette période, c'est un spectacle magnifique.

Je devrais aussi les dédoubler de temps en temps, mais je ne m'y résous pas, j'ai trop peur de les perdre.
Du coup, il y a des coins de mon jardin où elles pullulent littéralement et d'autres où elles commencent à s'installer.

Pour le moment, je m'en tiens à 5 ou 6 couleurs, mais je poursuis les plantations...




Chez Lyiah, on passe le dimanche en photo et c'est aussi chez 

LinkWithin

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...