Comme j’ai un peu de
retard dans mes billets de lecture (mais heureusement de ce point de vue, ces
derniers mois n’ont pas été très productifs en lecture), je vous livre mon
billet sur le premier tome des aventures du Commissaire Brunetti avant de vous
parler du 14 et du 15e lus pendant mes vacances.
Ce n’est pas très
logique, mais j’ai trouvé le 14e au Laos (et on ne choisit pas
vraiment quand on est à l’étranger) et la suite à Bangkok (par chance).
Il me fallait donc
revenir au premier tome pour découvrir toutes les petites informations qui
m’étaient passées à côté.
Alors que l’opéra est comble en ce soir de
première, le second entracte s’achève de façon inhabituelle.
Le directeur artistique apparaît sur la scène pour
demander un médecin et le conduit jusqu’à la loge du maestro Wellauer.
Malgré la rapidité de son intervention, il n’y a
plus rien à faire.
Le maestro est mort empoisonné.
Alors que la représentation se poursuit, la police
arrive sur les lieux et Guido Brunetti, commissaire de police, fait les
premières constatations.
Le meurtre a surpris tout le monde, l’épouse du
chef d’orchestre est effondrée et Brunetti va devoir lutter contre l’hostilité
d’une partie des chanteurs pour trouver l’assassin.
Évidemment, quand on lit
les tomes dans le désordre, on ne peut s’empêcher de comparer.
Ayant déjà avalé deux
tomes de la dame, il m’était difficile d’en faire abstraction et j’ai été un
peu gêné dans ma lecture.
Mort à la Fenice est un petit roman par rapport aux tomes suivants, avec une histoire bien
tournée, originale, mais on sent que Donna Leon avait besoin de se faire la
main.
Vous me direz qu’un
premier roman est une entreprise, qu’il est sans doute toujours un peu
laborieux à écrire par rapport aux suivants.
Soyons donc un peu
indulgent, surtout qu’il est tout de même bien tourné.
La découverte du
commissaire Brunetti se fait progressivement, tout comme celle de Venise, qu’il
parcourt à pied, s’arrêtant dans ses cafés préférés pour y boire un café.
On y découvre la Fenice
et des quartiers assez connus, sans doute pour que le lecteur n’ayant jamais
mis les pieds à Venise ne soit pas trop perdu.
On apprend aussi à
connaître sa famille, sans trop de détail, mais avec juste assez d’informations
pour qu’on ait envie d’en savoir plus.
Donna Leon réussit donc
plutôt bien son coup pour un premier roman et attire le lecteur qui ne manquera
sans doute pas de lire le deuxième tome.
Il faut dire aussi que
l’histoire est bien tournée, sans effusion de sang et originale (même si
j’avais trouvé au moins 100 pages avant la fin).
On s’y laisse prendre
avec plaisir, en poursuivant la lecture pour voir comment elle va enrober cette
fin et comment elle va organiser le dénouement final, moment de bravoure
indispensable pour un bon roman policier.
Comme Brunetti est un
tendre, il s’arrange toujours un peu entre sa conscience et son devoir, et
c’est aussi cela qui est intéressant.
Sa personnalité se
dévoile ainsi sans qu’il soit nécessaire de le décrire en détail.
De nombreux personnages
secondaires, sans doute voués à disparaître, sont abondamment décris, quand la
femme et les enfants de Brunetti sont simplement entraperçus.
C’est assez déstabilisant,
et on se demande si ces personnages secondaires réapparaitront dans un autre
tome.
Il y a aussi une
insistance un peu trop prononcée sur la vue des toits de la ville qui se répète
plusieurs fois sans raison narrative précise, mis à part le goût du commissaire
pour la vue.
Malgré ce bémol, si vous
aimez Venise, si vous voulez lire un petit roman policier bien ficelé,
ruez-vous chez votre libraire pour lui demander celui-ci, car vous risquez fort de passer un bon moment.